Chapitre II. Les matières textiles
p. 41-52
Texte intégral
1La synthèse effectuée permet de travailler sur la collection textile de manière structurée. Parce qu’il est insensé de mener une réflexion sur la collection et, plus largement, sur la production textile à Pompéi, la question fondamentale des matières premières est abordée et les résultats sont publiés en 20111.
2L’examen des vestiges permet de dénombrer trente-six éléments en fibres d’origine animale, précisément en laine de mouton2, 24 éléments en fibres d’origine libérienne3, parmi lesquels 22 sont en lin et 1 élément en éponge (voir supra). La collection met donc en évidence l’utilisation presque exclusive de laine et de lin. Malgré le nombre élevé de tissus répertoriés, et contrairement à ce qui est exposé dans certaines publications (voir supra), aucun n’est confectionné à partir de fibres inhabituelles ou insolites. La laine et le lin sont des matières premières d’utilisation courante.
Acquisition de la laine
3Les processus d’acquisition des matières textiles constituent une recherche à part entière, mais l’importance qu’ils revêtent dans les opérations de transformation des matériaux n’autorise pas à les passer sous silence. Nous en évoquerons les principaux aspects.
Quelques mots d’histoire
4Dans le bassin méditerranéen, les moutons ont très tôt été l’objet de soins attentifs afin d’améliorer la qualité des toisons. Les auteurs antiques en témoignent : la qualité des laines tient à l’attention apportée aux cheptels ovins et caprins, depuis la propreté des bergeries4 jusqu’aux croisements d’animaux sélectionnés pour la qualité de leurs toisons5. Cette pratique est attestée aux périodes anciennes : au vie siècle avant notre ère, le tyran Polycrate fait importer des brebis attiques qu’il croise avec des béliers venus d’Asie Mineure (de Milet plus spécifiquement), pour produire une laine de luxe. La qualité des toisons tient aussi à l’alimentation6 et à la protection des poils à dos d’animal. Certains agneaux, sitôt après la naissance, sont enveloppés dans une couverture fixée par des fibules7. On parle de moutons couverts (oves pellitae ou tectae), une pratique notamment attestée à Tarente8, en Attique (Mégare et Milet) et en Bithynie9. Les couvertures confectionnées en laine d’Arabie ou en peau permettent d’obtenir une laine soyeuse.
5Les qualité et quantité de laines produites en Italie sont suffisantes pour la consommation autochtone. Si, en période de crise, la Gaule fournit parfois l’Italie10, le reste de l’Europe ne semble pas produire de laine en grande quantité. Et si les laines les plus fines proviennent essentiellement du pourtour méditerranéen, la littérature indique que la Gaule cisalpine concurrence Rome et l’Italie méridionale en laines fines et de qualité11. Hélas, peu de vestiges nous sont parvenus et les rares exemplaires connus n’ont fait l’objet d’aucun examen. Seuls les textes antiques permettent de localiser les régions productrices et d’apprécier l’importance de ce matériau dans le commerce de l’époque. La laine de Tarente, probablement originaire d’Asie Mineure, est semble-t-il la plus fine du monde antique12.
Acquisition des fibres
6Nous ne nous attarderons pas davantage sur le cheptel ovin, sa diversité, les modes d’élevage, les soins et traitements consacrés aux toisons ; la littérature antique y fait abondamment référence, suffisamment pour en mesurer l’importance et apprécier les efforts déployés en vue d’obtenir les qualités de laine souhaitées13. Ces aspects précèdent la tonte, moment à partir duquel débute véritablement l’acquisition de la fibre textile.
7Les étapes opératoires se divisent en trois temps : la tonte, le lavage des toisons et le peignage et/ou le cardage de la laine (voir infra). Généralement la tonte a lieu au printemps, lorsque les grands froids ne risquent plus de décimer les bêtes désormais privées de leur protection naturelle. Palladius précise qu’une toison « tondue quand le soleil est bien chaud donne une laine que la sueur rend plus moelleuse, plus lourde et de meilleure couleur14 ». Depuis l’âge du fer et jusqu’au xixe siècle, la tonte s’effectue à l’aide de forces15. Fréquemment découvert en contexte archéologique, cet ustensile apparaît pour la première fois en Anatolie aux environs de 1000 ans av. J.-C.16.
8Après récolte, la laine est triée selon la zone occupée sur l’animal : les épaules et les côtés de la poitrine portent la laine la plus fine, les cuisses et le ventre, la laine de qualité moyenne, les parties inférieures et l’encolure, la laine de médiocre qualité17. La sélection tient compte de la résistance, de l’élasticité, de la longueur, de la douceur, de la finesse et de la couleur des fibres. À l’époque antique, cette tâche est celle des lanipendiae.
9Les laines sont ensuite lavées. Cette étape du traitement doit succéder rapidement à la tonte pour éviter les oxydations et fermentations susceptibles de causer la perte du matériau. Souvent confondus, deux types de lavage aux actions très différentes peuvent être pratiqués : le désuintage et le dégraissage. Le premier vise à supprimer le suint. Il se pratique à froid dans des bassins, des lavoirs, des rivières, etc. Le second vise à supprimer la graisse (également nommée suintine, d’où la confusion entre les opérations de dégraissage et de désuintage) composée de sébum et de cholestérol. Les graisses n’étant pas solubles à froid, le dégraissage se fait dans une lessive chaude dont la température avoisine 50º C. Le dégraissage des toisons est largement attesté dans l’Antiquité, principalement à Pompéi où de nombreuses laveries ont été mises en évidence. Constitués de cuves peu profondes encastrées dans des tables de travail, ces ateliers se présentent de façon relativement homogène. Les lanilutores y lavent les toisons dans des cuves à basse température ; les plans de travail adjacents servent à manipuler les toisons18. Le dégraissage des laines antiques n’intervenait peut-être pas systématiquement après la tonte, car la graisse naturelle confère à la laine un toucher moelleux et facilite le filage. Comme cela se pratiquait autrefois dans les campagnes, le filage de la laine avant dégraissage est une option vraisemblable.
10Le peignage qui succède classiquement au lavage et au tri des laines a pour objectif de débarrasser les fibres des dernières impuretés et de les ordonner en vue du filage (voir infra) ; il s’agit du travail des pectinatores (CIL , V, 4501). À ce stade la fibre de laine est prête pour le filage.
Acquisition du lin
Quelques mots d’histoire
11Principale plante à fibres cultivée en Europe depuis le Néolithique19, le lin est extrait de la tige d’une plante portant le même nom et appartient à la famille des linacées. Initialement utilisé sous sa forme sauvage (Linum angustifolium L.), le lin est employé sous sa forme domestiquée (Linum usitatissimum L.) à partir du 5e millénaire avant notre ère.
12Sous l’Empire romain, le lin abonde, comme en témoigne Pline dont les écrits permettent de dresser une carte de la production linière et d’étudier les différentes phases de sa culture. Il indique qu’en Gaule du Nord, le lin est cultivé chez les Morins (Nord) et les Calètes (Pays de Caux) ; dans le Centre, chez les Bituriges ; dans le Sud-Ouest, chez les Rutènes (Rodez), chez les Cadurques (Cahors)20, déjà renommés dans ce domaine à l’époque de Strabon21. Pline22 et Tacite23 notent encore que les Germains, outre-Rhin, produisent essentiellement des étoffes de lin. Selon L. Bender-Jørgensen ne sont concernées par le texte de Tacite que les franges de l’Empire. Dans les territoires germaniques plus lointains, ces toiles n’apparaîtraient que plus tard, vers 550 ou 600 de notre ère24.
13L’épigraphie fait état d’ouvriers, cultivateurs et tisserands, spécialisés dans ce matériau dès le Haut-Empire en Gaule transalpine25. La Notitia Dignitatum (Occid. XI, 45-63), enfin, indique la présence, au ve siècle, d’un procurateur d’atelier impérial spécialisé (procurator linyfium) à Vienne (Isère)26.
Acquisition des fibres
14Le lin, plante annuelle dont la tige droite et cylindrique mesure entre 0,80 et 1,20 m de haut pour un diamètre moyen de 1 à 3 mm, est cultivé sous des climats tempérés et humides. Son agriculture implique des terres de qualité choisie, des semis plus ou moins serrés, la protection des linières et l’arrachage des tiges plus ou moins matures selon la qualité de filasse souhaitée27. Les tiges vertes fournissent des fibres très souples pour l’obtention de fils fins ; les tiges jaunes, aux fibres plus solides, permettent de confectionner des fils plus épais. Ces qualités ont une importance décisive sur la suite du processus opératoire comme sur la fibre elle-même. Détaillées à maintes reprises par les auteurs antiques28, le détail n’en sera pas exposé ici.
15L’acquisition de la filasse se divise traditionnellement en cinq temps : l’égrenage, le rouissage, le broyage, le teillage et le peignage. À l’issue de la récolte, les tiges de lin sont égrenées dans le but de récupérer les semences et les graines comestibles29. Le rouissage, destiné à faciliter la séparation des fibres et des parties ligneuses de la tige, s’effectue de deux façons : par immersion ou à l’air libre. Par immersion, le lin est maintenu sous l’eau en moyenne entre huit et dix jours30. Roui à l’air libre, il est déposé à terre : l’humidité, le vent, le soleil participent à la décomposition des gommes. Les six à sept semaines que dure le rouissage, le lin doit être retourné régulièrement pour obtenir une dégradation homogène. Le broyage sert à casser l’écorce des tiges, le teillage à débarrasser les fibres des anas et le peignage à ordonner les fibres et à en amincir les faisceaux. L’ensemble de ces étapes est attesté par les sources antiques. Pline, notamment, décrit avec une précision méticuleuse le traitement du lin textile après récolte. À quelques détails près, le processus opératoire n’a pas changé entre l’Antiquité et l’ère pré-industrielle :
quand la graine se gonfle et quand il jaunit [on arrache les tiges de lin] […] on le lie en bottes qui tiennent dans la main et on le fait sécher au soleil, pendu, les racines tournées vers le haut, pendant un jour, puis pendant cinq autres jours en opposant les têtes des bottes afin que la graine tombe en son milieu31 […] après la moisson du blé, les tiges [de lin] elles-mêmes sont plongées dans l’eau attiédie au soleil et maintenues au fond par un poids car rien n’est plus léger. On reconnaît qu’elles sont rouies à l’écorce plus lâche […] puis une fois sèches, on les broye sur une pierre avec un maillet à étoupe32.
16À l’issue du processus, on obtient plusieurs qualités de filasse : la plus médiocre est utilisée, par exemple, pour fabriquer les mèches de lampes. Le reste est peigné avec des sérans de fer jusqu’à recueillir une fibre propre et ordonnée33.
17Sur le plan de la culture matérielle, les opérations menées pour acquérir la filasse laissent peu de traces. Si le rouissage peut être effectué en eaux vives (cours d’eau) ou dans des cavités naturelles (étangs, marais, trous d’eau…), des bassins de rouissage maçonnés ont certainement existé. Palladius évoque cette sorte d’aménagement destiné à « faire tremper les baguettes, les cuirs, le lupin et, d’une façon générale, tout ce qui à la campagne se met communément dans l’eau34 ». On suppose que ces équipements étaient installés en zone urbaine plus qu’à la campagne où l’accès aux cours d’eau et aux mares en évitait peut-être la construction. À Pompéi, un bassin de rouissage a été identifié dans un atelier de fabrication de nattes35. Il ne serait pas surprenant que de telles installations aient été consacrées au traitement des fibres végétales dans le but d’alimenter la production textile. Qu’il s’agisse de lin, de chanvre, d’ortie, de liber, l’extraction de la filasse implique presque systématiquement le rouissage des matériaux. Les textes d’époque romaine indiquent que l’environnement végétal était connu et exploité selon la capacité des plantes à répondre à des besoins précis. L’utilisation du chanvre textile est ainsi mentionnée à plusieurs reprises36, de même que l’exploitation du genêt, semble-t-il principalement dévolu à la fabrication d’éléments de liage37.
18À l’heure actuelle, aucun maillet à étoupe n’a été identifié ; il est vrai qu’un simple battoir en bois sans spécificité morphologique permet de casser l’écorce des tiges et satisfait aux opérations de battage. Reste le peignage, indispensable à la préparation des fibres avant filage ; cette étape soulève des difficultés d’identification fonctionnelle du matériel archéologique.
La problématique de l’instrumentum : quelles utilisations pour les peignes et les cardes ?
19L’archéologie est souvent confrontée à la difficulté de mettre en relation des objets avec leur(s) fonction(s) ; un constat également valable pour les textes, qui ne permettent pas systématiquement d’associer les descriptions aux objets et ustensiles réellement employés. Cette situation est à l’origine de confusions, approximations et erreurs d’interprétation. En approfondissant les recherches sur les modes d’acquisition des fibres textiles, des difficultés apparaissent, principalement dans le domaine du peignage.
20L’artisanat textile connaît en effet l’utilisation de nombreux peignes destinés à des étapes précises de la production, mais les peignes, les cardes et autres ustensiles hérissés de pointes, aux fonctions clairement différenciées in vivo, correspondent malheureusement à des réalités difficiles à cerner en archéologie. Si la littérature et l’iconographie antiques en attestent l’utilisation, l’interprétation des documents soulève des difficultés si on les confronte aux ustensiles archéologiques38.
21La traduction des écrits anciens constitue une importante source de confusion. Par exemple, les termes de peignage et de cardage sont indifféremment employés dans la littérature, séparément, conjointement ou l’un pour l’autre, de sorte qu’il est souvent délicat de cerner la phase de traitement évoquée comme les outils qui y sont associés. Le terme de « peigne à carder » apparaît très souvent dans les textes, semant la confusion en liant deux opérations distinctes39 ; le terme de cardage peut aussi être utilisé pour décrire une scène de peignage40, etc. À cela s’ajoutent les interprétations souvent malaisées des documents iconographiques.
22On soulignera qu’actuellement encore dans le textile, le terme de « peigne » ne suffit pas à en caractériser la fonction. On rencontre ainsi des « peignes à égrener », « peignes à fibre », « peignes à carder », « peignes à gratter », « peignes à tisser », « peignes à tasser », « peignes de métier à tisser », etc. La récurrence du mot associé à des actions très différentes implique une bonne connaissance du mode opératoire d’acquisition et de transformation des fibres textiles. Cette situation fort complexe est accentuée par les variations morphologiques et la diversité des matériaux associés aux outils d’une même catégorie fonctionnelle. Par conséquent, les peignes, cardes, brosses, broches et navettes restent des ustensiles mal définis en archéologie, notamment lorsqu’ils sont antérieurs au Moyen Âge.
23Il apparaît souhaitable de faire le point sur les connaissances renseignées par les documents médiévaux, les documents d’artisanat traditionnel, ethnographiques et les traités pré-industriels pour aborder plus finement le matériel archéologique d’époque romaine.
Le peignage des fibres : des documents médiévaux à l’artisanat traditionnel
Les peignes à égrener ou égrugeoirs
24Utilisés pour égrener les tiges de lin, ils se présentent traditionnellement sous la forme de planches en bois hérissées d’une rangée de dents taillées dans la masse. Conçues pour ne pas endommager la plante, les dents sont peu serrées et leurs contours dépourvus d’angles vifs. L’ustensile doit être solidement arrimé en phase d’utilisation (fig. 35). Des connaissances approximatives dans le domaine du traitement des fibres peuvent facilement amener à confondre les égrugeoirs avec les peignes à filasse, et inversement.
Fig. 35 - Égrenage du lin. Artisanat traditionnel, Suisse, xxe siècle.

© F. Médard
Les peignes à filasse
25Le peignage des matières végétales s’effectue traditionnellement à l’aide d’ustensiles aux morphologies variées. Un survol de la documentation ethnologique révèle au moins deux catégories de peignes aux fonctions mal différenciées. Il semblerait que chaque type corresponde à une phase de peignage, la première servant à dégrossir le travail et la seconde à l’affiner.
26La première étape est effectuée à l’aide d’une planchette munie d’un manche, sur laquelle sont fichées une ou deux rangées de longues dents métalliques, peu serrées. Manié à la main, il permet de démêler la filasse41. Cet ustensile est une réplique exacte des peignes médiévaux utilisés, d’après les textes, pour la laine (voir fig. 37).
27La seconde étape est traditionnellement effectuée à l’aide d’une planchette hérissée de plusieurs rangées de pointes en fer (fig. 36). Elle consiste à débarrasser la filasse des dernières impuretés et à en amincir les faisceaux42. L’examen au microscope montre que cette étape peaufine le travail effectué en amont par le rouissage : elle divise les faisceaux de fibres, simplement juxtaposées si le rouissage a opéré une décomposition suffisante des pectines. Un peignage bien mené favorise l’obtention d’une qualité supérieure de filasse faite de fibres longues43 ; il génère peu d’étoupes et peu de fibres de qualité moyenne. À la différence du précédent modèle, le type de peigne utilisé est muni de dents plus courtes, plus nombreuses et plus serrées.
Fig. 36 - Peigne à filasse découvert à Brouvilliers (France, Meuse), xiv-xviie siècle
(fouille : Inrap).

© Stéphanie Goepp / Inrap
Les peignes à laine
28Des peignes à filasse aux peignes à laine, la différence n’est pas manifeste. Depuis le Moyen Âge, le peigne à laine se présente traditionnellement sous la forme d’un T en bois dont la partie horizontale est pourvue d’une ou de plusieurs rangées de longues dents en fer. Parmi les plus anciens, on en connaît un exemplaire daté du viie siècle, mis au jour sur le site espagnol de Castro de Yecla, Danto Domingo de Silos (Burgos)44. Au cours des siècles, l’évolution morphologique de cet ustensile va dans le sens de l’augmentation du nombre de rangées de dents et de leur allongement.
29Cette forme de « râteau » communément rencontrée est associée presque systématiquement au peignage de la laine dans la littérature (fig. 37). Pourtant, comme le montre la documentation ethnologique, l’outil sert également à peigner les matières végétales (voir supra). Cet exemple invite à la prudence quant à l’interprétation des documents archéologiques en pointant la polyvalence et l’ambiguïté de certains outillages.
Fig. 37 - Peignage de la laine. Document du xve siècle (vers 1442). Das Hausbuch der Mendelschen Zwölfbruderstiftunf, Stadtbibliothek zu Nürnberg.

© Stadtbibliothek, Nürnberg d’après Cardon 1999
Le peignage des fibres à l’époque romaine
30Les peignes d’époque romaine se présentent sous la forme de plaques en fer larges d’une dizaine de centimètres, dans le prolongement desquelles de longues dents sont soudées « selon une technique très évoluée consistant à insérer à chaud les dents une à une dans le corps du peigne45 » (fig. 38). Ce type de peigne est systématiquement associé au peignage des fibres de laine, malgré une morphologie globalement proche de celle des peignes traditionnels utilisés pour les matières végétales. Cette attribution incontestée au travail de la laine pourrait expliquer l’absence de peignes à filasse identifiés parmi les vestiges antiques. Mais comme le suggèrent à juste titre G. Roche-Bernard et A. Ferdière46, « ne pourrait-on pas proposer comme hypothèse l’utilisation des peignes métalliques dits à laine pour un emploi mixte (laine et plantes textiles) ? » Cette proposition des plus perspicaces tend à être adoptée par quelques auteurs qui mentionnent les deux qualités de fibres lorsque l’utilisation des peignes est évoquée47.
Fig. 38 - À gauche : peigne découvert sur le sanctuaire de Genainville (Val d’Oise), inv. G 1395 (cliché : Musée de Guiry–en-Vexin, d’après Mitard, 1993). À droite : peignes découverts sur le site de Worlington (Suffolk, Grande-Bretagne), inv. 1955-131A.

© Cambridge University Museum, d’après Cardon 1999
31Ces peignes métalliques comportent une ou deux rangées de dents opposées l’une à l’autre, interprétées selon les cas comme une spécificité régionale48 ou comme un aménagement fonctionnel49. En vérité, le débat reste ouvert quant à cette différence morphologique, que l’on imagine mal sans intérêt technique ; les deux types de peignes n’étaient peut-être pas utilisés de la même manière (voir fig. 39). On en connaît des représentations antiques ; parmi les plus célèbres, celle du sarcophage d’Evangelus et Nicene50 et celle de la façade de la boutique IX 7, 5-7 à Pompéi (fig. 39).
Fig. 39 - Fresque de Verecundus en façade de la boutique IX 7, 5-7 à Pompéi. À gauche : fresque dans son intégralité. À droite : détail (d’après PPM 1990).

© DR
32Cette peinture, dite fresque de Verecundus, se présente sous la forme d’une bande de faible hauteur, située sous un cadre représentant la procession de Vénus Pompeiana portée par un quadrige tracté par des éléphants. Huit personnages sont représentés, parmi lesquels trois sont assis sur un tabouret bas derrière une table. Leurs pieds maintiennent un pieu vertical au sommet duquel un peigne aux dents effilées est enfoncé. V. Spinazzola, qui le premier a proposé une interprétation de cette fresque, considère que l’instrument tenu par ces trois ouvriers est effectivement un peigne, l’incitant à voir en eux des pectinarii chargés de démêler la laine et de la peigner avant tout traitement51. Cette interprétation a été ensuite largement reprise par tous ceux qui ont étudié l’artisanat textile à Pompéi, avec des ajustements mineurs52, à l’exemple de J.P. Wild53 qui estime que le peigne n’est pas autonome mais attaché à l’extrémité d’une planche. Selon N. Monteix, ces différentes remarques ne résistent pourtant pas à l’examen de la fresque.
Tout d’abord, la présence d’un second peigne sur la table du premier des ouvriers, ainsi que la double rangée de dents qu’il présente, en fait un instrument indépendant, non serti dans une pièce de bois. Un tel peigne a été mis au jour à Herculanum, sur la plage : il s’agit d’une plaque de fer partiellement sciée de façon à libérer deux rangées de dents ; rien n’autorise à supposer sa fixation sur un manche. De plus, sur la fresque de Verecundus, il ne fait aucun doute que la matière qui est peignée se trouve entre le peigne et la forme en bois. Cette dernière ne saurait être de la laine en cours de préparation. Le peignage est supposé être une des premières opérations effectuées avant tout autre traitement après la tonte : ce qui est manipulé par les trois ouvriers assis est teint et donc a déjà subi les opérations de préparation des toisons. Surtout, la possibilité qu’a cette matière d’être appliquée en tension contre un guide probablement en bois, et de flotter avec des plis de drapé pour les parties non tenues rend très peu crédible l’hypothèse d’une toison. Dès lors, ces trois ouvriers ne seraient pas en train de préparer de la matière première avant sa transformation en feutre, mais ils seraient plutôt au stade de la finition du feutre. Les différents instruments dont ils disposent et le sens de lecture de la fresque viennent en soutien à cette hypothèse. Les différents couteaux à lame courbe ne paraissent d’aucune utilité dans le processus de nettoyage. Bien au contraire, leur forme semble tout à fait adaptée pour la tonte du feutre, la coupe des fibres mal intégrées54.
33La version exprimée ici remet en question l’interprétation de la fresque, pas celle de l’utilisation des peignes en fer. Ce qui est illustré sur le panneau de Verecundus ne serait simplement pas une scène de peignage, comme l’avait en son temps proposé V. Spinazzola. Si son interprétation est sujette à discussion, la fresque pompéienne a l’avantage de mettre en scène les deux types de peignes connus, à double rangée de dents et à une seule rangée de dents, ces derniers étant manifestement emmanchés. Bien qu’elle ne permette pas de comprendre précisément le maniement des deux ustensiles ni leur exact domaine d’utilisation, l’illustration montre que les deux types de peignes appartiennent plus ou moins à la même phase du travail textile. Sur la manière de se servir des peignes en fer, nous connaissons au moins une représentation illustrant un homme tenant un peigne à double rangée de dents par sa partie pleine : elle provient d’une coupe en argent gravée, mise au jour sur le site d’Avenches en Suisse55 (fig. 40).
Fig. 40 - Coupe en argent gravée montrant un homme occupé au peignage à l’aide d’un peigne en fer à double rangée de dents. Site d’Avenches / Aventicum (Vaud, Suisse) (d’après Rast-Eicher 2008, p. 162).

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34En dépit de la documentation existante, un doute subsiste quant à la fonction exacte de ces ustensiles. On ne s’étonnera donc pas que certaines interprétations se démarquent, telle celle de D. Cardon qui préfère y voir des égrugeoirs à lin plutôt que des peignes56. Pour avoir observé plusieurs égrugeoirs subactuels, il nous semble que les dents en fer des peignes gallo-romains sont d’une part trop agressives et d’autre part trop serrées pour servir à égrener le lin. Nous sommes d’avis d’en rester à l’interprétation communément admise en ralliant l’hypothèse d’une utilisation mixte pour la laine et les matières végétales.
Cardage des fibres et grattage des draps : des documents médiévaux à l’artisanat traditionnel
Une sémantique complexe
35La distinction entre ces deux opérations est peu claire dans les textes anciens, car la terminologie latine à l’origine du terme actuel de « cardage » a connu des évolutions difficiles à suivre.
36Le nom même de cardage, dérivé du bas latin cardus ou carduus, fait référence au chardon à foulon Dipsacus sativus L., espèce cultivée à ne pas confondre avec la cardère, plante sauvage au nom latin de Dipsacus fullonum L. Or, le chardon à foulon est souvent associé à tort au nom latin désignant la cardère (Dipsacus fullonum L.) en raison de la parenté entre les termes de foulon et fullonum. Le chardon à foulon n’a strictement rien à voir avec les opérations de cardage telles qu’on les définit aujourd’hui. Il servait à gratter les draps, ou plutôt à les « lainer » selon la terminologie exacte ; utilisé encore récemment dans l’industrie textile, il permettait de redresser le poil des lainages afin de les rendre plus épais, moelleux, isolants et aptes au foulage puis au tondage. Par ailleurs – et cela n’aide en rien à simplifier la situationx – « même si la forme des dents métalliques des cardes à laine s’inspire manifestement de celle, recourbée, des bractées du chardon à foulon, il est tout à fait improbable, contrairement à ce que l’on trouve pourtant affirmé assez fréquemment, que celui-ci ait jamais été utilisé pour démêler la laine avant filage, car il se révèle totalement inadapté à cet usage57 ».
37Dans l’antiquité, les termes de cardus, cardare et leurs dérivés désignent donc une opération consistant à gratter les étoffes. Le cardage tel qu’on l’entend aujourd’hui ne semble pas exister à cette époque. Il faut attendre la fin du xiiie siècle pour qu’apparaisse la première mention de cardes à laine58.
Le verbe carder (cardare en bas latin) signifiait jadis le grattage du drap avec les chardons. Mais aussitôt le cardage adopté en parallèle avec le peignage ancestral, pour préparer la laine au filage, ce verbe change de sens. Désormais le grattage du drap est désigné par des verbes nouveaux : lainer, laneter, chardonner, éplaigner, parer etc. Le mot cardage est désormais réservé à une opération préparant la laine au filage59.
38C’est donc à partir du Moyen Âge que le terme, français cette fois, de « cardage » est employé en relation avec la préparation des fibres de laine avant filage.
39S’il y a peu entre le terme latin cardare et le terme français « carder », les actions que recouvrent ces deux verbes se situent à des niveaux bien distincts de la chaîne opératoire de production textile : le premier appartient à la transformation, voire à la finition et à l’ennoblissement des tissus, le second à l’acquisition et à la préparation de la fibre.
Les cardes : morphologie et usage
40Les enluminures médiévales constituent des documents explicites, car elles mettent en scène des groupes de femmes occupées simultanément au peignage, cardage, filage et tissage de la laine (fig. 41). La distinction entre les étapes de peignage et de cardage y est évidente.
Fig. 41 - Femmes accroupies à l’avant-plan. À gauche : scène de peignage de la laine. À droite : scène de cardage de la laine. De Mulieribus Claris, 1401 (Bibliothèque nationale de France).

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41Inadaptées au travail des fibres végétales, les cardes manuelles communément utilisées dans nos régions jusqu’au xxe siècle se présentent sous la forme de deux plaques en bois hérissées de courtes dents métalliques crochetées. Le cardage s’effectue en étirant un paquet de fibres entre les deux planches actionnées en sens contraire (fig. 41). L’outil ainsi défini apparaît en Europe médiévale, autour des xii-xiiie siècles. Il permet de mélanger les fibres (qualité, couleur, longueur, etc.) en les étirant en tous sens. Le cardage permet ainsi d’associer toutes sortes de laines et de tirer parti des qualités les plus médiocres. C’est une des raisons pour lesquelles il a eu du mal à s’imposer au Moyen Âge. Ses opposants estimaient qu’il représentait une porte ouverte aux mélanges frauduleux, notamment en offrant la possibilité de récupérer les fibres courtes jusque-là inexploitables pour le tissage des draps60. En 1317, l’usage de la carde semble définitivement adopté, comme l’indique le Statuto dell’arte della lana di Firenze, expliquant que les laines destinées au filage des fils de chaîne sont peignées et celles qui sont destinées au filage des fils de trame sont cardées. Cette différenciation essentielle entre laine peignée et laine cardée se retrouve aujourd’hui dans l’industrie textile. Les fils cardés sont constitués de fibres courtes et enchevêtrées ; les fils peignés sont faits de fibres longues et parallèles. La conséquence directe de cet écart qualitatif est l’obtention de fils plus épais et moins élastiques dans le cas d’une matière première cardée.
Carder, brosser, gratter la matière textile à l’époque romaine : une question épineuse
Peigner les fibres longues, carder les fibres courtes ?
42Si les auteurs antiques mentionnent fréquemment le peignage des laines61, aucun n’évoque le cardage des fibres. Au vu de la sémantique, cette absence de mention paraît logique puisqu’à cette époque le verbe cardare désigne, non pas le travail des fibres, mais le grattage des draps (voir supra). Le système de la carde en deux parties tel que nous le connaissons depuis le Moyen Âge ne semble pas avoir été utilisé à l’époque romaine. Aussi J.P. Wild propose-t-il de ne pas employer le terme de « cardage »62.
43Certes, le terme latin cardare n’a rien à voir avec l’action de carder les fibres ; certes, l’archéologie n’a livré aucun ustensile d’époque romaine semblable aux cardes médiévales et contemporaines, mais en vérité l’absence de passerelles terminologique et matérielle ne signifie pas nécessairement que l’action n’existait pas. Les documents médiévaux et plus récents sont unanimes sur un point : le peignage convient à l’obtention de fibres longues (animales et végétales) de qualité supérieure, le cardage évite de perdre les fibres courtes et de qualité inférieure en les rendant également exploitables dans le tissage. Il faut comprendre que les fils cardés peuvent servir à la réalisation d’une infinité de tissus, alors que les fils peignés se prêtent à la réalisation de tissus fins de qualité supérieure. Faut-il en déduire que les artisans romains n’utilisaient que les fibres de haute qualité et délaissaient les fibres de qualité moyenne à défaut de savoir les traiter ?
44Cela est peu probable. Dans ce cas, restent à identifier l’outillage et certainement aussi la terminologie associée au traitement des fibres ordinaires. À quoi pouvaient ressembler les « cardes » romaines ? Dans son ouvrage sur la draperie médiévale, D. Cardon fait état d’un détail susceptible de nous mettre sur la voie. Lorsque le mot « carde » apparaît au xiie siècle en Espagne (scardaces, carduças, cardas de ferro), il est aussi bien associé au grattage des draps qu’au « peignage » de la laine. « Cela amène à envisager l’hypothèse qu’elles soient tout simplement, et sous un nouveau nom, un perfectionnement de l’antique aena mentionnée par Pline, à peu près dans les deux mêmes contextes63 ». Concernant le peignage des étoupes, Pline parle d’aenis ferreis64, que J.P. Wild propose d’imaginer comme les peignes à lin du Moyen Âge, c’est-à-dire une planche ou un billot de bois dans lesquels sont plantés des groupes de pointes métalliques disposées en carré, en rectangle ou en cercles concentriques très rapprochés65 (fig. 42).
Fig. 42 - Scène de peignage du lin sur billot. Des Clères et nobles femmes, début du xve siècle ; (British Library, Royal Museum, d’après Cardon 1999).

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Brosser et gratter les étoffes
45Il est une catégorie de vestiges pour laquelle les interprétations fonctionnelles sont incertaines et qui pourraient, selon toute vraisemblance, appartenir au domaine du cardage des fibres et du lainage des draps : les brosses ou « peignes à épines ».
46Pline y fait plusieurs fois allusion sans toutefois qu’il soit possible de déterminer la fonction de ces ustensiles avec précision66 : Hippophaeston nascitur in spinis, ex quibus fiunt aene fulloniae [L’hippophaeston croît dans les épines dont sont faits les peignes des foulons] ; Vulgaris quoque haec spina, ex qua aenae fulloniae inplentur [On emploie également la racine de l’épine commune dont on garnit les peignes des foulons] ; Quaedam enim in terra gigni non possunt et in arboribus nascuntur […] quod verro in spina fullonia [En effet, certains végétaux ne peuvent venir dans la terre et naissent sur les arbres […]. Ce qui croît sur le chardon à foulon se nomme hippophaeston] (trad. CUF). Il parle également d’aena fullonica garnies d’épines ou de peaux de hérisson avec leurs piquants67.
47Ces « peignes à épines » – et l’on retrouve ici le terme latin d’aena – ont pu servir à peigner les fibres longues, à l’instar des peignes en fer (voir supra), à carder les fibres courtes et à gratter les étoffes. Une recension et une typologie de ces ustensiles relativement fréquents sur les sites, notamment humides, seraient des plus instructives car des caractéristiques différentes tenant à la finesse et à la densité des dents et aux emmanchements se dessinent. Si la culture matérielle et la littérature latine restent à l’heure actuelle encore peu explicites, certaines représentations pourraient l’être davantage. À Pompéi, deux fresques illustrent le travail des foulons et les instruments qu’ils utilisent ; le grattage des draps y est mis en scène (fig. 43-44). N. Monteix en fait une description détaillée :
Parmi les nombreuses activités artisanales représentées sur la frise de l’oecus q de la casa dei Vettii (VI 15, 1.27, angle nord-est, paroi orientale), des amours sont occupés à fouler des vêtements. Du nord au sud, ce tableau est divisé en six petites scènes qui semblent se succéder. Dans la première, deux amours piétinent de concert dans un bac en bois peu profond. La scène suivante, immédiatement à droite, montre un amour en train de manipuler – de frotter ? – une étoffe orange, disposée devant lui, dans un bac posé sur une petite table. Un troisième amour se tient de dos. Devant lui est installé un grand séchoir composé de quatre montants verticaux – trois seulement sont visibles – réunis par des traverses horizontales. À peine en-dessous de celles-ci, une autre traverse soutient une pièce de tissu jaune clair. De sa main gauche, l’amour soulève cette dernière, tandis que sa main droite la frotte, avec un instrument de forme carrée. Le quatrième amour transporte un tissu bleu ; un cinquième observe une étoffe rouge, un autre se penche sur le tissu bleu qui est disposé sur ses jambes. Enfin, une psyché paraît plier avec beaucoup de soin une pièce de tissu blanc. Cette seule fresque permet de résoudre l’un des points laissés en suspens : la brosse est passée sur les vêtements après le foulage ; elle sert donc à préparer l’éventuel lustrage sous presse qui n’est pas montré ici.
La seconde fresque pompéienne apportant des informations complémentaires sur les procédés de foulerie provient de la fullonica de L. Veranius Hypsaeus (VI 8, 2.20-21), fouillée entre 1825 et 1827. Sur le côté sud, on voit, de bas en haut, quatre personnes vêtues de tuniques en train de nettoyer des pièces d’étoffe par piétinement et manipulation dans des stalles. Au-dessus, dans un cadre séparé, du tissu est en train de sécher sur une barre attachée par des cordes, tandis qu’un personnage le peigne. À droite, une seconde personne transporte une cage en osier ? – et un petit seau supposé contenir du soufre. C’est du moins ce que l’on peut inférer de la description d’Apulée : le vêtement, après avoir été étalé sur l’armature, est soumis aux vapeurs de soufre, pour décolorer les étoffes blanches. Dans l’angle inférieur gauche, une femme et une servante manipulent une petite pièce tissée. Enfin, sur le côté est, deux cadres présentent la dernière opération du nettoyage – le pressage des étoffes pour leur donner du lustre – puis, en-dessous, la redistribution des vêtements propres à leurs propriétaires. Les informations apportées par la fresque de la casa dei Vettii permettent de définir la succession de ces quatre panneaux. La représentation du brossage sert ici de point de repère, postérieur au foulage68.
Fig. 43 - Pompéi. Oecus q de la casa dei Vettii (VI 15, 1.27) : amours occupés aux travaux textiles (d’après Stefani 2003).

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Fig. 44 - Pompéi. Fullonica de L. Veranius Hypsaeus (VI 8, 2.20-21) (d’après Stefani 2003).

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Notes de bas de page
1 Médard et alii 2011, p. 83-90.
2 Les éléments examinés proviennent de toisons de finesse moyenne. Voir notamment Ryder 1969 pour la qualification des toisons.
3 « Fibres libériennes » est utilisé de manière générique pour désigner les fibres extraites de la tige de certaines plantes textiles (lin, chanvre, ramie, jute pour les plus connues).
4 Vitruve, De l’architecture, VI, 3 ; Palladius, De l’agriculture, XII, 114 ; Varron, De Re Rustica, II, 28 ; Plin., N.H., XVII, 38, etc.
5 Plin., N.H., VIII, 89.
6 Palladius, De l’agriculture, XII, 114 ; Varron, De Re Rustica, II, 28 ; Plin., N.H., XXIX, 32.
7 Strabon, Géographie, IV, 4,3 ; Plin., N.H., XVIII, 236 ; Palladius, De l’agriculture, XII, 115.
8 Horace, Odes, II, VI, 50.
9 Diogène Laërce, Pammétros, VI, 41 ; Clément d’Alexandrie, Le Pédagogue, II, 10 ; Varron, De Re Rustica, XII ; Marquardt 1892-1893.
10 Edictum Diocletiani, XIX, 60; XXV, 9; XIX, 32, 54.
11 Daremberg, Saglio 1877-1919, s.v. lana (cf. http://dagr.univ-tlse2.fr/consulter/1837/LANA/page_41).
12 Columelle, De l’Agriculture, I, IV, VII.
13 Garmi, inédit.
14 Palladius, De l’agriculture, II, 72.
15 Girard, Janin, 1920, p. 268.
16 Ryder 1992, p. 136-137.
17 Girard, Janin 1920, p. 265-266; Affagard 1981.
18 Borgard, Puybaret 2003, p. 312; 2004, p. 49.
19 Médard 2006a.
20 Plin., N.H., XIX, 1-25.
21 Strabon, Géographie, IV, 191.
22 Plin., N.H., XIX, 8-9.
23 Tacite, Germanie, 17-4.
24 Bender-Jørgensen 1987.
25 Roche-Bernard, Ferdière 1993.
26 Ferdière 1984.
27 Médard 2005.
28 Plin., N.H., XIX ; Palladius, De l’agriculture, III, VII.
29 Saudinos 1942, p. 101.
30 Ewers 1989, p. 180.
31 Plin., N.H., XXIX, 16
32 Plin., N.H., XXIX, 17.
33 Roche-Bernard, Ferdière 1993, p. 45.
34 Palladius, De l’agriculture, I, 31.
35 Cullin-Mingaud 2010.
36 I 14, 2 : Plin., N.H., XIX ; Palladius, De l’agriculture, III, 4 et IV, 5 ; Columelle, De l’Agriculture, II, 10.12.
37 Cullin-Mingaud 2009, p. 28.
38 Wild 2002, p. 11
39 Ferdière 1984, fig. 39 ; De Vercingétorix à Alésia, 1994, fig. 297.
40 Tissu et vêtement 1986, planche II.
41 Banateanu et alii 1957, fig. 21.
42 Ibid ; Saudinos 1942, p. 105.
43 Vétillart 1876, p. 68 ; Médard 2005.
44 Cardon 1999, p. 172-173.
45 Ferdière 1984, p. 212; Soubrier 1968, p. 195, fig. 3; Wild 1970; Manning 1985.
46 Roche-Bernard, Ferdière 1993, p. 46.
47 Gostenčnik 2010, p. 76 ; Duvauchelle 1990, p. 34.
48 Wild 1970, p. 25.
49 Roche-Bernard, Ferdière 1993, p. 59.
50 Holliday 1993; Amedick 1991, pl. 2, fig. 1.
51 Spinazzola 1953, p. 189-195.
52 Moeller 1976, p. 15, 54; Angelone 1986, p. 44-48; Borgard, Puybaret 2003, p. 311-312.
53 Wild 1970, p. 25.
54 Monteix 2010, p. 189.
55 Rast-Eicher 2008, p. 162.
56 Cardon 1999, p. 170.
57 Cardon 1999, p. 186.
58 An 1297 : livre des métiers d’Yprès.
59 Cardon 1999, p. 145 et suiv.
60 Cardon 1999, p. 196.
61 Varron, De Re Rustica, VII, 54 ; Columelle, De l’agriculture, XII, 13 ; Plin., N.H., IX, 62.
62 Roche-Bernard, Ferdière 1993, p. 58.
63 Cardon 1999, p. 186.
64 Plin., N.H., XIX, 17.
65 Wild 1968, p. 140.
66 Plin., N.H., XXVII, 91 ; XXIV, 111 ; XVI, 244.
67 Plin., N.H., VIII, 135.
68 Monteix 2010, p. 195-197.
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