1 Sur cette évolution voir : Mougel Fr.-Ch., Les Élites britanniques de la Glorieuse Révolution à Tony Blair, 1688-2005, Paris, Ellipses, 2005. La thématique de cette étude sous-tend les analyses de la présente communication.

2 Dans son analyse du phénomène élitaire (1962), Meisel évoque les « 3 C » gouvernant le pouvoir élitaire : « consciousness, coherence, conspiracy ». Historien célèbre du xix^e siècle, Lord Macaulay incarne la vision whig faisant du système élitaire le symbole et le vecteur de la réussite anglaise. Quant à M. Thatcher, elle n’a eu de cesse, comme plus tard T. Blair, de dénoncer l’Establishment dont le « consensus mou » serait responsable du déclin britannique depuis 1945 (cf. les Mémoires respectives de ces deux Premiers ministres).

3 Mougel Fr.-Ch., Élites et système de pouvoir en Grande-Bretagne, 1945-1987, Pessac, Presses universitaires de Bordeaux, 1990.

4 Mougel Fr.-Ch., Histoire du Royaume-Uni au xx^e siècle, Paris, PUF, Thémis, 1996 ; id., La Grande-Bretagne au xx^e siècle, Paris, PUF, der. éd., 2006.

5 Leruez J., Le Système politique britannique. De Winston Churchill à Tony Blair, Paris, Dalloz, 2001. La notion de Westminster Model – du nom du palais du Parlement – correspond au double équilibre législatif/exécutif, Majorité/Opposition tel qu’il s’est établi avec le régime parlementaire au xix^e siècle. Sa logique, en constante évolution, reste à la base du système démocratique instauré au xx^e siècle.

6 Le suffrage universel est adopté en 1918 pour les hommes à 21 ans et pour les femmes à 30 ans. En 1928 la norme de 21 ans est généralisée pour tous les électeurs. En 1969, elle est abaissée à 18 ans.

7 En 1924 et 1929, George V a donné le pouvoir au parti travailliste dans le cadre de Cabinets minoritaires à soutien libéral. En 1931 le Roi a demandé au travailliste R. MacDonald de prendre la tête d’un Gouvernement national, à majorité tory, au risque d’une scission du Labour qui s’est effectivement produite.

8 Charlot M., (Dir), Le Parti conservateur en Grande-Bretagne, Paris-Gap, Ophrys-Ploton, 2003 ; Cronin J.E., New Labour’s Pasts. The Labour Party and its Discontents, Harlow, Pearson, 2004. Pour les Travaillistes le caractère ambivalent, tout à la fois marxisant et réformiste, de la Constitution du Labour de 1918, la fracture de 1931, la querelle bevanite des années 1950, la contestation de la gauche dans les années 1960-1970, la scission de 1981 et les conflits idéologiques des années 1980 illustrent cet écartèlement idéologique gauche/droite qui s’est apaisé, sans disparaître, avec l’émergence du New Labour en 1994.

9 Scott J., The Upper Classes, Property and Privilege in Britain, London, Macmillan, 1982.

10 Dormois J.-P., Histoire économique de la Grande-Bretagne au xx^e siècle, Paris, Hachette, 1994.

11 Wiener M.J., English Culture and the Decline of the Industrial Spirit, 1850-1980, Harmondsworth, Penguin, 1985.

12 Kynaston D., The City of London, vol. IV, A Club no More, 1945-2000, London, Chatto & Windus, 2000.

13 Installé d’abord dans la City, sur Fleet Street, le centre de la presse s’est déplacé aujourd’hui dans le quartier des Docklands, à l’est de Londres. Westminster, c’est-à-dire le palais du Parlement, symbolise le pouvoir législatif, Whitehall, le quartier des ministères, le pouvoir politique et administratif.

14 On pourrait également souligner que dans les autres formes du système élitaire de socialisation, concession et compétition se sont généralisées qu’il s’agisse de la religion, de l’éducation et de la culture.

15 Chassaigne Ph., La Grande-Bretagne et le monde de 1815 à nos jours, Paris, Colin, der. éd. 2009.

16 Edward VII (1901-10), George V (1910-36), Edward VIII (1936), George VI (1936-52). Reine depuis 1952, Elizabeth II n’est plus que Chef (Head) du Commonwealth, tout en étant souveraine de 16 de ses 54 membres actuels.

17 Leruez J. (dir.), Londres et le monde. Stratèges et stratégies britanniques, Paris, Autrement, 2005.

18 Finding S., Jones M., Cauvet P. (dir.), ‘Unfinished Business’. Governance and the Four Nations : Devolution in the UK/Dévolution et gouvernance du territoire britannique, Pessac, P.U.B., 2011.

19 Siegfried A., La Crise britannique au xx^e siècle, Paris, Colin, 1930, nouvelle édition 1932, reprint, 1972.

20 Gramsci appartient à l’école marxiste d’analyse du pouvoir, qui insiste sur les « infrastructures » économiques qui définissent la classe dirigeante, qualifiée de régnante quand elle détient aussi les « superstructures » politiques et culturelles. La thèse pluraliste, en revanche, met l’accent sur l’existence d’élites en compétition alors que la thèse élitiste constitue ces mêmes élites en une strate unique (Power elite) ou un duo élite/contre-élite. Pour une mise en perspective de ces référents théoriques, voir notre article sur « Les élites et le monde contemporain : aspects méthodologiques », publié dans la première partie du présent ouvrage.

21 Rubinstein W.D., Capitalism, Culture and Decline in Britain, 1750-1990, London-New York, Routledge, 1994.

22 Sur ce thème, voir la remarquable étude de Cain P.J. & Hopkins A.G., British Imperialism, 1688-2000, London, Pearson, 2002.

23 Sur la naissance de ce phénomène voir Colley L., Forging the Nation, 1707-1837, London, Pimlico, 2003.

24 James L., Warrior Race. A History of the British at War, from Roman Times to the Present, London, Abacus, 2002.

25 Parsons M., Les Relations anglo-américaines de 1945 à 1990 : une “ special relationship” ?, Paris-Gap, Ophrys-Ploton, 2002.

26 Kumar K., The Making of English National Identity, Cambridge, C.U.P., 2003.

27 Cf. le concept de property owning democracy lancé par les Tories dès la fin des années 1940.

28 Mougel Fr.-Ch., « Nationalisations et dénationalisations en Grande-Bretagne de 1945 à 1990 : un enjeu de pouvoir ? », Revue d’Histoire moderne et contemporaine, n^o 39, avril-juin 1992, p. 238-262 ; Mougel Fr.-Ch., « Les intellectuels britanniques » dans Trebitsch M. et Granjon M.-Ch. (dir.), Histoire comparée des intellectuels, Paris, CNRS-IHTP-CERI, 1997, p. 64-74.

29 Deakin N. & Parry R., The Treasury and Social Policy. The Contest for Control of Welfare Strategy London, Macmillan, 2000.

30 Kavanagh D. & Seldon A., The Powers Behind the Prime Minister. The Hidden Influence of Number Ten, London, Harper Collins, 2001.

31 Adonis A. & Pollard S., A Class Act : the Myth of Britain’s Classless Society, London, Hamish Hamilton, 1997.

32 Weight R., Patriots : National Identity in Britain, 1940-2000, London, Macmillan, 2002.

33 Mougel Fr.-Ch., « Tony Blair, le New Labour et la Troisième Voie ou comment conquérir le pouvoir en Grande-Bretagne et en Europe », dans Revue française de civilisation britannique, vol. 11, n^o 3, février 2002, p. 79-84.

34 Mougel Fr.-Ch., « Royaume-Uni, les années Blair », Paris, La Documentation française, 2005.

35 Leydier G., Partis et élections au Royaume-Uni depuis 1945, Paris, Ellipses, 2004.

36 Marr A., The Making of Modern Britain, from Queen Victoria to VE Day, London, Pan Books, 2010.

37 Stanworth P. & Giddens A. (dir.), Elites and Power in British Society, Cambridge, C.U.P., 1974 ; Urry J. & Wakeford J. (eds.), Power in Britain, London, Heinemann, 1973.

38 Leydier G. & Révauger J.-P. (eds), La Grande-Bretagne entre modèle américain et social-libéralisme, Toulon, Observatoire de la société britanniques, n^o 1, janvier 2006.

39 Williams H., Britain’s Power Elites. The Rebirth of a Ruling Class, London, Constable & Robinson, 2006.

40 Walden G., The New Elites : Making a Career in the Masses, London, Allen Lane, 2000.

41 Pour toute cette étude nous renvoyons à notre ouvrage « Les élites britanniques de la Glorieuse Révolution à Tony Blair », déjà cité, et notamment à la III^e partie, p. 99-151.

42 Sampson A., Anatomy of Britain, série d’études sur les élites britanniques menées depuis 1962, toutes publiées à Londres chez Hodder & Stoughton sauf la dernière : Who Runs this Place ? The Anatomy of Britain in the 21st Century, London, Murray, 2004, rééd., 2005.

43 Paxman J., Friends in High Places. Who Runs Britain ?, London, Penguin, 1991 ; Bédarida Fr., La Société anglaise du milieu du xix^e siècle à nos jours, Paris, Le Seuil, 1991 ; Picton H. (éd.), A Handbook of British Civilization. Introduction à la civilisation britannique, Paris, Ellipses, 2008.

44 À titre de repère historique voir : Stone L. & Fawtier Stone J.C., An Open Elite ? England, 1540-1880, Oxford, O.U.P., 1996.

45 Sur les revenus, voir Hobson D., The National Wealth : who Gets what in Britain, London, Harper Collins, 1999. Sur la fortune, voir : Cahill K., Who Owns Britain ?, Edinburgh, Canongate, 2001. Sur le rapport à la terre, voir Mingay G.E., Land and Society in England, 1750-1980, London, Longman, 1994.

46 Sur le rôle idéologique de la monarchie dans la relation urbanité/ruralité, voir Mougel Fr.-Ch., « Le modèle élitaire entre ville et campagne : l’exemple de la famille royale britannique », in Roudaut E. (dir.), Villes et campagnes britanniques, confrontation et/ou confusion, Valenciennes, P.U.V., 2003, p. 91-104.

47 « Questions internationales : Le Royaume-Uni, puissance du xxi^e siècle », Paris, La Documentation française, n^o 20, juillet-août 2006 ; « Les Anglais, un peuple pas comme les autres ? », L’Histoire, n^o 55, avril-juin 2007.

48 Rothkopf D., Superclass. The Global Power Elite and the World They Are Making, London, Little, Brown, 2008. Cet ouvrage s’inspire de l’analyse séminale faite sur le cas américain par C.W. Mills (The Power Elite, New York, Oxford U.P., 1956, traduit en français en 2012) dont nous partageons la majorité des conclusions.