Ressources numérisées des Archives nationales et projets de numérisation à venir pour l’histoire de l’art et de l’architecture
Texte intégral
1Cette courte présentation porte sur les arts plastiques, l’architecture et, dans une moindre mesure, sur le patrimoine, sans concerner toutefois les arts vivants.
La numérisation aux Archives nationales
2Relativement précoce, la pratique de l’informatique aux Archives nationales commence au début des années 1970. En 1993, l’institution comptait déjà une quinzaine d’instruments de recherche informatisés1.
La base Arcade
3Dans le domaine de l’histoire de l’art, la mise en œuvre de la base Arcade remonte à 1973 ; elle concerne principalement les acquisitions de l’État faites depuis l’an X par le bureau des Beaux-Arts, ancêtre de l’actuel Fonds national d’art contemporain [FNAC], créé en l’an VIII2. Son passage sous le format informatique commun Mistral, mis en place par le ministère de la Culture pour diverses de ses bases de données, s’effectua dès 1978, date de conception de ce système.
4Aujourd’hui, pour la période allant de 1800 à 1969, cette base recense : les dossiers de commandes, d'achats ou de subventions d’œuvres d’art (peintures, sculptures, objets d’art, estampes, monuments publics) par l’État ; ceux de leur affectation aux musées ou aux édifices publics (mairies, églises, etc.) ; les albums de photographies des œuvres achetées, principalement aux Salons, de 1864 à 1901 ; les cahiers d’enregistrement des dépôts de l’État dans les musées ainsi que des dossiers de secours aux artistes. Construite dès l’origine comme une ressource à l’usage des professionnels des musées et, par contrecoup, des historiens de l’art, cette base a été établie en parallèle à la base Joconde, avec les mêmes critères (notamment, en termes de champs de description) et les mêmes outils scientifiques (notamment, le thésaurus de l’abbé François Garnier, publié en 1984)3. Depuis 1973, par ailleurs, les différents responsables de la base Arcade ont toujours veillé à en élargir le champ au profit de ses divers utilisateurs.
La numérisation des documents
5Alors que le lancement d’instruments de recherche informatisés a été assez rapide, les entreprises de numérisation des documents ont été plus tardives. La première numérisation de documents aux Archives nationales a pris la forme de la base Images, élaborée en 1993-1995 et constituée à partir de clichés argentiques conservés au service photographique des Archives nationales. Cet outil deviendra à la fois la base Photothèque et la base Archim, donnant accès aux négatifs couleur numérisés des atlas des routes de France au xviiie siècle, dits « atlas de Trudaine ». Lancée en 2000, la première numérisation de documents originaux a porté sur des documents iconographiques : les albums de photographies des Salons, déjà évoqués.
6Ce relatif retard s’explique par des raisons objectives. Le doute sur la pérennité des images numériques – question très importante pour un archiviste – a longtemps freiné le recours à la numérisation. De même, la lente mise en place de la jurisprudence en termes de droits intellectuels et commerciaux au sujet de documents qui montrent des œuvres ou sont des œuvres ainsi qu’en termes de réutilisation des images numériques produites, dans le cadre de la « réutilisation des informations publiques », a contribué au retard du lancement des numérisations et, surtout, de leur mise en ligne. La qualité des images numériques a aussi été longtemps été jugée trop peu satisfaisante, notamment pour les documents iconographiques. Enfin, le temps et les moyens, humains et financiers, nécessaires à la réalisation d’une opération de numérisation ont constitué un dernier frein non négligeable4. Aujourd’hui, beaucoup de ces obstacles sont levés, mais certains, comme le temps et les moyens, restent évidemment incompressibles.
7Vu le coût d’une opération de numérisation, le choix des documents à numériser est des plus importants et, sur ce point, on peut interroger la politique des Archives nationales. On doit d’abord rappeler que, comme toute institution publique de cette dimension, elles doivent répondre à des attentes multiples. Il s’agit de :
mettre en valeur les documents les plus « prestigieux », tels les « grands documents de l’histoire de France du Moyen Âge à nos jours » [fig. 1], conservés au musée des Archives nationales, qui forment le dossier « Florilège » de la base Archim5.
Fig. 1. Ratification par le roi Dagobert d’un partage entre les frères Ursinus, référendaire de Clotaire II, et Beppolenus, pour des terres situées dans le Rouergue, 628

Archives nationales, AE/II/3 [K1/9]. © Archives nationales.
mettre à disposition des documents majeurs sur le plan politique, comme les Constitutions de la France de 1789 à nos jours, conservées dans la célèbre Armoire de fer au cœur des Grands Dépôts [fig. 2] ; les 169 journaux de bord de campagnes de traite négrière entre 1721 et 1757, conservés dans la sous-série Marine/4JJ (Journaux de bord) ; les photographies relatives aux camps français d'internement de la Seconde Guerre mondiale, de 1939 à 1944, provenant de la sous-série F/7 (Police). Ces ensembles constituent chacun un dossier de la base Archim6.
Fig. 2. Constitution de 1958, pages des signatures et sceau

Archives nationales, AE/I/29, pièce 19. © Archives nationales.
donner accès aux documents les plus demandés par les chercheurs, tels les dossiers des récipiendaires de la Légion d’honneur [fig. 3] conservés en série LH et consultables dans la base Léonore7.
Fig. 3. Dossier de commandeur de la Légion d’honneur d’Eugène Delacroix

Archives nationales, LH/695/18, chemise, page 1. © Archives nationales.
protéger des documents matériellement fragiles, telles les 1808 photographies de la collection de l’abbé Eugène Misset sur le Second Empire, réunies en un dossier, riche de 314 notices, de la base Archim.
faire connaître des documents jugés utiles à la recherche, tel le Cartulaire blanc de l’abbaye de Saint-Denis [fig. 4], comprenant la transcription de 2600 actes datés de 1270 à 13008.
Fig. 4. Cartulaire blanc de Saint-Denis

Archives nationales, LL/1157, page 369a. © Archives nationales.
8Les opportunités de collaboration jouent aussi un grand rôle, et de plus en plus, dans le lancement des opérations de numérisation, à l’instar du cas évoqué du Cartulaire blanc de Saint-Denis, dont la numérisation est issue d’une association avec l’École nationale des chartes.
Les documents numérisés pour les Beaux-Arts : l’existant
La base Archim
9La base Archim a été conçue en 1993-1995 pour recueillir toutes les images des documents numérisés des Archives nationales. Conçue sous le logiciel spécifique Mistral, elle est restée liée au sort des autres bases du ministère de la Culture créées sous ce format, dont elle a suivi l’évolution (modalités d’indexation, graphie, cartographie, ajout d’images, de listes, etc.). Elle continue à s’enrichir de dossiers, car elle est particulièrement performante pour le traitement de documents d’origine dispersée ou pour la réalisation de « catalogues » (en forme base de données et non « à plat »). Toutefois, son contenu doit intégrer le système d’information archivistique [SIA] et la salle des inventaires virtuelle [SIV].
10Parmi les dix-huit dossiers de la base Archim à l’heure actuelle, sept peuvent retenir l’attention de l’historien de l’art :
les « sceaux de Bourgogne », ixe-xve siècle (72 notices, 72 vues) : ces sceaux constituant des œuvres en eux-mêmes ;
les « Menus Plaisirs du roi », 1600, 1612-1752 et 1756 (874 notices, 1 200 vues, avec mosaïque)9 : d’un grand apport à l’histoire de l’architecture éphémère des décors des fêtes et cérémonies, ce dossier est constitué des recueils formés en 1752 par Antoine Angélique Levesque (1709-1767), garde général des magasins des Menus Plaisirs, à partir des œuvres graphiques créées par les dessinateurs du Cabinet du roi et l’atelier des Menus Plaisirs, d’une part, et d’œuvres de sa collection personnelle, d’autre part. Les Menus Plaisirs organisaient les « plaisirs », c’est-à-dire les divertissements, les fêtes et les spectacles du roi et de la cour, y compris les pompes funèbres, dans les grands sanctuaires de la monarchie (la basilique de Saint-Denis et Notre-Dame de Paris). Les 757 dessins et 109 estampes conservés sont dus aux plus grands artistes des fêtes, cérémonies et spectacles royaux du temps : Claude Deruet, Giacomo Torelli, Carlo Vigarani, Henri Gissey, Jean Berain, Jean II Berain, Jean Nicolas Servandoni, Sébastien Antoine et Paul Ambroise Slodtz, etc. Ils font de la collection Levesque l’un des plus riches ensembles français d’œuvres graphiques relatives aux événements éphémères royaux des xviie et xviiie siècles. Les documents témoignent, en majorité, de la richesse des spectacles (ballets, opéras, tragédies en musiques, tragédies à machines, feux d’artifice, illuminations, etc.) donnés dans les résidences royales, à Paris comme à la cour. La collection Levesque renferme aussi un ensemble exceptionnel de dessins de Jean Berain (1640-1711), imaginés pour les décors et les machines de l’Académie royale de musique, autrement dit l’Opéra [fig. 5] ;
Fig. 5. « La gloire de Vénus », dessin de Berain pour l’acte V du Persée de Quinault et Lully, 1682

Archives nationales, CP/O/1/3241, pièce 65a. © Archives nationales.
les « atlas de Trudaine », 1745-1780 (3 097 notices, 3 900 vues) : ils intéressent l’histoire de l’architecture, de tous les types, des jardins et des paysages [fig. 6] ;
Fig. 6. « Route de Paris en Flandre par Villers-Cotterêts », atlas de Trudaine, avec vue en plan du château, entre 1745 et 1780

Archives nationales, CP/F/14/8503, plan 5. © Archives nationales.
les « plans d’édifices publics soumis à l'avis du Conseil des bâtiments civils, an IV-1863 » (3 779 notices, environ 9 700 plans, 13 590 vues) : ils intéressent l’histoire de l’architecture, de tous les types [fig. 7] ;
Fig. 7. Écran de réponse à la requête « Plombières bains » dans le dossier « Plans d’édifices publics des Bâtiments civils » de la base Archim [à comparer avec la fig. 15 infra].

la « collection de photographies sur le Second Empire de l’abbé Eugène Misset (1850-1920) », 400 AP/217 et 218 (314 notices, 1 808 vues) : portraits d’artistes [fig. 8] ;
Fig. 8. Collection de l’abbé Misset, photographies d’artistes : Isabey, Janet-Lange, Jacque, Nély Jacquemard, Jeandron et Claudius Jacquart

Archives nationales, 400AP/217, planche 68. © Archives nationales.
les « albums photographiques des œuvres d’art achetées par l’État, principalement aux Salons à Paris », 1864-1901 (1 802 notices, 2 370 vues, avec mosaïque d’images) ;
les « gravures, estampes et cartes postales », 1568-1930 (264 notices) : elles constituent des œuvres, apportent des données sur l’histoire de l’architecture, de tous les types, des jardins et des paysages ou, encore, livrent des portraits d’artistes [fig. 9-10].
Fig. 9. Portrait gravé de Carle Van Loo par Michel Van Loo et Miger, 1764 et 1771

Archives nationales, AE/II/3318. © Archives nationales.
Fig. 10. Carte postale du château de Pronleroy (Oise), 1930

Archives nationales, AE/II/3003/101. © Archives nationales.
Les documents numérisés accessibles par la SIV
11Aujourd’hui, les Archives nationales ont fait le choix de créer un système informatique global de gestion des fonds et de production et d’interrogation des instruments de recherche, accessible pour les chercheurs par la salle des inventaires virtuelle.
12L’interrogation de la SIV permet de repérer facilement les documents numérisés grâce à la « recherche multicritères », en cochant la case « Archives numérisées » du formulaire d’interrogation généraliste (« Rechercher dans tous les inventaires ») ou du formulaire de recherche spécifique (« Rechercher dans les documents figurés »).
13Parmi les instruments de recherche comportant des vues numérisées associées, déjà ou bientôt présentes dans la SIV, l’historien de l’art pourra trouver :
les cartes et plans de la série N (Cartes, plans et dessins d’architecture), pour les ensembles N/III/Seine [1481-xxie siècle] (10 730 vues) et N/II/Seine [1567-xxie siècle] (119 vues), des plus intéressants pour l’histoire de l’architecture, de tous les types, des jardins et du paysage [fig. 11] ;
Fig. 11. « Plan du jardin anglois de M. le duc de Praslins à Neuilly[-sur-Seine] », anonyme, [1790]

Archives nationales, CP/N/III/Seine/867. © Archives nationales.
les titres et armoiries du Premier Empire [1808-1815] (21 000 vues), qui constituent en eux-mêmes des œuvres produites par des artistes, tel Isabey ;
l’armorial des villes au xixe siècle [1810-1870] (environ 500 vues), qui rassemble aussi des œuvres produites par des artistes ;
les documents iconographiques de l’exposition universelle de 1867 (1 670 vues), notoires pour leur apport à l’histoire de l’architecture et de la décoration [fig. 12] ;
Fig. 12. Exposition universelle de 1867, présentation des fontes d’art de Val d'Osne, photographie stéréoscopique de L. Léon et J. Lévy

Archives nationales, F/12/11893, planche 167. © Archives nationales.
les affiches de la France de la Seconde Guerre mondiale (environ 1 000 vues), qui sont des œuvres produites parfois par des artistes, tels les affichistes ou illustrateurs Cappiello, Paul Colin, Phili, de la Semaine de Suzette, René Letourneur, aussi sculpteur et résistant, Roland Hugon, maréchaliste, ou Yvonne Roger, seule femme identifiée [fig. 13-14].
Fig. 13. Affiche illustrée par Simo commémorant l’exécution des 27 otages de Châteaubriant, dont Guy Môquet, le 22 octobre 1941, [1942]

Archives nationales, 72AJ/1686. © Archives nationales.
Fig. 14. Affiche illustrée par Yvonne Roger, émise par la Loterie nationale pour le tirage du 4 décembre 1941 au profit du Secours national, [novembre-décembre 1941]

Archives nationales, 72AJ/1304. © Archives nationales.
Hors du site Internet des Archives nationales
14Certains documents numérisés des Archives nationales sont accessibles, soit aussi en dehors du site Internet des Archives nationales, soit seulement en dehors de ce site.
15Les vues numériques des documents des Archives nationales sont, en effet, parfois partagées. Dans le domaine de l’histoire de l’art, les images du dossier « Plans des Bâtiments civils » sont aussi proposées sur le site de l’Institut national d’histoire de l’art, dans la base Conbavil lancée par le Centre André-Chastel. Tous les plans ne s’y retrouvent pas, car l’ampleur chronologique de la base Conbavil est restreinte aux années 1795-1840 (contre 1795-1863 pour le dossier Archim), mais l’accès aux images y est, en revanche, enrichi d’un important apparat critique10. Un tel partage des rôles est tout à fait logique entre archivistes et chercheurs, les premiers développant en priorité l’histoire institutionnelle et la diplomatique des documents, tandis que les seconds développent les aspects plus purement historiques [fig. 15].
Fig. 15. Écran de réponse à la requête « Plombières bains » dans la base Conbavil [à comparer avec la fig. 7 supra]

16Les vues des documents numérisés des Archives nationales sont parfois, en revanche, accessibles uniquement par un site extérieur aux Archives nationales. Ainsi, dans le domaine de l’histoire de l’art, pour :
les 24 atlas (912 plans) du cadastre parisien par îlots (1810-1836), dû à Philibert Vasserot (Arch. nat., CP/F/31), accessibles sur le site Internet des Archives de Paris [fig. 16] et, avec un utile apparat critique, sur le site du collectif scientifique Alpage, sous la direction d’Hélène Noizet, du Laboratoire de médiévistique occidentale de Paris [LAMOP].
Fig. 16. Vue de l’atlas de Ph. Vasserot. Arch. nat., CP/F31/73, plan 36

Capture d’écran : site Internet des Archives de Paris. On y voit le cirque Franconi, où s’est produit Frédérick Lemaître.
les dossiers des élèves architectes de l’École des beaux-arts de 1800 à 1968, dans le groupement de bases AGORHA de l’INHA, sous forme d’un dictionnaire lancé par Marie-Laure Crosnier-Leconte11 [fig. 17].
Fig. 17. Écran de réponse à la requête « Abadie » dans le Dictionnaire des élèves architectes… : accès au dossier de Paul Abadie (1812-1884) [Archives nationales, AJ52/353]

Site de l’INHA.
Les documents numérisés pour les Beaux-Arts : les principaux projets
Le projet Verspera
17Piloté par le Centre de recherche du château de Versailles, le projet Verspera associe les Archives nationales, représentées par Pierre Jugie (département du Moyen Âge et de l’Ancien Régime), la Bibliothèque nationale de France (département des Estampes et de la photographie), le laboratoire d’ingénierie informatique Étis (CNRS/Université de Cergy-Pontoise) et le château de Versailles (service de la Documentation et des Archives) pour la réflexion scientifique, le tout avec le soutien du LabEx Patrima.
18Les Archives nationales y contribuent par la numérisation de 5 515 plans et dessins d’architecture, provenant principalement de la sous-série O/1 (Maison du roi, Ancien Régime) et, ponctuellement, de la série VA (Versement de l’Architecture) et portant sur le château de Versailles aux xviie et xviiie siècles [voir annexe 1]. L’opération est considérable en raison de la complexité des documents, présentant souvent de très nombreuses retombes. Leur état matériel a entraîné la mise en œuvre d’un lourd programme de restauration, qui a mobilisé l’atelier de restauration des Archives nationales durant deux ans. L’instrument de recherche établi par Danielle Gallet-Guerne et Christian Baulez, publié en 2 volumes en 1983 et 1989, a été repris et adapté aux exigences d’un fichier de récolement pour numérisation, c’est-à-dire rédigé « vue à vue ». Les contrôles de cohérence et de qualité sur la numérisation ont été aussi très délicats et chronophages. À la date de cette contribution, le « corpus 1 » de l’opération Verspera (2 515 documents) est numérisé ; le « corpus 2 » (2 500 documents) est prévu pour 2015 [fig. 18].
Fig. 18. « Château de Versailles, quatre profils pris en différents endroits du corps central du château du Midi… »

Archives nationales, O/1/1768//B, dossier 3, pièce 30. © Archives nationales.
19L’accès proposé par les Archives nationales, grâce au retraitement de l’instrument de recherche primitif, sera complété par les accès offerts par le Centre de recherche du château de Versailles selon un double biais : celui d’une base de données spécifique et celui de la modélisation 3D d’un des appartements, évolutive dans le temps, qui a justifié le lancement de l’opération et lui donne son caractère « prototypique »12.
Les cathédrales à la période concordataire, 1802-1905
20L’inventaire des plans et dessins d’architecture et des photographies conservés dans le fonds des travaux aux cathédrales (Arch. nat., CP/F/19/7577 à 7926) a été lancé en 2000 avec, dès l’origine, l’idée de leur numérisation, afin de mettre à disposition des documents très sollicités par les architectes restaurateurs de ces monuments, les historiens de l’art et les acteurs locaux du patrimoine, dont les services d'archives départementales ou communales, pour un patrimoine qui concerne toute la France et des pays aujourd’hui étrangers, tel l’Algérie. Ces documents portent sur le décor et le mobilier autant que sur le bâti [fig. 19-20].
Fig. 19. Élévation de la cathédrale d’Albi pour la restauration des abords, par A. Hardy, 1880

Archives nationales, CP/F/19/7589, plan 4. © Archives nationales.
Fig. 20. Projet de vitrail pour la chapelle Saint-Clair à la cathédrale de Nantes, par Giniez et Wurm de la verrerie de Choisy-le-Roi, 1846

Archives nationales, CP/F/19/7771. © Archives nationales.
21Repris par Émeline Rotolo, du département de la Justice et de l’Intérieur des Archives nationales, avec plus d’ampleur, ce projet, intitulé « Restaurer les cathédrales » [voir annexe 2], concerne aujourd’hui non seulement la numérisation d’environ 2 600 documents, dont 311 photographies et un daguerréotype, désormais tous décrits, mais aussi leur mise en lien avec l’instrument de recherche portant sur les dossiers écrits des travaux aux cathédrales, entièrement repris et complété par un instrument de recherche analysant les dossiers de carrière des architectes diocésains13. L’enrichissement de l’outil ainsi produit est ouvert aux institutions que les sources érigent en partenaires naturels : la Médiathèque de l’architecture et du patrimoine, les archives départementales ou communales, les archives diocésaines, les musées d’œuvre, etc.
L’art photographié
22Au-delà des « albums de photographies des Salons », les dossiers de commandes, d’achats, de subventions ou de secours dépouillés en sous-série F/21 (Beaux-Arts) pour l’enrichissement de la base Arcade recèlent de nombreux tirages photographiques, qu’il a paru nécessaire de numériser dans un double but de protection/préservation et de diffusion. L’opération a été lancée en 2000 pour l’instrument de recherche (transféré sous Cindoc en 2011), en 2001 pour la reproduction argentique des photographies et en 2007 pour la numérisation. Les images ainsi livrées à terme aux historiens de l’art sont estimées à 4 000 environ pour la période allant de 1850, date de la plus ancienne photographie jusqu’ici repérée [fig. 21], aux années 1960, date des derniers dossiers dépouillés dans Arcade à ce jour, mais qui devrait s’étendre par la suite jusqu’à l’an 2000, année où le FNAC a constitué sa propre base illustrée de commandes et achats.
Fig. 21. Photographie anonyme du buste du philosophe Lucien par Debut, 1850

Archives nationales, F/21/24, dossier 19, photographie 1. © Archives nationales.
23Ces images concernent en priorité des œuvres, mais non pas toujours des œuvres acquises par l’État ou par les collectivités publiques : les artistes ou les inspecteurs des Beaux-Arts envoient ou récoltent des photographies au-delà de ces buts. Ces photographies offrent par ailleurs une vue des œuvres à divers stades de leur création, notamment pour les sculptures et monuments, de la maquette à l’œuvre mise en place. Elles présentent aussi des portraits d’artistes et des vues de leur atelier ainsi que, parfois, des portraits des modèles [fig. 22-25].
Fig. 22. Photographie anonyme du groupe sculpté Les fils de Chlodomir par Boisseau, 1909

Archives nationales, F/21/4175, dossier 61, photographie 3. © Archives nationales.
Fig. 23. Photographie anonyme du bas-relief La Bièvre par Convers, installé à la manufacture des Gobelins à Paris, 1916

Archives nationales, F/21/4190, dossier 88, photographie 6. © Archives nationales.
Fig. 24. Photographie par Rewald, de l’atelier de Cézanne aux Lauves à Aix-en-Provence, 1935

Archives nationales, F/21/4297/B, dossier 22, photographie 2. © Archives nationales.
Fig. 25. Photographie anonyme du maréchal Foch dans l’atelier du sculpteur Michelet, 1921

Archives nationales, F/21/4247, dossier 87, photographie 1. © Archives nationales.
24Comme dans Arcade, « l’objet » représenté par l’œuvre a donné lieu à une indexation fine dans la base de données constituée pour l’analyse de ces photographies. Cette même base comporte, en outre, un important aspect d’histoire de la photographie, par une analyse fine des photographes (noms, adresses) auteurs des photographies et de leurs techniques. Bien que beaucoup de ces photographies soient anonymes, on retrouve les grands noms des débuts de la photographie (Marville, Disdéri, Nègre, les frères Bisson, etc.), suivis des photographes industriels connus de la fin du xixe siècle, tels les frères Neurdein, fameux éditeurs de cartes postales d’avant 1914, puis des studios photographiques spécialisés en art de l’entre-deux-guerres, tels Vizzanova ou Roseman (studio Photo-Art) [fig. 26].
Fig. 26. Exposition de Maurice Berthon, mort à la bataille de la Marne (1914), organisée par sa mère, Mme Gallien-Berthon, à la grande galerie des Beaux-Arts à Paris, photographie de Vizzanova, 1921

Archives nationales, F/21/4290/B, dossier 34, photographie 1. © Archives nationales.
25Sur le plan technique, les documents repérés présentent toutes les évolutions des modes de tirage, du « papier salé » au « papier à développement », en passant par le papier albuminé, le papier gaslight ou l’aristotype et bien d’autres techniques pas toujours identifiées, d’où la simple mention « papier photographique » apparaissant régulièrement dans la base pour certaines photographies en attendant qu’une étude plus fine permettent d’en déterminer définitivement la technique.
26Un premier volet de l’opération « L’art photographié », riche de 597 notices, sera mis en ligne sur le site Internet des Archives nationales, sous ma direction, peut-être sous forme d’un dossier Archim, et, comme pour les Albums des Salons, lié à la base Arcade. La suite de l'opération relèvera de l’action de Clothilde Roullier, du département de l’Éducation, de la Culture et des Affaires sociales des Archives nationales.
Les projets de numérisation ou de mise en ligne à plus long terme
27Une dizaine d'autres projets de numérisation et de mise en ligne de vues numériques est inscrite au projet scientifique, culturel et éducatif [PSCE] 2013-2016 des Archives nationales :
près de 15 000 sceaux et moulages de la collection Douet d’Arcq (14 982 vues) et 56 500 autres moulages des xixe et xxe siècles (56 503 vues) ;
des documents portant mémoire des grandes lois de protection du patrimoine culturel aux xixe et xxe siècles (projet Mémoloi du CNRS, des universités de Poitiers et de Paris-Sud XI, de l’École nationale des chartes et de l’École pratique des hautes études) ;
les carnets de voyages (1838-1882) de Jules Quicherat, projet mené avec l’École nationale des chartes et le département de la Recherche, de l’enseignement supérieur et de la technologie [DREST] du ministère de la Culture (3 137 vues) [fig. 27]14 ;
Fig. 27. Page d’un carnet de voyage de Quicherat, seconde moitié du xixe siècle

Archives nationales, 93AJ/316/45, page 80. © Archives nationales.
livrets, affiches, dessins, procès-verbaux et photographies de l’Opéra-Comique au xixe siècle (29 711 vues), en collaboration avec l’Opéra-Comique et le DREST ;
photographies de l’Agence d’architecture du Louvre, 1852-1960 (4 758 vues) [fig. 28] ;
Fig. 28. Chantier du Louvre à Paris par Baldus : échafaudages de la partie haute du pavillon de Flore avec le groupe sculpté de Carpeaux, 1865

Archives nationales, 64AJ/286, dossier 28, photographie 25. © Archives nationales.
photographies produites par le Service de restauration des terrains de montagne, de 1880 aux années 1960 (9 778 vues), intéressant l’histoire de la photographie et celle du paysage ;
registres d’entrée des collections (1881-1956), versés par le musée des Arts et Traditions populaires (versement 20120297/1 à 39, 3 900 vues), selon un projet mené avec le MUCEM ;
photographies sur la reconstruction de la France, après 1945 (40 000 vues) ;
affiches de promotion du tourisme [1946-1997] (versements 20050330, 20050042, 20050205, 20050331 et 20050332, 998 vues) ;
registres des phares et balises aux xixe et xxe siècles (8 000 vues), auxquels les plans et dessins devraient s’adjoindre [fig. 29].
Fig. 29. Projet pour le monument commémoratif du phare d’Eckmühl (Finistère) en l’honneur du maréchal Davout, par [E. Dujardin], 1896

Archives nationales, CP/F/14/17513, dossier 4, plan 970. © Archives nationales.
28À ces projets s’ajoute celui de mise à disposition des chercheurs de la Photothèque des Archives nationales, riche de 12 300 vues au 31 décembre 2012, qui devrait être accessible à moyen terme.
Conclusion
29On ne peut que souhaiter que cette description des documents numérisés ou en projet de numérisation des Archives nationales connaisse une suite favorable, que les documents décrits et déjà disponibles suscitent la curiosité des historiens de l’art et que les projets à venir se concrétisent dans des délais raisonnables et leur offrent encore plus de matière à étude.
30Il est important, pour l’historien de l’art, de s’intéresser à des fonds qui n’ont rien de « Beaux-Arts » dans leur nature première. Parmi ceux dont la numérisation est largement attendue se trouvent ainsi les dossiers de demande de naturalisation, qui conservent de précieux documents sur les artistes, tels ceux compris dans les dossiers de Sisley [fig. 30] ou de Le Corbusier15.
Fig. 30. Lettre de Sisley demandant la naturalisation française, 31 janvier 1895


Archives nationales, BB/11/3560, dossier 867 X 98. © Archives nationales.
31Cette présentation provoquera, je l’espère, entre archivistes, acteurs du patrimoine et chercheurs, de nouvelles collaborations profitables à tous et notamment au grand public, pour qui l’accès à l’art et au patrimoine ne peut qu’être enrichi par la diffusion numérique des documents.
32Enfin, la masse des documents numérisés des Archives nationales étant fortement évolutive, une consultation régulière de leur site Internet s’impose, bien que l’institution s’efforce de faire connaître de diverses manières, telles que les journées d’étude, les actualités utiles aux chercheurs sous tous les aspects (publication, mise en ligne, nouveaux instruments de recherche, etc.).
Annexe
Annexe 1. Le projet Verspera ou « Versailles en perspectives »
Pierre Jugie, conservateur général du patrimoine, département du Moyen Âge et de l’Ancien Régime, chef de projet scientifique pour les Archives nationales
Piloté par le Centre de recherche du château de Versailles et ayant reçu le soutien financier du laboratoire d’excellence [labEx] « Patrimoines matériels » (Patrima) en juin 2012, le projet de recherche « Versailles en perspectives. Plans des Archives nationales et modélisation » [VERSPERA en acronyme] associe quatre partenaires, liés par une convention pluriannuelle datée du 2 octobre 2013 : les Archives nationales, qui conservent l’essentiel des documents graphiques relatifs au château de Versailles et ses dépendances ; la Bibliothèque nationale de France (BnF), dont le département des Estampes et de la photographie conserve le fonds d’architecture de Robert de Cotte et plusieurs centaines d’autres documents ; le Centre de recherche du château de Versailles [CRCV], qui met à la disposition des chercheurs la documentation existante sur le château et le domaine de Versailles et promeut, sous toutes ses formes, la recherche sur ce sujet ; enfin, le laboratoire Équipes Traitement de l'information et systèmes [Étis], unité mixte de recherche CNRS/ENSEA/Université de Cergy-Pontoise spécialisée dans le domaine des sciences du traitement de l'information.
Le triple objectif de ce projet est : 1) de préserver, en les numérisant, des fonds fragiles et précieux et, par conséquent, difficilement accessibles, formant un corpus cohérent de dessins (plans généraux, coupes, élévations et détails d’architecture ou de décoration) relatif au château de Versailles sous l’Ancien Régime et issu de l’administration des Bâtiments du roi ; 2) d’offrir grâce à la numérisation un accès facilité à ces documents à la communauté internationale scientifique interdisciplinaire (historiens, historiens de l’architecture, historiens de l’art) et au grand public ; 3) de permettre, en s’appuyant sur les technologies récentes de modélisation en trois dimensions, rendant intelligibles les évolutions architecturales et les usages d’un lieu, une réflexion pratique et universelle sur l’usage d’une résidence royale à l’époque moderne. À terme, le CRCV mettra gratuitement à la disposition des chercheurs sur sa base documentaire l’ensemble des images numérisées du corpus, alors que les Archives nationales et la BnF feront chacune de même pour leurs fonds et collections respectifs.
Les opérations d’inventaire puis de numérisation des documents sont menées en parallèle, avec le soutien du labEx Patrima et du CRCV, par les Archives nationales et la BnF.
Les Archives nationales mettent à profit l’existence d’un inventaire pièce à pièce de tous les documents graphiques relatifs au château et à la ville de Versailles sous l’Ancien Régime conservés dans leurs fonds, soit plus de 6 800 documents16. Deux corpus documentaires ont été définis : le corpus AN1 (2 515 documents) correspond au corps central, aux grandes ailes (du Nord et du Midi), aux ailes de la cour royale (vieille aile et aile Gabriel) et aux ailes des Ministres sud et nord du château ; le corpus AN2 (2 500 documents) comprend les pièces se rapportant essentiellement aux jardins, au parc, au Petit Trianon et au Grand Trianon, d'une part, puis les pièces correspondant aux notices du tome II de l'inventaire de D. Gallet-Guerne prises dans l'ordre des notices, à concurrence de 2 500 items en tout. Pour chacun des corpus, trois lots de documents sont définis : lot 1) documents pouvant être numérisés sans opération préalable par recours à un prestataire externe aux Archives nationales, la société Arkhênum ; lot 2) documents numérisés en interne par l’atelier des Archives en raison de leur fragilité, sans restauration préalable ; lot 3) documents restaurés puis numérisés par les ateliers des Archives en raison de leur extrême fragilité et de leur état de dégradation. Au début 2014, environ 2 150 documents sur les 2 515 du corpus AN1 ont été soit numérisés directement soit restaurés puis numérisés, d’une part, et environ 1 600 sur les 2 500 du corpus AN2 ont été extraits et sont en cours de préparation pour traitement au cours des mois qui viennent. L’un des grands atouts de cette opération aura été de permettre la restauration et la photographie des plans de très grand format, dont certains étaient très abîmés, notamment les plans d’ensemble du château du « grand projet » d’Ange-Jacques Gabriel.
À la Bibliothèque nationale de France, les 140 dessins relatifs à Versailles conservés dans le fonds Robert de Cotte sont déjà inventoriés, numérisés et accessibles dans le Catalogue général et dans la bibliothèque numérique Gallica. Ces images sont mises à la disposition du CRCV et d’Étis. Les 818 documents graphiques repérés hors de ce fonds, dans les séries Topographie et Architecture, sont en cours d’inventaire puis de numérisation par la BnF au cours de l’année 2014.
Quant au laboratoire Étis, après des tests effectués sur un échantillon d’images numériques préexistantes remises par les Archives nationales et la BnF, il a lancé son programme sur les éléments d’architecture définitivement retenus, soit l’appartement du roi au premier étage avec salle des gardes, première antichambre (antichambre du Grand Couvert), seconde antichambre (salon de l’Œil-de-bœuf), chambre de Louis XIV et cabinet de Conseil, et les appartements « modulaires » des courtisans situés dans les attiques, conformes à la distribution élaborée au cours des années 1670 et prévus par Louis Le Vau avec le système d’antichambre, chambre, cabinet et garde-robe.
Enfin, le Centre de recherche du château de Versailles, qui pilote l’opération et participe à son financement, prépare l’intégration des notices d’inventaire et des images numériques dans sa base de données. La mise à disposition des résultats est prévue à l’échéance de 2016.
Annexe 2. Le projet « Restaurer les cathédrales au xixe siècle »
Émeline Rotolo, secrétaire de documentation, département de la Justice et de l’Intérieur, Archives nationales
Les archives de l'Administration des cultes (sous-série F/19 des Archives nationales) renferment des dossiers essentiels concernant l'architecture cultuelle en France et particulièrement les travaux de restauration des édifices diocésains : évêchés, séminaires et cathédrales. Ces fonds sont déjà bien connus des historiens de l’art et des professionnels de la restauration d’architecture ; aussi le projet « Cathédrales » vise-t-il, par la refonte de l’inventaire existant des dossiers de restauration des cathédrales sous la période concordataire (F/19/7577 à 7926), à en faciliter la consultation. Ce nouveau répertoire numérique détaillé propose une analyse de chaque dossier et rétablit les liens avec les documents figurés conservés dans des magasins spécialisés et faisant l’objet de procédure de communication spécifique. Chaque plan, chaque photographie et chaque daguerréotype dispose ainsi d'une notice individuelle que compléteront prochainement les images numérisées. Ce projet se prolonge avec un répertoire numérique détaillé des dossiers de carrière du personnel du service des édifices diocésains.
Notes de bas de page
1 Brochure Bases de données et banques d’images du ministère de l’Éducation nationale et de la Culture, services et établissements de la Culture, Paris, ministère de l’Éducation nationale et de la Culture, mission de la Recherche et de la Technologie, 1993. La première base informatique tentée aux Archives nationales aurait été en 1972 une base de toponymie – restée anonyme ! – pour le service de l’Onomastique, alors dirigé par Marianne Mulon.
2 Alix Jacquard, Base de données « Arcade », système descriptif, avant-propos d’Ivan Cloulas, Paris, Archives nationales, 1991.
3 François Garnier et Véronique Labbé, Thésaurus iconographique Système descriptif des représentations, Paris, Le Léopard d'or, 1984, 240 p.
4 Une opération de numérisation nécessite la préparation matérielle des documents (repérage, extraction, classement, numérotation, estampillage, restauration, conditionnement), puis la réalisation d’un fichier de récolement, étape encore plus lourde en cas d’absence d’instrument de recherche précis : en ce cas, les deux outils doivent être rédigés en parallèle.
5 Le dossier « Florilège » contient 325 documents, en 875 notices et environ 3 000 images.
6 Le dossier « Constitutions » comprend 44 documents, en 43 notices et plus de 200 images, mais la Constitution de 1958 elle-même se trouve dans le dossier « Florilège ». Le dossier « Traite » comprend 169 notices et documents en 6 922 images. Le dossier « Camps » comprend une sélection de 67 photographies sur 9 camps.
7 Relative aux personnes nommées ou promues dans l'ordre de la Légion d'honneur depuis 1802 et décédées avant 1977, la base Léonore contient 390 000 dossiers à ce jour et près de 3 millions d’images. La numérisation est toujours en cours à partir des années 1958/1961.
8 Coté LL/1157 et 1158, le Cartulaire comprend, en ces deux articles, respectivement 968 et 629 pages, soit 1 597 pages au total, accessibles sur le site Internet : http://saint-denis.enc.sorbonne.fr/
9 Ce dossier est le fruit du travail de Jérôme de La Gorce, directeur de recherche au CNRS (Centre André-Chastel, UMR 8150 CNRS/Université de Paris IV), et d’une convention pluriannuelle entre les Archives nationales, le Centre André-Chastel et le ministère de la Culture.
10 Le site Internet de l'INHA, le groupement de base AGORHA et la base Conbavil ont bénéficié d’évolutions qui facilitent aujourd’hui l’impression et la récupération d’images.
12 Voir les avancées sur le carnet de recherche du projet : https://verspera.hypotheses.org/. Les premières images ont été mises en ligne sur la banque d’images du Centre de recherche du château de Versailles, voir : http://www.banqueimages.chateauversailles-recherche.fr/ ?queryid =ed0f562e-8f2f-4bdb-9b41-2e12d2c96cec
13 Les inventaires des « Travaux de restauration des cathédrales au xixe siècle » ont été mis en ligne en 2017 pour les diocèses de Agen à Évreux (https://www.siv.archives-nationales.culture.gouv.fr/siv/IR/FRAN_IR_055691) et en 2018 pour ceux de Fréjus à Moulins (https://www.siv.archives-nationales.culture.gouv.fr/siv/IR/FRAN_IR_055692). Plans, dessins et photographies concernant les cathédrales des diocèses d'Agen à Évreux, numérisés, sont consultables en ligne, soit depuis l’inventaire de 2017, soit depuis l'inventaire des documents figurés (http://www.siv.archives-nationales.culture.gouv.fr/siv/IR/FRAN_IR_054873). Le travail de description des dossiers de travaux se poursuit pour les diocèses suivants, de même que le travail de restauration des plans et dessins avant numérisation et mise en ligne.
14 Les vues numérisées des carnets de voyage de Jules Quicherat ont été mises en ligne en 2017 dans la SIV des Archives nationales, à partir de l’inventaire du fonds 93AJ des archives de l’École nationale des chartes (1821-1945), voir : https://www.siv.archives-nationales.culture.gouv.fr/siv/IR/FRAN_IR_050175
15 Archives nationales, BB/11/12895, dossier 713 X 1930, au nom d’Édouard Jeanneret Gris.
16 Danièle Gallet-Guerne et Christian Baulez, Versailles. Dessins d’architecture de la direction générale des Bâtiments du roi, Paris, Archives nationales, 1983 et 1989, 2 vol.
Auteur
Conservateur général du patrimoine, chargée de mission pour les cartes et plans, Archives nationales
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