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Le concept d’élites en Europe

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Laurent Coste
, 
Stéphane Minvielle
, 
François-Charles Mougel

Deuxième partie. Diversité des élites européennes

L’apprentissage de la distinction : la formation des élites à la courtoisie dans la Castille des XIIIe-XIVe siècles

Sophie Coussemacker

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Estratto del testo

Les Castillans ne savent pas se tenir à table : à en croire le Catalan Francesc Eiminenis, ils mangent assis par terre, et ils remontent leurs manches pour laisser voir leurs bras nus pendant le repas. Cela étant, Français et Allemands font pire, ils laissent tremper leurs manches dans l’écuelle1. Les manières de table sont donc une donnée culturelle, mais aussi sociale.

Les élites se définissent elles-mêmes, d’abord et avant tout, par les normes du savoir-vivre produites à leur intention2. Les manuels de bonnes manières ou de civilité sont destinés à offrir à un corps social dominant des repères normatifs discriminants qui relèvent à la fois de la distinction et de la supériorité sociale3. Selon les thèses de Norbert Elias4, ces manuels proposent des normes de contrôle du corps et des gestes dans une auto-contrainte assumée5 ; la civilité, c’est avant tout l’apprentissage d’un sens de la mesure, d’une maîtrise du corps, de ses gestes et de ses mouvements, mais aussi une maîtrise de ...

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