V.I. Vernadsky et le phénomène de la conscience
В.И. Вернадский и пробᴧема сознания
Vernadsky and the phenomenon of consciousness
p. 125-139
Résumés
Le phénomène de la Conscience joua toujours un rôle déterminant chez Vernadsky, dans ses activités scientifiques autant que dans sa vie personnelle. La Conscience est envisagée chez lui, à côté de l’énergie et de la matière, comme un troisième élément composant le Cosmos, élément qui, loin d’être réduit aux processus de l’énergie ou de la matière, est en fait une force inséparable du Cosmos, en interaction constante avec lui. Grâce à cette force et, avant tout, grâce à la science, le cosmos terrestre se transforme et passe de l’état de la biosphère à celui de la noosphère. Le phénomène de la conscience est aussi insaisissable et infini que la nature elle-même et que le Cosmos, comme l’est également la nature humaine. Après avoir tenté de pénétrer la pensée profonde de Vernadsky, il nous apparaît évident qu’à l’époque de la Russie impériale autant qu’à l’époque soviétique, il a toujours été loin d’être un simple scientifique. Au fil de sa vie, Vernadsky ne reconnaît qu’un seul culte, celui de la Conscience. À travers son œuvre, il s’est de tout temps attaché à démontrer que la Conscience constituait en fait une « substance » naturelle et indestructible, au même titre que la matière, l’énergie, le temps, l’espace et la vie. C’est à cette question en particulier, mais aussi à d’autres questions connexes, qu’est consacré ce chapitre.
Как в научном и ɸиᴧосоɸском творчестве, так и в повседневной жизни В. И. Вернадского ɸеномен Сознания играᴧ опредеᴧяющую роᴧь. Наряду с материей и энергией, Сознание Вернадский рассматриваᴧ как третью, специɸическую часть Космоса, не сводимую ни к материаᴧьным, ни к энергетическим процессам, как сиᴧу, от Космоса неотдеᴧимую и его существенно изменяющую. Бᴧагодаря этой сиᴧе, науке прежде всего, земной космос – биосɸера переходит в качественно новое состояние – ноосɸеру. ɸеномен сознания бесконечен и неисчерпаем, как и природа, Космос, как бесконечен и неисчерпаем и сам чеᴧовек и чеᴧовечество. Дᴧя нас, бᴧижайших потомков В. И. Вернадского, умом и сердцем попытавшихся проникнуть в сокровенные смысᴧы его трудов, очевидно, что он отнюдь не быᴧ обычным « рядовым » учёным эпохи авторитарной «никоᴧаевской» России, как не быᴧ он учёным диктаторской «ᴧенинско-стаᴧинской» России (СССР). В.И. Вернадский знаᴧ и признаваᴧ один единственный, но самый возвышенный куᴧьт – куᴧьт Сознания. Всей свoей жизнью и творчеством учёного и ɸиᴧосоɸа Вᴧадимир Иванович показаᴧ и доказаᴧ, что Сознание - это вечная и неуничтожимая природная «субстанция», безусᴧовно равноценная материи, энергии, пространству, времени, жизни. Обсуждению этих и других, анаᴧогичных им по сᴧожности и актуаᴧьности вопросам, посвящена данная гᴧава.
The phenomenon of consciousness played a decisive role in both the philosophic works and everyday life of Vernadsky. Together with matter and energy, consciousness was viewed by Vernadsky as a third, specific part of Cosmos, distinct from matter or energy. According to Vernadsky, consciousness was a force integral to Cosmos and radically changing it at the same time. This force transforms the biosphere into a fundamentally new state – the noosphere. The phenomenon of consciousness is as infinite and inexhaustible as nature and Cosmos, just like a human being and humanity are equally inexhaustible. For us, the nearest descendants of Vernadsky, who earnestly tried to gain insights into his works, it is obvious that he was not an ordinary scientist during the authoritarian reign of Nicholas II. He was also not a scientist loyal to dictatorship under Lenin and Stalin. What Vernadsky really accepted and believed in was the most spiritual cult – the cult of Consciousness. Vernadsky’s whole life and work are proof that Consciousness is an eternal and indestructible natural substance as valuable as matter, energy, space, time and life. This chapter covers the issues mentioned above as well as other equally complex and important problems.
Extrait
1Les termes « conscience », « raison », dans les œuvres de V.I. Vernadsky, sont généralement employés comme synonymes, et sont souvent juxtaposés, séparés par une virgule. Toutefois, lorsque Vernadsky a besoin de développer (surtout dans ses journaux intimes et dans ses lettres) pour lui-même ou pour un lecteur, un large éventail de ses émotions et réflexions (ce qui arrive assez fréquemment), Vernadsky préfère largement le terme de « conscience » au terme de « raison ». La raison en est sans aucun doute dans le fait que, « la conscience » joue un rôle très important, et même déterminant, dans sa vie et dans son œuvre. Bien évidemment, « la raison » n’en disparaît pas pour autant, mais à côté de la conscience, qui, dans une chorale, aurait la place de la première soliste, la raison quant à elle n’aurait que celle de la « deuxième voix ».
2Si, en s’adressant à « la raison », Vernadsky avait besoin de parler, sous un prétexte ou un autre, de la « froide raison », il le faisait sa
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