Les Galates comme nouveaux Géants ? De la métaphore au glissement interprétatif
p. 203-215
Texte intégral
1Il est courant d’affirmer que la représentation des Géants vaincus par les dieux transpose de manière allusive les défaites historiques des Galates à l’époque hellénistique. Un examen des sources confirme à première vue cette interprétation : les Galates remplacent alors les Perses dans le rôle d’ennemis par excellence des Grecs et, de même que les combats mythiques des Athéniens contre les Amazones venues d’Orient rappelaient les guerres médiques, de même les galatomachies ont eu un équivalent mythique dans les gigantomachies ; dans le petit ex-voto attalide de l’Acropole ces batailles historiques répondaient à ces batailles mythiques. Quelques textes suggèrent une assimilation des Galates aux Géants1, plus exactement aux Titans. Dans l’art hellénistique les Galates sont représentés pour mettre en valeur la victoire remportée par les Grecs sur les barbares2 : ils sont par définition des vaincus promis à la mort, qui livrent leur dernier combat, agonisent ou sont déjà morts. L’art grec figurait ainsi dès l’époque classique les Perses vaincus à Marathon en 490 av. J.-C. et à Salamine en 480, comme le montrent des textes, des reliefs et des peintures sur vases ; ces schémas traditionnels sont réutilisés à l’époque hellénistique pour les images des Galates, dont la crainte a remplacé celle des Perses après la conquête de leur empire par Alexandre le Grand. Les caractéristiques ethniques et psychologiques des Celtes sont aussi proches de celles des Géants : ils ont un corps vigoureux, de grande taille, et un visage à l’expression farouche ; leur chevelure est hirsute. Ils partagent avec les vaincus historiques que sont les Perses, ou mythiques que sont les Géants, leur statut de combattants accablés, blessés ou morts : leur combat est promis à la défaite, et ces vaincus par destination sont d’éternels révoltés à qui la souffrance ne sert pas de leçon. Une même image conventionnelle caractérise les Galates comme des sauvages ; les textes anciens reprennent ce leit-motiv en insistant sur l'énergie farouche de ces guerriers.
2Leur armement les distingue de manière conventionnelle aussi dans l’art grec : les Galates portent un grand bouclier ovale à nervure centrale qui se rapproche du scutum attesté depuis le VIIIe siècle en Étrurie et répandu en Méditerranée, en particulier en Italie et à Rome, à partir du IVe siècle, avant de se diffuser dans tout le monde hellénistique à partir de l’invasion celtique du début du IIIe siècle3. Ils sont souvent associés à un casque à cornes, qui en réalité reste rare dans l’armement des Celtes alors que des rois grecs comme Séleucos Ier peuvent en porter un sur leurs images monétaires. Le Galate nu peut aussi être caractérisé par un torque au cou, comme le Gaulois mourant du Capitole4 ; il a parfois l’épée qui pend dans son baudrier le long de la cuisse droite, retenue par une chaîne passée à la ceinture5. La plus ancienne image d’un Galate dans l’art grec, sur une stèle de Cyzique, le figure avec les braies (fig. 1)6, mais, le plus souvent, ces barbares venus du nord sont nus. Il y a donc bien une spécificité de l’image du Galate caractérisée par certains détails ethniques et vestimentaires.
3Des textes insistent sur l’interpretatio Graeca de certaines particularités qui rapprochent ces barbares d’êtres mythiques ; Diodore de Sicile (5, 28, 2-3) relève la ressemblance des Galates avec le dieu Pan et avec les satyres : « Les Galates s’arrosent continuellement les cheveux d’une eau de plâtre puis tirent leur chevelure vers l’arrière, du front vers les tempes et la nuque, si bien qu’ils ressemblent aux satyres et au dieu Pan. Leur tignasse est si épaisse après ce traitement qu’on peut la comparer à une crinière de cheval ».
4Dans l’Hymne à Délos, Callimaque introduit la comparaison des Galates avec les Titans en faisant un jeu de mots sur titanos, le blanc de plâtre qui raidit et blanchit leurs cheveux : dans sa prophétie rendue dans le ventre de sa mère, Apollon qualifie les Galates de « derniers des Titans » (vers 174). Cette homonymie donne aux Galates une extraction divine en en faisant les frères les plus jeunes, des « tardillons » en mot à mot (ὀψίγονοι), des six fils d’Ouranos et de Gaia, les Titans qui s’emparèrent du pouvoir après la mutilation d’Ouranos par Cronos et furent vaincus dans la Titanomachie par Zeus, les Olympiens et leurs alliés. Les Grecs vainqueurs des Galates, en particulier Ptolémée II dont Callimaque chante la victoire dans l’Hymne à Délos, sont implicitement assimilés aux Olympiens par cette comparaison.
5Quant aux Géants, qui sont les fils de Gaia engendrés par la semence d’Ouranos mutilé, ils sont au sens strict les frères des Titans. L’expression poétique de « Titans derniers-nés » suggère dans le poème de Callimaque une généalogie divine imaginaire où les Galates seraient les derniers frères des Titans et combattraient à leur tour les dieux. Ils prennent ainsi la suite des Géants, mais il faut noter que ceux-ci ne sont pas mentionnés : il y a par ce biais une assimilation implicite entre Galates et Géants, qui sont les frères des Titans.
6Callimaque insère dans le mythe des allusions à son époque, au contraire des Hymnes homériques : le discours d’Apollon est une prophétie ex eventu qui annonce des événements historiques du royaume lagide. Aux vers 165-176, Apollon prédit la naissance de Ptolémée II à Cos et voit en lui un nouvel Apollon vainqueur en assimilant sa victoire sur les mercenaires galates révoltés vers 275 à celle que le dieu de Delphes avait remportée en 278 sur les Galates qui cherchaient à s’emparer des trésors de son sanctuaire7 ; la thalassocratie lagide est ici évoquée avec la naissance d’« un autre dieu, très haut rejeton des Sauveurs ; son diadème verra se ranger sans peine sous le sceptre macédonien l'un et l'autre continent ainsi que les terres qui bordent la mer, du couchant et d’où partent les chevaux rapides du Soleil. Un jour viendra pour nous d’une lutte commune, lorsque contre les Grecs levant le glaive barbare et l’Arès celte, des Titans derniers-nés fondront des confins de l’occident, innombrables tels les flocons de neige ou les astres qui vont paissant les immensités de l’air ».
7La défaite des Galates, dont l’incursion est évoquée dans un passage mutilé (vers 177-180), est rappelée par le butin de leurs armes, en particulier les boucliers fixés aux métopes ouest et sud du temple d’Apollon à Delphes, en pendant des boucliers perses consacrés par les Athéniens après Marathon sur les faces nord et est8, (vers 181-185) et elle est mise en parallèle avec leur anéantissement par le feu dans une île du Nil (vers 185-188) : « eh bien ! que se dirigeant vers le temple des phalanges d’ennemis fassent désormais reluire, désormais à côté de mes trépieds, coutelas, ceinturons impudents et odieux boucliers qui marqueront pour les Galates, tribu délirante, la male route. D’entre ces armes les unes sont ma part d’honneur, les autres resteront sur le Nil en voyant expirer dans le feu ceux qui les portaient, pour être les prix nombreux des travaux du roi : ô Ptolémée, tels sont les oracles que je te rends ».

Fig. 1 – Héraclès terrassant un Galate, stèle de Cyzique, avant restauration. Istanbul, Musées archéologiques, 564 (Mendel 858). H 70 cm. Marbre. (cl. Sebah & Joaillier, Musées archéologiques d’Istanbul, INHA, numérisation G. Paquot, EPHE).
8Le rappel est double dans cette prophétie d’Apollon ex eventu : l’invasion de la Grèce par les Celtes en 278 est mise sur le même plan que l’anéantissement des mercenaires celtes passés au service de Ptolémée II lors de leur révolte.
9Les textes filent donc deux comparaisons des Galates avec des êtres mythiques : leur démesure dionysiaque les rapproche de Pan ou des Satyres et leurs affrontements avec le monde grec des Titans et, implicitement, des Géants.
10Reste-t-il un témoin figuré qui commémorerait la victoire remportée par Ptolémée II sur les mercenaires galates en 275 ? On a ainsi interprété la grande tête en marbre du Gaulois de Gizeh (fig. 2)9. Cette tête a probablement été découverte vers 1863-1864 à Kôm-Fâris, l’antique Arsinoé/Crocodilopolis, dans le Fayoum, même si on a parfois pensé qu’elle avait été trouvée à Rhodes ou à Thasos, autres territoires de l’empire ottoman qui dépendaient de l’Égypte. Le personnage représenté a des traits caractéristiques des Galates, avec ses longs cheveux poisseux et sa moustache broussailleuse, sans barbe, mais on ne peut reconstituer l’attitude de la statue, sans pouvoir exclure que le Galate retournait son épée contre lui, comme le chef galate du groupe Ludovisi10 (fig. 3). La représentation d’un Galate en Égypte amène à penser à un monument de victoire qu’on date des années 270 en l’attribuant à Ptolémée II. Il est possible que le souvenir de cette victoire ait longtemps perduré : au Ier siècle av. J.-C., un graffito de l’oasis de Dakhla atteste que le thème du combat entre le pharaon assimilé à Horus et un combattant barbare armé d’une fronde et d’un petit bouclier, mais aux cheveux hirsutes des Galates, était toujours populaire11 (fig. 4).
11D’autres datations ont aussi été proposées de la tête de Gizeh puisque le thème ne permet pas une datation précise. Cette tête, rapprochée de celle du Galate du groupe Ludovisi, témoignerait d’une influence pergaménienne : on avance alors sur cet indice stylistique une datation dans les années 220. Toutefois on pourrait aussi bien la comparer aux Géants de l’Autel de Pergame, qui date des années 160, et même à une tête de satyre qui présente des traits galatiques, sur une œnochoé plastique en bronze trouvée en Égypte, qui date du milieu du IIe siècle av. J.-C.12
12Une autre interprétation est toutefois possible. On retrouve les traits ethniques du Galate pour Triptolème sur la Tasse Farnèse13 (fig. 5). À l’intérieur de cette phiale, à gauche, un personnage barbu, assis, les jambes drapées, tient une corne d’abondance ; au centre un homme debout, habillé d’une exomide agrafée sur l’épaule gauche, tient de la main droite un joug de charrue et porte au bras gauche un sac de semences ; sa main gauche est posée sur le fourreau d’une courte épée qui pend devant sa cuisse gauche ; à droite, deux femmes assises, mi-nues, tiennent l’une une phiale, l’autre une corne d’abondance. Au centre, une autre femme est assise sur un sphinx, vêtue d’un châle noué entre les seins et coiffée de boucles à l’anglaise avec deux épis de blé dans la main droite. Deux jeunes gens nus, dont l’un souffle dans une conque, volent dans le ciel.
13Comparons le visage de Triptolème-Horus (fig. 6) avec la tête du Gaulois de Gizeh (fig. 2) : les traits ethniques sont identiques avec des cheveux hirsutes et une moustache broussailleuse. Cette ressemblance ne peut s’expliquer par la proximité entre l’iconographie galatique et l’iconographie divine : sur la Tasse Farnèse, le personnage debout n’est pas un Satyre ou le dieu Pan, dont il n’a pas les attributs caractéristiques ; ce n’est pas non plus un Titan ou un Géant. Il est armé d’un glaive court, qui est porté dans son fourreau au côté gauche, alors que les Galates le portaient au côté droit. Cette arme, qui n’est pas une faucille comme on l’a cru, fait de la figure un « soldat-laboureur » qui porte un sac plein de semences.
14D’après l’interprétation généralement acceptée, la scène figure de manière allégorique les bienfaits de la crue du Nil, avec la personnification du Nil, qui est l’homme barbu, et de la déesse Isis à moitié allongée qui présente les épis de blé, produit du sol cultivé par le laboureur au centre qui serait Triptolème, inventeur de l’agriculture avec le joug de charrue et le sac de graines, tandis que les Vents étésiens personnifiés annoncent la crue ; les deux femmes sur la droite seraient des Saisons : celle de l’inondation qui tient la phiale, et celle de la récolte en Agathé Tyché avec la corne d’abondance. L’image est aussi susceptible d’une lecture égyptienne : le sphinx serait Osiris, le frère d’Isis, et le jeune laboureur serait alors son vengeur, Horus ; quant à la divinité paternelle qui trône à gauche ce serait Sarapis. On a aussi proposé de reconnaître sous ces figures divines des rois et reines lagides, mais ces identifications restent sujettes à discussions et on ne peut fonder sur elles une tentative de dater l’objet lui-même. Jean Charbonneaux a reconnu une allusion possible « au pagne égyptien dans la façon dont la tunique de Triptolème est roulée autour de la taille »14. Sans identifier un roi lagide précis, il relève que les pharaons, ainsi Ramsès III, étaient figurés en laboureurs. Ces observations ancrent la figure dans une très ancienne tradition indigène.

Fig. 2 – Gaulois de Gizeh. Le Caire, Musée National Égyptien, CG 27475. H 38,5 cm. Marbre. (cl. DAI le Caire).

Fig. 3 – Groupe Ludovisi. Rome, Musée National Romain, 8608. H 2,11 m. Marbre (cl. F. Queyrel).

Fig. 4 − Pharaon en Horus combattant un barbare, graffito sur un rocher de l’oasis de Dakhla (dessin A. Tricoche).
15L’armée lagide comprenait des corps de mercenaires qui recevaient leur nom de leur armement, comme les Crétois, armés de la fronde, ou les Galates, à l’armement galate. Sur la Tasse Farnèse, les traits ethniques (moustache, cheveux hirsutes, grande taille) et l’habillement (exomide) désignent-ils un membre du corps des Galates dans l’armée lagide qui porte cependant l’épée courte au côté gauche ? Dans cette hypothèse, le personnage ne peut pas être un mercenaire particulier, mais il personnifie ce corps. Il présente aussi un attribut pacifique : l’instrument qu’il tient dans la main droite ne peut être qu’un joug de charrue, qui était tiré par deux animaux de trait pour labourer la terre : ce « Galate » est donc un « soldat-laboureur ». Sa présence sur la Tasse Farnèse complète l’image des richesses de la terre d’Égypte, productrice de céréales.

Fig. 5 − Tasse Farnèse, intérieur. Naples, Musée Archéologique National, 27611. Diamètre 20 cm. Sardonyx.
16Pourquoi avoir donné à un mercenaire du corps des Galates ce rôle de cultivateur ? C’est la figure du clérouque qui combine en Égypte les deux fonctions de militaire et de cultivateur et les Galates, après avoir été réprimés par Ptolémée II au début de son règne, ont été de bons clérouques récompensés par des dons de terres, en particulier dans le nome arsinoïte (le Fayoum)15. Si on veut ancrer l’image dans une région de la terre d’Égypte, c’est dans ce nome mis en valeur sous Ptolémée II qu’elle reçoit une signification particulière ; les Galates ont en particulier soutenu le pouvoir lagide lors de la répression de révoltes indigènes au IIe siècle av. J.-C.16 La présence du Nil s’explique de manière générique par l’inondation qui est source de richesses pour l’Égypte, « don du Nil », mais le dieu est accoudé à un gros cep noueux, peut-être pour signifier que son eau qui irriguait le Fayoum par des canaux y favorisait l’arboriculture, tandis que le clérouque galate y rappelle l’importance de la culture des céréales.

Fig. 6 − Détail de Triptolème sur la Tasse Farnèse.
17Ainsi replacée dans un contexte géographique particulier, la Tasse Farnèse célèbrerait rétrospectivement le règne de Ptolémée II qui mit en culture le Fayoum et dénomma Arsinoé la capitale de ce nome. Nous en venons ainsi à la question tant débattue de l’identification des figures centrales d’Isis et du sphinx : elles évoqueraient à titre posthume le couple auquel le nome arsinoïte devait toute sa richesse. Sans qu’on puisse préciser la date de la Tasse Farnèse on peut noter qu’elle illustre à l’époque hellénistique l’« âge d’or » du royaume lagide.
18La tête du Gaulois de Gizeh, qui vient probablement d’Arsinoé-Crocodilopolis, pourrait-elle rendre, comme sur la Tasse Farnèse, un autre hommage aux clérouques qui mirent en culture la région ? La question mérite d’être posée sans qu’on puisse y répondre : en tout cas la tête ne vient pas forcément d’un monument de victoire. On constate une évolution de la figure du Galate dans le royaume lagide : la métaphore du Géant hostile, bien présente chez Callimaque à la haute époque hellénistique, s’efface au profit de la figure bénéfique du paysan-soldat qui exploite le sol au plus grand bénéfice du roi d’Égypte.
19Passons à l’art de Pergame, auquel on associe spontanément la représentation des Galates sous l’aspect de Géants, ce qu’il convient de vérifier dans les témoignages conservés. À Délos, le dynaste Philétairos est présenté comme le vainqueur des Galates, sans doute à la fin de sa vie ou peu après sa mort en 263, d’après l’inscription gravée sur la base de Sôsikratès, qui, dans le sanctuaire d’Apollon, supportait des effigies en bronze du sculpteur Nikératos devant le temple des Athéniens17 :
20« Bienheureux Philétairos, c’est toi, ô seigneur, qu’exaltent divins aèdes et sculpteurs industrieux ; ils proclament ta grande puissance les uns dans des hymnes, les autres en montrant tout l’art de leurs mains : car un jour contre les Galates belliqueux tu suscitas le fougueux Arès en les chassant bien loin de tes frontières. C’est pourquoi en ton honneur ces œuvres éminentes de Nikératos ont été offertes par Sôsikratès dans Délos environnée des flots, monument que chanteront aussi les générations futures : et Héphaïstos lui-même, à leur vue, ne saurait émettre la moindre critique à leur égard ».
21Les quelques restes des « semelles » de fixation des statues en bronze disparues, qui subsistent sur des fragments du couronnement de cette base longue de 8 m à l’origine, font plutôt penser à des figures à l’attitude calme, qui représentaient peut-être des héros de Pergame plutôt que des Galates combattant ou vaincus18. L’épigramme inscrite répond au passage de l’Hymne à Délos de Callimaque qui magnifie la victoire de Ptolémée II sur les Galates révoltés en 275, mais il est notable qu’elle ne reprenne pas l’image des Titans ni l’allusion à Apollon : c’est ici Arès qui combat les barbares, lesquels ne sont donc pas assimilés aux Géants dans ce poème qui célèbre le premier dynaste de Pergame.
22Un même recours à un dieu sauveur se retrouve à Cyzique. Les Celtes passés en Asie Mineure y ont semé la terreur après avoir franchi l’Hellespont, appelés par le roi de Bithynie Nicomède Ier. Ils se sont attaqués aux riches cités grecques, d’abord en Phrygie hellespontique, avant de se répandre le long des côtes égéennes, rançonnant les cités qui payaient pour qu’ils épargnent leur territoire.
23C’est aux années 270 que remonte la plus ancienne représentation d’un Galate. Sur une stèle de Cyzique, cité qui était en première ligne lors du passage des Galates en Asie Mineure, l’image qui commémore une victoire remportée sur eux dans les années 277 et suivantes figure la victoire d’Héraclès armé de la massue sur un Galate tombé à terre qui est reconnaissable à son grand bouclier ovale et à sa courte épée qui pend au côté droit (fig. 1). Cette stèle votive a été dédiée à Héraclès par les stratèges et les phylarques après une défaite des Galates. Cyzique a dans ces circonstances bénéficié du soutien du premier dynaste de Pergame, Philétairos. Héraclès, le héros grec par excellence, qui est un héros de Cyzique, symbolise la victoire de la cité qui a écarté l’invasion galate. Il est aussi l’ancêtre mythique des Attalides. Comme dans l’épigramme de la base de Sôsikratès à Délos, c’est une divinité qui triomphe du Galate ; on ne peut éventuellement discerner qu’une allusion très discrète aux Géants en rappelant que l’intervention d’Héraclès était indispensable à la victoire des dieux sur les Géants.
24Une autre tête récemment publiée a été mal interprétée19 (fig. 7) : on y a reconnu un Géant, et ce serait le seul original de l’art pergaménien conservé en Italie. Cette tête plus grande que nature, dont il ne reste intact que le côté gauche, ne peut pas venir de la frise de la gigantomachie de l’Autel de Pergame, comme on l’a supposé gratuitement, même si son marbre blanc à gros cristaux avec veines bleues est peut-être du marbre de Proconnèse qui a servi aussi à sculpter la frise de l’Autel. Sa provenance est inconnue ; on sait seulement qu’elle faisait partie de la collection Astarita, une petite collection de sculptures de grande qualité donnée en 1979 au musée archéologique de Naples. Cette tête aux longs cheveux poisseux, à la barbe aux poils rares représente en fait un Celte et date de l’époque impériale : les Géants de l’Autel ont des cheveux plus bouclés et moins plats, même ceux qui évoquent, sous la botte d’Aphrodite, les Galates massacrés à l’Aphrodision (fig. 10). La comparaison avec la tête du Galate du groupe Ludovisi confirme cette interprétation ; au contraire, les Géants de l’Autel n’évoquent que plus lointainement l’image du Galate.

Fig. 7a-b − Celte. Naples, Musée Archéologique National, 205253. H 33 cm. Marbre.
25Je ne mentionnerai ici que pour mémoire les Grands Galates, (fig. 3) simplement pour souligner que leurs originaux en bronze qui se dressaient dans le sanctuaire d’Athéna à Pergame n’assimilent dans les années 230-220 aucunement les Galates à des Géants. Les victoires des années 240-230 remportées sur ces barbares ne sont pas transportées dans le mythe : c’est peut-être dû à la proximité temporelle et spatiale de la victoire à l’Aphrodision qui vit les Galates anéantis dans ce sanctuaire situé au pied même de la citadelle de Pergame, avant la bataille des eaux vives du Caïque, un peu plus loin dans les montagnes, si on suit la reconstitution des événements que j’ai proposée20.
26Il en va différemment avec le petit ex-voto attalide, érigé à Athènes loin du théâtre des opérations. La gigantomachie était ici mise en correspondance avec la galatomachie comme l’indique vers 170 ap. J.-C. Pausanias (I 25, 2) dans sa description de l’Acropole : « contre le mur sud, c’est la “guerre des géants”, qui habitaient autrefois vers la Thrace et sur l’isthme de Pallène, le combat des Athéniens contre les Amazones, l’exploit contre les Mèdes à Marathon et la destruction des Galates en Mysie, consécrations d’Attale, qui mesurent chacune deux coudées environ ».
27La dizaine de statues en marbre plus petites que nature trouvées à Rome au début du XVIe siècle copient l’original en bronze vu par Pausanias sur l’Acropole d’Athènes21 (fig. 8). La comparaison avec les plinthes des statues originales en bronze identifiées par Manolis Korres sur l’Acropole d’Athènes montre que l’indication du relief rocheux sur les statues en marbre est due au copiste. Les commanditaires romains ont également demandé à ce que les vainqueurs ne soient pas figurés, alors qu’ils l’étaient dans le groupe original. Sans reprendre ici la question de la date du petit ex-voto, qui fait toujours l’objet de discussions, il apparaît que le contexte d’exposition des statues sur l’Acropole d’Athènes explique le choix des batailles mythiques ou historiques représentées. La gigantomachie et l’amazonomachie répondaient en contrebas aux thèmes des métopes qui illustraient ces batailles mythiques sur les façades est et ouest du Parthénon. La galatomachie et la marathonomachie, combats historiques, se démarquaient en revanche des sujets des métopes des deux longs côtés du Parthénon (centauromachie au sud et prise de Troie au nord), mais s’insèrent dans la tradition athénienne de représentation de batailles historiques mises en correspondance avec des batailles mythiques : on trouvait dans la stoa Poikilè, sur l’Agora, vers le milieu du Ve siècle, une amazonomachie, la prise de Troie et les batailles d’Oinoè et de Marathon. Le roi de Pergame a ainsi repris à son compte une tradition iconographique de l’Athènes classique ; la figuration des Géants s’explique par la proximité du Parthénon et l’importance du thème sur l’Acropole. Dans le rapprochement entre batailles mythiques et historiques, l’Amazonomachie, qui rappelle les combats de Thésée contre les envahisseuses orientales, est mise en parallèle avec la bataille de Marathon où l’invasion perse a été repoussée, et la gigantomachie avec la victoire sur les Galates, avec lesquels les Géants peuvent se confondre à cause de leur haute taille et de leur force sauvage ; certaines figures peuvent d’ailleurs suivant les commentateurs représenter aussi bien un Galate qu’un Géant22 (fig. 9).

Fig. 8 − Restitution des bases du petit ex-voto par Manolis Korres. (dessin Fl. André, EPHE).

Fig. 9 − Géant (?) à demi allongé. Naples, Musée Archéologique National, 6015. H 57 cm. Marbre.

Fig. 10 − Aphrodite foulant au pied des Géants morts, frise nord de l’Autel de Pergame. (cl. F. Queyrel).
28Quant à la grande frise de la gigantomachie, qui ceint le socle de l’Autel de Pergame dans les années 160, elle est insérée dans l’environnement immédiat de l’acropole de Pergame23 : les divinités y sont mises en relation avec leurs sanctuaires alentour. Les Géants révoltés y portent toutes les armes des ennemis de Pergame, Galates mais aussi Macédoniens. Une allusion précise y est faite à la bataille de l’Aphrodision sur la frise nord24 (fig. 10) : Aphrodite écrase des Géants morts à ses pieds. Cette allusion est la plus explicite, mais ne suffit pas pour interpréter uniquement les Géants comme un substitut mythique des Galates ; les Galates ne sont donc représentés de manière concrète, assimilés aux Géants, que dans le cas où leur souvenir est lié à une victoire sur eux. On met maintenant la construction de l’Autel de Pergame, orné d’une gigantomachie sur son socle, en rapport avec le butin dont s’est emparé Eumène II après avoir défait les Galates en 166 av. J.-C. près de Sardes. Pour le reste, leur figuration est comme abstraite et dérivée. La grande frise de la gigantomachie ne transpose pas littéralement les épisodes d’une guerre particulière, mais propose une synthèse où les allusions historiques confèrent à l’image mythique une efficience mémorielle : l’image agit en célébrant une victoire de toute éternité qui parle à tous les Grecs.
Bibliographie
Des DOI sont automatiquement ajoutés aux références bibliographiques par Bilbo, l’outil d’annotation bibliographique d’OpenEdition. Ces références bibliographiques peuvent être téléchargées dans les formats APA, Chicago et MLA.
Format
- APA
- Chicago
- MLA
Bibliographie
10.3406/bch.1978.4818 :Amandry 1978 : P. Amandry, Consécration d’armes galates à Delphes, BCH 102, p. 571-581.
Andreae 2001 : B. Andreae, Skulptur des Hellenismus, photo graphies d’Albert Hirmer et Irmgard Ernstmeier-Hirmer, Munich, 2001.
10.3406/piot.1958.1472 :Charbonneaux 1958 : J. Charbonneaux, Sur la signification et la date de la tasse Farnèse, MonPiot 50, p. 85-103.
Coarelli 2014 : F. Coarelli, La gloria dei vinti. Pergamo, Atene, Roma, catalogue d’exposition, Rome, Palais Altemps, 18 avril-7 septembre 2014, Milan, 2014.
Eichberg 1987 : M. Eichberg, Scutum. Die Entwicklung einer italisch-etruskischen Schildform von den Anfängen bis zur Zeit Caesars (Europäische Hochschulschriften XXXVIII 14), Francfort etc., 1987.
Kistler 2009 : E. Kistler, Funktionalisierte Keltenbilder. Die Indienstnahme der Kelten zur Vermittlung von Normen und Werten in der hellenistischen Welt, Berlin, 2009.
Laubscher 1987 : H. P. Laubscher, Ein ptolemäisches Gallierdenkmal, AntKunst 30, p. 131-148, pl. 20, 1-6.
Moreno 1994 : P. Moreno, Scultura ellenistica 1-2, Rome, 1994.
Nachtergael 1977 : G. Nachtergael, Les Galates en Grèce et les Sôtéria de Delphes. Recherches d’histoire et d’épigraphie hellénistiques (Académie de Bruxelles, Mémoires de la classe des Lettres, 2e série, LXIII 1), Bruxelles, 1977.
Parlasca 1985 : K. Parlasca, Neue Beobachtungen zu den hellenistischen Achatgefäßen aus Ägypten, GettyMusJ 13, p. 19-22.
Polito 1998 : E. Polito, Fulgentibus armis. Introduzione allo studio dei fregi d’armi antichi (Xenia antiqua. Monografie 4), Rome, 1998.
Queyrel 1989 : F. Queyrel, Art pergaménien, histoire, collections : le Perse du musée d’Aix et le petit ex-voto attalide, RA 1989, p. 253-296.
Queyrel 2005 : F. Queyrel, L’Autel de Pergame. Images et pouvoir en Grèce d’Asie (Antiqua 9), Paris, 2005.
Queyrel 2016 : F. Queyrel, La sculpture hellénistique. Formes, thèmes et fonctions (Les manuels d’art et d’archéologie antiques), Paris, 2016.
Reinach 1911 : A. J. Reinach, Un monument delphien. L’Étolie sur les trophées gaulois de Kallion, Journal international d’archéologie numismatique 13, p. 177-240, pl. V.
Ridgway 1990, I : B. S. Ridgway, Hellenistic Sculpture, I, The Styles of ca. 331-200 B.C., Bedminster [Bristol], 1990 (réimpr. Madison, 2001).
Stewart 2004 : A. Stewart, avec M. Korres, Attalos, Athens, and the Akropolis, The Pergamene “Little Barbarians” and their Roman and Renaissance legacy, Cambridge, 2004.
Strobel 1996 : K. Strobel, Die Galater. Geschichte und Eigenart der keltischen Staatenbildung auf dem Boden des hellenistischen Kleinasien (Untersuchungen zur Geschichte und historische Geographie des helle nistischen und römischen Kleinasien 1), Berlin, 1996.
Susini 1992 : G. Susini, La statua del guerriero ferito. Storia, prospettive esegetiche, restauri di un originale greco, Florence, 1992.
Szabò 1995 : M. Szabò, Guerriers celtiques avant et après Delphes, contribution à une période critique du monde celtique, dans J.-J. Charpy éd., L’Europe celtique du Ve au IIIe siècle avant J.-C., contacts, échanges et mouvements de populations, Actes du deuxième symposium international d’Hautvilliers, 8-10 octobre 1992 (Mémoire no 9 de la Société archéologique champenoise, Chronothèque 1), Sceaux, 1995, p. 49-67.
Notes de bas de page
1 Kistler 2009, p. 192-243, surtout sur les sources littéraires ; p. 226-236, sur l’iconographie.
2 Études classiques et toujours fondamentales : P. R. von Bienkowski, Die Darstellungen der Gallier in der helleni stischen Kunst, Vienne, 1908 ; Id., Les Celtes dans les arts mineurs gréco-romains, Cracovie, 1928 ; maintenant Kistler 2009. Présentations synthétiques : B. Andreae, L’image des Celtes dans le monde antique : l’art hellénistique, Les Celtes, 2e éd., trad. française de l’italien, Paris, 1997, p. 61-77 (1ère éd. publiée en 1991 à l’occasion de l’exposition « Les Celtes » au Palazzo Grassi à Venise) ; F. Queyrel, L’image du Galate dans l’art grec, Amis des Études Celtiques, Bulletin de liaison 21, février-mars 1999, p. 7-11.
3 Eichberg 1987, en particulier p. 175-200 ; Polito 1998, p. 41-42.
4 Susini 1992.
5 New York, Metropolitan Museum, 08.258.48 (Rodgers Fund, 1908). Bienkowski 1908, p. 34 ; A. Reinach, La mort de Brennus. Étude sur quelques figurations des Gaulois dans l’art hellénistique, MonPiot, 21, 1913, p. 180-181, fig. 6-7 ; p. 182-183 ; P. Bienkowski, Les Celtes dans les arts mineurs gréco-romains, Cracovie 1928, p. 67-69, fig. 119 a-b ; Wenning 1978, p. 30, n. 178, pl. 13, 3 ; Ridgway 2000, II, p. 318-319, 334, n. 53-54, pl. 81 a-b ; Queyrel 2016, p. 203-204, 357, fig. 206.
6 Istanbul, Musées Archéologiques, 564 (Mendel 858). Queyrel 1989, p. 285, n. 102 ; p. 286, fig. 25 ; J. Boardman, LIMC V, 1990, p. 118, no 2813, pl. 110, s.v. « Herakles » ; P. Moreno, Scultura ellenistica 1, Rome, 1994, p. 211 fig. 272 ; Queyrel 2016, p. 194-195, 356, fig. 184.
7 Sur l’expansion celtique du début du IIIe siècle, Szabò 1995 ; Strobel 1996.
8 Pausanias, Périégèse X 19, 4. Reinach 1911, p. 178, n. 3 ; Nachtergael 1977, p. 197-198 ; Amandry 1978, p. 578 et n. 13 ; p. 579, fig. 7 ; p. 580.
9 Le Caire, Musée National Égyptien, CG 27475. Bienkowski 1908, p. 35-36, no 22, fig. 49 ; A.J. Reinach, Les Galates dans l’art alexandrin, MonPiot 18, 1910, p. 38-39, 67-72, fig. 14, pl. VII ; Laubscher 1987 ; Ridgway 1990, I, p. 299, 311, n. 33, pl. 155 ; Moreno 1994, II, p. 931 (index) ; Andreae 2001, p. 75-76, 222 n. 66, pl. 23 ; Queyrel 2016, p. 198-200, 356, fig. 192.
10 Rome, Musée National Romain, Palais Altemps, 8608. Ridgway 1990, I, p. 284-290, fig. 35-36, pl. 141 a-b ; Hartswick 2004, p. 104-108, fig. 3.16 ; Coarelli 2014, p. 57 fig. ; 136-137, no 16, fig.
11 A. Tricoche, Graffiti figurés d’Égypte sous la domination romaine, dans Grecs et Romains en Égypte, P. Ballet éd. (Bibliothèque d’étude 157), Paris, 2012, p. 99, n. 31 ; p. 104 fig. 9. Je remercie Agnès Tricoche pour la communication de son relevé (ici fig. 4).
12 Paris, Louvre, Br 4633. A. Pariente, Une œnochoé plastique en bronze de provenance égyptienne, BCH 108, 1, 1984, p. 301-316.
13 Naples, Musée Archéologique National, 27611. Charbonneaux 1958 ; F. L. Bastet, Zur Datierung und Bedeutungen der Tazza Farnese, BABesch 37, 1962, p. 1-24 ; E. La Rocca, L’Età d'Oro di Cleopatra, Indagine sulla Tazza Farnese (Documenti e ricerche d’arte Alessandrina 5), Rome 1984 ; Moreno 1994, II, p. 935 ; Charbonneaux 2010, p. 308, fig. 255 ; p. 309, 311, 314 ; Queyrel 2016, p. 199-200, fig. 195, pl 36.
14 Charbonneaux 1958, p. 100.
15 Kistler 2009, p. 192-243, surtout sur les sources littéraires ; p. 226-236, sur l’iconographie.
16 Kistler 2009, p. 365.
17 G. Leroux, BCH 34, 1910, p. 486-490, fig. 2-3. Dédicace inscrite : IG XI 4, 1105 ; F. Durrbach, Choix d’inscriptions de Délos, Paris, 1921, no 31, p. 38-39 ; J. Marcadé, Recueil des signatures de sculpteurs grecs II, Paris 1957, 79, 3 fig., pl. XXXVIII 1 ; F. Queyrel, RA 1989, p. 287, n. 110 (bibl.) ; p. 288, 293-294, fig. 31-32 ; Der Neue Overbeck. Die antiken Schriftquellen zu den bildenden Künsten der Griechen IV, Berlin 2014, no 3136, p. 337-338.
18 G. Leroux, BCH 34, 1910, p. 486-490, fig. 2-3.
19 Naples, Musée Archéologique National, 205253, de la collection Astarita ; H 33 cm ; l 29 cm. L. Franchi Viceré, dans La forza del bello, L’arte greca conquista l’Italia, M. L. Catoni éd., catalogue d’exposition Mantoue, Palazzo Te, 29 mars-6 juillet 2008, Milan 2008, p. 358-359, no 114 (bibl.), fig. p. 292.
20 Queyrel 2005, p. 130-133, fig. 108 ; p. 143-144.
21 Stewart 2004 : reconstruction de Manolis Korres, p. 187, fig. 218 ; Queyrel 2016, p. 225-233.
22 Ridgway 1990, I, p. 290-292, pl. 147 ; Moreno 1994, II, p. 586-587 fig. 726-727 ; Andreae 2001, p. 168, pl. 155 ; Stewart 2004, p. 299-300, no 9 ; Coarelli 2014, p. 124, no 4, fig. ; Queyrel 2016, p. 227, 359, fig. 219.
23 F. Queyrel, Allégorie et abstraction dans l’art de Pergame : la Gigantomachie du Grand Autel, Acta Musei nationalis Pragae 56, 2002 (Sbornik Narodniho Muzea V Praze, Rada A-Historie, LVI/2002/1-4), actes du colloque international « Figuration et abstraction dans l’art de l’Europe ancienne (VIIIe-Ier siècle av. J.-C.) », Prague, 13-16 juillet 2000, p. 19-26.
24 Queyrel 2005, p. 142-144, fig. 124.
Auteur
Le texte seul est utilisable sous licence Licence OpenEdition Books. Les autres éléments (illustrations, fichiers annexes importés) sont « Tous droits réservés », sauf mention contraire.
Les bois sacrés
Actes du Colloque International (Naples 1989)
Olivier de Cazanove et John Scheid (dir.)
1993
Énergie hydraulique et machines élévatrices d'eau dans l'Antiquité
Jean-Pierre Brun et Jean-Luc Fiches (dir.)
2007
Euboica
L'Eubea e la presenza euboica in Calcidica e in Occidente
Bruno D'Agostino et Michel Bats (dir.)
1998
La vannerie dans l'Antiquité romaine
Les ateliers de vanniers et les vanneries de Pompéi, Herculanum et Oplontis
Magali Cullin-Mingaud
2010
Le ravitaillement en blé de Rome et des centres urbains des début de la République jusqu'au Haut Empire
Centre Jean Bérard (dir.)
1994
Sanctuaires et sources
Les sources documentaires et leurs limites dans la description des lieux de culte
Olivier de Cazanove et John Scheid (dir.)
2003
Héra. Images, espaces, cultes
Actes du Colloque International du Centre de Recherches Archéologiques de l’Université de Lille III et de l’Association P.R.A.C. Lille, 29-30 novembre 1993
Juliette de La Genière (dir.)
1997
Colloque « Velia et les Phocéens en Occident ». La céramique exposée
Ginette Di Vita Évrard (dir.)
1971