1 Dès le Moyen Âge, la plaine du Pô est jalonnée par un semis urbain de villes moyennes encadré par deux grands pôles qui atteignent plus de 100 000 habitants au XVI^e siècle : Milan et Venise. Dans le sud, le modèle d’urbanisation est différent avec deux centres urbains macrocéphaliques : Naples qui est alors la deuxième ville d’Europe derrière Paris avec ses 275 000 habitants et Palerme (100 000 habitants) qui s’impose comme la capitale du Royaume de Sicile face à Messine. Dans l’Italie centrale, Rome, Florence ou Bologne dépassent les 60 000 habitants.

2 Visceglia M.-A. (dir.), Signori, patrizi, cavalieri nell’età moderna, Rome-Bari, Laterza, 1992 ; Angiolini F. et Boutier J., « Les noblesses italiennes à l’époque moderne : approches et interprétations », Revue d’histoire moderne et contemporaine, 45-1, 1998, p. 66-88.

3 Braudel F., La Méditerranée et le monde méditerranéen à l’époque de Philippe II, Paris, A. Colin, 1949, t. 2.

4 Boutier J., « L’espace résidentiel de la noblesse florentine », dans Dunne J. et Janssens P., Living in the City : Elites and their Residences, 1500-1900, Turnhout, Brepols, 2008, p. 40.

5 Goldthwaite R.A., The Building Renaissance Florence : An Economic and Social History, John Hopkins University Press, 1980 ; Najemy J.M., An History of Florence, 1200-1575, Malden, Blackwell, 2006.

6 Ginori Lisci L., I palazzi di Firenze nella storia e nell’arte, Florence, Giunti, 1972. L’ouvrage présente une approche exhaustive des nombreux palais que compte la ville et met en évidence l’explosion des constructions au cours de la période 1450-1550.

7 Sur la famille Farnèse : Gamrath H., Farnese : Pomp, Power and Politics in Renaissance Italy, Rome, L’Erma di Bretschneider, 2007 ; sur l’édifice : Le Palais Farnèse, 3 vol., Rome, 1980-1981. Voir aussi le numéro spécial des Mefrim : 122-2, 2010.

8 Bologna G., Palazzo Marino a Milano, Milan, Silvana Editoriale, 1997.

9 https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Palazzo_Farnese_Piranesi_1773.jpg

10 Carlini S., Mercanti L., Straffi G., I Palazzi. Arte e storia degli edifici civili di Firenze, Florence, Alinea, 2001.

11 Cogné A., Les Propriétés urbaines du patriciat (Milan XVII^e-XVIII^e s.), Rome, École française de Rome, 2017, (p. 249 pour les Crivelli et p. 254 pour les Arese). Sauf indication, les autres références au cas milanais sont tirées de cet ouvrage.

12 Zevi B., Saper vedere la città. Ferrara di Biagio Rossetti, « la prima città moderna europea », Turin, Einaudi, 2006 ; Folin M., « Un ampliamento urbano della prima età moderna : l’Addizione erculea di Ferrara », dans Folin M. (ed.), Sistole/Diastole. Episodi di trasformazione urbana nell’Italia delle città, Venise, Istituto Veneto di Scienze Lettere ed Arti, 2006, p. 51-174.

13 Sur les choix de localisation, voir la contribution d’Albane Cogné et d’Éric Hassler dans cet ouvrage, p. 25-60.

14 Boutier J., art.cit.

15 Fornasari M., « Uno spazio urbano d’antico Regime : Bologna nel Cinquecento », Storia urbana, n° 50, 1990, p. 3-31 (p. 15).

16 Sur ces systèmes résidentiels italiens, voir Dunne J. et Janssens P., Living in the City : Elites and their Residences, 1500-1900, Turnhout, Brepols, 2008 et en particulier, les contributions de Chauvard J.-F., « Palais urbains et villas rurales. Les résidences des patriciens vénitiens à l’époque moderne », p. 57-77 ; Boutier J., art. cit., et Cogné A. « Palais urbains et villas de campagne : les résidences du patriciat milanais au XVIII^e siècle », p. 79-107.

17 Berengo M., « Patriziato e nobiltà : il caso veronese », Rivista storica italiana, 3, 1975, p. 492- 517. Pour une approche comparative des patriciats urbains en Europe, voir Petitfrère C. (éd.), Construction, reproduction et représentation des patriciats urbains (de l’Antiquité au XX^e siècle), Tours, CEHVI, 1999. Sur l’importance de l’idéologie nobiliaire pour les élites urbaines, voir Donati C., L’idea di nobiltà in Italia (sec. XIV-XVIII), Rome/Bari, Laterza, 1988.

18 Cremonini C., Le Vie della distinzione : società, cultura e potere a Milano tra XV e XIX secolo, Milan, Educatt, 2012.

19 Boutier J., Construction et anatomie d’une noblesse urbaine : Florence à l’époque moderne (XVI^e-XVIII^e siècles), thèse, EHESS, 1988.

20 Berengo M., Nobili e mercanti nella Lucca del Cinquecento, Turin, Einaudi, 1999 (1^ère éd. 1962).

21 Visceglia M.-A., op. cit.

22 Muto G., « Interessi cetuali e rappresentanza politica : i seggi e il patriziato napoletano nella prima metà del Cinquecento », dans Cantu F. et Visceglia M.-A., L’Italia di Carlo V. Guerra, religione e politica nel primo Cinquecento, Rome, Viella, 2003, p. 615-637.

23 Dans le cas vénitien, la part importante des demeures en location mise en évidence par Laura Megna doit être relativisée par le fait que cette pratique concerne surtout des familles appauvries ou récemment intégrées. Voir Megna L., « Comportamenti abitativi del patriziato veneziano (1582- 1740) », Studi veneziani, 22, 1991, p. 253-323.

24 Pour la Rome médiévale, voir Hubert E., Espace urbain et habitat à Rome du X^e au XIII^e siècle, Rome, École française de Rome, 1990.

25 L’expression « ville en archipel » provient de Patrick Boucheron et Denis Menjot (« La ville médiévale », dans Pinol J.-L. (dir.), Histoire de l’Europe urbaine, Paris, Le Seuil, 2003, vol. 1, p. 472).

26 Grendi E., « Profilo storico degli alberghi genovesi », Mélanges de l’École française de Rome. Moyen Âge, Temps modernes, 87-1, 1975, p. 241-302. Ces alberghi se caractérisent par la contiguïté de la propriété immobilière et leurs fonctions socio-politiques. Les nouveaux membres adoptent le nom de la famille noble qui le contrôle (Doria, Spinola, Fieschi, Grimaldi etc.) ainsi que le vêtement et le blason. Ils participent aux réunions annuelles où sont élus les prieurs de l’albergo.

27 Scarlata M., « Caratterizzazione dei quartieri e rapporti di vicinato a Palermo tra 13 e 15 secolo », dans Maire Vigueur J.-C. (éd.), D’une ville à l’autre. Structures matérielles et organisation de l’espace dans les villes européennes (XIII^e-XVI^e siècle), Rome, École française de Rome, 1989, p. 681-709.

28 Canepari E., La Construction du pouvoir local. Élites municipales, liens sociaux et transactions économiques dans l’espace urbain. Rome, 1550-1650, Rome, École française de Rome, 2017 (voir en particulier le chapitre III, « Topographie du pouvoir local »).

29 Berengo M., op. cit., p. 33.

30 Chauvard J.-F., « Fedecommessi, beni fuori mercato ? La fabbrica del Palazzo Venier nella Venezia del Settecento », Quaderni storici, 1, 2017, p. 73-105 (p. 78).

31 Boutier J., op. cit.

32 Sabbadini R., L’acquisto della tradizione. Tradizione aristocratica e nuova nobiltà a Venezia, Udine, Gaspari, 1995, p. 149.

33 Angiolini F., « Le basi economiche del potere aristocratico nell’Italia centro-settentrionale tra XVI e XVIII secolo », Società e storia, 1978, n° 2, p. 317-331 ; Bulferetti L., « L’oro, la terra e la società : un interpretazione del nostro Seicento », Archivio storico lombardo, 1953, p. 5-66.

34 Spagnoletti A., Principe italiani e Spagna nell’età barocca, Milan, Mondadori, 1996.

35 Au début du XVI^e siècle, le Royaume de Sicile ne possède que six comtes et un marquis. À la fin du XVIII^e siècle, on dénombre une cinquantaine de titres de princes, une vingtaine de ducs et autant de marquis.

36 Grendi E., I Balbi : una famiglia genovese tra Spagna e Impero, Turin, Einaudi 1997.

37 Fregna R. La petrificazione del denaro. Studi sulla proprietà urbana tra XVI e XVII secolo, Bologne, CLUEB, 1990 ; Chauvard J.-F., « Immobilisation du capital et construction privée dans les capitales de l’Italie moderne », dans L’Argent dans la ville. France, Espagne, Italie, XVII^e-XVIII^e siècles, Montpellier, Publications de l’Université de Montpellier III, 2002, p. 137-162.

38 La Guerre de Candie (1645-1669) oppose la République de Venise à l’Empire ottoman qui a conquis l’île de Crète et assiège sa capitale, Candie, durant plus de vingt ans.

39 Sabbadini R., op.cit., en particulier p. 141-160.

40 En 1700, les Manin louent ainsi le palais Dolfin, construit au XVI^e siècle par Sansovino et donnant sur le Grand Canal pour la somme extrêmement importante de 1400 ducats par an ; les Rezzonico celui des Fontana à San Felice pour 1100 ducats. La Ca’ d’Oro est quant à elle louée aux Brescia de Trévise puis aux Scroffa de Vicence (Sabbadini R., op. cit., p. 142-143).

41 Ibid., p. 147.

42 Piazza S., Architecture e nobiltà. I palazzi del Settecento a Palermo, Palerme, L’Epos, 2005.

43 Labrot G., Baroni in città : residenze e comportamenti dell’aristocrazia napoletana (1530-1734), Naples, Società editrice napoletana, 1979.

44 Ibid.

45 Labrot G., « Aspects de l’urbanisme romain (1550-1650) », dans Francastel P., L’Urbanisme de Paris et de l’Europe (1600-1680), Paris, Klincksieck, 1969, p. 216-233 ; Canepari E., op. cit.

46 Bevilacqua M.T. et Madonna M.L., Il sistema delle residenze nobiliari. Stato pontificio e Granducato di Toscana, vol. 2 dell’Atlante del barocco dirigé par M. Fagiolo, Rome, De Luca, 2003.

47 Borello B., « Strategie di insediamento in città. I Pamphili a Roma nel primo Cinquecento », dans Visceglia M.A., La nobiltà romana in età romana. Profili istituzionali e pratiche sociali, Rome, 2001, p. 31-61.

48 Doria G., Nobiltà e investimenti a Genova in età moderna, Gênes, Istituto di storia economica, 1995 ; Magnani L., « Articolazione e immagine del sistema abitativo della nobiltà genovese tra spazio urbano e spazi di villa », dans Fagiolo M. (dir.), Il sistema delle residenze nobiliari. Italia settentrionale, vol. 1, dell’Atlante del barocco, Rome, De Luca, 2009, p. 70-96.

49 Grendi E., op. cit.

50 Rubens P.-P., Palazzi di Genova, Anvers, 1622. Voir aussi Poleggi E., Una Reggia Repubblicana. Atlante dei Palazzi di Genova 1576-1664, Turin, Editoria Allemandi, 1998.