Glossaire
p. 287-289
Texte intégral
1Armure de tissage : mode d’entrecroisement des fils de chaîne et de trame. Quel que soit le type de métier à tisser utilisé, les fils de trame passent perpendiculairement au-dessus et au-dessous des fils de chaîne. Le type d’armure varie en fonction du nombre de fils de chaîne pris ou laissés par le fil de trame.
2Armure sergé : armure caractérisée par des côtes obliques en déplaçant d’un seul fil, vers la droite ou vers la gauche, tous les points de liage à chaque passage de la trame.
3Armure toile : armure dans laquelle les fils de chaîne sont pris puis laissés alternativement, un à un, deux à deux... par les fils de trame.
4Armure toile : armure dont le rapport se limite à deux fils et deux coups et dans laquelle les fils impairs et pairs alternent à chaque coup, au-dessus et au-dessous de la trame.
5Armure toile à dominante chaîne ou trame / Armure toile face chaîne ou trame : se dit d’un tissu en armure toile dont les fils orientés dans le sens chaîne ou trame sont plus tassés que ceux orientés dans l’autre sens.
6Armure toile équilibrée : tissu en armure toile dont les fils de chaîne et de trame sont semblables et répartis en densité égale dans un sens et dans l’autre.
7Barre de lisses (ou lices) : barre de bois portant les fils ou cordelettes (lisses) liés aux fils de chaîne selon un ordre préétabli, et qui permet la levée des fils de chaîne en fonction du schéma d’armure choisi. Dans l’armure toile, par exemple, un fil de chaîne sur deux est relié à une barre de lisses. La série restante des fils de chaîne est reliée à une deuxième barre de lisses (dans le cas d’un métier à tisser vertical à poids, incliné contre une paroi, on peut faire l’économie de la deuxième barre de lisses).
8Bordure : désigne les parties correspondant aux début et fin d’ouvrages.
9Cannelé : armure à côtes parallèles à la trame formée par des flottés de chaîne. Lorsque le mot cannelé n’est suivi d’aucun qualificatif, il désigne une armure à rapport de deux fils dont les côtes sont uniquement dues à l’insertion de plusieurs coups de trame consécutifs dans le même pas.
10Cardage : opération ayant pour but de démêler les fibres textiles en les parallélisant et en éliminant les impuretés qu’elles contiennent.
11Carde : outil utilisé pour carder les fibres.
12Cardère, dit aussi « chardon à foulon » : plante de la famille des Dipsacacées, dont les capitules étaient utilisées pour peigner les draps de laine.
13Chaîne, fils de chaîne : fils que l’on tend sur un métier à tisser et qui sont disposés dans le sens de la longueur du tissu (sur des métiers à tisser verticaux, ils correspondent aux fils tendus dans le sens vertical).
14Coup : passage de trame au travers des fils de chaîne.
15Densité de tissage : nombre de fils disposés côte à côte, en chaîne comme en trame, le plus souvent pour un cm de tissage. On parle également de réduction ou de contexture.
16Dérivés de l’armure toile : armures de tissage ayant pour base l’armure toile, mais dont le rapport d’armure ne se limite pas à deux fils et deux coups. Les armures cannelé, louisine, natté sont des dérivés de l’armure toile.
17Duite (en tissage synonyme de coup) : passage du fil de trame entre les fils de chaîne. En tapisserie, il s’agit d’un aller-retour du fil de trame.
18Écheveau : long fil replié sur lui-même en forme de cercles et dont l’extrémité est nouée autour des spires pour les maintenir en ordre et faciliter le dévidage ultérieur.
19Ensouple : rouleau sur lequel on enroule la chaîne d’un tissu et qui est monté directement sur le métier à tisser.
20Étoupe : partie la plus grossière des fibres libériennes, séparée lors du teillage. Dans l’Antiquité, elle servait au calfatage des navires et à la fabrication des mèches de lampes (Pline l’Ancien). Récemment encore, elle était utilisée pour le tissage des toiles de sac ou pour le rembourrage des matelas.
21Fibres libériennes : terme général en anatomie du bois pour désigner une cellule du bois ou du liber, longue et étroite, autre que vaisseau ou parenchyme. Les fibres libériennes, au sens strict du terme, correspondent aux fibres d’origine primaire qui se développent à la périphérie des tissus conducteurs (fibres péricycliques du lin, du chanvre, de l’ortie…) et aux fibres d’origine secondaire, issues du cambium des écorces d’arbres et d’arbustes.
22Fil câblé : fil résultant de l’assemblage de plusieurs fils retors, tordus ensemble.
23Fil retors : fil constitué de deux ou plusieurs fils simples retordus ensemble. Le sens de torsion adopté lors du retordage est souvent contraire à celui de la première torsion.
24Fil simple : fil constitué par la torsion de plusieurs fibres élémentaires, plus ou moins courtes et régulières selon la matière.
25Filage : fabrication d’un fil continu à l’aide de fibres textiles préalablement préparées. On peut filer sans instrument, en tordant des faisceaux de fibres entre les mains ou entre une main et une autre partie du corps.
26Flotté : enjambement d’un fil de chaîne au-dessus ou au-dessous de plusieurs coups de trame contigus, ou d’une trame au-dessus ou au-dessous de plusieurs fils de chaîne contigus.
27Forces : ciseaux utilisés pour tondre les moutons (ou les draps).
28Foule : ouverture de la chaîne, provoquée par les barres de lisses, dans laquelle est passée la trame. Synonyme : pas.
29Fusaïole (ou peson de fuseau) : disque plus ou moins renflé, placé sur l’axe du fuseau et servant de volant d’inertie lors du filage. Les fusaïoles peuvent être conçues à partir de matériaux très divers (pierre, terre cuite, bois de cerf…).
30Fuseau : objet de forme allongée, généralement en bois, servant à filer. Ce terme désigne à la fois l’axe autour duquel est enroulé le fil et le dispositif de filage, lorsque l’axe est muni d’une fusaïole.
31Jarres : poils épais, droits et raides se trouvant mélangés dans les fourrures ou les laines (partie externe de la toison des moutons).
32Liber : Définit le tissu végétal cellulaire de la tige, de la racine ou de l’écorce d’une plante. Dans le cadre de cette étude, le terme liber désigne les fibres recueillies sur la partie interne des écorces.
33Lisière : désigne les parties correspondant aux bords latéraux des ouvrages.
34Lisses (ou lices) : ensemble de mailles tendues côte à côte et fixées à un cadre, parfois appelé lame. Dans le système du métier vertical à poids, les lisses sont les fils ou cordelettes liées aux fils de chaîne pour en faciliter la levée. Elles sont attachées à la barre de lisses.
35Losangé : armure dérivée des chevrons à sens chaîne et à sens trame, formant des losanges par une double interversion des lignes de liage.
36Louisine : armure taffetas (ou toile) produite par groupes de deux fils ou plus dans le sens chaîne.
37Métier à tisser vertical à poids : métier à tisser dont les montants peuvent être verticaux ou légèrement inclinés et dont les fils de chaîne sont tendus verticalement à l’aide de poids fixés à leur extrémité inférieure.
38Métier à deux ensouples : métier à tisser (ou à tapisserie) dont les montants sont verticaux et les fils de chaîne tendus verticalement entre deux rouleaux horizontaux (en haut en en bas) sur lesquels ils sont enroulés.
39Natté : armure taffetas (ou toile) produite par groupes de deux fils ou plus dans les sens chaîne et trame.
40Navette : pièce de métier à tisser renfermant la bobine de trame et qui, par un mouvement de va-et-vient, introduit la duite entre les fils de chaîne.
41Ourdissage : préparation de la chaîne par disposition parallèle de fils d’une longueur uniforme, selon un ordre prédéfini.
42Peson (ou poids de tisserand) : élément en terre cuite ou en pierre, de forme et de poids variable, attaché à l’extrémité des fils de chaîne pour en assurer la tension régulière.
43Point de liage : lieu où un fil de chaîne et un fil de trame changent de position l’un par rapport à l’autre.
44Quenouille : objet de forme et de dimensions variables destiné à recevoir les fibres textiles préalablement préparées pour le filage. L’utilisation d’une quenouille facilite les opérations de filage car elle libère la main qui habituellement retient les fibres.
45Rapport d’armure : nombre de fils de chaîne et de coups de trame composant le cycle d’évolution de l’armure considérée.
46Réduction : nombre de fils disposés côte à côte, en chaîne comme en trame, le plus souvent pour un cm de tissage. On parle également de contexture ou de densité de tissage.
47Rouissage : opération qui consiste à dégrader et à éliminer partiellement, par immersion dans l’eau ou par exposition à l’air, les ciments pectiques dans lesquels sont noyés les faisceaux de fibres de certaines plantes textiles.
48Tapisserie : genre de tissu à décor généralement polychrome dont les trames limitent leur action aux dimensions des motifs, en couvrant totalement les fils de chaîne. Du fait de l’armure toile généralement utilisée, ce recouvrement exige une réduction chaîne beaucoup plus faible que la réduction trame, avec des fils de chaîne plus gros. Lorsque les effets de toile sont exécutés concurremment avec de la tapisserie (tissus coptes par exemple), cette dernière est fréquemment construite en louisine, régulière ou non. Parfois même, certains fils de chaîne ou de trame peuvent ne pas être utilisés et flotter librement à l’envers de la tapisserie.
49Teillage : opération de battage ou de broyage qui consiste à éliminer l’écorce de certaines plantes textiles pour en extraire les fibres. Le teillage du lin et du chanvre s’effectuait autrefois à l’aide d’une broie. Cet instrument, attesté au Moyen Âge, ne l’est pas explicitement pour l’Antiquité, où l’on parle de « maillets ».
50Tissage aux plaquettes : la chaîne est tendue entre deux points fixes, chaque fils passe dans une série de cartons (plaquettes) qui remplacent les lisses, la rotation d’1/4 de tour des cartons (plaquettes) ouvre le pas et chaque fils apparaît à la surface une fois sur quatre duites. » (d’après Leroi-Gourhan, 1943 (1971), L’homme et la matière, Paris, Albin Michel, p. 284).
51Toison : ensemble des poils constituant le pelage des ovi-capridés.
52Torsion des fils : opération qui consiste à tordre les fibres textiles pour assurer leur cohésion et obtenir un fil. Le sens de torsion s’indique par les lettres S ou Z suivant que l’inclinaison des spires du fil formé correspond à celle de la barre médiane de la lettre indiquée.
53Trame, fils de trame : fils disposés perpendiculairement aux fils de chaîne, dans le sens de la largeur du tissu (sur des métiers à tisser verticaux, ils correspondent aux fils horizontaux).
54Tressage : La tresse plate ou natte est « formée par l’entrecroisement régulier de deux nappes de chaîne qui, dans un plan commun, s’écartent l’une et l’autre de la verticale et en sens inverse en formant avec elle un angle égal, voisin le plus souvent de quarante cinq degrés (…) En raison de leur direction oblique, les fils arrivent successivement aux lisières latérales ; ils y sont repliés et reprennent leur course (…) » (D’Harcourt, 2008, p. 76).
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