Chapitre 10. Numériser et exploiter des objets du quotidien
Les journaux locaux en Meurthe-et-Moselle
p. 178-196
Texte intégral
1La presse est un outil de la vie quotidienne mais aussi un domaine controversé par l’arrivée massive et peu dissimulée des nouvelles mensongères. L’intérêt des lecteurs, des curieux et de ceux qui sont chargés de lutter ou d’enseigner la reconnaissance de ces fake news1 est éveillé pour les formes antérieures de diffusion des nouvelles, et notamment la presse dite « ancienne », qui remonte à la création des premiers quotidiens au milieu du XIXe siècle, suivis de la presse populaire financée par la réclame.
2La formidable explosion de la presse n’est que l’un des marqueurs de l’intérêt que les populations ont toujours éprouvé pour les nouvelles, qu’elles soient proches ou lointaines. Aux colporteurs de nouvelles orales succèdent les feuilles périodiques, fréquentes, peu chères et parfois sensationnalistes, mieux adaptées à une population plus lettrée. Les grands événements militaires et politiques se mêlent aux annonces légales et aux nominations, puis apparaît le fait divers, dont le caractère à la fois insolite et proche procure à bon compte frisson, commérage et confiance en soi-même. De nos jours, le quotidien local reste un pourvoyeur de nouvelles de proximité (de l’accident au semi-marathon et au repas de Noël des anciens) qui sont recherchées a posteriori par les acteurs de l’événement ou leurs descendants. Il peut arriver aussi que les archives des journaux soient sollicitées au titre de témoignage judiciaire.
3Les journaux locaux sont ensuite les principaux pourvoyeurs d’informations pour les historiens professionnels et amateurs. Ils fourmillent de noms de lieux, de noms de personnes, de faits divers, d’informations économiques, sociales et politiques que les annuaires statistiques et les monographies contemporaines des événements ne suffisent pas à fournir. Comme les registres de l’état civil dans les services d’archives, les collections de journaux locaux exercent parmi les chercheurs – surtout amateurs –, une fascination parfois proche du « vertige de la liste »2. Nombreux sont ceux qui fréquentent assidûment les pages fragiles pour retracer jour après jour l’histoire d’une famille, d’une maison ou d’une commune. Le flot de détails accumulés peut faire perdre de vue l’essentiel, et la recherche se transformer en un loisir de type philatélique, pour le bonheur de constituer une collection de faits.
4Même si les informations peuvent être sujettes à caution, voire franchement censurées en période de conflits, elles n’en demeurent pas moins les plus proches du déroulement des faits en dehors des témoignages éventuellement recueillis a posteriori. Là où des pièces d’archives témoignent de la location d’une salle pour la tenue d’une réunion politique, au milieu de toutes les autres locations de la même salle, où la biographie de l’homme politique qui s’est exprimé à la tribune au mieux reviendra sur l’image que le grand homme s’est faite de cette réunion, au pis ne fera que la mentionner, le journal fera certainement un compte rendu détaillé du discours prononcé et des réactions de l’auditoire avant et après, voire publiera les jours suivants les réactions des adversaires3. L’image sera ainsi plus complète, si elle n’a que peu de recul.
5Cette contribution, limitée au contexte français et prenant particulièrement comme source d’exemples la presse régionale de Meurthe-et-Moselle, tentera de décrire l’évolution de l’attitude des établissements de conservation, des chercheurs et du public à l’égard de ces médias en essayant d’y apporter quelques éléments d’analyse. Elle montrera comment les journaux ont toujours été tenus pour des objets patrimoniaux de fait sinon dans le discours des professionnels, et pourquoi cependant ces objets demeurent encore aujourd’hui un patrimoine à faire, continent dont l’exploitation ne fait que commencer grâce aux techniques développées dans les milieux scientifiques de la fouille de données. Au centre de cette problématique, du moins pour les bibliothèques publiques, se trouve l’intérêt des populations pour les traces de leur passé, comme élément d’identité partagée et source de compréhension d’événements et de mécanismes contemporains.
Un patrimoine de fait
6Deux logiques ont conduit depuis le milieu du XIXe siècle l’attitude des bibliothécaires à l’égard des collections de presse : d’une part, maîtriser l’inévitable entassement de fascicules qui marquent le fort taux d’obsolescence de la presse et sa diversité thématique, politique ou géographique ; d’autre part, disposer des collections les plus complètes possibles afin d’être en mesure de faire face à toutes les demandes, même les plus hypothétiques, d’un public curieux ou érudit. C’est dans les années 1950, avec le développement des techniques de micro-reproduction, qu’on trouve le moyen de conjuguer les deux attentes, en constituant des collections de substitution partagées. Celles-ci voient leurs possibilités décupler avec la généralisation de la numérisation et surtout de la mise en ligne sur des réseaux spécialisés puis sur le web.
7Si, aux États-Unis notamment, micro-filmage puis numérisation ont autorisé les bibliothèques à éliminer massivement des collections d’originaux parvenues au bout de leur vie matérielle en raison de la mauvaise qualité du papier et de l’encre qui les composaient, en France ce mouvement ne s’observe qu’avec une grande prudence et dans un souci de proximité géographique peut-être un peu excessif (ill. 1)4.
Illustration 1. Rayonnage du Progrès de l’Est à la Bibliothèque Stanislas

Source : Bibliothèques de Nancy.
8Les consultations de la presse locale, plus ou moins ancienne, sont nombreuses en bibliothèque, bien que les bibliothèques n’aient pas toujours considéré les journaux comme des objets à conserver. Rien en effet n’est à prendre comme « ancien, rare ou précieux » (définition canonique de l’objet patrimonial) dans ces feuilles éphémères, imprimées avec de l’encre de basse qualité sur un mauvais papier dont le destin est souvent de finir, après être passé en de nombreuses mains, en emballage de détritus. Si les bibliothèques ou salons de lecture s’abonnaient à des publications périodiques, celles-ci se devaient d’être scientifiques et tenaient, au XVIIIe siècle du moins, plus de la chronique que de l’échange de nouvelles. Dans la première moitié du XIXe siècle, là où en province acheter un journal restait réservé à une population aisée et disposant de loisirs suffisants pour s’adonner à ce genre de lecture, les bibliothèques municipales, qui en étaient le repaire, s’y abonnaient comme aujourd’hui un club de gentlemen pour fournir un service à ses membres. La presse politique, presse d’opinion, régionale, se développe avec la mise en place d’un régime démocratique et les bibliothécaires sont alors mis devant une alternative : choisir la neutralité, en acquérant et constituant des collections reflétant l’ensemble des prises de position locales – alors encore plus tranchées qu’aujourd’hui entre cléricaux et anticléricaux par exemple –, ou choisir un camp politique, quel qu’il soit, en privilégiant une publication plutôt que l’autre. À Nancy, la bibliothèque publique recevait autant L’Espérance, courrier de Nancy, catholique conservateur, que L’Est républicain, franchement socialiste. Notons que ce débat n’est toujours pas tranché dans les bibliothèques contemporaines.
9Mais l’abonnement à une publication périodique, ou sa réception à titre gratuit, ne signifie pas systématiquement conservation de l’objet, y compris en bibliothèque. Au XIXe siècle, les acquisitions étant rares et leur teneur sérieusement discutée, la question de l’élimination ne se posait guère, non plus finalement que celle de la conservation – ou plutôt des dispositions à prendre pour l’assurer. Les journaux étaient reçus, pointés, éventuellement reliés, rangés dans le magasin, proposés à la lecture. Paul Lacroix (1806-1884), le célèbre « bibliophile Jacob », également conservateur de la Bibliothèque de l’Arsenal peut déplorer qu’« en France […] on ne conserve pas les journaux »5 et appeler de ses vœux la création d’un « dépôt des archives de la presse » quand les bibliothèques publiques leur refusent l’entrée dans leurs collections. Eugène Hatin (1809-1893), le pionnier de la bibliographie de la presse française6, lui emboîte le pas sur l’intérêt majeur que présentent, pour l’historien, ces sources modestes en apparence mais riches d’enseignements. À ce titre, la création en 1936 du dépôt annexe de Versailles par la Bibliothèque nationale (BN) est une réponse conforme, bien que tardive, aux souhaits des bibliophiles7.
10En région, les collections constituées historiquement tant par les bibliothèques publiques que par les collectionneurs privés comportent toutes des périodiques, que ce soient des titres complets sur une période donnée d’abonnement, des fascicules isolés correspondant au traitement médiatique d’événements locaux, ou des dossiers de presse constitués de coupures de journaux. La collection lorraine la plus remarquable à ce titre est peut-être celle constituée par l’imprimeur René Wiener (1855-1939) conservée à la bibliothèque de la Société d’histoire lorraine et du Musée lorrain8.
11La conservation matérielle répartie des originaux est organisée en France sous l’égide de Jean Prinet (1912-1991 ; conservateur en chef du département des Périodiques de la BN), qui est à l’origine du Centre François André-Poncet de conservation, reproduction et restauration de la presse ouvert à Provins en 1983. Le centre se charge de stocker des collections superflues dans les locaux de la BN, des opérations de restauration par thermocollage, et du micro-filmage direct de la presse locale à éditions multiples. En 2001, ses activités sont transférées au centre technique de conservation de Bussy-Saint-Georges où il se consacre aujourd’hui essentiellement au programme de numérisation de la presse du XIXe siècle destinée à rejoindre Gallica9 (ill. 2).
Illustration 2. État de conservation des quotidiens régionaux

Source : Bibliothèques de Nancy (CC by-SA).
12Face au manque de place déjà pointé par Prinet, les institutions culturelles régionales tentent d’apporter des réponses impliquant le partage et la répartition de collections. Les plans de conservation partagée de périodiques, pilotés conjointement par la Fédération interrégionale pour le livre et la lecture (FILL) et le Sudoc10 via ses centres régionaux pour les publications en série (réseau SUDOC-PS) concernent désormais 36 plans couvrant les trois-quarts du territoire, au moins dans la sphère universitaire. Il s’y ajoute 10 projets disciplinaires de conservation répartie de revues académiques dans le cadre de CollEx-Persée11.
13En même temps qu’une meilleure conservation s’impose pour les périodiques, les entreprises bibliographiques soulignent l’importance de ces matériaux. Jean Prinet se place dans la continuité d’Eugène Hatin lorsqu’il fait publier en 1964 le premier volume de la Bibliographie de la presse française politique et d’information générale, bientôt couramment dénommée BIFPFIG dans la profession. La bibliographie de Hatin couvrait la période des origines jusqu’en 1865. Prinet reconnaît à son anté-prédécesseur Pierre Josserand l’idée d’avoir confié à un bibliothécaire, Raoul Monnot, la préparation de ce qui s’appela alors le « Supplément du Hatin », travail qu’il effectua seul jusqu’en 1958. Prinet reprend l’entreprise sous une forme collective avec l’ambition de produire des fascicules départementaux à un rythme suffisamment soutenu pour qu’on obtienne à l’issue du travail « quatre ou cinq volumes » reliés dont le plan doit couvrir dans un premier temps la période 1865-1944, puis dans un second temps 1944-1960. En 1960 commence la publication alors trisannuelle du Répertoire de la presse et des publications périodiques françaises12. L’avancement de la BIFPFIG va alors rythmer l’histoire de la conservation des périodiques dans les bibliothèques françaises jusqu’à sa mise en ligne en 2016 sous la forme d’un site web de la BnF consacré à la presse locale ancienne13. Rapidement connue de la communauté des bibliothécaires et de la sphère universitaire, elle est un outil d’autant plus indispensable que sa constitution, département par département, est lente, et engendre des frustrations de plus en plus grandes à mesure que l’on constate les lacunes dans les collections, mais aussi la fragilité de journaux qui franchissent progressivement le siècle et dont l’état matériel se dégrade irrémédiablement.
14La réponse lorraine à la BIFPFIG a été tardive, les volumes étant parus respectivement en 2005 pour les Vosges, en 2007 pour la Meuse, en 2010 pour la Moselle et en 2012 pour la Meurthe-et-Moselle, cela en raison certainement de l’absence d’une structure régionale pour le livre, qui a pour mission de coordonner des entreprises collectives. Cependant, les Lorrains n’avaient pas attendu que l’effort national vînt à eux pour créer des bases de données sommaires, peu connues mais efficientes pour le renseignement du public, sous la forme de catalogues collectifs. Il en existe un pour le département des Vosges, regroupant les fonds des Archives départementales, de la bibliothèque départementale et de la Bibliothèque multimédia intercommunale d’Épinal14, et un autre pour les principaux centres de conservation de la Meurthe-et-Moselle et de la Moselle (Archives départementales des deux départements, bibliothèques municipales de Nancy et de Metz, bibliothèque du diocèse de Nancy)15. Par ailleurs, l’histoire des périodiques lorrains était couverte par les recherches d’Albert Ronsin (1928-2007), directeur de la bibliothèque municipale de Saint-Dié, inspirateur de nombreuses politiques de lecture publique mais aussi bibliographe et historien du livre16. Ses travaux ont établi une chronologie de l’apparition des titres régionaux depuis les origines de La Clef du cabinet des princes de l’Europe… (1704-1773)17 jusqu’à 1800. Maurice Didelot a poursuivi son œuvre plus récemment18. De son côté, L’Est républicain se penche régulièrement sur son histoire avec l’aide de ses journalistes et d’historiens locaux, sous forme d’ouvrages de recherche et d’albums rétrospectifs19, et en publiant à destination de ses lecteurs un retour en arrière intitulé « il y a cent ans… » en fouillant dans les archives numérisées.
15Le programme « Presse locale ancienne » de la BnF s’inscrit dans la continuité naturelle de la BIFPFIG, en réunissant dans un même outil une bibliographie raisonnée et géolocalisée, et l’accès direct aux titres numérisés lorsqu’il existe, qu’il provienne des campagnes de numérisation de la BnF ou de ses partenaires en régions20. Un plan de numérisation de la presse quotidienne nationale a commencé en 2006 ; il couvrait 31 titres pour 3,5 millions de pages estimées. Il s’y ajoute également plusieurs centaines de titres de presse spécialisée dans tous les domaines : économique, politique, ouvrière, satirique mais aussi féminine, sportive, enfantine, ou encore, dans le registre historique, la presse coloniale, les journaux de tranchées et la presse clandestine de la Résistance21.
16Un pendant régional est apparu nécessaire, notamment grâce à un partenariat entre la BnF et l’éditeur Ouest-France pour les éditions de Caen, Rennes et Nantes. Afin d’exploiter au mieux les ressources (imprimées) offertes par la BIFPFIG, la création d’un équivalent en ligne, enrichi d’accès complémentaires et de données méthodologiques, est décidée. Pour chaque département, la base de données fournit trois listes : tous les journaux du département ; journaux numérisés ; journaux publiés dans le chef-lieu, pour une période comprise entre l’apparition de la presse d’information dans le département et 1944. La liste des titres donne accès à une notice bibliographique, la localisation de collections issue du Sudoc, et, le cas échéant, les liens vers une version numérisée du titre. La base remplit donc à la fois le rôle de bibliographie, de catalogue collectif et de bibliothèque numérique, avec efficacité et simplicité.
17Pendant que se structuraient les bibliographies collectives, toujours obsédées par la complétude des collections de journaux, les bibliothécaires se sont lancés dans des opérations de sauvegarde et de reproduction des originaux papier.
18C’est en mai 1958 que Henry-Frédéric Raux, conservateur au département des périodiques de la BN, annonce à la communauté professionnelle la naissance de l’Association pour la conservation et la reproduction photographique de la presse (ACRPP)22. Un atelier de reproduction de journaux sur microfilm, doté du dernier cri technique et capable de débiter 3 000 images-jour, est installé près de la BN. Il doit procéder à deux opérations simultanées : la reproduction rétrospective des journaux déjà conservés dans les bibliothèques, et la reproduction courante des journaux en cours de parution. Deux objectifs sont affichés : fournir des collections rétrospectives complètes aux institutions acheteuses des microfilms, et ainsi protéger de l’oubli des volumes « dont le papier se détruit lui-même en quelques dizaines d’années ». Un troisième se dessine : faire gagner de la place en autorisant l’élimination de collections incomplètes, encombrantes et presque jamais consultées dans les bibliothèques du territoire. Les profits dégagés par la vente des microfilms doivent permettre de poursuivre l’entreprise en finançant notamment la reproduction de titres jugés non rentables mais d’un intérêt culturel certain. L’ACRPP fonctionne effectivement jusqu’en 2012, s’intéressant en dernier lieu à la numérisation et à la reconnaissance optique de caractères (en anglais Optical Character Recognition, OCR) pour les articles de presse.
19Le besoin de préservation des contenus est une préoccupation à l’échelle européenne. EROMM (pour European Register of Microform and Digital Masters), né en 1994, avait pour objectif de constituer un catalogue collectif de l’ensemble des périodiques numérisés en Europe, qui existe toujours sous forme de base de données. Dans Europeana, la bibliothèque numérique européenne, les périodiques numérisés sont évidemment présents, comme en témoignent la quantité et la variété des datasets disponibles à la fouille de données23.
20En dehors des journaux, la numérisation des revues académiques et savantes est une priorité de la BnF, qui a lancé dès 2000 le programme « Sociétés savantes ». Avec la région Aquitaine, la Lorraine a été pionnière dans ce programme. 44 revues ont fait partie du premier lot à numériser, ce qui revenait à mettre en ligne une production savante d’intérêt local couvrant la période des origines à 1914 sur le territoire des quatre départements lorrains. Ce programme très intéressant souffre aujourd’hui des séquelles de sa prématurité : la numérisation a été effectuée en mode image et en noir et blanc, de sorte que la recherche en texte intégral y est impossible et que la qualité d’image, notamment les reproductions d’œuvres ou les photographies de bâtiments, y est particulièrement médiocre. Par ailleurs, comme le territoire avait été couvert en premier, il a fallu attendre longtemps pour que le programme y revienne avec de nouvelles ambitions techniques et chronologiques. Dans l’intervalle, une tentative complémentaire associant direction régionale des affaires culturelles (DRAC), plusieurs sociétés savantes et l’Institut national pour l’information scientifique et technique (Inist-CNRS) avait été tentée en 2010-2011 pour les publications encore sous droits d’auteur, mais sans suites probantes du point de vue de la diffusion24.
21Ainsi les bibliothèques se sont-elles chargées dès l’origine de la préservation des journaux dans un objectif que l’on pourrait qualifier de complétude documentaire plutôt que de patrimonialisation, car les journaux et les collections de journaux continuent d’avoir une grande valeur d’usage. Objets de recherche, ils n’en demeurent pas moins familiers dans leur forme et leur langue. Les usages numériques d’aujourd’hui fournissent peut-être l’occasion de clarifier leur statut patrimonial d’objets fragiles et d’objets d’histoire. Ils permettent surtout de les exploiter avec beaucoup plus de profondeur et de diversité qu’auparavant.
Un patrimoine à faire
22La numérisation des journaux locaux à Nancy s’inscrit dans un mouvement national et régional tout à la fois. L’ambition était de mettre à disposition en texte intégral le « journal du jour » depuis la fondation du premier quotidien local, Le Patriote de la Meurthe (Nancy, Duplan, 1797 [ill. 3]), jusque si possible à nos jours, la bibliothèque municipale disposant d’abonnements numériques à L’Est républicain d’une part et de l’accès papier et numérique à l’ensemble de ses éditions pour un usage de recherche par le biais du Dépôt légal imprimeur et du Dépôt légal de l’internet français d’autre part. Pensé d’abord comme un moyen de faciliter les recherches des usagers (et celle des professionnels), le Kiosque lorrain a pris le parti de miser sur l’ergonomie du moteur de recherche et de la lecture sur écran, et la facilité de réutilisation des données du domaine public (entendues comme « les fascicules publiés il y a plus de 70 ans »). Mais les bibliothèques de Nancy ont fait le pari volontariste de ne pas mettre en ligne de documents sous la forme brute de fichiers accompagnés d’un moteur de recherche. Le Kiosque lorrain, conçu en 2014, était un outil d’éditorialisation et de valorisation de la presse numérisée25. Limédia Kiosque, sa version 2019, élaborée en réseau avec les bibliothèques de Thionville, de Metz et de la communauté d’agglomération d’Épinal, pousse encore plus loin cette logique.
Illustration 3. Le Patriote de la Meurthe, n° 1, Nancy : Duplan, 1er vendémiaire an VI (22 septembre 1797)

Source : Bibliothèques de Nancy, cote 749 001 (Domaine public).
23La page d’accueil de Limédia Kiosque donne accès à différents modules éditoriaux : des sélections d’articles, d’images, de publicités à feuilleter rapidement ; des dossiers documentaires, sous forme de textes ou d’expositions virtuelles, outils pédagogiques de premier plan (cf. infra) ; des cartes, reliées à des articles sélectionnés, conçues pour localiser des événements et créer avec l’internaute un sentiment de proximité. Ces modules sont clairement mis en avant par rapport au moteur de recherche qui n’est présenté qu’en deuxième intention, dans le coin supérieur droit de l’écran (ill. 4).
Illustration 4. Limédia Kiosque, page d’accueil

24Étroitement dépendante de la qualité de l’impression et de l’état de conservation de chaque page, la recherche repose sur la bonne interprétation automatique des caractères repérés (OCR), ce qui pour les périodiques les plus anciens est encore problématique mais rend suffisamment de services pour être considérée comme efficace par les utilisateurs. Ceux-ci s’adonnent couramment à deux types de recherche. D’une part, une recherche d’« entités nommées », des lieux et ou des personnes, dont les variations orthographiques sont quasi-inexistantes. Dans ce cas, la recherche s’effectue par saisie du terme, des restrictions éventuelles sont apportées par le filtrage par période ou par titre, et l’utilisateur survole les résultats de recherche, qui proposent dans un premier temps un aperçu du terme pris dans son contexte. D’autre part, les utilisateurs peuvent tenter une recherche par date ou par période (entre deux dates), avec dépouillement systématique par survol ou lecture intégrale des fascicules isolés par le calendrier du moteur de recherche. Notons que l’interrogation porte simultanément sur les contenus des documents et sur les contenus éditoriaux. La page des résultats de recherche distingue clairement les deux sous forme de deux colonnes différentes, et dispose d’outils de filtrage permettant d’affiner les réponses.
25Les fascicules se présentent à la lecture dans une fenêtre à part, le visualiseur. Des réglages sont disponibles pour améliorer le confort de lecture : ajustement de la taille des caractères, de la luminosité, accès au mode texte issu de l’OCR. Lorsque le fascicule s’affiche à la suite d’une recherche par terme, celui-ci est surligné en jaune et la page où il figure sélectionnée automatiquement. Enfin, les fonctions de téléchargement et d’impression sont immédiatement accessibles (ill. 5). Il manque la possibilité de téléchargement en nombre des fascicules, utile pour la fouille de données text mining. Cette limitation est dépendante de la solution logicielle développée.
Illustration 5. Limédia Kiosque, détail du visualiseur

Légende : en haut : navigation dans le fascicule, accès à la recherche plein texte dans le fascicule et dans le corpus entier. À gauche : outils d’amélioration de l’ergonomie et de réutilisation des images.
26Lors de son ouverture en 2014, le Kiosque lorrain comptait 50 000 pages. Trois ans plus tard, la barre des 200 000 a été franchie. Il couvre désormais un siècle (1843-1945) et vise à s’étendre de 1797 à nos jours, par la numérisation de journaux encore sous droits d’auteur. Sans accord avec leurs éditeurs, la consultation des numéros récents sera limitée aux emprises des bibliothèques du Sillon lorrain en vertu de l’exception conservation de la loi relative au droit d'auteur et aux droits voisins dans la société de l'information (DADVSI).
27La promotion de la presse quotidienne régionale numérisée est effectuée en direction de ses utilisateurs habituels dans les salles de lecture, qui souffrent premièrement de l’arrêt des communications d’originaux pendant le temps de leur numérisation, un an avant leur mise en ligne. Cette période frustrante est mise à profit pour préparer le passage au numérique, en expliquant que les originaux à leur retour ne seraient plus accessibles à une recherche individuelle. La démonstration des possibilités supérieures du format numérique sur le format papier fait le reste. Parmi les fonctionnalités les plus appréciées, outre la recherche en texte intégral qui représente un gain de temps considérable pour les chercheurs, figurent le téléchargement et l’impression libres, ainsi que les réglages personnalisables.
28Les dossiers éditoriaux ont un rôle pédagogique en contextualisant l’actualité et la mémoire locale. Ils viennent compléter sous une forme rédigée, enrichie d’images et de liens aux articles de presse, les sélections mises à la une. Ils sont consacrés au traitement rétrospectif d’une actualité qui a toujours lieu d’être, en forme de clin d’œil (la grippe, la foire attractive, la rentrée des classes), ou à l’explication d’événements du passé (l’engagement politique des artistes de l’École de Nancy, les bombardements de Nancy pendant la Première Guerre mondiale). Ils sont élaborés comme des portes d’entrée dans le fonds numérisé, avant tout pour les curieux et les novices. Ils sont rédigés par les bibliothécaires, des partenaires invités, et des stagiaires de niveau Master dont l’étude d’une thématique et sa transformation en action éditoriale à publication immédiate forment à la fois un terrain d’exercice et une validation de leurs acquis26. La presse, les blogueurs locaux et les institutions culturelles les apprécient pour leur contenu didactique et le recours à des anecdotes pittoresques puisqu’éloignées dans le temps.
29Chaque mise en ligne d’un titre donne lieu à la rédaction d’une fiche historique et documentaire à son propos, au-delà de la bibliographie : origines, évolution, positionnement thématique et ou politique du titre, grandes heures et misères… sont retracés et illustrés par le recours aux journaux eux-mêmes.
30Les journaux sont aussi utilisés dans des actions de médiation plus traditionnelles. L’actualité de l’année 2015 a fourni les thématiques de deux dossiers documentaires distribués dans les établissements scolaires de Nancy et de son agglomération, sur la caricature dans la presse ancienne et l’histoire de l’immigration en Lorraine. Enseignants et élèves ont eu entre les mains des reproductions commentées de documents, et certains ont été accueillis dans la salle de lecture pour découvrir les originaux et prolonger leurs recherches. Très régulièrement, des classes de lycée viennent travailler sur l’affaire Dreyfus, dont le retentissement local a été très important, à travers des journaux locaux aux opinions clairement, sinon violemment, établies.
31À l’autre bout de la France, Les Chroniques retrouvées du Midi propose un autre modèle, encore plus ludique, de médiation culturelle de la presse ancienne. L’agence Languedoc-Roussillon Livre et lecture a imaginé un site imaginatif, mystérieux et participatif destiné à un très grand public amateur de patrimoine, de littérature et de jeux27. Les feuilletons structurent le site, qu’ils soient dus à des écrivains d’aujourd’hui ré-exploitant des histoires apparues dans les journaux d’hier, des éditions en ligne du bandeau inférieur de ces journaux, ou le produit d’ateliers d’écriture conduits avec des établissements scolaires de la région. Le site géolocalise des articles amusants, importants ou insolites, dans la rubrique « c’est arrivé près de chez vous », et prête à l’éclat de rire devant les réclames anciennes sélectionnées. Des jeux d’énigme sont proposés sur le site et sur les réseaux sociaux (ill. 6).
Illustration 6. Les Chroniques retrouvées du Midi, page d’accueil du 20 novembre 2017

Source : < http://www.chroniquesdumidi.fr/ >.
32Donner accès aux ressources, en faciliter l’accès et l’appropriation par le public le plus large, notamment sur un territoire donné, sont les préoccupations des professionnels du patrimoine, et à ce titre, les possibilités offertes par la numérisation de la presse offrent de nouvelles perspectives. Celles-ci sont indéniablement indispensables pour le chercheur.
33Professionnel ou amateur, le chercheur a besoin d’éléments précis et il est prêt pour cela à prendre du temps, mettant à mal par des consultations rapides et répétées les volumes soigneusement reliés. Pour lui, la numérisation avec reconnaissance optique de caractères est incontestablement un progrès – encore que certains déplorent la perte du charme nostalgique que procurait le fait de tourner chaque page en en survolant le contenu désuet. Ainsi, la création de Limédia Kiosque est venue répondre à un besoin identifié et plus important sans doute que ne le laissait entrevoir la fréquentation pourtant perçue par les bibliothécaires comme « haute » de la presse quotidienne régionale.
34Le gain de temps représenté par l’interrogation du texte intégral a eu pour conséquence non pas la désertification de la salle de consultation patrimoniale, comme on aurait pu s’y attendre, mais au contraire un regain d’intérêt des chercheurs pour les collections non numérisées qui y sont conservées. En effet, il semblerait que le temps autrefois dévolu à dépouiller la presse quotidienne régionale a été remplacé par des moments disponibles pour pousser plus loin les recherches. Là où autrefois on se serait contenté de dépouiller L’Est républicain, on peut désormais se permettre d’aller consulter aussi des titres plus confidentiels, diamétralement opposés sur l’échiquier politique ou encore sous droits d’auteur. On constate donc une exigence plus grande de mise à disposition de documents, et un besoin de renforcer ou critiquer une source jusqu’alors suffisante. Les bibliothécaires le ressentent de la même manière : devenu outil de travail quotidien, Limédia Kiosque autorise à la fois des recherches plus précises et plus pointues, et permet par le prisme des focus d’exploiter immédiatement la matière découverte. Là où seule une longue et intime fréquentation des journaux permettait d’en utiliser le contenu pour la production de contenus éditoriaux ou de médiation culturelle et pédagogique, désormais une simple recherche met à la portée de chacun une véritable exploitation de sources immensément riches et encore trop méconnues.
35Cette constatation locale suit les tendances européennes du monde de la recherche et de la conservation. Des projets comme Europeana Newspapers, Numapresse ou certaines thèses de doctorat, s’ils ne permettent pas directement la participation d’établissements régionaux, offrent néanmoins une réflexion, des outils et des avancées à la disposition de la communauté professionnelle (ill. 7).
Illustration 7. Europeana Newspapers, accès cartographique

Source : < http://www.theeuropeanlibrary.org/tel4/newspapers?idx=2&locale=fr&view=discover >.
36Europeana Newspapers (2007-2013) est un projet de la communauté européenne visant à améliorer la visibilité de 18 millions de pages de grands journaux européens au travers de différentes actions, tant en direction d’usagers potentiels (faciliter la recherche dans les journaux, les rendre accessibles via les interfaces The European Library28 et Europeana29, fournir un panorama de la numérisation de journaux en Europe) que des professionnels (créer les outils permettant un saut qualitatif dans la numérisation et la reconnaissance optique de caractères, créer de « bonnes pratiques » pour la production de métadonnées, faire la promotion du projet lui-même dans le milieu professionnel).
37Le projet Numapresse, doté d’une importante aide de l’Agence nationale de la recherche est conduit par Marie-Eve Thérenty (université Paul-Valéry-Montpellier). Il porte pour sous-titre programmatique « Du papier à l’écran. Mutations culturelles, transferts génériques, poétiques médiatiques de la presse française ». Il s’appuie précisément sur les numérisations de presse du XIXe et du XXe siècles réalisées par les établissements culturels français pour croiser les approches en histoire littéraire, culturelle, d’analyse des médias et du discours, en fédérant les travaux d’une trentaine de chercheurs issus de différents laboratoires. Il s’agit de l’élargissement – et par là même de la confirmation – de Media19, conduit par Marie-Eve Thérenty et Guillaume Pinson de l’université Laval (Québec). Ce projet proposait une plate-forme d’annotation de journaux, des notices biographiques de journalistes du XIXe siècle et un ensemble de dossiers thématiques sur l’histoire de la presse30. Numapresse propose en plus un élargissement chronologique, pour couvrir le XXe siècle, ainsi que la création d’outils numériques facilitant l’extraction et l’exploitation des masses de données issues des journaux numérisés.
38Le travail de groupes de recherche est confirmé par les tentatives individuelles. Avec sa thèse portant sur les origines des chroniques boursières31, Pierre-Carl Langlais, chercheur associé au Groupe de recherches interdisciplinaires sur les processus d’information et de communication (GRIPIC) de Celsa Sorbonne Université, a montré qu’il est possible désormais d’utiliser les quantités considérables de données issues des journaux numérisés comme on utilise celles produites quotidiennement par le milieu boursier, au prix d’une recherche technique qui ne peut se faire sans une collaboration et une symbiose des chercheurs en sciences humaines et des informaticiens rompus au data mining (ou fouille de données).
39Depuis Europeana Newspapers, les bibliothèques nationales peuvent proposer aux chercheurs, sinon des produits, du moins des prototypes de segmentation d’articles ou d’enrichissement des métadonnées par une analyse et un encodage de la structuration des journaux. Mais, souligne Pierre-Carl Langlais, « les journaux sont numérisés “en masse”. Publicités, chroniques, reportages et débats parlementaires se fondent dans un fil textuel continu et imparfait »32. L’outil qu’il a développé, Pyllica33, va plus loin en extrayant directement des bibliothèques numériques (en l’occurrence, Gallica, celle de la BnF) les éléments qui concernent son champ de recherche, d’une manière presque automatisée et fournissant des jeux de données « bien proprets et proprement nommés »34.
40Comme le montrent ces exemples, l’ère de l’exploitation massive des données issues de la numérisation des journaux ne fait que commencer. Les horizons ouverts sont particulièrement larges, et surtout il semble pour la première fois qu’ils soient à la portée de tout chercheur qui accepte de passer un peu de temps à se familiariser avec le paramétrage d’outils en lien étroit avec des programmeurs pour lesquels, manifestement, travailler sur des textes imprimés anciens ne présente guère de différence fondamentale avec nos bases de données contemporaines sérielles, particulièrement ceux qui œuvrent à améliorer les bases publiques mises à disposition dans le mouvement de l’Open Data.
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41De La Clef du cabinet des princes de l’Europe à 100 % Nancy (mensuel culturel gratuit), la presse locale doit être conservée, signalée et valorisée. Mais, si les usages de Limédia Kiosque en offrent un témoignage, la presse locale garde une valeur actuelle tant pour la recherche que pour la formation de l’esprit critique et le loisir culturel, qui participe à la construction de la culture générale et d’une mémoire locale collective. Pour les professionnels et les chercheurs, le web rassemble enfin les éléments d’un processus ancien et collectif dès l’origine de contrôle de la complétude et de la complémentarité des corpus. Au cœur de celui-ci figure désormais le site de la BnF < http://presselocaleancienne.bnf.fr >, devenu en peu de mois une référence pour tous ceux qui s’intéressent à la presse, confirmant la forte implication de la BnF dans l’animation de la coopération régionale au bénéfice de tous. Les initiatives en région sont encouragées : la proximité avec la population peut y développer de l’audace dans la mise en ligne et les formes d’exploitation non savantes.
Notes de bas de page
1 Voir en dernier lieu Evelyne Cohen et Marion Brétéché (dir.), « La fausse nouvelle, de la Gazette à Twitter », n° de Le Temps des médias, 2018, n° 30.
2 Umberto Eco, Vertige de la liste, Paris, Flammarion, 2009.
3 Voir par exemple les échanges par presse interposée entre Maurice Barrès et son adversaire politique Albert Papelier en 1890, L’Est républicain, 5 octobre 1890. [En ligne] < https://kiosque.limedia.fr/ark:/31124/d70d6br3qb323m7k/ >.
4 Ainsi des « plans de conservation répartie » de périodiques de lecture publique enthousiastes mais mal calibrés ont-ils pu conduire à l’entassement de magazines de programmes télévisés ou d’actualité de la brocante dans l’espace géographique d’un demi-département, titres forcément conservés (mais sans doute très mal signalés) dans les collections de dépôt légal imprimeur réparties sur le territoire français et à la BnF, et dont il serait plus économique en cas de demande éventuelle, de se procurer une reproduction même payante auprès de leur centre de conservation.
5 Paul Lacroix cité par Eugène Hatin, Bibliographie historique et critique de la presse française, Paris, Didot-Bottin, 1866.
6 Eugène Hatin, Bibliographie historique et critique de la presse française, op. cit., p. vii-viii.
7 « 12 799 mètres » de « journaux de province, hebdomadaires locaux, feuilles d’annonces, etc. » antérieurs à 1934 selon Julien Cain, Les transformations de la Bibliothèque nationale et le dépôt annexe de Versailles, Paris, Éditions des bibliothèques nationales, 1936, p. 28.
8 Le fonds Wiener est accessible avec une navigation sommaire. [En ligne] < http://www.societe-histoire-lorraine.com/choix-wiener >.
9 BnF, Le Centre technique de conservation de Bussy-Saint-Georges. [En ligne] < http://www.bnf.fr/fr/professionnels/conservation_a_la_bnf/i.conservation_bnf_sites/s.conservation_site_bussy.html?first_Art=non&first_Rub=non >.
10 Système universitaire de documentation. Géré par l’Agence bibliographique de l’enseignement supérieur (Abes), le Sudoc maintient notamment un catalogue collectif national des publications en série (SUDOC-PS), ouvert aux bibliothèques universitaires et aux bibliothèques territoriales. Cependant ce catalogue est très incomplet, car la pratique de l’enrichissement et de la mise à jour du SUDOC-PS n’est pas équivalente dans toutes les régions françaises, et particulièrement dans les bibliothèques territoriales.
11 « Collections d’excellence pour la recherche », dispositif national de coopération documentaire, associé à Persée, portail de diffusion de publications scientifiques, sont inscrits au nombre des infrastructures de recherche en information scientifique et technique. [En ligne] < http://www.collex.eu/ >.
12 Jean Prinet, « Préface », in Bibliographie de la presse française politique et d’information générale, Paris, BN, 1964.
13 BnF, Presse locale ancienne. [En ligne] < http://presselocaleancienne.bnf.fr >.
14 [En ligne] < http://fr.calameo.com/books/00092489444b08ef2f7c1 >.
15 Disponible dans les salles de lecture des établissements participants.
16 Albert Ronsin, « Les périodiques lorrains antérieurs à 1800 », Annales de l'Est, 1964, n° 5, p. 67-68.
17 Éditée à Luxembourg par Jordan et Chevalier, cette publication de nouvelles s’adresse au marché lorrain (alors indépendant) et français en profitant d’une législation sur la presse plus libérale dans les territoires sous souveraineté impériale. Romain Hilgert, Les journaux au Luxembourg, 1704-2004, Luxembourg, Service information et presse, 2004, p. 187.
18 Maurice Didelot (dir.), Journaux en Lorraine, Nancy, Association d’historiens de l’Est, université Nancy-II, 2007.
19 Colette Hirtz, L’Est républicain : 1889-1914 : naissance et développement d´un grand quotidien régional, Grenoble, Presses universitaires de Grenoble, 1973 (coll. Éditorial) ; Étienne Criqui, Louis-Philippe Laprévote, François Roth (dir.), Le quotidien dévoilé : L’Est républicain, 1889-1989, Jarville-La Malgrange, Éditions de l’Est, 1990 ; Jérôme Estrada, L’Est républicain : chronique d’un quotidien, Houdemont, Comité d’entreprise de L’Est républicain, 2009.
20 Presse locale ancienne, op. cit.
21 « Lisez la presse dans Gallica ! », Le Blog de Gallica, 25 juin 2012. [En ligne] < http://gallica.bnf.fr/blog/01012013/lisez-la-presse-dans-gallica >.
22 Henry-Frédéric Raux, « L’association pour la conservation et la reproduction photographique de la presse », Bulletin des bibliothèques de France, 1959, n° 7-8, p. 343-347. [En ligne] < http://bbf.enssib.fr/consulter/bbf-1959-07-0343-002 >. L’originalité de l’ACRPP réside dans la réunion d’organismes publics et privés : outre la Bibliothèque nationale, on y trouve la Fédération nationale et la Confédération de la presse française, l’Institut français de presse, la Direction de la documentation à la Présidence du conseil et la Direction des journaux officiels. Le fonds de l’ACRPP est actuellement exploité par la plate-forme grand public Retronews. [En ligne] < http://www.retronews.eu >.
23 [En ligne] < https://pro.europeana.eu/pages/datasets/data/itemtype/newspapers >.
24 Il s’agissait d’une branche du programme I-revues, le patrimoine de l’écrit scientifique. [En ligne] < http://documents.irevues.inist.fr/handle/2042/47469 >.
25 [En ligne] < https://kiosque.limedia.fr/ >.
26 Buffalo Bill : la légende l'Ouest américain à Metz, 2019. [En ligne] < https://kiosque.limedia.fr/expositions/buffalo-bill-la-legende-de-louest-americain-a-metz/ >.
Caroline Vincent, De Nancy artiste à La Lorraine artiste : la revue des arts lorrains, 2015, mise à jour 2019. [En ligne] < https://kiosque.limedia.fr/histoires/nancy-artiste-lorraine-artiste-la-revue-des-arts-lorrains/ >.
27 [En ligne] < http://www.chroniquesdumidi.fr/ >.
28 [En ligne] < http://www.theeuropeanlibrary.org >, portail unifié d’accès aux collections de 48 bibliothèques nationales de l’Union européenne.
29 [En ligne] < http://www.europeana.eu >, bibliothèque numérique agrégeant les contenus culturels patrimoniaux des pays de l’Union européenne.
30 [En ligne] < http://www.media19.org >.
31 Pierre-Carl Langlais, La formation de la chronique boursière dans la presse quotidienne française (1801-1870). Métamorphoses textuelles d’un journalisme de données, thèse de doctorat, sous la direction d’Adeline Wrona : université Paris-Sorbonne, 2015. [En ligne] < https://tel.archives-ouvertes.fr/tel-01424740/document >.
32 Pierre-Carl Langlais, « Identifier les rubriques de presse ancienne avec du topic modeling », 2017. [En ligne] < https://numapresse.hypotheses.org/11 >.
33 J. Schuh, « Pyllica : un outil de récupération automatisée de données sur gallica.bnf.fr ». [En ligne] < http://prelia.hypotheses.org/441 >.
34 Pierre-Carl Langlais, « Peut-on faire du data mining sur Gallica ? », Sciences communes, 2014. [En ligne] < http://scoms.hypotheses.org/186 >.
Auteur
Bibliothèque municipale de Nancy
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La formation des doctorants à l'information scientifique et technique
Claire Denecker et Manuel Durand-Barthez (dir.)
2011
Horizon 2019 : bibliothèques en prospective
Anne-Marie Bertrand, Dominique Arot, Robert Damien et al.
2011
Pratiques documentaires numériques à l'université
Ghislaine Chartron, Benoît Epron et Annaïg Mahé (dir.)
2012