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    Plan détaillé Texte intégral L’opération Mémoire de confinement Se réinventer pendant la crise : le rôle et l’usage du Web et des réseaux sociaux Conclusion Notes de bas de page Auteurs

    Les nouveaux paradigmes de l'archive

    Ce livre est recensé par

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    Table des matières

    « Toucher » le public : nouveaux modes d’interaction par le numérique

    Rosine Lheureux et Julia Moro

    Texte intégral L’opération Mémoire de confinement Pourquoi ? Quels contenus ? Les aspects techniques de l’archivage d’une collecte « à portée de clic » Le résultat : les archives de la mémoire du confinement dans le Val-de-Marne Bilan Se réinventer pendant la crise : le rôle et l’usage du Web et des réseaux sociaux Programmation au Web pour rester visible Conquérir de nouveaux publics, accroître sa présence Conclusion Notes de bas de page Auteurs

    Texte intégral

    1Objets polysémiques par excellence, vecteurs d’information d’ordre administratif comme historique ou mémoriel, les archives impliquent la participation active de qui s’y intéresse, par obligation pour faire valoir un droit, ou par choix. Par cette implication même, conjuguée à la médiation indispensable des archivistes, sur site comme à distance grâce au numérique, les archives imposent échange et dialogue, se prêtant idéalement au partage de découvertes, d’expériences et de connaissances.

    2Pour les Archives départementales, progressivement mais inexorablement désertées par leur public traditionnel (lecteurs en salle, visiteurs d’exposition), repenser le rôle d’équipement culturel de proximité suppose de réfléchir à leur mission première de démocratisation des connaissances ainsi qu’aux enjeux de citoyenneté que représente l’inscription dans un territoire précis comme dans le temps chahuté de ce début de siècle, et de songer à ce qui peut faire lien, pour et par la mémoire, si par mémoire on entend la part subjective de l’Histoire qui, mise en commun, favorise l’appropriation de celle-ci par d’autres.

    3Démultipliant les voies de médiation, les nouveaux modes d’interaction offerts par le numérique permettent de « toucher » le public en temps réel avec le matériau protéiforme des archives. Grâce aux archives, parce que celles-ci font écho en chacun, – et il appartient aux archivistes de faire en sorte qu’elles fassent écho auprès du plus grand nombre –, la mobilisation de l’émotion, loin d’être asservie à l’immédiateté de la réaction, favorise le souvenir, la réflexion et la perception du temps long de l’Histoire dans un espace donné.

    4Dès leur création, consécutive à la naissance des départements de la petite couronne parisienne, les Archives départementales du Val-de-Marne ont mobilisé les techniques les plus récentes afin d’accomplir leur mission de réunir et enrichir les archives de ce territoire administrativement neuf et en quête d’une identité commune pour les habitants de son ressort. En suscitant et conservant d’abondantes ressources audiovisuelles, films et témoignages des bouleversements profonds de la quasi-totalité du département durant la seconde moitié du xxe siècle, elles ont bâti ce patrimoine local du temps présent, pendant plus accessible au grand public que les archives administratives traditionnelles.

    5Exploitant à présent les potentialités du Web, elles cherchent à améliorer la diffusion de leurs ressources par le biais de l’interactivité avec le public. Deux expériences nées des contraintes de la crise sanitaire se prêtent à un bilan : l’une, l’opération Mémoire de confinement, fut une expérience unique, l’autre, l’animation des réseaux sociaux, démultipliée durant ce même confinement, s’inscrit dans le quotidien du service.

    L’opération Mémoire de confinement

    6Le 17 mars 2020, la France fut brutalement mise à l’arrêt en raison de la pandémie de Covid-19. À l’exception des personnes obligées de travailler à l’extérieur dans une grande insécurité sanitaire, chacun fut confiné, soumis au respect de règles de vie très restrictives excluant quasiment les sorties, renvoyé à la sphère de l’intime mais en contact permanent, grâce aux médias et aux réseaux, avec l’extérieur plongé dans le même désarroi. Cet événement traumatique majeur, d’une durée initiale indéterminée, se prolongea jusqu’au 11 mai, date de la levée du confinement et d’une reprise de l’activité, dans un contexte qui resta dégradé plus d’une année.

    7La collecte de témoignages s’imposa immédiatement au directeur des Archives départementales des Vosges qui lança un appel sur Twitter dès les premiers jours du confinement et fut suivi rapidement par quelques autres services d’Archives départementales ou municipales. Sa nécessité ne se fit jour dans le Val-de-Marne qu’au terme de quelques semaines, quand il apparut, alors que le confinement se prolongeait, que les gens avaient passé l’étape de la sidération et s’étaient organisés pour vivre le moins mal possible ce temps suspendu. Il fallait également que le service des Archives, qui avait basculé dans le travail à distance sans aucune expérience préalable du télétravail, fût capable de prendre en charge une telle opération.

    8Lancé le 17 avril, au terme du premier mois de confinement, l’appel fit l’objet d’un communiqué de presse du président du département et fut relayé sur le site de la collectivité et celui des Archives. Unique sous cette forme en Île-de-France, il retint également l’attention des radios et de la presse1.

    Pourquoi ?

    9Pour obtenir l’autorisation de cette collecte de traces immédiates du confinement, il a fallu convaincre de sa spécificité par rapport aux projets ludiques portés par les villes ou les offices de tourisme2 et de son intérêt majeur.

    10Sur le moment, il s’agissait tout d’abord de faire œuvre de mémoire commune dans un territoire défini, celui d’un département francilien très peuplé, contrasté géographiquement et socialement et dont la population est d’ordinaire extrêmement mobile, les actifs travaillant majoritairement hors de leur commune d’origine. Les premiers mots de l’appel affichent clairement cette intention : « Vous êtes chez vous ou bien mobilisés pour répondre aux nécessités d’urgence : partagez votre quotidien avec nous, il deviendra la mémoire de demain ! Participez à l’écriture de notre histoire, enrichissez vos Archives ! Nous collectons vos témoignages pour garder trace de la vie en Val-de-Marne durant cette période unique. »

    11Tout autant, cette collecte avait pour but d’ouvrir un espace empathique d’expression dans ce moment de repli forcé sur la sphère privée pour la plupart mais paradoxalement exposé aux bruits contradictoires et anxiogènes du monde entier. En cela les Archives départementales accomplissent leur mission de proximité, celle-ci ayant eu pour but, en temps de crise, de créer du lien et de permettre à certains participants de rompre leur isolement. L’appel se poursuivait ainsi :

    […] Durant cette période de confinement et d’incertitude, nous avons tous adapté notre quotidien, modifié nos habitudes, déployé de nouveaux modes de fonctionnement, fait preuve de solidarité et d’entraide, mais aussi d’innovation, d’inventivité et d’originalité ! Cet événement collectif vécu pour chacun dans l’intimité revêt un caractère unique. Parce que nous traversons tous ces moments dans des conditions bien différentes et, parfois, dans la peine, il est important d’en préserver les traces individuelles. Elles sont un pan de l’histoire que nous vivons ensemble. Aussi, contribuez par vos récits, vos créations, témoignez de votre vie, des objets, des activités qui vous aident, que vous soyez seuls ou entourés, et invitez celles et ceux, petits et grands, qui vous accompagnent dans ce confinement, à distance ou auprès de vous, à apporter aussi leur pierre à notre édifice commun, notre mémoire partagée.

    12Pour la suite, ces archives, une fois mises à disposition, devaient permettre à chacun de revenir sur ce temps particulier et servir de matériau pour les chercheurs, se prêtant par exemple à la comparaison avec celles recueillies ailleurs en France.

    Quels contenus ?

    13Le délai de réflexion d’un mois avant le lancement de l’opération a permis de s’inspirer des modalités de collecte mises en place ailleurs. Le choix a été fait de ne pas recourir à des formulaires, mais de laisser les donateurs totalement libres de leur envoi, en leur demandant simplement de signaler leur commune d’origine, ce qu’ils ne firent pas toujours, et en leur garantissant l’anonymat lors d’une éventuelle diffusion, ainsi que l’absence de toute sélection. Un seul envoi fut refusé, car il contenait des propos racistes et diffamatoires, et l’envoyeur fut prévenu de ce rejet.

    14Plus de 200 documents ont été reçus d’une centaine de personnes et de plusieurs établissements scolaires, dont la diversité reflète la population valdemarnaise et un peu au-delà, de Parisiens ou d’habitants de départements limitrophes s’étant tournés par défaut vers le seul service départemental francilien à avoir organisé une collecte : élèves, travailleurs « de l’extérieur », parents jonglant entre intendance familiale, télétravail et apprentissage du métier d’enseignant, étudiants, jeunes actifs comme retraités privés subitement de vie sociale, militants associatifs au contact de populations, comme les Roms, invisibilisées lors de la crise.

    15Quelques participants ont rédigé leur témoignage à l’intention des Archives, tel celui, lapidaire, d’une infirmière évoquant sa tristesse d’avoir perdu deux proches du Covid et de devoir sortir pour travailler tous les jours. Mais la grande majorité, parfois lancée dans une sorte de déconfinement intellectuel ou dans une boulimie d’activités domestiques, a envoyé généreusement ses productions, de toute nature et sur tout support numérique, du fichier PDF à la webradio et au padlet3 : carnets de bord, journaux intimes ou écrits divers principalement, mais aussi recettes de cuisine, canevas et masques cousus main, détournement d’objets, chansons, playlist, dessins poétiques ou humoristiques, bandes dessinées, photomontages, photographies, vidéos, blogs, contes audio, etc. Ces réalisations livrent un quotidien parfois joyeux lorsque les familles d’ordinaire séparées en semaine profitent de l’occasion d’être ensemble, mais devenant de plus en plus monotone. Elles témoignent de la promiscuité des appartements trop petits ou à l’inverse de la solitude, des pensées mêlées d’anxiété (le décompte jour après jour des morts), de la curiosité, des défis (faire du sport dans son couloir, apprendre le Tamoul), de la colère, de l’incompréhension ou de la résignation, de l’ennui… L’ennui est tangible dans les audioblogs, poèmes et récits très libres d’élèves envoyés par des professeurs de huit collèges et lycées du Val-de-Marne, dans lesquels un jeune adolescent évoque « la boucle infinie du confinement », ou bien quand se disent les difficiles conditions de l’enseignement improvisé à distance dans la webradio d’un lycée professionnel : « Les professeurs, quand vous envoyez vos cours sur Pronote, mettez des détails, parce qu’on n’a pas tous des ordinateurs, moi je suis sur mon téléphone, la plupart on est sur notre téléphone […]. » En creux, dans l’appel de l’assistante sociale du lycée à tous les élèves majeurs isolés à prendre contact avec elle, se devinent des dangers plus grands que le décrochage scolaire4.

    16Les modalités de la collecte ont occasionné divers échanges avec les donateurs : leur envoi très libre était suivi d’un nouveau contact pour formaliser le don, les autorisations de diffusion et régler parfois des soucis techniques liés au format d’envoi, en vue de l’archivage. Quelques donateurs ont créé des routines : ainsi, une retraitée du Val-de-Marne, qui avait commencé la rédaction d’un journal sur un carnet pour sa petite-fille qu’elle ne pouvait plus voir, l’a recopié pour l’envoyer en plusieurs livraisons durant tout le confinement. D’autres ont demandé très rapidement la mise en ligne et le partage des témoignages. Pour des personnes peu sollicitées et peu habituées à s’exprimer, cette collecte a comblé un besoin de reconnaissance en leur offrant un moyen simple de faire connaître le bouleversement de leurs vies et, bien plus, de participer à la construction d’un matériau pérenne pour l’Histoire, portée par un service public que très peu connaissaient initialement.

    17La facilité de l’envoi des contributions aux Archives a cependant induit un « biais d’immédiateté » : si les premiers jours les donateurs ont été recontactés dans la journée ou le lendemain pour la formalisation du don, le succès de l’appel a rapidement rallongé les délais et certains, quelques jours après, n’ont plus répondu, comme ces jeunes contributeurs ayant envoyé leur rap du Covid que l’on n’a pas pu retrouver. Un autre frein à la collecte fut le tout numérique. Les incitations à envoyer également des productions par courrier sont restées vaines, seuls deux envois sont parvenus aux Archives, dont l’un était un carnet de croquis déjà reçu sous forme de fichier durant le confinement.

    Les aspects techniques de l’archivage d’une collecte « à portée de clic »

    18Opérer la mise en archives a consisté à obtenir confirmation des dons auprès de chaque donateur, s’assurer de la pérennité des supports numériques reçus, les référencer, en envisager la valorisation.

    19La chaîne opératoire mise en place à distance a reposé :

    • pour la collecte même, sur l’archiviste en charge d’ordinaire de la salle de lecture désignée comme responsable (réception et inscription dans le tableau des entrées, visionnage, relations avec les donateurs) et la webmestre (médiation de la collecte puis valorisation) ;

    • pour l’archivage, sur le chef de projet archives électroniques, aidé de la régie audiovisuelle pour les formats spécifiques et des archivistes en charge des fonds privés et de la collecte des archives des établissements scolaires pour l’indexation.

    20Ce projet commun fut bénéfique pour la cohésion des équipes alors que chacun travaillait à domicile. Le travail de reprise des données en vue de leur conservation, qui s’est prolongé bien après la collecte, a permis de tester l’archivage de formats parfois peu habituels, alors que le service envisageait de se doter d’un système d’archivage électronique, acquis en 2022.

    21Les témoignages ont été archivés par donateur, accompagnés de leurs messages d’envoi. La consigne donnée dans l’appel aux dons, envoi de fichiers PDF ou JPEG (1 Mo maximum pour les photographies et 10 Mo pour les vidéos) n’a guère été suivie.

    22Quelques schémas permettent de comprendre le processus d’archivage5 :

    Figure 1. Réception et copie.

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    Figure 2. Typologie technique des archives collectées : une majorité de fichiers numériques bureautiques et audiovisuels isolés.

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    Figure 3. La conservation : migration et stockage.

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    Figure 4. L’archivage du Web.

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    23L’archivage des sites Internet constitue un défi pour les Archives départementales qui ne sont pas outillées pour assurer leur conservation pérenne et leur communication. La copie des sites hors connexion semble fonctionner actuellement, mais pour combien de temps ? La copie de sauvegarde créée via la wayback machine de l’ONG Internet archive ne constitue pas une solution viable pour un service public d’archives. Plus complexe encore est l’archivage des microblogs Padlet : la plateforme Padlet propose des modalités d’exports peu avancées permettant de récupérer séparément les images, les vidéos ou le contenu écrit, mais il est impossible de restituer la forme et l’interactivité du blog et il faut compenser cette perte à l’aide de captures d’écrans. Ce mode d’archivage dégradé trouve ses limites en transformant un objet d’archives cohérent en plusieurs sous-objets à réassembler.

    Le résultat : les archives de la mémoire du confinement dans le Val-de-Marne

    24Le produit de la collecte est évalué à 200 témoignages, mais ce nombre est sans doute supérieur, car certains documents, comme le Padlet d’un collège, en comportent plusieurs dizaines.

    25144 fichiers informatiques différents (4,31 Go), collectés auprès de plus d’une centaine de contributeurs particuliers, ont donné lieu à 39 entrées d’archives privées, complétés par 7 versements d’archives publiques provenant d’une école élémentaire, de 4 collèges et de 2 lycées (2,60 Go). 19 fichiers vidéos et 30 fichiers audios ont été traités, ainsi que 2 documents sur support papier.

    26En décembre 2021, il restait encore 12 articles non traités faute d’avoir pu renouer le contact avec les donateurs pour la formalisation du don. Dans un souci d’exhaustivité du fonds, il a été décidé de les archiver également et d’en permettre la communication, puisque l’appel à projets précisait qu’on s’en réservait le droit à condition de les anonymiser, mais seulement aux Archives, sans diffusion en ligne.

    27Aucun terme officiel n’a été mis à la collecte et quelques rares témoignages sont encore entrés après juillet 2020. Il a été décidé de ne pas relancer la démarche lors des confinements ultérieurs qui n’avaient plus la rigueur et le caractère d’exceptionnalité du premier. Une restitution a eu lieu dès l’automne 2020, sous la forme d’un portail présentant un échantillon des documents reçus réunis par thème6 : s’occuper ; apprendre et enseigner ; situations insolites ; réfléchir et se questionner. Le dernier thème, retour sur le déconfinement, a été ajouté à la date anniversaire du début du confinement, le 16 mars 2021.

    Bilan

    28La question de savoir si les documents collectés sont ou non des archives au sens classiquement admis par les professionnels a été posée, fait encore débat, mais n’enlève rien au fait que ces traces mémorielles du confinement, adressées aux Archives départementales et « mises en archives » par celles-ci selon les procédés archivistiques en vigueur, font en tout cas Histoire, au même titre que celles collectées ou à collecter auprès des services, organismes, associations ayant fait face à la crise.

    29Cette collecte ne masque pas l’impossibilité de collecter autre chose, ailleurs et plus tard. Bien des archives de l’année 2020 se trouvent encore dans les services versants pour quelques années. Un regret persiste cependant, celui de n’être pas parvenu à intéresser les nombreuses associations du Val-de-Marne venues en aide à la population, bien qu’un appel ait été lancé à leur intention durant l’été 2020, appel peut-être trop précoce. En revanche, à l’occasion du changement de mandature en 2021, sont entrées des archives d’élus et de directeurs en poste au printemps 2020 et relatives à la gestion de la crise sanitaire.

    30À propos des opérations de collecte lancées en 2020, la comparaison avec la Grande Collecte d’archives de la Première Guerre mondiale en 2014 permet de mesurer quelques changements profonds : en 2014, une collecte nationale longuement préparée d’archives dont le temps avait fait le tri, de traces de souvenirs distanciés apportés par des donateurs séparés des producteurs par plusieurs générations, de documents sur support classique papier ou photographique ; en 2020, des collectes dispersées, immédiates, modestes, de témoignages de première main qui, posent très concrètement la question de ce qui restera de notre société numérique. Elles furent un moyen, certes exploratoire, empirique et imparfait, de fixer l’empreinte volatile de milliers de vies banales percutées par un événement extraordinaire.

    Se réinventer pendant la crise : le rôle et l’usage du Web et des réseaux sociaux

    31Dès mars 2020 et durant toute la crise sanitaire, s’adapter, se réinventer et continuer à exister malgré l’absence de relations physiques avec l’usager ont été les maîtres mots des Archives départementales du Val-de-Marne, et plus généralement des institutions culturelles. Le parti retenu pour les Archives a été celui d’investir massivement le Web et les réseaux sociaux. Déjà présent sur la toile grâce à son site Internet, deux réseaux sociaux majeurs (Facebook et Twitter7) et deux médias sociaux (Viméo et Soundcloud), l’institution a fait le choix dès l’annonce du premier confinement de réinterroger chacun de ses outils de manière à construire une nouvelle relation aux publics. Au temps suspendu, elle a saisi son double rôle social et culturel en souhaitant offrir aux lecteurs confinés derrière leur écran la possibilité de s’instruire, mais aussi de se distraire et de communiquer entre eux autour de l’histoire locale, de leurs rapports au territoire et plus généralement à l’archive.

    Programmation au Web pour rester visible

    32Au printemps 2020 la programmation culturelle des Archives départementales du Val-de-Marne prévoyait notamment une saison « Les Archives font leur cinéma ». Reposant sur la diffusion dans leur hall d’exposition, transformé provisoirement en salle de cinéma, d’une bibliothèque audiovisuelle de 176 films découpés en plusieurs cycles de projections, l’initiative devait mettre en lumière la diversité des thématiques représentées dans les collections des Archives départementales :

    • Regards sur les transports

    • Regards sur la ville

    • Regards sur la jeunesse

    • Regards sur la culture et le patrimoine

    • Regards sur les migrations et la mémoire

    33Continuer à être visible, marquer la présence de la vie malgré ce temps d’arrêt brutal dans ce qui fait l’essence même de la société a été le leitmotiv affirmé de la direction. Aussi, n’a-t-on pas réfléchi au report de l’initiative à une date ultérieure et encore bien incertaine mais plutôt à la mise à disposition rapide des contenus sur le Web.

    34Dans une première phase expérimentale, en mars et avril 2020, des extraits de films ont ainsi été présentés sur les réseaux sociaux, manière de donner à voir et à entendre la richesse d’une collection de plus de 18 000 documents, soit plusieurs milliers d’heures de films et d’enregistrements sonores provenant aussi bien des services du conseil départemental, de l’État, des communes, mais aussi d’entreprises, d’associations ou de familles du département8. Pour contenter les plus curieux, mais aussi dans l’optique d’inciter davantage le public des réseaux sociaux à approfondir sa connaissance des archives, une page recensant l’intégralité des films proposés au cours du cycle a également été créée sur le site Internet des Archives départementales, vitrine des activités et missions de la direction9.

    35Dans un second temps, en octobre 2020, après l’annonce d’un nouveau confinement et fort de cette première expérience, le choix s’est porté sur l’organisation de rendez-vous « Facebook première10 » permettant de programmer des films préenregistrés et de les diffuser en direct sur le réseau social. Cette opération « #ConfinésMaisPasPrivésDeCiné » a permis à l’usager, peu enclin à quitter son réseau social pour basculer sur le site Internet des Archives, de visionner l’intégralité des films disponibles et d’interagir directement sur la page Facebook pendant les diffusions. Avec en moyenne une vingtaine de personnes présentes en simultané lors de ces « direct », et des réactions, commentaires et partages pouvant toucher jusqu’à 2 000 personnes, une forte dynamique est enclenchée. Des records sont notamment enregistrés pour les films du cycle consacré aux communes du Val-de-Marne : les documentaires sur Orly, Villejuif ou encore Ivry-sur-Seine ont attiré des habitants attachés à voir ou revoir leur ville à une époque révolue et à en apprendre davantage sur son histoire. L’outil de communication qu’est Facebook devient alors, au-delà du partage des connaissances, un nouveau vecteur de lien social et d’appropriation de l’histoire locale. Il a cette force, contrairement au site Internet, parfois trop institutionnel, trop aride, de revisiter la relation avec l’usager par un dialogue ouvert. Il renverse le rapport de passivité du lecteur pensé comme un réceptacle d’information ou de contenu pour lui offrir la possibilité d’exprimer son point de vue ou d’apporter à son tour des éléments de compréhension de l’histoire.

    36Les restrictions sanitaires courant jusqu’au printemps 2021, empêchant notamment la réouverture des établissements culturels aux publics, le problème d’adaptabilité au format numérique s’est également posé pour la sortie de l’exposition + 2 °C ? Les Val-de-Marnais, le climat et l'environnement, 1780-1945 prévue en mars 2021. Dans une même logique que le travail réalisé durant l’année 2020, l’objectif de la direction a été de ne pas priver le public des contenus réalisés. L’exposition a donc été adaptée sous une forme immersive avec un format de visite innovant à « 360° 11 », ainsi que sous une forme « virtuelle », véritable déclinaison numérique du catalogue de l’exposition agrémenté de contenus multimédia (présentation d’iconographies à 360°, mises en voix de textes d’archives) et ludique (puzzles, mots mêlés)12. Relayés sur les réseaux et invitant toujours davantage le lecteur non initié aux archives à la découverte et au dépassement des idées reçues sur ce qu’est et ce que propose un service d’archives, ces nouvelles formes de déclinaisons numériques ont démultiplié le nombre de visiteurs habituels des expositions. À la fin de l’année 2021, on comptabilise ainsi 926 visiteurs pour l’exposition à 360° et 867 visiteurs pour l’exposition virtuelle, chiffres qui ne cessent encore d’augmenter aujourd’hui grâce à la disponibilité offerte par le format Web malgré la fermeture physique de l’exposition en juillet 2022.

    37Cette nouvelle offre culturelle 100 % numérique, née de la volonté de préserver la valorisation de l’activité, a de multiples effets positifs. Les vues sur le site Internet connaissent une augmentation constante depuis le confinement (+ 32 % de pages vues sur le site Internet en 2020 par rapport à 2019, avec notamment une croissance de 82 % pendant le premier confinement par rapport à 2019 sur la même période). Même chose pour les réseaux sociaux : le nombre d’abonnés a doublé sur Facebook entre mars 2020 et octobre 2022 (2 000 à 4 613 abonnés avec un pic d’augmentation pendant le premier confinement à + 260). Sur Twitter, réseau social plus professionnel, la croissance est un peu plus timorée avec environ 700 abonnés supplémentaires depuis 2020 (135 nouveaux abonnés pendant le confinement), soit 1 144 en octobre 2022. À cela s’ajoutent l’arrivée d’un nouveau public jusqu’à présent peu familier des archives, des demandes croissantes de nouveaux contenus, une personnalisation du rapport à l’archive et à l’archiviste, l’instauration d’un dialogue de plus en plus régulier et profond entre les followers et le community manager des archives. À l’aune de ces nouvelles pratiques, c’est donc toute la stratégie des Archives départementales qui se trouve réinterrogée. A posteriori, il est bien établi que les visiteurs en ligne ont été plus importants que le public physique habituel. L’ouverture d’événements en ligne révèle un public insoupçonné, intéressé et curieux mais peu enclin à se déplacer. Cela nous amène donc à repenser complètement l’organisation des initiatives culturelles non plus dans un cloisonnement des événements pensés comme soit physiques soit virtuels, mais dans une optique de capitalisation des publics en offrant aux usagers les deux possibilités sur des objets similaires.

    Conquérir de nouveaux publics, accroître sa présence

    38Jusqu’en mars 2020, les Archives départementales publiaient en moyenne 3 posts par semaine sur les réseaux sociaux Facebook et Twitter. Le confinement a fait ressortir la nécessité de distraire, d’informer le public habituel, mais aussi d’attirer de nouveaux followers. Dans cette optique, le rythme des publications s’est intensifié en passant à 1 post par jour minimum et parfois jusqu’à 3 par jour, avec des contenus ludiques ou informatifs, programmés à l’avance ou réalisés sous le coup de la spontanéité et des demandes. Rapidement un constat s’est fait jour : le confinement a bouleversé les pratiques des followers demandant toujours plus de réactivité et d’adaptabilité. Plus le nombre de publications augmentait, plus le besoin d’échanger s’est fait sentir. On vient désormais sur la page Facebook des archives comme si l’on allait au cinéma, au théâtre ou au musée, etc., pour rechercher une forme de plaisir, d’évasion ou d’instruction. L’archive sur les réseaux sociaux devient le livre, les posts défilent comme les pages se tournent, avec toujours le même empressement d’arriver au contenu suivant.

    39Afin de répondre à cette présence accrue sur les réseaux sociaux en période de pandémie, plusieurs initiatives destinées à distraire les internautes tout en leur apportant une connaissance des fonds et des missions d’un service d’archives ont été imaginées par les Archives départementales en adoptant notamment le hashtag « #CultureChezNous » lancé par le ministère de la Culture13, puis par celui imaginé par le service communication de la mairie de Crépy-en-Valois, « #RemèdesContreLaMorosité », repris de manière virale dans la communication publique des collectivités et établissements culturels. Puzzles, mots croisés et mots-mêlés14 ont ainsi fait leur apparition sur les fils Twitter et Facebook des Archives départementales, aux côtés des jeux déjà expérimentés avant le confinement sur les photographies et cartes postales (exemple : « Saurez-vous reconnaître la ville », etc. ). L’insertion dans la « battle de cocottes15 » lancée par les Archives de la ville et de la métropole d’Orléans a également été un temps particulièrement appréciable d’échanges avec le public mais aussi entre la communauté des archivistes qui, pour faire face à la situation, a su faire preuve d’imagination, de cohésion et de dialogue. Ces nouvelles publications, qui ramènent fraîcheur et bonne humeur, ont permis de corriger l’image parfois trop austère des archives. Elles ont montré les différentes utilisations qui peuvent être faites des fonds et ont ouvert également la voie à un usage familial des archives sur les réseaux sociaux (puzzles, cocottes en particulier16). Fort de ce nouveau public captif, aux intérêts souvent différents pour l’archive (certains attendent le puzzle, d’autre plutôt une image à découvrir ou à identifier), un travail de fidélisation a été entamé par la création de nouveaux rendez-vous fixes, repris désormais pour certains de manière régulière : #PromenadeDuDimanche, #MercrediPuzzle, #LAfficheDeLaSemaine, #ConfinésMaisPasPrivéDeCiné, #MondayMotivation #Jeu, #QuestionPourUnChampion.

    40L’ensemble de ces publications a mis en évidence le rôle social des archives. La diffusion de fonds iconographiques et audiovisuels est un moment privilégié entre l’archiviste et le follower. Ces fonds tissent un dialogue régulier autour de la mémoire et de l’histoire du territoire, souvent empreint de nostalgie et d’anecdotes (évocations des souvenirs, de l’enfance, personnes qui se retrouvent, etc.). Preuve de l’importance de la construction et de l’entretien de ces nouvelles relations, l’inversion sur la connaissance du territoire se fait naturellement. Le follower corrige, rectifie et enrichit les descriptions, rappelle des événements marquants sur l’histoire de sa commune ou du département. Ce rapport de réciprocité qui se fait jour entre l’archiviste et l’usager actif s’apprécie d’autant qu’il peut déboucher sur un travail de collecte d’archives papier ou orales.

    41La valorisation des fonds d’archives sur les réseaux a ceci d’intéressant qu’elle fait parler l’archive. L’internaute nous livre « ses » sentiments sur l’évolution de sa ville, de son quartier, de son département, documentant la parole méconnue ou peu connue des anonymes dans l’histoire du quotidien, de l’aménagement, de l’urbanisme, de l’évolution des rapports sociaux, etc. Tous ces témoignages recueillis sous forme de « commentaire », plongée fascinante dans l’histoire des mentalités et des représentations, sont autant de nouvelles sources, de nouveaux matériaux pour l’historien cherchant à approcher une histoire urbaine et socio-culturelle de l’intime et du sensible. Après le temps de l’enquête orale vient ainsi pour l’archiviste le temps de l’enquête écrite (même si elle n’en porte pas le nom) portée par la diffusion de contenus qu’il n’appartient plus seulement à l’historien ou à l’érudit local de commenter. Quand l’archive devient créatrice d’archives se pose alors d’inévitables questions sur lesquelles il convient désormais de se pencher attentivement sans quoi le fil de cette nouvelle relation tomberait dans l’anonymat des méandres du Web : quelles méthodes adopter pour saisir et rendre compte des paroles enfouies dans les fils des réseaux sociaux ? Faut-il repenser nos modes de communication pour mieux appréhender ces paroles offertes comme l’on mènerait une enquête orale ? Faut-il susciter volontairement la parole de l’internaute, au risque de briser la spontanéité de son commentaire et donc de le dénaturer ?

    42Le succès évident de cet investissement sur le Web et les réseaux sociaux a bousculé nos codes, nos manières de travailler et de percevoir nos relations avec des followers venus à nous pour leur simple loisir et ne connaissant souvent rien de nos missions. Il nous a semblé pertinent de leur proposer, par de nouveaux contenus, un aperçu quotidien de notre travail. « #EnCoulisses », « #LesExperts », nouveaux rendez-vous réguliers des réseaux sociaux, donnent ainsi à voir l’archiviste en action dans ses différents domaines de compétences et permet de gommer le caractère parfois impersonnel des réseaux sociaux institutionnel.

    43Les relations plus proches et régulières avec le public impliquent un investissement humain accru, un ajustement du temps de travail17, mais aussi une remise en cause permanente de l’usage des réseaux et de nos pratiques. Connaître son public, s’adapter aux nouvelles modes et aux nouvelles tendances du Web, c’est aussi accepter de multiplier les expériences et les présences avec, en ligne de mire, toujours le même vœu : amener de nouveaux publics à la culture. L’ouverture d’un compte Instagram en septembre 2022 marque une autre étape dans cette réflexion permanente.

    Conclusion

    44La démarche de collecte participative de l’opération Mémoire de confinement, comme la démultiplication de l’offre sur les réseaux sociaux Facebook et Twitter, auxquels s’est ajouté récemment Instagram, favorise des modes d’interaction nouveaux avec un public lui aussi nouveau. Reposant sur la facilité et l’immédiateté d’accès pour le follower, les réseaux n’en sont pas pour autant superficiels et fondent leur attractivité sur le sérieux de contenus proposés de façon ludique. Le public des réseaux, que peut aussi attirer un appel à témoignage ou à collecte numérique, n’est plus celui des Archives, ni même celui du site Internet de celles-ci, où sont également proposés des contenus de valorisation culturelle et plusieurs chantiers d’indexation collaborative de moins en moins alimentés. Il consomme mais donne également du contenu qu’il faut qu’à notre tour, nous, les professionnels des archives, apprenions à appréhender avec le recul nécessaire. Ce contenu ne servira peut-être pas tant à la connaissance des archives dont nous avons la charge qu’à documenter directement l’histoire du territoire dans lequel il s’inscrit dans un temps donné.

    45Se déporter sur de nouvelles pratiques, aller vers un autre public, encore largement méconnu, partager avec lui l’apport des Archives sans forcément chercher à l’y amener, pour frustrant que ce puisse sembler, revient à honorer la mission de l’archiviste qui motive le fait de conserver sur des kilomètres linéaires et des serveurs informatiques une part de la mémoire collective, celle d’offrir au plus grand nombre, en se mettant à sa portée, le patrimoine dont il a la charge, sous quelque forme que ce soit et par les moyens les mieux adaptés, et ce quel qu’en soit l’usage qui en est fait.

    Notes de bas de page

    1  Entre avril et juillet 2020, France Bleue locale et nationale, France Inter, Le Point, Le Parisien, Citoyens94 et Sortir Télérama.

    2  Tels que « Prenez une photographie depuis votre fenêtre. »

    3  Mur de messages virtuel.

    4  Arch. dép. Val-de-Marne, 4487 W 3. Témoignage de confinement, Radio-Lycée Val-de-Bièvre, premier enregistrement, appel d’une lycéenne en 2e année de C.A.P.

    5  Cette description est due à Kamel Hamichi, chef de projet archives électroniques des Archives départementales du Val-de-Marne.

    6  https://archives.valdemarne.fr/r/328/retour-sur-la-collecte-/

    7  Les Archives départementales du Val-de-Marne disposent d’un compte Facebook depuis 2014 et d’un compte Twitter depuis 2019.

    8  En 2018, les Archives départementales ont décidé de mettre progressivement en ligne leur collection d'archives audiovisuelles. Actuellement, une partie des séries 3 et 13AV (services du conseil départemental et de l’État) sont consultables en ligne : https://archives.valdemarne.fr/f/FondAudioVisuels/tableau/?&reset_facette=1.

    9 https://archives.valdemarne.fr/r/287/les-archives-font-leur-cinema/.

    10  Facebook première permet, outre la diffusion en direct, de conserver ensuite le film projeté dans le fil d’actualité de la page du réseau social : le public peut ainsi revoir le film à volonté et continuer à commenter la publication sur Facebook.

    11  https://archives.valdemarne.fr/r/357/.

    12  https://archives.valdemarne.fr/r/356/l-exposition-virtuelle/.

    13  Ce hashtag permettait d’identifier les contenus créés spécifiquement pendant le confinement.

    14  https://archives.valdemarne.fr/r/289/a-vous-de-jouer-/.

    15  https://archives.valdemarne.fr/r/447/operation-battle-cocotte-/.Il s’agit d’une adaptation du célèbre jeu des cocottes en papier qui permet, dans le cadre des archives, de tester ses connaissances sur l’histoire et la mémoire d’un territoire. Chaque bord permet ainsi de tirer une question à laquelle est bien sûr rattachée la bonne réponse.

    16  Fortes de cette expérience, les Archives départementales ont depuis également proposé des coloriages ainsi qu’un jeu des sept différences : https://archives.valdemarne.fr/r/398/coloriages/ ; https://archives.valdemarne.fr/r/400/jeux-des-sept-differences/.

    17 La webmestre et community manager consacre désormais deux jours par semaine aux réseaux au lieu d’un avant 2020 et poste également hors de son temps de travail (week-end et jours fériés).

    Auteurs

    • Rosine Lheureux

      Directrice des Archives départementales du Val-de-Marne

    • Julia Moro

      Webmestre et community manager aux Archives départementales du Val-de-Marne

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    1  Entre avril et juillet 2020, France Bleue locale et nationale, France Inter, Le Point, Le Parisien, Citoyens94 et Sortir Télérama.

    2  Tels que « Prenez une photographie depuis votre fenêtre. »

    3  Mur de messages virtuel.

    4  Arch. dép. Val-de-Marne, 4487 W 3. Témoignage de confinement, Radio-Lycée Val-de-Bièvre, premier enregistrement, appel d’une lycéenne en 2e année de C.A.P.

    5  Cette description est due à Kamel Hamichi, chef de projet archives électroniques des Archives départementales du Val-de-Marne.

    6  https://archives.valdemarne.fr/r/328/retour-sur-la-collecte-/

    7  Les Archives départementales du Val-de-Marne disposent d’un compte Facebook depuis 2014 et d’un compte Twitter depuis 2019.

    8  En 2018, les Archives départementales ont décidé de mettre progressivement en ligne leur collection d'archives audiovisuelles. Actuellement, une partie des séries 3 et 13AV (services du conseil départemental et de l’État) sont consultables en ligne : https://archives.valdemarne.fr/f/FondAudioVisuels/tableau/?&reset_facette=1.

    9 https://archives.valdemarne.fr/r/287/les-archives-font-leur-cinema/.

    10  Facebook première permet, outre la diffusion en direct, de conserver ensuite le film projeté dans le fil d’actualité de la page du réseau social : le public peut ainsi revoir le film à volonté et continuer à commenter la publication sur Facebook.

    11  https://archives.valdemarne.fr/r/357/.

    12  https://archives.valdemarne.fr/r/356/l-exposition-virtuelle/.

    13  Ce hashtag permettait d’identifier les contenus créés spécifiquement pendant le confinement.

    14  https://archives.valdemarne.fr/r/289/a-vous-de-jouer-/.

    15  https://archives.valdemarne.fr/r/447/operation-battle-cocotte-/.Il s’agit d’une adaptation du célèbre jeu des cocottes en papier qui permet, dans le cadre des archives, de tester ses connaissances sur l’histoire et la mémoire d’un territoire. Chaque bord permet ainsi de tirer une question à laquelle est bien sûr rattachée la bonne réponse.

    16  Fortes de cette expérience, les Archives départementales ont depuis également proposé des coloriages ainsi qu’un jeu des sept différences : https://archives.valdemarne.fr/r/398/coloriages/ ; https://archives.valdemarne.fr/r/400/jeux-des-sept-differences/.

    17 La webmestre et community manager consacre désormais deux jours par semaine aux réseaux au lieu d’un avant 2020 et poste également hors de son temps de travail (week-end et jours fériés).

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    Lheureux, R., & Moro, J. (2024). « Toucher » le public : nouveaux modes d’interaction par le numérique. In C. Scopsi, C. Roullier, M. Sin Blima-Barru, & Édouard Vasseur (éds.), Les nouveaux paradigmes de l’archive (1‑). Publications des Archives nationales. https://doi.org/10.4000/books.pan.7371
    Lheureux, Rosine, et Julia Moro. « “Toucher” le public : nouveaux modes d’interaction par le numérique ». In Les nouveaux paradigmes de l’archive, édité par Claire Scopsi, Clothilde Roullier, Martine Sin Blima-Barru, et Édouard Vasseur. Pierrefitte-sur-Seine: Publications des Archives nationales, 2024. https://doi.org/10.4000/books.pan.7371.
    Lheureux, Rosine, et Julia Moro. « “Toucher” le public : nouveaux modes d’interaction par le numérique ». Les nouveaux paradigmes de l’archive, édité par Claire Scopsi et al., Publications des Archives nationales, 2024, https://doi.org/10.4000/books.pan.7371.

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    Scopsi, C., Roullier, C., Sin Blima-Barru, M., & Vasseur, Édouard (éds.). (2024). Les nouveaux paradigmes de l’archive (1‑). Publications des Archives nationales. https://doi.org/10.4000/books.pan.5802
    Scopsi, Claire, Clothilde Roullier, Martine Sin Blima-Barru, et Édouard Vasseur, éd. Les nouveaux paradigmes de l’archive. Pierrefitte-sur-Seine: Publications des Archives nationales, 2024. https://doi.org/10.4000/books.pan.5802.
    Scopsi, Claire, et al., éditeurs. Les nouveaux paradigmes de l’archive. Publications des Archives nationales, 2024, https://doi.org/10.4000/books.pan.5802.
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