La Reconstruction filmée
Le fonds de la cinémathèque du ministère de la Reconstruction et de l’Urbanisme aux Archives nationales
Résumé
La cinémathèque du MRU (Archives nationales, 20170146), créée en 1945, a une double vocation, à l’instar d’autres cinémathèques ministérielles, de production et d’acquisition de films de référence. Les titres documentent la France dévastée par la guerre et les politiques de reconstruction des infrastructures, des villes, des logements, mais aussi les acteurs de l’aménagement du territoire, tel Pierre Sudreau, ministre de la Construction du gouvernement de Charles de Gaulle. En s’instituant producteur ou réalisateur, le ministère adopte un rôle actif dans le monde de la création audiovisuelle. Il ambitionne aussi, comme le montrent les plus anciennes acquisitions datant de 1938, de constituer un fonds de films institutionnels, techniques, pédagogiques, historiques sur la France et quelques exemples à l’étranger. Certains de ces films sont connus, comme Caen relève ses ruines, d’autres restent à découvrir. Destinés à être diffusés dans un réseau professionnel, les films conservés pour la plupart sur des bobines 16 mm, ont été versés avec copies sur d’autres types de supports adaptés à l’évolution des appareils de lecture (cassettes Umatic, VHS, Betacam).
L’autre particularité de la cinémathèque est d’avoir continué à évoluer après la période de la Reconstruction dans les ministères de la Construction et de l’Équipement. La longévité de cette structure de communication (1938-2004) traduit sa capacité à se transformer et à s’adapter aux nouvelles orientations des ministères, sans jamais exclure le corpus de films de l’après-guerre.
Entrées d’index
Mots-clés : cinémathèque, reconstruction, audiovisuel
Texte intégral
1Le 5 juillet 2018, un camion de la Mission des archives du ministère de la Transition écologique et solidaire déposait au site de Pierrefitte-sur-Seine des Archives nationales son lourd chargement, assorti d’un premier instrument de recherche. Ces 180 cartons d’archives contenant des bobines de films, des cassettes U-Matic, Betacam et VHS, représentaient les supports audiovisuels de la cinémathèque du ministère de la Reconstruction et de l’Urbanisme [MRU], devenu ministère de la Construction (1958-1966), puis de l’Équipement (1966-2007). Le service versant est la DICOM [direction de la Communication], créée en 2008 lors de la réorganisation, par leur fusion, du ministère de l’Équipement et du ministère de l’Environnement1. Plus de deux ans ont été nécessaires pour appréhender ce fonds exceptionnel, enrichi pendant une longue période (1938-2004), et rendre publics son classement et sa description archivistique2. Il complète la photothèque du MRU, arrivée aux Archives nationales en 19793 et les nombreux versements papier déjà effectués4. L’ensemble, indissociable tant dans sa matérialité que dans sa constitution intellectuelle, représente un enjeu archivistique complexe. La cinémathèque archivée n’est ni celle qui fut associée à la création du MRU, ni celle du ministère de l’Équipement intitulée « vidéothèque », mais un palimpseste difficile à déchiffrer. De fait, il semble important, dans un premier temps, de caractériser cette cinémathèque ministérielle. L’analyse d’une sélection de films sur la Reconstruction, dans une approche chronologique puis stylistique, fera l’objet d’un second développement.
Une cinémathèque ministérielle
2Pour bien comprendre le rôle qu’a pu jouer cette cinémathèque lors de la Reconstruction, il convient au préalable d’en définir le périmètre et les ambitions. Créée en 1945 conjointement à une photothèque, la cinémathèque est un outil d’information et de promotion de l’action gouvernementale, le ministère ayant saisi d’emblée la portée des images, fixes ou animées. Des émissions de radio et de télévision (quelques films d’actualité et des programmes avec des acteurs du gouvernement figurent dans le corpus) contribuent à la politique de communication, si ce n’est de propagande, du MRU. Les différences entre la photothèque et la cinémathèque montrent cependant combien ces structures complémentaires ont leurs propres particularités. Alors que les films n’étaient plus regroupés en ensembles lors de leur entrée aux Archives nationales, la photothèque elle, se compose de 330 albums et près de 30 000 clichés, organisés thématiquement : dommages de guerre, déminage, chantiers de reconstruction, logement, sociologie de l’habitat ou encore promotion du MRU, etc5. Des correspondances peuvent toutefois être établies entre les films et certains albums, sur le chantier expérimental de Noisy-le-Sec par exemple6.
Figure 1

Bobines de films de la cinémathèque du MRU conservées à la DICOM, 2016.
© Archives nationales.
3La cinémathèque du MRU s’inscrit dans la tradition des cinémathèques ministérielles7, celle de l’Agriculture étant la plus ancienne, dont les premiers films datent de 19088. Au service de la politique de leur ministère, elles s’intéressent également plus largement aux questions de société. Ainsi, il n’est pas rare de voir un même film de portée générale, tel le documentaire de 1945 Aubervilliers d’Eli Lotar sur les taudis occupés par la classe ouvrière après la Seconde Guerre mondiale, figurer dans différentes institutions9. La porosité entre les cinémathèques se remarque aussi dans leur mode de fonctionnement qui les conduit à assurer différentes missions : commanditaire, producteur, collecteur, diffuseur ou encore promoteur. Alors qu’Armand Deleule, dit Armand Chartier, directeur de la cinémathèque de l’Agriculture de 1946 à 1983, entreprend une collaboration avec de grands cinéastes, le Centre national de la cinématographie et plus tard la télévision, la cinémathèque du MRU se situe dans une même dynamique. Certains documentaires sont réalisés par les équipes du ministère, mais on dénombre aussi des films d’auteur, des documents d’informations techniques, des reportages, des émissions d’actualité, des magazines télévisés. Autre particularité, les dates des films archivés excèdent largement le cadre chronologique strict de la Reconstruction. Plus d’une centaine de titres, tournés entre 1938 et 1965, peuvent être rattachés, d’une manière ou d’une autre, à cette thématique. Ceux antérieurs à la création du MRU en 1945, nécessairement acquis a posteriori, traduisent un intérêt plus global pour l’aménagement du territoire, en France comme à l’étranger.
4Les bâtisseurs de Jean Epstein, de 1938, s’avère le document conservé le plus ancien. Il appartient à une série de trois films syndicaux, avec Sur les routes d’acier et Les Métallos, commandée par la Fédération nationale des travailleurs du bâtiment CGT et réalisée par Ciné-Liberté, l’organe de production et de distribution de films du Parti communiste français durant le Front populaire10. C’est un programme engagé, exaltant le rôle des ouvriers du bâtiment et l’arrivée du béton dans l’architecture moderne. C’est aussi un film d’auteur, avec des paroles de Robert Desnos chantées sur une musique d’Arthur Honegger. Enfin c’est un documentaire comprenant des interviews de célèbres architectes, comme Auguste Perret et Le Corbusier ou du syndicaliste Léon Jouhaux.
Figure 2

Étiquette sur la boîte d’une bobine 16 mm du film Power and the land, 1940, Archives nationales, 20170146/3.
© Archives nationales.
5Trois documentaires américains de 1940 vantent des progrès techniques contemporains mis en œuvre outre-Atlantique. Le ministère de l’Agriculture américain commande le premier titre, Power and the land (L’Électrification et la Terre)11, au grand nom du cinéma documentaire, Joris Ivens. Son film traite des changements apportés par l’électrification dans une zone rurale à travers le portrait d’une famille d’agriculteurs de l’Ohio. À l’instar des commandes du MRU, ce film était destiné à démontrer les bienfaits de l’action du gouvernement. Les deux autres titres américains du corpus sont Long Island, Jones Beach12 et Dewalt Saws in the war program13. Ce dernier traite de l’usage de nouvelles scies électriques pour découper industriellement des planches de bois nécessaires à la construction préfabriquée. Enfin, Plywood, le miracle du contreplaqué14 film de 1941, présente les innovations de ces panneaux et de leur mise en œuvre. Les contextes de production et le contenu seront plus précisément connus après la numérisation du support.
Trois grandes thématiques pour un seul fonds
6Afin de rendre compte de l’évolution de la cinémathèque, indépendamment de l’histoire institutionnelle de son ministère de tutelle, trois ensembles thématiques ont été déterminés : la Reconstruction et ses conséquences (1938-1965), les documentaires sur l’aménagement du territoire (1966-2004), enfin les séries télévisées et magazines (1976-1995).
7Le premier ensemble regroupe les films qui font état des destructions sur le territoire français aux lendemains de la Seconde Guerre mondiale ainsi que des dispositifs mis en œuvre pour reconstruire des logements, des établissements, des espaces urbains, des infrastructures... La série d’interviews télévisées en 1958 de Pierre Sudreau, ministre de la Construction, a pour sujet la crise du logement et les projets d’aménagement du territoire15. Au-delà, cet ensemble compte des documentaires sur des pays étrangers (Pologne, 195616), les colonies françaises (Un jour d’Alger, 195617), les dispositifs sociaux du ministère (Colonies de vacances ministère, 195618), des questions de santé (Roches maléfiques, 195619) ou encore l’histoire de l’architecture (Haussmann et la transformation de Paris, 195220 ; L’architecte maudit [Claude-Nicolas Ledoux], 195321).
Figure 3

Étiquette sur la boîte d’une bobine 16 mm de l’émission Logement, notre honte. 1er entretien avec Pierre Sudreau, ministre de la Construction, diffusée à la télévision le 30 octobre 1958, Archives nationales, 20170146/73.
© Archives nationales.
8Le deuxième ensemble, qui représente la partie la plus importante de la cinémathèque, est aussi le plus varié. Il comprend des documentaires sur les nouvelles politiques d’aménagement (La cité des hommes, 196622), la construction des autoroutes (Les liaisons moins dangereuses, 197323), la carrière d’architectes (Charlotte Perriand, créer l’habitat au XXe siècle, 198524), des opérations remarquables (Toulouse Le Mirail, 196225) la prévention routière (Quand on s’aime on roule cool, 198526), les missions du ministère (L’Équipement c’est pas du cinéma, 198827) et même des thèmes sociologiques comme la concertation d’habitants (L’Alma-Gare à Roubaix,1979-198128) ou le témoignage d’une gardienne d’immeuble HLM (Sonia, 199429).
Figure 4

Étiquette sur la boîte d’une bobine 16 mm du documentaire Le Corbusier, architecte du bonheur, 1957, Archives nationales, 20170146/58.
© Archives nationales.
9Enfin, le troisième ensemble se distingue par sa typologie. Il réunit des émissions destinées à la diffusion sur des chaînes de télévision, média de communication de masse qui connaît un grand succès à partir des années 1970. L’implication du ministère de l’Équipement dans la conception, la production et la diffusion de ces programmes varie de l’une à l’autre. À titre d’exemple, le magazine mensuel Urba, consacré à la vie urbaine et coproduit par le ministère de l’Urbanisme, du Logement et des Transports, est diffusé sur FR3 de 1984 à 1986. Quant à Rue des collines, magazine d’architecture et du cadre de vie diffusé de 1985 à 1990, il est réalisé par les journalistes de FR3, en coproduction avec l’union régionale des Conseils d’architecture d’urbanisme et de l’environnement [CAUE]30 de Bretagne et de Pays de Loire.
La diffusion des films : une mission fondamentale
10La collection est avant tout destinée à être montrée car, pour reprendre les propos de Henri Langlois, fondateur de la Cinémathèque française : « Conserver est bien, mais projeter est essentiel. Une cinémathèque ne doit pas être un cimetière ! »31. À l’époque du MRU, comme le rappelle l’historienne Danièle Voldman, les films de « propagande » ministérielle étaient diffusés aux actualités, projetés à la population dans des camions itinérants ou dans des réunions d’informations des délégations départementales, en complément de l’intervention des architectes responsables d’opération d’aménagement32. Plus récemment, le ministère de l’Équipement diffusait et exploitait non commercialement les films vers un réseau professionnel, grâce à l’organisation de prêts, gratuits pour les services du ministère, payants pour les autres emprunteurs. En 1995, date de publication du catalogue de la vidéothèque du ministère, les copies sous forme de bobines 16 mm étaient encore destinées à la projection « par des personnes compétentes et sur du matériel en bon état ».
Figure 5

Fiche de prêt du documentaire Des logis et des hommes, 1959, trouvée dans une boîte de film 16 mm., Archives nationales, 20170146/77.
© Archives nationales.
11Il est intéressant de noter que cette diffusion grâce à un système de prêt ne se limite pas aux seuls documentaires produits par le ministère. Les émissions télévisées (dont certaines sont également archivées à l’Institut national de l’audiovisuel33) font partie intégrante du catalogue disponible. Il est également indiqué que « les droits de représentation publique sont accordés à titre gratuit, sous réserve expresse des droits d’exécution publique qui, s’il y a lieu, devront être réglés à la SACEM »34. Le corpus de la cinémathèque forme un tout, toutes périodes et toutes catégories confondues.
Figure 6

Carton d’archives contenant des cassettes VHS du fonds de la cinémathèque du MRU au moment de son entrée aux Archives nationales, 2019.
© Archives nationales.
12La présence dans le fonds de nombreuses copies illustre ce souci constant d’archivage et de diffusion. Le versement aux Archives nationales comprend 867 titres et 2 899 supports audiovisuels, soit trois copies par film en moyenne : 669 bobines de films 35 mm, 16 mm, 8 mm ; 890 cassettes Umatic ; 232 cassettes Betacam ; 1 077 cassettes VHS. La coexistence de ces supports indique la volonté de s’adapter à l’évolution des techniques. À titre d’exemple, le documentaire Marseille premier port de France35, réalisé par Jacques Boulay en 1945, illustre toute la chaîne de transfert d’un support à l’autre. Ainsi, ce film nous est parvenu sous la forme d’une bobine de film 16 mm, de quatre bobines 35 mn, d’une cassette Umatic, de trois cassettes VHS, dont deux datées de 1997 et 2000. Ces éléments matériels contribuent à retracer un aspect de l’histoire de la cinémathèque, celui d’une diffusion sur le temps long, de près d’un demi-siècle. La dernière copie sur support physique date de l’aube du xxie siècle, période charnière qui voit la dématérialisation permise par le numérique prendre progressivement le dessus sur le support analogique36.
Figure 7

Copie sur cassette VHS, datée de 1997, du documentaire Se loger, 1948, Archives nationales, 20170146/13.
© Archives nationales.
13La numérotation et la datation des copies, constatées pour de très nombreux titres, sont rares dans les versements audiovisuels aux Archives nationales. Ces indications reflètent la gestion interne de la cinémathèque du temps de son fonctionnement. Pour les archivistes chargés de la conservation définitive des versions, elles constituent de précieuses métadonnées. La date d’une copie, associée à la marque et la typologie du support, sont, en outre, des indicateurs de priorisation de numérisation lorsque les originaux, et c’est parfois le cas, ne sont plus lisibles.
La Reconstruction filmée
De la destruction à la Reconstruction
14Les films sur la Reconstruction ne sont pas, dans la majorité des cas, inédits. La plupart sont en ligne dans la section « fonds patrimoine » de la médiathèque Terra. Quelques-uns, tels Un aperçu de la Reconstruction, 194837 ou Rue Neuve, 195638 ont été projetés en 2012 dans le cadre de l’exposition au Jeu de paume de Tours « Photographies à l’œuvre, la reconstruction des villes françaises (1945-1958) »39. Par ailleurs, des copies sont également conservées dans d’autres institutions : on trouve ainsi le documentaire sur le village normand d’Aunay-sur-Odon, Ce village ne voulait pas mourir, réalisé par Alain Pol en 1951, aux Archives nationales40, aux archives départementales du Calvados41, à l’INA42, etc.
15Toutefois, le classement archivistique donne la possibilité d’analyser le corpus sous d’autres angles et de découvrir quelques pépites. Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, l’état des lieux des dommages de guerre subis par la France va souvent de pair avec les projets de reconstruction. Rares sont les films du fonds, comme Rouen, martyre d’une cité, réalisé par Louis Cuny en 194543, qui se focalisent uniquement sur le constat de la destruction de la ville et de son patrimoine architectural lors des bombardements alliés. Le schéma plus couramment adopté est une structure binaire destruction/construction où la seconde partie l’emporte par son élan. C’est le cas du document d’information générale, Sur les routes de France, les ponts renaissent, produit dès 1945 par la direction technique des services des Ponts et Chaussées et le ministère des Travaux publics et des Transports, qui détaille la reconstitution des ponts44. Les images d’archives sur les conséquences des bombardements des infrastructures ont pour objectif, notamment, de justifier les efforts déployés pour les reconstruire et les coûts engendrés : en avril 1945, il reste 5 700 ponts à rebâtir, ce qui représente 200 000 tonnes d’acier, 600 000 tonnes de ciment, 250 000 m³ de bois et 10 millions de journées de travail.
Figure 8

La Reconstruction en chiffres, capture d’écran du documentaire Se loger, 1948, Archives nationales, 20170146/13.
© Archives nationales.
16Deux autres films, Le Bosquel, un village renaît45, réalisé en 1947 par le cinéaste Paul de Roubaix, et Ce village ne voulait pas mourir46, daté de 1951, soulignent les capacités des hameaux bombardés à renaître de leurs cendres. Le Bosquel, commune rurale picarde entièrement détruite par le feu lors de l’offensive allemande des 6 et 7 juin 1940 et rebâtie en 1947, apparaît comme un village prototype, où les expérimentations des techniques et procédés de construction modernes vont de pair avec l’aspiration d’un nouveau mode de vie. Le second documentaire est consacré au bourg normand d’Aunay-sur-Odon. Celui-ci, dévasté par les bombes allemandes du 12 au 15 juin 1944, est d’abord reconstruit en bois, avant d’être de nouveau bombardé, cette fois par les alliés. La ville est finalement réédifiée, à l’identique de son état d’avant-guerre, grâce au financement du plan Marshall (qui bénéficie aussi au film).
17Avec Noisy-le-Sec : le laboratoire de la Reconstruction47, de 1948 et SHAPE village48 (Suprem Headquarters Allied Powers Europe, village du grand quartier général des puissances alliées en Europe), de 1951, l’élan vers un avenir plus moderne l’emporte sur le regret d’un passé détruit. À Noisy-le-Sec, commune de la banlieue parisienne, la construction d’un lotissement de maisons économiques, familiales et confortables inaugure la politique de chantiers expérimentaux menée par le MRU. Autre opération portée par le ministère, le SHAPE village est destiné à loger les familles des officiers et sous-officiers du quartier général européen de l’OTAN à Saint-Germain-en-Laye. Ce chantier pilote de l’industrialisation de la construction de logements, mené en un temps record par les architectes Jean Dubuisson et Félix Dumail, constitue un jalon essentiel dans l’avènement du logement de masse.
Figure 9

Boîte de bobine 35 mm du documentaire Pierres qui roulent, 1953, 1re partie, Archives nationales, 20170146/15.
© Archives nationales.
18L’année 1952 est l’occasion, avec Sept ans après49, de faire un premier bilan de la Reconstruction et un état des lieux de la crise du logement. Plusieurs autres documentaires traitent des mêmes thèmes : État du logement à la Reconstruction, 195850, Destruction, reconstruction, construction, industrialisation, 195951, Le temps de l’urbanisme, 196252, etc. Quelques émissions d’Actualités françaises sur des villes reconstruites, Saint-Dizier, Angers, Saint-Étienne, datées de 1952 à 1954, témoignent de l’usage de la télévision pour promouvoir l’action du MRU auprès du grand public53.
19Parallèlement aux grandes opérations de logements, l’aménagement de nouveaux axes routiers dans la région parisienne donne lieu à des expérimentations inédites. L’incroyable documentaire Pierres qui roulent, produit en 1953 par le service des Ponts et Chaussées de la Seine54, présente la déviation de la RN 306 entre Châtillon et le plateau de Clamart. On assiste, comme les élus locaux et la foule de badauds filmés en direct, à la démonstration d’une prouesse d’ingénierie : le déplacement d’un pavillon situé sur le tracé de la nationale. Les ingénieurs expliquent, à grand renfort de plans et de commentaires techniques, comment établir les fondations de la maison à son nouvel emplacement, puis translater sur deux rails, sur une vingtaine de mètres, les 210 tonnes de la bâtisse (enserrée dans une structure métallique de 19 mètres sur 11 mètres). Les habitants retrouveront ainsi leurs espaces familiers - bien qu’orientés différemment - et éviteront le traumatisme de la destruction.
Un pôle documentaire créatif
20Le fonds permet de suivre les étapes historiques de la Reconstruction ; il s’illustre aussi une grande créativité dans le domaine du documentaire au service du Pouvoir.
Figure 10

Capture d’écran du documentaire Se loger, 1948, Archives nationales, 20170146/13.
© Archives nationales.
21Se loger, réalisé par Marc Cantagrel en 1948, est avant tout un produit d’information et de promotion gouvernementale destiné à sensibiliser la population et les élus locaux à la crise du logement55. Il n’est pas anodin qu’il ait été produit par l’agence de Jean Mineur, pionnier français du film publicitaire au cinéma. Percutant et sans nuances, comme le message d’une réclame, le reportage est construit sur un schéma binaire que l’on peut interpréter de différentes manières : avant/après ; état des lieux/solutions ; mal/bien ; ancien/moderne. Dans une première partie, les images montrent des taudis, l’insalubrité, le développement de la tuberculose, des conditions de vies déplorables. Par contraste, la seconde partie valorise la fabrication en série, l’abaissement des coûts de construction, les projets de grands chantiers économiques et rationnels qui permettront la réalisation de 300 000 logements par an durant trente ans.
Figure 11

Capture d’écran du documentaire New town, ville heureuse, 1950, Archives nationales, 20170146/17.
© Archives nationales.
22On doit au même producteur un dessin animé cherchant à persuader le spectateur des inconvénients des villes traditionnelles et de la nécessité des villes nouvelles, fonctionnelles et hygiéniques. Comme son titre bilingue l’indique, le propos de New town, ville heureuse, réalisé en 1950 par John Halas et Joy Batchelor, adapté en anglais et en français, vaut de part et d’autre de la Manche56. Ces villes nouvelles, qu’un jeune cycliste heureux, le personnage principal, invite à découvrir, auraient un caractère universel. Solution à une existence heureuse, elles contrastent avec la ville traditionnelle : sale, bruyante, polluée, fatigante par ses transports en commun inconfortables, dangereuse pour les enfants et finalement qualifiée d’« erreur ». Spécialistes de films de propagande pendant la guerre, le réalisateur hongrois John Halas et sa partenaire britannique Joy Batchelor fondent la société Halas and Batchelor cartoons films. À partir des années 1950, ils réalisent ou produisent plus d’un millier de films éducatifs ou de divertissement comme New town, ville heureuse. Pour faire passer leur message, ils n’hésitent pas à recourir au fantastique, grâce à la technique du dessin animé : tels des génies des contes des Mille et une nuits, des habitants s’éjectent de leurs vieilles maisons par le toit, s’envolent dans le ciel et atterrissent autour d’une grande table rassemblant les acteurs des projets des futures habitations.
Figure 12

Capture d’écran du documentaire Caen relève ses ruines, 1950, Archives nationales, 20170146/19.
© Archives nationales.
23Le MRU est directement impliqué, avec des « équipes artisanales cinématographiques », pour reprendre la terminologie du catalogue, dans la production de Caen relève ses ruines, réalisé par Raymond Bisch en 195057. Ce documentaire présente l’action du ministère dans la cité normande, durement touchée par les bombardements. Les sans-abris sont d’abord logés dans des baraques en bois et en tôle dans les quartiers dits « américains », « suédois » ou « finlandais ». Préfabriqués flambant neuf montés sur des terrains vierges, linge séchant au soleil sous la brise, poussettes et jeux, illustrent le monde « enchanté » des femmes et des enfants. Par contraste, les hommes, dans les ruines, sont occupés à réparer les dégradations de la guerre. De mai à décembre 1946, les maisons endommagées sont arasées, les gravas déblayés : la caméra filme les ouvriers à l’œuvre, exaltant le geste de la pioche, les travaux collectifs, l’énergie humaine. Une fois encore, les statistiques du programme gouvernemental – 3 500 bâtiments réparés, 1 400 logements nouveaux construits en huit mois, 29 îlots d’habitation à l’étude – attestent l’ambition pour l’avenir.
Figure 13

Capture d’écran du documentaire Des maisons et des hommes, 1953, Archives nationales, 20170146/31.
© Archives nationales.
24Lorsque Pierre Jallaud et François Villiers réalisent Des maisons et des hommes en 195358, l’urgence de la Reconstruction est passée. Il s’agit désormais de promouvoir les conceptions modernes d’urbanisme mises en œuvre récemment au Havre et à Rouen ainsi que l’art de vivre dans les nouveaux pôles d’habitation de la vallée de la Seine : Mantes-la-Jolie, Vernon et Les Andelys. À mi-chemin entre le documentaire de propagande et le film d’auteur, entraîné par la musique de Joseph Kosma et la force de conviction de l’acteur Jean Desailly, le film combine prises de vue des sites, vues aériennes de Paris, de la vallée de la Seine, animations et maquettes. Une première partie, sans paroles, idéalise, par des plans esthétisants, une vie champêtre opposée au bruit de la vie urbaine (foule, transports, sonnerie du téléphone, etc.). Dans la deuxième partie, après des résumés de l’histoire urbaine, du Moyen Âge à l’ère industrielle et de la situation des grandes villes au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, la reconstruction ex nihilo – plans d’ouvriers sur des chantiers modernes à l’appui – apparaît comme une opportunité tant pour les architectes et les urbanistes que pour la population : 250 000 logements programmés entre Paris et Rouen grâce au « miracle » de l’aménagement du territoire. La troisième partie est consacrée à la vie idéale dans la ville moderne du Havre, reconstruite par l’architecte Auguste Perret.
Figure 14

Capture d’écran du documentaire Donzère Mondragon, 1953, Archives nationales, 20170146/32.
© Archives nationales.
25Le documentaire Donzère Mondragon, consacré à la construction du barrage hydroélectrique sur un canal parallèle au Rhône à Bollène (Vaucluse), est également réalisé en 1953 par Pierre Jallaud et François Villiers59. À partir d’une maquette et de prises de vue des travaux, le film, didactique, explique, à grand renfort de chiffres et d’informations énoncées par une voix off, le processus de construction de l’équipement, nécessaire à la production électrique du pays. Les ouvriers évoluent dans deux mondes : le chantier de surface, monstre de béton et d’acier, et les espaces sombres et exigus immergés. À travers ses plans et ses commentaires, ce film chante la modernité, l’innovation et la gloire du labeur des hommes qui savent vaincre les forces de la nature. Une cloche hermétique permet de conduire une cinquantaine d’ouvriers au fond du fleuve. On les voit descendre une échelle de 150 barreaux pour accéder à un local sous-marin de 300 m2 à partir duquel ils dégagent à l’aide de pioches les fondations des piles, évoluant dans un espace « bas de plafond, dépourvu de lumière naturelle et suintant d’humidité ». C’est leur contribution à la modernisation de la France qui est ainsi célébrée ici.
26Ces quelques documentaires détaillés donnent un aperçu de la richesse de la cinémathèque du MRU. L’analyse de l’ensemble des supports audiovisuels versés aux Archives nationales met en lumière certaines caractéristiques du fonds, largement enrichi, au-delà de la période chronologique et de la stricte thématique de la Reconstruction. Un film de 1950 célébrant le centenaire des opérations urbaines parisiennes de Haussmann a pu coexister avec des documentaires sur l’aménagement de la région parisienne au milieu du xxe siècle. De même, on peut imaginer que les reportages sur la Pologne ont constitué, à un moment donné, un sujet de réflexion pour l’aménagement des villes françaises. Autre trait saillant, le système de diffusion et de prêt, les copies systématiques sur de nouveaux supports, puis, plus récemment, la mise en ligne, montrent que les films sur la Reconstruction n’ont cessé d’être consultés et partagés. Pour autant, cette cinémathèque, qui a su s’adapter et se renouveler au fil des transformations gouvernementales et des évolutions des politiques publiques, offre encore de nombreuses pistes d’exploration aux chercheurs qui, nous l’espérons, seront nombreux à s’en saisir : la place de la Reconstruction dans une cinémathèque aux vocations plus vastes, la comparaison avec d’autres cinémathèques ministérielles, l’analyse de la communication institutionnelle à partir des répliques et versions de supports audiovisuels, la confrontation avec les sources papier et photographiques des mêmes producteurs… Certains films de cette cinémathèque sont accessibles sous une version numérique, d’autres le seront au gré des campagnes de numérisation des Archives nationales. La cinémathèque du MRU n’a pas fini de livrer tous ses secrets…
Notes de bas de page
1 Ce premier instrument de recherche, fruit d’un considérable travail de classement et de description dans des conditions difficiles (déménagement des locaux de la Grande arche de La Défense où étaient entreposés les supports audiovisuels) fut réalisé en 2018 par Karim Amara, archiviste de la Mission des archives du ministère de la Transition écologique et solidaire. Il est à noter que seuls les supports physiques ont été versés aux Archives nationales. Une sélection de documents, numérisés, est mise en ligne sur le portail de la médiathèque TERRA : https://terra.developpement-durable.gouv.fr/
2 Comme c’est souvent le cas pour les fonds d’archives audiovisuelles particulièrement complexes, le fonds de la cinémathèque a nécessité des travaux supplémentaires une fois aux Archives nationales. Ils ont été confiés à Olivier Terrenoire, apprenti en licence multimédia à l’Institut national de l'audiovisuel, sous la direction de Sandrine Gill et Horia Selamnia (département des Archives électroniques et des Archives audiovisuelles [DAEAA], devenu le département de l’Administration des données [DAD]). D’octobre 2019 à octobre 2020, l’étudiant a réalisé un relevé exact d’informations sur les supports, permettant de préciser et de corriger le cas échéant des titres et les dates de films. Des recherches documentaires complémentaires ont permis d’identifier un certain nombre de titres, ainsi réintégrés dans leur chronologie, ce qui explique des numéros d’inventaires non continus. Ces identifications et descriptions sont amenées à évoluer lorsque la numérisation de certains films révélera leur contenu.
L’instrument de recherche de la cinémathèque du ministère de la Reconstruction et de l'Urbanisme, de la Construction et de l'Équipement (1938-2004) est en ligne depuis avril 2021 sur le site des Archives nationales : https://www.siv.archives-nationales.culture.gouv.fr/siv/IR/FRAN_IR_058381.
3 Photothèque du ministère de la Reconstruction et de l'Urbanisme (1944-1971). Répertoire méthodique des albums de la série dite "thématique" (F/14/18261-F/14/18284) établi par Coralie Dusserre, sous la direction de Marie Chouleur, département de l'Environnement, de l'Aménagement du territoire et de l'Agriculture : https://www.siv.archives-nationales.culture.gouv.fr/siv/IR/FRAN_IR_050103.
4 Les sources papier du MRU aux Archives nationales sont présentées dans l’article de Boris Labidurie, « Le ministère de la Reconstruction et de l'Urbanisme en action, à travers ses fonds iconographiques ».
5 Photothèque du ministère de la Reconstruction et de l'Urbanisme, Répertoire méthodique des albums de la série dite "thématique" (F/14/18261-F/14/18284). URL : https://www.siv.archives-nationales.culture.gouv.fr/siv/IR/FRAN_IR_050103.
6 Voir Noisy-le-Sec : le laboratoire de la reconstruction, documentaire réalisé par le MRU en 1948 (Archives nationales, 20170146/832) ; ainsi que la série de quatre albums sur le chantier de Noisy-le-Sec, 1945-1947 (Archives nationales, F/14/18265/4, F/14/18266/2, F/14/18265/5, F/14/18266/1).
7 Les cinémathèques ministérielles ont fait l’objet de deux ciné-conférences le 9 octobre 2020, lors de la 23e édition des Rendez-vous de l’histoire de Blois, dont le thème s’intitulait « Gouverner » : « La vitrine d’une France moderne » et « Politique extérieure de la France : communiquer par l’image ». Cette intervention était le fruit d’une collaboration entre les Archives nationales (Sandrine Gill, Martine Sin Blima-Barru) et les Archives diplomatiques (Isabelle Nathan, Jean-Philippe Dumas). URL : http://rdv-histoire.com/sites/default/files/fichiers/8_201007_rdvh_2020_exe_cinema.pdf.
8 La cinémathèque de l’Agriculture a fait l’objet de plusieurs versements aux Archives nationales : 19960237, 19970030, 19970383, 20000458, 20000460, 20100084.
9 Le film est présent dans les cinémathèques du MRU (Archives nationales, 20170146/8) et de l’Agriculture (Archives nationales, 20000458/30-20000458/31). Des copies existent dans d’autres institutions.
10 Une majorité des métadonnées documentaires et techniques des archives de la cinémathèque du MRU proviennent du catalogue du ministère de l'Aménagement du territoire, de l'Équipement et des Transports (1995). Des informations complémentaires ont pu être glanées dans des sites documentaires et par le relevé précis des informations sur les supports.
11 Archives nationales, 20170146/3.
12 Archives nationales, 20170146/5.
13 Archives nationales, 20170146/6.
14 Archives nationales, 20170146/7.
15 Archives nationales, 20170146/73 ; 20170146/24 ; 20170146/38 ; 20170146/67 ; 20170146/68. Nommé le 1er juin 1958 à la tête du ministère de la Construction du gouvernement De Gaulle, Pierre Sudreau est invité dans cinq émissions consacrées à la crise du logement, diffusées sur la RTF en octobre et novembre 1958.
16 Le documentaire Pologne (Archives nationales, 20170146/57) présente durant 25 minutes la vie quotidienne en République populaire de Pologne, du cœur de la vieille ville reconstruite de Varsovie à l'industrieuse Cracovie, en passant par les Carpates touristiques. Le contenu précis d’un second documentaire, Images de Pologne, 1954 (Archives nationales, 20170146/43), non numérisé, n’est pas encore connu.
17 Les informations sur ce documentaire, non numérisé, sont sommaires (Archives nationales, 20170146/53).
18 Probablement produit par le secrétariat d'État à la Reconstruction et au Logement (comme semble l’indiquer les informations sur la boîte de la bobine de film 16 mm), ce documentaire est intéressant car il témoigne de l’utilisation précoce du média film pour faire connaître les actions sociales de cette administration (Archives nationales, 20170146/841).
19 Document d’information sanitaire sur la silicose, maladie occasionnée par la silice présente dans les mines (Archives nationales, 20170146/56).
20 Le film d’auteur, avec des prises de vue d’Alain Resnais et des commentaires de Jean Desailly, dresse un état des lieux des progrès urbains initiés par le préfet Haussmann, cent ans après leur lancement (Archives nationales, 20170146/22).
21 Documentaire sur l’architecte Claude-Nicolas Ledoux (1736-1806) (Archives nationales, 20170146/30).
22 Le film cherche à démontrer l’intérêt de quitter la ville traditionnelle, surpeuplée, pour les nouvelles cités, conçues pour les hommes modernes (Archives nationales, 20170146/105).
23 Le documentaire, produit par le ministère de l'Équipement et de l'Aménagement du territoire, tente de convaincre de la « nécessité vitale » de doter la France d'autoroutes modernes afin de pallier l'inadaptation du réseau routier, voué à la paralysie (Archives nationales, 20170146/117).
24 Réalisé par Jacques Barsac, le film est une co-production Ciné service technique/Antenne 2 avec la participation du Centre national des arts plastiques [CNAP] et du ministère de la Culture (Arch. nat., 20170146/388).
25 Dans ce documentaire réalisé par Mario Marret, l'architecte Georges Candilis explique, en dessinant différents schémas, la composition de la nouvelle ville de Toulouse-le-Mirail (Archives nationales, 20170146/613).
26 Produit par le ministère de l'Équipement, le spot télévisé vise à déclencher chez les jeunes le réflexe de limiter la vitesse sur route (Archives nationales, 20170146/362).
27 Le spot est produit par le service de l'Information et de la Communication du ministère de l’Équipement, en collaboration avec Zap Production et Thierry Klein (Archives nationales, 20170146/499).
28 Le reportage présente la participation des habitants à la conservation et l’aménagement du quartier ancien Alma-Gare de Roubaix (Archives nationales, 20170146/20).
29 Sonia, gardienne d'immeuble d’H.L.M. en banlieue nord de Paris, témoigne sur son expérience à l'écoute de la différence, de la singularité et de la marginalité (Archives nationales, 20170146/613).
30 Les CAUE sont des associations départementales créées par la loi sur l’Architecture de 1977.
31 « Henri Langlois, cinéphage, La cinémathèque de la fondation Rockefeller de New York », La Cinémathèque française, n° 921, 27 juin 1936, p. 53.
32 « À quoi servaient les films produits par le MRU, ministère de la Reconstruction et de l'Urbanisme ? La réponse de Danièle Voldman, historienne spécialiste de la Reconstruction », un entretien filmé mis en ligne par le ministère de la Cohésion des territoires et des Relations avec les collectivités territoriales (https://www.dailymotion.com/video/x148qu4).
33 La loi du 20 juin 1992 a confié à l'INA la responsabilité du dépôt légal des émissions de radio-télévision et leur consultation à des fins de recherche. La collecte a commencé le 1er janvier 1995, conformément au décret d'application du 31 décembre 1993, selon les modalités définies par l'arrêté du 6 janvier 1995. Cependant l’INA archive également un grand nombre d’émissions antérieures à 1992.
34 Ministère de l'Aménagement du territoire, de l'Équipement et des Transports, service de l'Information et de la Communication, 1945-1995. Cinéma et audiovisuel, Paris, Jouve, 1997, p. IV.
35 Archives nationales, 20170146/16.
36 Une copie numérique est diffusée sur le site de la médiathèque TERRA avec les références suivantes : 2015 1665 (https://terra.developpement-durable.gouv.fr/LaMediatheque-Video/media/121549).
37 Documentaire produit par le MRU et Procinex (Archives nationales, 20170146/11).
38 Rue Neuve dresse un panorama de la Reconstruction de la France dix ans après la fin de la Seconde Guerre mondiale. Ce film de commande évoque les villes et villages français détruits puis reconstruits dans un style respectant la tradition : Saint-Malo, Gien, Thionville, Ammerschwihr, etc., ainsi que la reconstruction en rupture avec l'architecture traditionnelle à Châtenay-Malabry, Arles, Saint-Étienne, Évreux, Chambéry, Villeneuve-Saint-Georges, Abbeville, Le Havre, Marseille, Boulogne-sur-Mer, Dunkerque (Archives nationales, 20170146/51).
39 L’exposition s’est tenue du 27 novembre 2011 au 20 mai 2012 (http://www.jeudepaume.org/?page=article&idArt=2420).
40 Archives nationales, 20170146/18.
41 Archives départementales du Calvados, 1AV/110.
42 INA (ID Notice VDD09016183).
43 Archives nationales, 20170146/731.
44 Archives nationales, 20170146/9.
45 Archives nationales, 20170146/786.
46 Archives nationales, 20170146/18.
47 Archives nationales, 20170146/832.
48 Archives nationales, 20170146/20.
49 Archives nationales, 20170146/28.
50 Documentaire diffusé à la télévision le 5 mai 1958 (Archives nationales, 20170146/72).
51 Archives nationales, 20170146/74.
52 Ce documentaire réalisé par Philippe Brunet fait le bilan de la construction de l’après-guerre et montre ainsi la plupart des grandes réalisations de 1945 à 1960 (Archives nationales, 20170146/98).
53 Actualités françaises (sans précision), 1952 (Archives nationales, 20170146/29) ; Actualités françaises : Saint-Dizier, 1953 (Archives nationales, 20170146/37) ; Actualités françaises : Angers, 1954 (Archives nationales, 20170146/39) ; Actualités françaises : Saint-Étienne, 1954 (Archives nationales, 20170146/40).
54 La photographie du documentaire Pierres qui roulent, enregistré à l’auditorium des Actualités françaises, est due à Lucien Feneux et Claude Gallaud. Les schémas animés ont été réalisés par la société Polyfilms (Archives nationales, 20170146/15).
55 Documentaire en noir et blanc, d’une durée de 13 minutes et 22 secondes (Archives nationales, 20170146/13), également visible sur TERRA (https://terra.developpement-durable.gouv.fr/LaMediatheque-Video/media/121557).
56 Dessin animé en couleur, d’une durée de 8 minutes 12 secondes (Archives nationales, 20170146/17).
57 Documentaire en noir et blanc, d’une durée de 8 minutes 45 secondes (Archives nationales, 20170146/19).
58 Documentaire en noir et blanc, d’une durée de 17 minutes et 25 secondes (Archives nationales, 20170146/31).
59 Documentaire en noir et blanc, d’une durée de 21 minutes et 17 secondes (Archives nationales, 20170146/32).
Auteur
-
Sandrine Gill
Responsable du traitement des données numériques et audiovisuelles au sein du département de l'Administration des données [DAD] aux Archives nationales. Depuis avril 2023, référente métier dans le domaine des archives audiovisuelles aux Archives nationales
Sandrine.gill@culture.gouv.fr
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