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Les élites municipales de l’Italie péninsulaire des Gracques à Néron

 | 
Mireille Cébeillac-Gervasoni

Annexes

“Magis alii homines...”

Remarques sur les consuls néroniens (Tacite, Hist., 2, 95)

Yves Perrin

Résumé

Une étude des origines des consuls néroniens montre que les plus hautes sphères de la société et de l’Etat sont dominées par les notables italiens. Le renouvellement de l’élite ne se fait pas au profit des familles qui ont fondé le régime impérial, mais à celui del boni italiens qui en ont géré l’affermissement depuis Tibère. La nobilitas julio-claudienne et les homines novi néroniens forment un groupe qu’on peut opposer à celui de la nobilitas républicaine et césaro-augustéenne. D’où une hypothèse : le clivage éthico-politique au sein du premier ordo constitue le fondement de la nature monarchique du régime.

Texte intégral

  • 1 Cf. le bilan de cette table ronde dressé par J. Andreau.
  • 2 Cf. Biezunska-Malowist 1952 et les travaux de R. Syme sur le sujet.

1Des Gracques à Néron, au cours d’une histoire extrêmement complexe, la société italienne est marquée par la pérennité d’une élite et le renouvellement progressif de ses composantes municipales1. Elle est réputée à juste titre être une société en mutation que marquent le déclin démographique et politique de l’aristocratie traditionnelle et la puissance croissante des affranchis (Trimalchion !)2.

  • 3 La très riche bibliographie de Cizek 1982 est significative...

2L’ampleur et la spécificité quantitatives et qualitatives des mutations en cours entre les années 50 et 70 sont cependant difficiles à mesurer parce qu’on connaît encore insuffisamment l’histoire sociale de l’Italie au Ier s. et parce que l’historiographie néronienne a négligé les sources épigraphiques et la société contemporaine pour privilégier les sources littéraires et la personnalité du prince et du milieu romain3.

  • 4 Malgré la réactualisation qu’elles réclament, deux études anciennes sur le sénat néronien fournisse (...)

3Si l’œuvre historique de Néron est aussi originale que réelle, il va de soi que, comme tout autre homme d’Etat, le prince n’est pas au-dessus de la société qu’il gouverne. La nature, le succès et les échecs de son régime, autoritaire et agonistique, ne sauraient s’expliquer par sa seule personnalité. Ils s’inscrivent dans un contexte social dont on ne peut méconnaître une composante majeure : les plus hautes sphères de la société et de l’Etat (magistratures et sénat) sont dominées par l’élite des notables italiens et leurs enfants4.

  • 5 J’ai utilisé les études suivantes, que je cite approximativement dans l’ordre de parution : Degrass (...)

4Ne pouvant en mener ici une étude exhaustive, je me bornerai à formuler quelques remarques sur l’origine des consuls néroniens. Tous les consuls ordinaires sont connus. Bien qu’elle soit incomplète et pose quelques problèmes de chronologie, la liste des suffects autorise une analyse satisfaisante. Elle s’enrichit et se précise régulièrement5 Afin de “coller” au mieux aux pulsions et aux structures de l’histoire sociale et politique de Rome et de l’Italie, j’ai distingué, d’une part :

51) Les consuls dont l’un des parents au moins a exercé le consulat avant la “révolution romaine”, avant 49 : ils forment les descendants de la noblesse républicaine (NR dans notre tableau)

62) Les consuls dont le premier des ascendants à avoir exercé le consulat l’a fait entre 49 av. J.-C. et 14 ap. J.-C. : ils sont les fils de la “révolution romaine” (RR dans notre tableau)

73) Les consuls dont le père (éventuellement le grand père) a été le premier de la famille à exercer le consulat sous les Julio-Claudiens : ils forment la nouvelle noblesse (NN dans notre tableau)

84) Les consuls dont aucun parent n’a jamais géré le consulat : ce sont les homines novi (HN dans notre tableau) et, d’autre part, les consuls originaires de Rome, d’Italie et des provinces.

CONSULS ORDINAIRES

CONSULS ORDINAIRES

1 PIR, I, 49 ; Cébeillac-Gervasoni 1972, 46 ; les Acilii sont nombreux en Campanie, mais on en trouve dans le Picenum (ces derniers sont peut-être une branche équestre d’une gens de Campanie).
2 PIR, I, 1232 ; Tite-Live, Per., 73 ; Tacite, Ann., 14, 40. Cf. Syme 1967, 476. Le consul appartient à la famille de C. Asinius Pollion, qui compte un consul en 40 et un autre en 8 av. J.-C. ( ?). Il est le fils de M. Claudius Marcellus Aeserninus, préteur en 19 (cf. Coarelli 1989, 34 sq.). La famille, originaire de Teatina, et de souche équestre, s’est montrée frondeuse sous Tibère. Notre consul est impliqué dans une louche affaire de testament qui révèle peut-être une situation financière peu brillante (Tacite, Ann., 14, 40). Ses fils et petit-fils seront consuls à la fin du Ier s. et au début du IIe. On trouve aussi des Asinii dans le Samnium (Torelli 1982, 187).
3 PIR, 2, A, 776 ; Syme 1958, 72 ; Griffin 1976, 110 : Licordari 1982, 28. Le père a été questeur de Tibère et consul en 28. La famille compte plusieurs consulaires.
4 Importante bibliographie sur les Volusii Saturnini : PIR, 5, 664 ; W. Eck, s.v. Volusius, in RE, suppl. XIV, col. 963-964 ; Eck 1972 ; Syme 1980, 67 sq. : Demougin 1988, 224 sq. : Schumacher, ANRW, II, 16, 222 (stemma de la famille) ; Gasperini/Paci 1982, 241 ; I Volusii Saturnini. Una famiglia romana della prima età imperiale. Bari, 1982 (Archeologia, materiali e problemi) etc... La famille a toujours su composer avec le pouvoir en place et a joué un certain rôle dans la chute de Séjan.
5 PIR, 2, C, 1439 ; cette très grande famille a compté plusieurs consuls, notamment en 3 av. J.-C.
6 Cf. Tacite, Ann., 15, 18. La famille, originaire de la région de Plaisance, compte plusieurs consuls, notamment le père du consul néronien en 27. Cf. PIR, 2, C, 294 ; Syme 1967, 522, no 34 et Scheid 1975, 360.
7 PIR, V, 91 (cf. PIR, 1, V, 89). La famille compte plusieurs consuls, dont le père du consul néronien (en 20). Valerius Messala est proche de Néron dès le règne de Claude. Cette grande gens est visiblement en déclin (aide financière de Néron, Tacite, Ann., 13, 34).
8 Famille consulaire depuis 18 selon Syme 1962, 150 ; 1967, 72 ; 1980.
9 La famille est peut-être issue de la nobilitas plébéienne républicaine (consulat d’un de ses membres en 33 av. J.-C.). Le père du consul néronien a été lui-même consul en 12 (cf. Willems 1902, 135). La gens est connue dans le Latium depuis le IIIe s. av. J.-C. (Licordari 1982, 48). Elle vient peut-être de Tusculum (CIL, VI, 2041 et Tacite, Hist., 1, 7) (RE, s.v. Fonteius, no 22).
10 PIR, 2, C, 1382.
11 Cf. Plutarque, Galb., 15, Tacite, Hist., 1, 6 ; PIR, P, 198. L’origine toscane est très incertaine.
12 C’est le premier homo nouus depuis 49. Lié aux Flaviens dès avant 68, il poursuit sa carrière sous leurs règnes (PIR, 2, 173 ; RE, III, 1, 1309 ; Garzetti 1966,778 (conclusion) ; pour l’origine toscane et Tarquinia, cf. Torelli 1982, 282 sq. Mais il y a aussi des Petronii à Ostie...
13 A bien distinguer d’A. Marius Celsus, cos. en 69 (PIR, 2, M, 296). Vraisemblablement originaire de Nîmes ; PIR, I, M, 224 ; Houston 1975, 33 sq., Syme 1958, 786 ; Camodeca 1991, 55.
14 PIR, 2, A, 437 ; sans doute originaire de Pérouse (cf. Torelli 1982, 282).
15 Les origines du personnage sont énigmatiques. Son père est sans doute un homo nouus (Tacite le dit de noblesse récente, cf. Syme 1958, 787). Vient-il de Ruscino, dont il est le patron ? (Burnand 1982, 421). Cf. Petersen 1977, 288 ; PIR, M, 341 ; Syme 1958, 743, 787 ; Badian 1958, 317 ; R. Syme se montre sceptique sur la valeur de l’anecdote selon laquelle Néron aurait songé à son père pour lui succéder à la tête de l’Empire (Tacite, Ann., 14, 47).
16 PIR, 1, V, 284 ; Cf. Syme 1987, 545. Il viendrait de Côme ou Milan (cf. Alföldi 1982. 353). Ami de Néron. cos. II sous Vespasien.
17 Cf. Alföldi 1982, 310 et les travaux de F. Tassaux (notamment Tassaux 1982) ; le personnage vient sans doute de Pola.
18 Chilver 1979, 5. Cf. aussi Hoffman-Lewis 1955, 32. Son frère, adopté par Galba, est dramatiquement destiné au pouvoir. La famille est liée aux Scribonii (Groag, s.v. Scribonius, in RE, II, A, no 25, col. 888). Exécuté en 67.
19 Peut-être RR ; le consul de 7 n’est peut-être pas de la même famille ; celui de 28 est sans doute le père. Cf. PIR, 2, L, 224 et 225 ; De Laet 1941, 195.
20 PIR, II, 1, 1624 ; RE, X, 1. Sur le père, cf. Tacite, Ann., 15, 68 ; ILS, 212. Exécuté en 65.
21 PIR, 2, L, 366 ; Demougin 1988, 583 ; Cizek 1982, 184 ; Philostrate, Vit. Apoll., 7, 11. Philosophe de l’aula neroniana.
22 Le consul de 42 ne peut être le même homme : outre les 24 ans d’intervalle qui sépareraient deux consulats s’oppose à leur identification l’absence de toute mention d’itération pour le consulat de 66. Le consul de 42 est donc le père de celui de 66. Le nomen Suetonius, assez rare, semble italien. PIR, I, S, 694 ; Miltner, s.v. Suetonius, in RE, IV, A, no 3, col. 591 sqq. : Griffin 1976-1977, 147 ; Syme 1958, 780.
23 PIR, 2, 1532 ; Groag, s.v. Iulius, in RE, X, l, no 445, col. 794.
24 PIR, 2, F, 467, 468 et 470. Kappelmacher, s.v. Fonteius, in RE, VI, 2, no 18, col. 2846. La gens est connue depuis le IIIe s. dans le Latium (Licordari 1982, 48).
25 PIR, C, 474 ; Alföldi 1982, 337 sq. : Le consul achète les terres de Virgile et Cicéron en Campanie (Cizek 1982, 193).
26 PIR, 2, G, 630 ; Niccolini 1934, 457 ; Donati 1982, 303 sq. Originaire de Rimini si on se fie à CIL, V, 5812.

CONSULS SUFFECTS (de 53 à 62)

CONSULS SUFFECTS (de 53 à 62)

1 Le consulat est plus vraisemblablement claudien : D’Arms 1974, 502 et Gallivan 1974, 305 sq.
2 Tacite, Ann., 14, 18 ; beau-frère de Sénèque ; Syme 1958, 88, note 7.
3 Je suis les études de G. Camodeca qui fixent définitivement les consulats de 55 et 56.
4 Il descend peut-être du Cestius qui fit ériger une pyramide à Rome sous Auguste ; il appartient plus vraisemblablement à la famille des consuls de 35 et 42, et est sans doute le frère du gouverneur de Crête en 57. Plusieurs inscriptions d’Antioche mentionnent son nom, et il est sans doute lié à Corbulon. Cf. PIR. II, 689 ; RE. III, 2, col. 2005-2006. Vient sans doute de Préneste.
5 Cf. Camodeca 1986, 201.
6 Le personnage est mal connu ; originaire d’Italie du Nord (Burnand 1982, 422) ou d’Etrurie ? Au moment du recensement des Gaules, ses deux collègues aristocrates lui témoignent leur mépris, ce qui semble indiquer une origo sociale humble (Tacite, Ann., 14, 46) ; mais il se peut que la famille, sans compter de consuls, soit moins basse que ne le suggère l’historien...
7 Ses propriétés en Tarraconaise sont le seul indice en faveur d’une origine espagnole (RE. XVIII, 3, col. 97). Arvale en 72.
8 PIR. II, 1391. Scheid 1975, 250.
9 Sénèque est consul en 55 et non pas en 56, comme l’apprennent les tabulae Herculanenses (Camodeca 1991, 54).
10 PIR, II, 1605. Pline. Ep., 8, 18.
11 L’année du consulat de M. Aponius Saturninus est conjecturale ; R. Syme avance 65 (Syme 1980, 68 ; 1958, 785 sq.), W. Eck 61 (Eck 1975, 343), P. A. Gallivan 63 ou 64 (1974, 306). Voir aussi Milnes 1973, 284 et PIR, 2, 1, 937 ; RE, II, 1, col. 172 ; j’ai classé le personnage NN car sa famille n’acquiert de véritable puissance qu’au Ier s. Originaire de Bétique, Aponius Saturninus est très riche et possède des terres jusqu’en Egypte.
12 Connaissances très conjecturales ; Groag, PIR, IV. 1906.
13 Les frères Scribonii appartiennent à une grande gens ; les deux frères sont choisis pour rétablir l’ordre à Pouzzoles en 58 (Tacite. Ann., 13, 48). Exécutés pendant le voyage impérial en Grèce (Dion, 63, 17, 2).
14 Cf. CIL, XII, 1354 ; Syme 1967, 479, 600 (note 59) et 1987, 540.
15 Il est inutile de présenter le célèbre opposant à Néron. Exécuté en 66.
16 Etant donnée la longévité que cela suppose, les consuls tibérien et néronien peuvent difficilement être le même homme ; il s’agit du père et du fils. PIR, 2, 188 et 200.
17 Si l’on se fie à son gentilice, originaire de Tusculum... Cf. Tacite, Ann., 16, 28, 33 et RE, VI. 2, col. 2846.
18 Sans doute originaire d’Italie du Sud (cf. CIL, IV, suppl. I, no 142), RE, XVIII, 2, col. 2126 ; Rheinisch Museum, 88, 181.
19 Originaire de Pompéi si on se fie à CIL, IV, 3340.
20 Il y a peut-être deux frères du même nom. Tacite, Ann., 13, 19 ; cf. Scheid 1975, 238.
21 Il a des propriétés familiales en Ligurie. La famille est proche du pouvoir depuis Auguste, mais n’a accédé au sénat que plus récemment. Notre consul a servi sous les ordres de son père pendant la conquête de la Bretagne. Cf. Cizek 1982, 261 et RE. XVIII. 2, col. 1670.
22 Père originaire du Samnium, mère de Campanie. Le classement HN est peut-être trompeur : il n’est pas exclu que la famille ait des antécédents princiers. RE, VIII, A, 1, col. 637 sqq. ; Syme 1967, 341 et 362 ; Sumner 1970, 257 ; Demougin 1988, 315 ; Cébeillac-Gevasoni 1982, 83.
23 Origine incertaine (Tibur ou Espagne ?). Syme 1980, 67 et 1958, 602 et Castillo 1982, 484 le croient espagnol. Cf. RE, XIV, 1, col. 1142 sqq. et Griffin 1976, 252.
24 Je suis W. Eck (1981) pour la date, mais le consulat peut être antérieur (57 ?). Peut-être originaire de Padoue. Préfet de la Ville sous Galba. Tacite, Ann., 15, 18 ; Hist., 1, 14, 46. Voir PIR, 2, D, 201 ; RE, V, 2, col. 1754 ; Wilkes 1969, 444.
25 Si le consul est de la même famille que le préfet Pedanius Secundus, il y a toute chance pour qu’il soit de Barcelone ; son nom conforte l’hypothèse. Les Pedanii sont une gens italique qui a exporté son nom à Barcino. Son fils sera consul sous Domitien. Cf. Syme 1958, 786 ; Cébeillac-Gervasoni 1982, 77 ; Le Roux 1982, 448.
26 Cf. supra la présentation de son frère.
27 Le personnage est énigmatique.
28 Le consul est très vraisemblablement le fameux Pétrone. Cf. Eck 1981, 227 sq. Exécuté en 65.
29 C’est parce qu’il a l’appui de Sénèque qu’on conclut à des origines espagnoles (Syme 1958, 785 ; Grimal 1978, 335 ; Griffin 1976, 93). Mais cette origine est tout de même très hypothétique ; en 61-62, Sénèque pouvait-il encore imposer ses candidats ?
30 Son consulat est peut-être de 61. Eprius Marcellus est sans doute originaire de Capoue (CIL, XIV, 2612 ; PIR, 2, II, E, 1156, 1158 ; RE, IV, 1, no 29, col. 77 ; Bradley 1978, 171 sq., Cébeillac-Gervasoni 1982, 80, Eck 1981, 238. Cos. II en 74.

CONSULS SUFFECTS (de 63 à 69)

CONSULS SUFFECTS (de 63 à 69)

31 PIR, 2, L, 216 ; Syme 1958, 791 et 1977, 92.
32 Il y a des Fabii en Narbonnaise et en Espagne ; Syme 1958, 787 retient une origine espagnole ; cf. Gallivan 1974, 302.
33 Déjà ami de Sénèque lors de son exil en Corse ; époux d’une Flavia Sabina (ILS, 995), PIR, II, 172 ; Torelli 1982, 282.
34 Vir facundus et pacis artibus, bellis inexpertus selon Tacite (Hist., 1, 8 et 2, 65) Praeco de Néron. Cf. Bessone 1987, 457.
35 Tacite, Ann., 15, 53. Je le répertorie puisqu’il était consul désigné.
36 On trouve le nom en Tarraconaise, et je suis Syme 1958, 289 et 592 ; mais le consul n’a peut-être aucun rapport avec l’Espagne... Son fils sera consul en 98.
37 Anicius Cerialis fréquente les hautes sphères du pouvoir depuis longtemps ; il a conspiré contre Caligula. Assassiné en 66. Tacite, Ann., 15, 74 et 16, 17 ; PIR, II, A, 594.
38 Ce n’est pas le fils du chevalier procurateur de Pamphylie en 50 (Willems 1902, 13 ou Niccolini 1934,458). Cf. Demougin 1988, 316, 537, 649 et Alföldi 1982, 338. Le cognomen Aquila est celui d’une famille sénatoriale originaire d’Atina dans le Latium et immigrée à Padouc. Le premier membre connu de la gens apparaît en 6 av. J.-C. Le fils du consul néronien sera consul à son tour en 77. Onze années séparent les consulats du père et du fils, ce qui laisse supposer un certain retard dans la carrière du père et une carrière brillante du fils (qui est quaestor Caesaris). Cf. Cébeillac 1972, 52 ; Syme 1983, 102 ; Salomies 1987, 331 et Camodeca 1991, 55-56.
39 Pour la date, je suis Gallivan 1974, 303-305 ; mais 67 conviendrait aussi. Seule une origine sociale doit être exclue : NR. On connaît plusieurs chevaliers portant le même nom sous les Julio-Claudiens. Vient-il de Teata (Demougin 1988, 660) ou de Milan (Alföldi 1982, 352) ? Vettius Bolanus est vraisemblablement un’’produit’’de la dynastie.
40 Je suis Gallivan 1974, 303 sq. pour la date, mais 67 conviendrait aussi. Les Annii sont bien attestés en Campanie. Cf. Tacite, Hist., IV, 68 ; PIR, I, 653 et 692 ; Camodeca 1991, 55.
41 Peut-être de Verulae, près de Frosinone ; cf. PIR, V, 288 ; Gallivan 1974, 303 sq., Camodeca 1991, 55.
42 L. Annius Vinicianus est identifié comme consul en 66 par Hanslik, RE, IX, Al, col. 109-120 ; PIR 2, 125, n. 700 ; Cébeillac 1982, 75. Mais Willems 1902, 137 avance une date flavienne du consulat.
43 La datation du consulat n’est pas certaine (66 ?). Aucun membre des Aurelii n’est connu avant le magistrat néronien, un autre Aurelius (Fulvus) est consul en 70. Il n’est pas impossible qu’il s’agisse de la gens qui atteindra le pouvoir suprême. Cf. PIR, II, 1580 ; AE, 1914, 219.
44 Pour la date, je suis P.A. Gallivan, qui n’a cependant pas d’arguments déterminants ; 66 conviendrait aussi. Les Aponii sont nombreux en Espagne (Syme 1958, 787 ; Castillo 1982, 484).
45 L’année 66 pourrait aussi convenir ; Paccius est latin, peut être originaire de Terracine. Juvenal, 7, 12 ; Tacite, Hist., 4, 41 ; Cébeillac-Gervasoni 1982, 87.
46 Burnand 1982, 415 ; son fils sera consul.
47 L’origo sociale n’est pas assurée ; le consul est le fils d’une Poppaea Sabina. PIR, II, 1440.
48 Le consulat est peut-être de 69, A. Marius Celsus remplaçant Cingonius Varro après sa mort. Cf. Townend 1962, 118 et Syme 1982, 476. Le personnage est presqu’inconnu ; il se peut qu’il soit de vieille souche (ce que pourrait confirmer son attitude très dure contre les affranchis ingrats, Tacite, Ann., 14, 44) ; Cf. Groag, s.v. Cingonius, in RE, III, 2, col. 2560-2561 (qui place le consulat en 60 à tort) ; PIR, II, 736 ; Willems 1902, 134.
49 C’est peut-être lui que Juvenal traite d’ignobilis. Vraisemblablement fils d’un chevalier (Demougin 1988, 599 et 823). Peut-être originaire d’Etrurie (mais non recensé par Torelli 1982).
50 La date du consulat est très incertaine ; Ginsburg 1981, 67 propose 54-56. Les liens du personnage avec les Flavii incitent plutôt à dater le consulat de l’époque où les Flaviens sont puissants, à partir de 62 (en ce sens, Syme 1958, 387, note 6). Il s’agit presque sûrement du même homme que celui baptisé Albius Crispius par Frontin (Aq., 102). Le curateur des eaux est originaire de Vercellae (AE, 1968, 6 ; Demougin 1988, 612, qui évoque son frère chevalier avec, semble-t-il, une erreur sur le praenomen du consul).
51 Je recense ces trois consuls de 69 car ils ont peut-être été désignés par Néron. Cf. Townend 1962, 118 ; Burnand 1982, 420 ; Camodeca 1991, 56 ; sur Marius Celsus, voir PIR, 2, M, 296.

9Ces distinctions ne vont pas sans artifices. Sous le statut social et le voile juridique homogénéisant, chacun de ces groupes est traversé par des clivages qui s’enracinent dans des histoires familiales et individuelles diverses.

10Il est des consuls dont les ascendants n’ont jamais géré la magistrature suprême, mais étaient déjà présents au sénat : ces homines novi n’ont rien à voir avec leurs pairs issus directement d’un municipe italien ou provincial... Des membres de la vieille nobilitas républicaine ont exercé le consulat avant 49, sous Auguste, puis sous les Julio-Claudiens : leur faculté d’adaptation aux changements de régime est historiquement aussi importante que leur origo sociale.

  • 6 Une vingtaine de domus appartenant à des sénateurs sont connues dans la Rome néronienne. Je ne peux (...)
  • 7 Exemple d’Agricola : Tacite, Agric., 7, 1-21.
  • 8 Cf. les exposés du colloque Patrie gauloise 1983. Cf. aussi les remarques de Le Roux 1982 et Burnan (...)

11Quant aux origines géographiques, elles posent souvent problème, soit qu’on les ignore, soit qu’elles diffèrent du lieu de résidence à la suite d’une migration. Distinguer un Romain, un Italien et un provincial est évidemment essentiel. Mais est-il pertinent de répertorier “provincial” ou “italien” un consul dont la famille a quitté sa cité depuis une, deux ou plusieurs générations pour s’établir à Rome et devenir, de facto, romain ? Rome est depuis Auguste caput d’un empire en voie d’unification, et l’Italie reste la vieille terre de la citoyenneté, dont les élites municipales forment le vivier passé et présent de la couche dominante de la capitale. Tous les consuls sont des sénateurs qui ont nécessairement une résidence à Rome bien qu’ils n’en aient pas l’obligation juridique6 L’enracinement d’un néo-sénateur dans sa cité d’origine reste très fort à la première génération7 mais les liens d’un “provincial” établi à Rome avec son terroir d’origine s’estompent dès la deuxième génération8. A ces problèmes, les Romains apportent des réponses à la fois claires et ambiguës.

12L’origo sociale, familiale et géographique, le census et le mérite forment les critères en fonction desquels ils portent leurs jugements sociaux. Ces critères demeurent très vivants à l’époque néronienne : dans le dialogue qu’a Sénèque avec Néron en 62, le philosophe se présente comme un simple provincial – c’est ainsi que le ressentent ses adversaires romains – qui compte parmi les grands de Rome – c’est ainsi que se voit, à juste titre, Sénèque lui-même (Tacite, Ann., 14, 53).

  • 9 Les renseignements non annotés de ce tableau viennent de la RE et de la PIR. Pour les consuls de la (...)

13On trouvera dans les dépliants précédents les tableaux des consuls ordinaires d’abord, puis des suffects9.

14Mis à part Néron (quatre fois consul ordinaire, en 55, 57, 58, 60 une fois suffect en 68), et Hordoneius Flaccus, M. Iunius Silanus (incertains en 54), L. Annius Vinicianus (66 ?), mais en comptant Plautus Lateranus, consul désigné en 65 (mais exécuté avant son entrée en charge), nous connaissons donc les noms de vingt-six consuls ordinaires et de quarante-neuf consuls suffects, soixante-quinze noms en tout. Pour être exhaustif, il faudrait peut-être prendre en compte P. Arrius Antoninus, Marius Celsus et C. Pompeius Vopiscus, consuls en 69 éventuellement désignés dès le règne précédent.

15L’origo géographique de neuf consuls n’est mentionnée par aucune source, mais il ne fait pas de doute qu’ils sont soit italiens, soit “occidentaux”. Il s’agit de P. Memmius Regulus, consul ordinaire en 63, originaire de Narbonnaise ou d’Italie, et de huit suffects : trois sont gaulois ou italiens (Curtilius Mancia en 55, F. Barbarus Macer vers 63, Aurelius Priscus en 67), et trois sont espagnols ou italiens (Manlius Vopiscus en 60, Pomponius Pius en 65, Annius Afrinus en 67). Q. Manlius Tarquitius Saturninus (en 62) est italien ou “occidental”. Cingonius Varro (en 68) est peut-être d’une vieille souche romaine... J’ai comptabilisé ces neuf consuls à part dans les tableaux qui suivent, et les ai ajoutés en bloc soit à la liste des consuls d’origine occidentale, soit à celle des consuls italiens, donnant ainsi les dénombrements minimum et maximum théoriques possibles des deux listes.

  • 10 Tous les consuls ordinaires sont connus ; en revanche, on ne connaît que la moitié environ des suff (...)

16Avant d’esquisser un commentaire de ces tableaux, il faut en souligner deux limites : ces statistiques sont évidemment lacunaires et comportent des incertitudes10. Il est hasardeux de généraliser les conclusions qu’on en peut tirer, l’origo des consuls ne constituant pas un miroir fidèle des réalités du premier ordo. Des familles aussi puissantes que les Vitellii ou les Flavii ne donnent par exemple aucun consul entre 54 et 68.

  • 11 Le dynamisme de la plaine padane est connu. Strabon indique que 1 % de la population de Padoue appa (...)

171) Parmi les consuls ordinaires, on trouve une écrasante majorité d’Italiens, parmi les suffects une nette majorité. Seuls les consuls originaires de Tarraconaise apportent un élément de nouveauté. Il est bon de souligner qu’aucun Grec ou Gréco-oriental n’atteint le consulat sous un prince réputé philhellène. Chez les consuls ordinaires, on note un bon équilibre entre Rome, les anciennes régions (Picenum, Ombrie etc...) et la plaine padane. Chez les consuls suffects, les hommes de la plaine du Pô sont les plus nombreux, suivis par ceux de Rome et de la Campanie11

182) Tous les consuls originaires de Rome sont issus de la nobilitas républicaine, ceux du Latium de la nobilitas républicaine ou césaro-augustéenne : la capitale et sa région ne sont pas un lieu de la “promotion sociale”. Aucun homme nouveau n’y apparaît. Malgré ses difficultés économiques et démographiques, bien soulignées par R. Syme, et ses difficultés politiques, la nobilitas résiste bien jusqu’en 60. La Campanie fournit une grande majorité de NN et HN, ce qui semble indiquer un renouvellement important des élites régionales. La plaine du Pô (et l’Italie) promeuvent des hommes d’origine identique ; il s’agit là non d’un renouvellement, mais de l’émergence au niveau impérial d’une élite nouvelle.

  • 12 Sur l’évolution du recrutement des consuls de 54 à 68, voir l’article de Ginsburg 1981. Aucun des c (...)

193) La nobilitas républicaine fournit sept consuls avant 60, un en 64, un en 65 (exécuté) et peut-être un en 6812. Le trait le plus remarquable des tableaux qui ont été dressés est l’importance croissante des homines noui, qui représentent près de la moitié des consuls néroniens. Quantitativement, viennent en deuxième position les consuls dont la famille est parvenue au niveau le plus haut depuis Tibère. En revanche on constate l’effondrement des familles issues de la “révolution romaine”.

20Entre 54 et 68, le renouvellement sociologique des milieux consulaires est donc certain : il profite non pas aux familles qui ont fondé le régime impérial, mais à celles qui en ont supporté et géré l’affermissement. Il ne faut pas opposer la nouvelle nobilitas julio-claudienne et les homines noui néroniens : ces derniers s’inscrivent dans le même processus de renouvellement que celui qui a porté es premières au plus haut niveau ; il y a simplement une amplification du processus. Il vaut mieux opposer ce groupe neuf, lié à l’affermissement du régime, au groupe de la nobilitas républicaine et de la nobilitas césaro-augustéenne, tout en insistant sur la bonne résistance de la première jusqu’en 60 et sur le grand affaiblissement de la seconde. Ce sont les boni de la péninsule qui forment le vivier de la nouvelle noblesse, comme Auguste l’a sans doute pressenti et voulu.

Origo géographique de l’ensemble des consuls

Origo géographique de l’ensemble des consuls

Origo géographique des consuls italiens

Origo géographique des consuls italiens

Origo sociale selon les régions

Origo sociale selon les régions
  • 1 Dans cette présentation graphique des tableaux de la page précédente sont pris en compte les dénomb (...)

Origo géographique des consuls néroniens1

Origo géographique des consuls néroniens1

Origo géographique des consuls italiens

Origo géographique des consuls italiens
  • 2 La flèche orientée vers le haut indique une hésitation possible entre deux origines : est retenue l (...)

Evolution de l’origo sociale de 54 à 682

Evolution de l’origo sociale de 54 à 682

(Je comptabilise parmi les HN Rubrius Gallus et Iunius Vibius Crispus, dont la date du consulat est inconnue)

  • 13 L’importance capitale des événements de la “révolution romaine” est évidente ; mais, comme beaucoup (...)

21Les effets sociaux induits par la “révolution romaine” semblent donc indirects : les élites julio-claudiennes ne sont que partiellement issues des acteurs des bouleversements de l’âge césaro-augustéen ; elles se recrutent encore dans les familles de la nobilitas tardo-républicaine et désormais dans les “bourgeoisies” italiennes qui profitent de la situation politico-économique nouvelle créée par le principat13. Beaucoup de consuls néroniens ne sont pas des hommes entièrement nouveaux : héritiers d’un père ou d’un grand-père qui ont jeté les bases de la puissance économique de la famille, ils ont commencé leur carrière sous Claude et l’ont réussie grâce à leurs talents civils ou militaires personnels. C. Licinius Mucianus, M. Vettius Bolanus, L. Verulanus Severus, Clodius Eprius Marcellus, M. Annius Afrinus ont été légats de légion ; Pétrone, Titus Vinius Rufus, L. Aurelius Priscus ont été gouverneurs de province. Si leur fortune familiale est une condition nécessaire de leur succès, ils doivent à leurs talents personnels d’atteindre le sommet de la société.

  • 14 On a souligné le “républicanisme” des hommes de l’Italie du Nord (Grenzheuzer 1964, 120 par ex.) ; (...)

22Dans l’ensemble, ils sont certainement moins attachés aux fictions républicaines que leurs collègues de la nobilitas. Mais ils ne forment pas un bloc homogène ; les Cisalpins donnent un Thrasea attaché aux valeurs traditionnelles, mais aussi un Cluvius Rufus, praeco de Néron dans ses joutes agonistiques ; le “traditionalisme” de Thrasea n’est qu’apparent14.

  • 15 Les indications en ce sens sont nombreuses ; je ne peux les énumérer ici.

23Les raisons de cette évolution sont évidemment complexes, économiques, démographiques, politiques et administratives. Dans un empire dont Rome est la capitale, l’Italie, terre des citoyens, constitue naturellement le premier vivier des milieux dominants de l’époque julio-claudienne qui s’achève avec Néron. Les fondements économiques de l’évolution sont moins évidents : tous les consuls, quelles que soient leurs origines, ont les mêmes revenus (terres, prêts, figlinae) et posent les mêmes problèmes d’analyse (leur rôle direct ou indirect dans les “affaires”)15.

24Je terminerai cet exposé par une hypothèse suggérée par une comparaison avec l’ancien régime : Montesquieu explique que la circulation des richesses y correspond à une circulation des familles à travers les ordres et au sein des ordres. N. Elias voit dans l’opposition des deux noblesses la condition de l’affermissement de l’absolutisme et la cause de la curialisation de l’aristocratie (Elias 1969). Le schéma n’est pas mécaniquement applicable à l’empire julio-claudien : ordre sénatorial et ordre équestre ne s’affrontent pas ; les consuls que nous étudions ont les mêmes sources de revenus ; on n’assiste à aucune curialisation de l’aristocratie (problème de l’aula neroniana cependant).

  • 16 Cf. au cours de ce colloque l’exposé d’E. Dench, “Images of Italian Austerity from Cato to Tacitus” (...)

25Mais il existe bien un clivage d’ordre éthico-politique au sein du premier ordo que Tacite explicite dans un double constat apparemment contradictoire : d’un côté (Hist., 2, 95), le renouvellement s’incarne dans d’autres hommes plutôt que dans d’autres mœurs (magis alii homines quant alii mores) ; d’un autre, l’historien insiste sur les différences de comportement : les Italiens gardent des mœurs “antiques” austères malgré leur richesse (Ann., 3, 50). L’analyse est idéologique16 La crise de 68-69 manifeste et le rejet de la levitas néronienne et le rejet de la gravitas aristocratique (marqué par l’échec de Galba). La nouitas, qui promeut la virtus personnelle et l’industria s’affirme comme la valeur suprême (cela apparaît dans la conspiration de Pison ; Pani 1983). L’opposition des éthiques, liée à l’évolution des rapports de force sociaux, a pour lieu le premier ordo auquel appartiennent les consuls. A la différence de l’ancien régime, le clivage n’est pas entre les ordres, mais interne au premier ordre. On peut émettre l’hypothèse que la “montée” des élites municipales italiennes crée un clivage socio-éthique majeur quoique caché qui est le véritable fondement de la nature monarchique du régime tel qu’il évolue sous le dernier des Julio-Claudiens.

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Notes

1 Cf. le bilan de cette table ronde dressé par J. Andreau.

2 Cf. Biezunska-Malowist 1952 et les travaux de R. Syme sur le sujet.

3 La très riche bibliographie de Cizek 1982 est significative...

4 Malgré la réactualisation qu’elles réclament, deux études anciennes sur le sénat néronien fournissent encore des éléments d’appréciation importants : De Laet 1941 et Willents 1902.

5 J’ai utilisé les études suivantes, que je cite approximativement dans l’ordre de parution : Degrassi 1952 ; Mac Alindon 1956, 119 sq. ; Syme 1958 ; Grenzheuser 1964 ; Syme 1967 ; Gallivan 1974 ; Rowland 1976, 190 ; Griffin 1976 ; Gallivan 1978 ; Syme 1980 ; Ginsburg 1981, 60 sq. ; Eck 1975 ; Eck 1981 ; Camodeca 1986, 201 ; Camodeca 1991, 55 sq. Les études régionales de Tituli fournissent de nombreuses indications. J’ai enfin utilisé Scheid 1975.

6 Une vingtaine de domus appartenant à des sénateurs sont connues dans la Rome néronienne. Je ne peux les énumérer ici.

7 Exemple d’Agricola : Tacite, Agric., 7, 1-21.

8 Cf. les exposés du colloque Patrie gauloise 1983. Cf. aussi les remarques de Le Roux 1982 et Burnand 1982 sur les sénateurs originaires d’Espagne et de Gaule.

9 Les renseignements non annotés de ce tableau viennent de la RE et de la PIR. Pour les consuls de la période augustéenne, je suis les fastes retenus par Etienne 1970, 115 sq., et les indications de Syme (1958 et 1967) et Brunt 1961, 77-83.

10 Tous les consuls ordinaires sont connus ; en revanche, on ne connaît que la moitié environ des suffects. Sur les cas connus, 20 % sont assez énigmatiques. 10 % ont des origines douteuses. Je raisonne donc sur les 70 % qui restent.

11 Le dynamisme de la plaine padane est connu. Strabon indique que 1 % de la population de Padoue appartient (ou peut appartenir) à l’ordre équestre. Cf. Syme 1983, loc. cit., Chilver 1941 et les colloques plus récents (colloque de Trieste : Città nell’Italia settentrionale in età romana. Trieste, 1987, CEF, 1990).

12 Sur l’évolution du recrutement des consuls de 54 à 68, voir l’article de Ginsburg 1981. Aucun des consuls issus de la nobilitas ne se voit confier le gouvernement d’une province impériale où stationnent des troupes (cf. Marquardt 1889-1892, 494).

13 L’importance capitale des événements de la “révolution romaine” est évidente ; mais, comme beaucoup de “révolutions”, les bouleversements engendrés demandent une analyse attentive. Notre analyse pourrait inciter à penser que, en un sens, cette période n’est qu’une parenthèse dans l’histoire sociale de la péninsule ; elle crée une situation favorable à un renouvellement des élites plus qu’elle ne met en place ces élites.

14 On a souligné le “républicanisme” des hommes de l’Italie du Nord (Grenzheuzer 1964, 120 par ex.) ; l’affirmation est à nuancer, comme le montrent les engagements contraires de Thrasea et Cluvius Rufus.

15 Les indications en ce sens sont nombreuses ; je ne peux les énumérer ici.

16 Cf. au cours de ce colloque l’exposé d’E. Dench, “Images of Italian Austerity from Cato to Tacitus” (supra, 247-254).

Notes de fin

1 Dans cette présentation graphique des tableaux de la page précédente sont pris en compte les dénombrements les plus sûrs. Il va de soi qu’ils donnent une image suggestive, mais seulement approximative, de l’origo des consuls néroniens.

2 La flèche orientée vers le haut indique une hésitation possible entre deux origines : est retenue la plus probable. Le point d’interrogation indique que le classement n’est pas assuré. La flèche orientée vers la gauche indique que le consulat peut être d’une date antérieure.

Table des illustrations

Titre CONSULS ORDINAIRES
Légende 1 PIR, I, 49 ; Cébeillac-Gervasoni 1972, 46 ; les Acilii sont nombreux en Campanie, mais on en trouve dans le Picenum (ces derniers sont peut-être une branche équestre d’une gens de Campanie).2 PIR, I, 1232 ; Tite-Live, Per., 73 ; Tacite, Ann., 14, 40. Cf. Syme 1967, 476. Le consul appartient à la famille de C. Asinius Pollion, qui compte un consul en 40 et un autre en 8 av. J.-C. ( ?). Il est le fils de M. Claudius Marcellus Aeserninus, préteur en 19 (cf. Coarelli 1989, 34 sq.). La famille, originaire de Teatina, et de souche équestre, s’est montrée frondeuse sous Tibère. Notre consul est impliqué dans une louche affaire de testament qui révèle peut-être une situation financière peu brillante (Tacite, Ann., 14, 40). Ses fils et petit-fils seront consuls à la fin du Ier s. et au début du IIe. On trouve aussi des Asinii dans le Samnium (Torelli 1982, 187).3 PIR, 2, A, 776 ; Syme 1958, 72 ; Griffin 1976, 110 : Licordari 1982, 28. Le père a été questeur de Tibère et consul en 28. La famille compte plusieurs consulaires.4 Importante bibliographie sur les Volusii Saturnini : PIR, 5, 664 ; W. Eck, s.v. Volusius, in RE, suppl. XIV, col. 963-964 ; Eck 1972 ; Syme 1980, 67 sq. : Demougin 1988, 224 sq. : Schumacher, ANRW, II, 16, 222 (stemma de la famille) ; Gasperini/Paci 1982, 241 ; I Volusii Saturnini. Una famiglia romana della prima età imperiale. Bari, 1982 (Archeologia, materiali e problemi) etc... La famille a toujours su composer avec le pouvoir en place et a joué un certain rôle dans la chute de Séjan.5 PIR, 2, C, 1439 ; cette très grande famille a compté plusieurs consuls, notamment en 3 av. J.-C.6 Cf. Tacite, Ann., 15, 18. La famille, originaire de la région de Plaisance, compte plusieurs consuls, notamment le père du consul néronien en 27. Cf. PIR, 2, C, 294 ; Syme 1967, 522, no 34 et Scheid 1975, 360.7 PIR, V, 91 (cf. PIR, 1, V, 89). La famille compte plusieurs consuls, dont le père du consul néronien (en 20). Valerius Messala est proche de Néron dès le règne de Claude. Cette grande gens est visiblement en déclin (aide financière de Néron, Tacite, Ann., 13, 34).8 Famille consulaire depuis 18 selon Syme 1962, 150 ; 1967, 72 ; 1980.9 La famille est peut-être issue de la nobilitas plébéienne républicaine (consulat d’un de ses membres en 33 av. J.-C.). Le père du consul néronien a été lui-même consul en 12 (cf. Willems 1902, 135). La gens est connue dans le Latium depuis le IIIe s. av. J.-C. (Licordari 1982, 48). Elle vient peut-être de Tusculum (CIL, VI, 2041 et Tacite, Hist., 1, 7) (RE, s.v. Fonteius, no 22).10 PIR, 2, C, 1382.11 Cf. Plutarque, Galb., 15, Tacite, Hist., 1, 6 ; PIR, P, 198. L’origine toscane est très incertaine.12 C’est le premier homo nouus depuis 49. Lié aux Flaviens dès avant 68, il poursuit sa carrière sous leurs règnes (PIR, 2, 173 ; RE, III, 1, 1309 ; Garzetti 1966,778 (conclusion) ; pour l’origine toscane et Tarquinia, cf. Torelli 1982, 282 sq. Mais il y a aussi des Petronii à Ostie...13 A bien distinguer d’A. Marius Celsus, cos. en 69 (PIR, 2, M, 296). Vraisemblablement originaire de Nîmes ; PIR, I, M, 224 ; Houston 1975, 33 sq., Syme 1958, 786 ; Camodeca 1991, 55.14 PIR, 2, A, 437 ; sans doute originaire de Pérouse (cf. Torelli 1982, 282).15 Les origines du personnage sont énigmatiques. Son père est sans doute un homo nouus (Tacite le dit de noblesse récente, cf. Syme 1958, 787). Vient-il de Ruscino, dont il est le patron ? (Burnand 1982, 421). Cf. Petersen 1977, 288 ; PIR, M, 341 ; Syme 1958, 743, 787 ; Badian 1958, 317 ; R. Syme se montre sceptique sur la valeur de l’anecdote selon laquelle Néron aurait songé à son père pour lui succéder à la tête de l’Empire (Tacite, Ann., 14, 47).16 PIR, 1, V, 284 ; Cf. Syme 1987, 545. Il viendrait de Côme ou Milan (cf. Alföldi 1982. 353). Ami de Néron. cos. II sous Vespasien.17 Cf. Alföldi 1982, 310 et les travaux de F. Tassaux (notamment Tassaux 1982) ; le personnage vient sans doute de Pola.18 Chilver 1979, 5. Cf. aussi Hoffman-Lewis 1955, 32. Son frère, adopté par Galba, est dramatiquement destiné au pouvoir. La famille est liée aux Scribonii (Groag, s.v. Scribonius, in RE, II, A, no 25, col. 888). Exécuté en 67.19 Peut-être RR ; le consul de 7 n’est peut-être pas de la même famille ; celui de 28 est sans doute le père. Cf. PIR, 2, L, 224 et 225 ; De Laet 1941, 195.20 PIR, II, 1, 1624 ; RE, X, 1. Sur le père, cf. Tacite, Ann., 15, 68 ; ILS, 212. Exécuté en 65.21 PIR, 2, L, 366 ; Demougin 1988, 583 ; Cizek 1982, 184 ; Philostrate, Vit. Apoll., 7, 11. Philosophe de l’aula neroniana.22 Le consul de 42 ne peut être le même homme : outre les 24 ans d’intervalle qui sépareraient deux consulats s’oppose à leur identification l’absence de toute mention d’itération pour le consulat de 66. Le consul de 42 est donc le père de celui de 66. Le nomen Suetonius, assez rare, semble italien. PIR, I, S, 694 ; Miltner, s.v. Suetonius, in RE, IV, A, no 3, col. 591 sqq. : Griffin 1976-1977, 147 ; Syme 1958, 780.23 PIR, 2, 1532 ; Groag, s.v. Iulius, in RE, X, l, no 445, col. 794.24 PIR, 2, F, 467, 468 et 470. Kappelmacher, s.v. Fonteius, in RE, VI, 2, no 18, col. 2846. La gens est connue depuis le IIIe s. dans le Latium (Licordari 1982, 48).25 PIR, C, 474 ; Alföldi 1982, 337 sq. : Le consul achète les terres de Virgile et Cicéron en Campanie (Cizek 1982, 193).26 PIR, 2, G, 630 ; Niccolini 1934, 457 ; Donati 1982, 303 sq. Originaire de Rimini si on se fie à CIL, V, 5812.
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Titre CONSULS SUFFECTS (de 53 à 62)
Légende 1 Le consulat est plus vraisemblablement claudien : D’Arms 1974, 502 et Gallivan 1974, 305 sq.2 Tacite, Ann., 14, 18 ; beau-frère de Sénèque ; Syme 1958, 88, note 7.3 Je suis les études de G. Camodeca qui fixent définitivement les consulats de 55 et 56.4 Il descend peut-être du Cestius qui fit ériger une pyramide à Rome sous Auguste ; il appartient plus vraisemblablement à la famille des consuls de 35 et 42, et est sans doute le frère du gouverneur de Crête en 57. Plusieurs inscriptions d’Antioche mentionnent son nom, et il est sans doute lié à Corbulon. Cf. PIR. II, 689 ; RE. III, 2, col. 2005-2006. Vient sans doute de Préneste.5 Cf. Camodeca 1986, 201.6 Le personnage est mal connu ; originaire d’Italie du Nord (Burnand 1982, 422) ou d’Etrurie ? Au moment du recensement des Gaules, ses deux collègues aristocrates lui témoignent leur mépris, ce qui semble indiquer une origo sociale humble (Tacite, Ann., 14, 46) ; mais il se peut que la famille, sans compter de consuls, soit moins basse que ne le suggère l’historien...7 Ses propriétés en Tarraconaise sont le seul indice en faveur d’une origine espagnole (RE. XVIII, 3, col. 97). Arvale en 72.8 PIR. II, 1391. Scheid 1975, 250.9 Sénèque est consul en 55 et non pas en 56, comme l’apprennent les tabulae Herculanenses (Camodeca 1991, 54).10 PIR, II, 1605. Pline. Ep., 8, 18.11 L’année du consulat de M. Aponius Saturninus est conjecturale ; R. Syme avance 65 (Syme 1980, 68 ; 1958, 785 sq.), W. Eck 61 (Eck 1975, 343), P. A. Gallivan 63 ou 64 (1974, 306). Voir aussi Milnes 1973, 284 et PIR, 2, 1, 937 ; RE, II, 1, col. 172 ; j’ai classé le personnage NN car sa famille n’acquiert de véritable puissance qu’au Ier s. Originaire de Bétique, Aponius Saturninus est très riche et possède des terres jusqu’en Egypte.12 Connaissances très conjecturales ; Groag, PIR, IV. 1906.13 Les frères Scribonii appartiennent à une grande gens ; les deux frères sont choisis pour rétablir l’ordre à Pouzzoles en 58 (Tacite. Ann., 13, 48). Exécutés pendant le voyage impérial en Grèce (Dion, 63, 17, 2).14 Cf. CIL, XII, 1354 ; Syme 1967, 479, 600 (note 59) et 1987, 540.15 Il est inutile de présenter le célèbre opposant à Néron. Exécuté en 66.16 Etant donnée la longévité que cela suppose, les consuls tibérien et néronien peuvent difficilement être le même homme ; il s’agit du père et du fils. PIR, 2, 188 et 200.17 Si l’on se fie à son gentilice, originaire de Tusculum... Cf. Tacite, Ann., 16, 28, 33 et RE, VI. 2, col. 2846.18 Sans doute originaire d’Italie du Sud (cf. CIL, IV, suppl. I, no 142), RE, XVIII, 2, col. 2126 ; Rheinisch Museum, 88, 181.19 Originaire de Pompéi si on se fie à CIL, IV, 3340.20 Il y a peut-être deux frères du même nom. Tacite, Ann., 13, 19 ; cf. Scheid 1975, 238.21 Il a des propriétés familiales en Ligurie. La famille est proche du pouvoir depuis Auguste, mais n’a accédé au sénat que plus récemment. Notre consul a servi sous les ordres de son père pendant la conquête de la Bretagne. Cf. Cizek 1982, 261 et RE. XVIII. 2, col. 1670.22 Père originaire du Samnium, mère de Campanie. Le classement HN est peut-être trompeur : il n’est pas exclu que la famille ait des antécédents princiers. RE, VIII, A, 1, col. 637 sqq. ; Syme 1967, 341 et 362 ; Sumner 1970, 257 ; Demougin 1988, 315 ; Cébeillac-Gevasoni 1982, 83.23 Origine incertaine (Tibur ou Espagne ?). Syme 1980, 67 et 1958, 602 et Castillo 1982, 484 le croient espagnol. Cf. RE, XIV, 1, col. 1142 sqq. et Griffin 1976, 252.24 Je suis W. Eck (1981) pour la date, mais le consulat peut être antérieur (57 ?). Peut-être originaire de Padoue. Préfet de la Ville sous Galba. Tacite, Ann., 15, 18 ; Hist., 1, 14, 46. Voir PIR, 2, D, 201 ; RE, V, 2, col. 1754 ; Wilkes 1969, 444.25 Si le consul est de la même famille que le préfet Pedanius Secundus, il y a toute chance pour qu’il soit de Barcelone ; son nom conforte l’hypothèse. Les Pedanii sont une gens italique qui a exporté son nom à Barcino. Son fils sera consul sous Domitien. Cf. Syme 1958, 786 ; Cébeillac-Gervasoni 1982, 77 ; Le Roux 1982, 448.26 Cf. supra la présentation de son frère.27 Le personnage est énigmatique.28 Le consul est très vraisemblablement le fameux Pétrone. Cf. Eck 1981, 227 sq. Exécuté en 65.29 C’est parce qu’il a l’appui de Sénèque qu’on conclut à des origines espagnoles (Syme 1958, 785 ; Grimal 1978, 335 ; Griffin 1976, 93). Mais cette origine est tout de même très hypothétique ; en 61-62, Sénèque pouvait-il encore imposer ses candidats ?30 Son consulat est peut-être de 61. Eprius Marcellus est sans doute originaire de Capoue (CIL, XIV, 2612 ; PIR, 2, II, E, 1156, 1158 ; RE, IV, 1, no 29, col. 77 ; Bradley 1978, 171 sq., Cébeillac-Gervasoni 1982, 80, Eck 1981, 238. Cos. II en 74.
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Titre CONSULS SUFFECTS (de 63 à 69)
Légende 31 PIR, 2, L, 216 ; Syme 1958, 791 et 1977, 92.32 Il y a des Fabii en Narbonnaise et en Espagne ; Syme 1958, 787 retient une origine espagnole ; cf. Gallivan 1974, 302.33 Déjà ami de Sénèque lors de son exil en Corse ; époux d’une Flavia Sabina (ILS, 995), PIR, II, 172 ; Torelli 1982, 282.34 Vir facundus et pacis artibus, bellis inexpertus selon Tacite (Hist., 1, 8 et 2, 65) Praeco de Néron. Cf. Bessone 1987, 457.35 Tacite, Ann., 15, 53. Je le répertorie puisqu’il était consul désigné.36 On trouve le nom en Tarraconaise, et je suis Syme 1958, 289 et 592 ; mais le consul n’a peut-être aucun rapport avec l’Espagne... Son fils sera consul en 98.37 Anicius Cerialis fréquente les hautes sphères du pouvoir depuis longtemps ; il a conspiré contre Caligula. Assassiné en 66. Tacite, Ann., 15, 74 et 16, 17 ; PIR, II, A, 594.38 Ce n’est pas le fils du chevalier procurateur de Pamphylie en 50 (Willems 1902, 13 ou Niccolini 1934,458). Cf. Demougin 1988, 316, 537, 649 et Alföldi 1982, 338. Le cognomen Aquila est celui d’une famille sénatoriale originaire d’Atina dans le Latium et immigrée à Padouc. Le premier membre connu de la gens apparaît en 6 av. J.-C. Le fils du consul néronien sera consul à son tour en 77. Onze années séparent les consulats du père et du fils, ce qui laisse supposer un certain retard dans la carrière du père et une carrière brillante du fils (qui est quaestor Caesaris). Cf. Cébeillac 1972, 52 ; Syme 1983, 102 ; Salomies 1987, 331 et Camodeca 1991, 55-56.39 Pour la date, je suis Gallivan 1974, 303-305 ; mais 67 conviendrait aussi. Seule une origine sociale doit être exclue : NR. On connaît plusieurs chevaliers portant le même nom sous les Julio-Claudiens. Vient-il de Teata (Demougin 1988, 660) ou de Milan (Alföldi 1982, 352) ? Vettius Bolanus est vraisemblablement un’’produit’’de la dynastie.40 Je suis Gallivan 1974, 303 sq. pour la date, mais 67 conviendrait aussi. Les Annii sont bien attestés en Campanie. Cf. Tacite, Hist., IV, 68 ; PIR, I, 653 et 692 ; Camodeca 1991, 55.41 Peut-être de Verulae, près de Frosinone ; cf. PIR, V, 288 ; Gallivan 1974, 303 sq., Camodeca 1991, 55.42 L. Annius Vinicianus est identifié comme consul en 66 par Hanslik, RE, IX, Al, col. 109-120 ; PIR 2, 125, n. 700 ; Cébeillac 1982, 75. Mais Willems 1902, 137 avance une date flavienne du consulat.43 La datation du consulat n’est pas certaine (66 ?). Aucun membre des Aurelii n’est connu avant le magistrat néronien, un autre Aurelius (Fulvus) est consul en 70. Il n’est pas impossible qu’il s’agisse de la gens qui atteindra le pouvoir suprême. Cf. PIR, II, 1580 ; AE, 1914, 219.44 Pour la date, je suis P.A. Gallivan, qui n’a cependant pas d’arguments déterminants ; 66 conviendrait aussi. Les Aponii sont nombreux en Espagne (Syme 1958, 787 ; Castillo 1982, 484).45 L’année 66 pourrait aussi convenir ; Paccius est latin, peut être originaire de Terracine. Juvenal, 7, 12 ; Tacite, Hist., 4, 41 ; Cébeillac-Gervasoni 1982, 87.46 Burnand 1982, 415 ; son fils sera consul.47 L’origo sociale n’est pas assurée ; le consul est le fils d’une Poppaea Sabina. PIR, II, 1440.48 Le consulat est peut-être de 69, A. Marius Celsus remplaçant Cingonius Varro après sa mort. Cf. Townend 1962, 118 et Syme 1982, 476. Le personnage est presqu’inconnu ; il se peut qu’il soit de vieille souche (ce que pourrait confirmer son attitude très dure contre les affranchis ingrats, Tacite, Ann., 14, 44) ; Cf. Groag, s.v. Cingonius, in RE, III, 2, col. 2560-2561 (qui place le consulat en 60 à tort) ; PIR, II, 736 ; Willems 1902, 134.49 C’est peut-être lui que Juvenal traite d’ignobilis. Vraisemblablement fils d’un chevalier (Demougin 1988, 599 et 823). Peut-être originaire d’Etrurie (mais non recensé par Torelli 1982).50 La date du consulat est très incertaine ; Ginsburg 1981, 67 propose 54-56. Les liens du personnage avec les Flavii incitent plutôt à dater le consulat de l’époque où les Flaviens sont puissants, à partir de 62 (en ce sens, Syme 1958, 387, note 6). Il s’agit presque sûrement du même homme que celui baptisé Albius Crispius par Frontin (Aq., 102). Le curateur des eaux est originaire de Vercellae (AE, 1968, 6 ; Demougin 1988, 612, qui évoque son frère chevalier avec, semble-t-il, une erreur sur le praenomen du consul).51 Je recense ces trois consuls de 69 car ils ont peut-être été désignés par Néron. Cf. Townend 1962, 118 ; Burnand 1982, 420 ; Camodeca 1991, 56 ; sur Marius Celsus, voir PIR, 2, M, 296.
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Titre Origo géographique de l’ensemble des consuls
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Titre Origo géographique des consuls italiens
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Titre Origo sociale selon les régions
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Titre Origo géographique des consuls néroniens1
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Titre Origo géographique des consuls italiens
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Titre Evolution de l’origo sociale de 54 à 682
Légende (Je comptabilise parmi les HN Rubrius Gallus et Iunius Vibius Crispus, dont la date du consulat est inconnue)
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