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Hard rock, heavy metal, metal

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Fabien Hein

Chapitre 1. Sources documentaires

Texte intégral

1. Documentation

  • 1 Les fanzines sont des publications réalisées par des amateurs sur des thèmes qui les passionnent. I (...)
  • 2 J'ai réalisé l'ensemble des traductions présentes dans cet ouvrage.
  • 3 Callon, M. 1999. Ni intellectuel engagé, ni intellectuel dégagé : la double stratégie de l'attachem (...)

1Les sources documentaires sur lesquelles je me suis appuyé pour la réalisation de cet ouvrage sont multiples. Il est couramment admis que les ressources sur le metal font défaut. Il s'agit d'une représentation erronée. On trouve une documentation relativement importante traitant du metal, s'exprimant selon des modes et des perspectives diverses : fanzines et webzines1, presse nationale spécialisée ou presse quotidienne régionale, reportages, films, biographies, littérature scientifique, etc. Sans oublier toute la gamme d'objets spécifiques au monde du metal que l'on a tendance à mésestimer et qui constituent pourtant des sources documentaires particulièrement riches : pochettes de disques, t-shirts, flyers, vidéos, photos, etc. Il est vrai par contre que les sources documentaires de langue française sont plus clairsemées pour ce qui concerne la littérature scientifique. D'où la nécessité de dépasser le cadre strict de la production francophone. Une grande partie des sources utilisées pour ce travail proviennent d'une littérature anglo-saxonne et germanique2. Plus généralement, la littérature traitant de metal s'exerce dans des domaines ou disciplines aussi variées que les biographies ou les autobiographies, les études culturelles, la psychologie, la sociologie, l'ethnologie, la musicologie, l'ethnomusicologie ou encore la criminologie. Si certains auteurs recourent à l'interdisciplinarité pour étayer leurs propos, quasiment tous mobilisent, selon des degrés divers, une démarche historique dans leurs travaux. Quoiqu'il en soit, il apparaît que « la production de la connaissance est un travail collectif, et qui ne se réduit pas aux seuls chercheurs3 ».

Documents à caractère historique

2La littérature de langue française concernant le metal est essentiellement l'œuvre de fans, qui, quelquefois, sont parvenus à stabiliser leur passion de manière professionnelle en devenant journalistes. Leur travail peut se matérialiser sous la forme de revues, de fanzines, de sites Internet voire de livres quelquefois. S'ils produisent essentiellement des outils de célébration, certains sont toutefois animés par des finalités supérieures à celles que ce type d'outil développe habituellement : la prescription de disques, le compte-rendu de concerts et les interviews d'artistes. Ainsi, certains d'entre eux peuvent fournir des éléments de compréhension historiques du phénomène metal.

3La revue Hard N'Heavy a par exemple effectué un travail remarquable sur ce terrain en retraçant la saga du hard rock, en publiant des dossiers sur l'histoire du metal français ainsi qu'en proposant des fiches biographiques détachables. La revue Rock Hard publie quant à elle régulièrement des dossiers sur certains genres musicaux metal. Cette démarche est également observable à l'échelle de certains fanzines, notamment lorsqu'ils sont édités par des fans-clubs. Par exemple, dans son fanzine Sabbath Stone, le fanclub français de Black Sabbath4 réalise un travail visant à retracer la carrière du groupe (plus de trente ans !) : discographie exhaustive (intégrant les disques pirates), arbres généalogiques du groupe, détails de chacun de leurs concerts avec la liste des morceaux joués, etc. Bref, un travail d'une précision tout à fait remarquable. On retrouve également ce type de démarche sur certains sites Internet. C'est le cas par exemple de Sons Of Northern Darkness5 qui présente une encyclopédie black metal et du site Les enfants du metal6, plus orienté en direction de la production française. La dimension plus transversale du metal est quant à elle travaillée par les sites généralistes français tel Hard Rock City7 ou américains, tel BNR Metal Pages8.

  • 9 Meyer, D. 1985. Hard Rock Anthology 1968-1980. Paris : Editions Enfer Magazine.
  • 10 Clair, P. 2002. Made in France. Hard-Heavy. Les 45t, Maxi, 33t, MCD, CD de 1979 à 2001. Chambéry : (...)
  • 11 Assayas, M. sous la dir. Dictionnaire du rock. Paris : Robert Laffont.
  • 12 Plougastel, Y. Sous la dir. Le rock. Dictionnaire illustré. Paris : Larousse.
  • 13 The Guinness Who’s Who of Heavy Metal. 1995. Middlesex : Guinness Publishing. 1ère éd. 1992.
  • 14 Sharpe-Young, G. 2002. Rockdetector A-Z of Black Metal ; Rockdetector A-Z of Death Metal ; Rockdete (...)

4Il existe plusieurs types d'ouvrages traitant du metal dans une perspective historique. Des passionnés tels que Denis Meyer9 ou Pascal Clair10 ont rédigé des anthologies recensant une quantité impressionnante de groupes qu'ils articulent avec leurs discographies. Des dictionnaires du rock comme ceux dirigés par Michka Assayas11 ou Yann Plougastel12, proposent des entrées intéressantes sur un certain nombre de genres ou de groupes métal. En matière de dictionnaires spécialisés, le célèbre Who's Who Heavy Metal13 est une formule relativement aboutie du genre. Elle est toutefois inférieure en qualité, en matière d'exhaustivité notamment, par rapport à la série d'encyclopédies Rockdetector produites par Garry Sharpe-Young dont la particularité est d'être entièrement consacrées à un genre musical particulier.14

  • 15 Picart, H., Legras, J.-Y. 1980. The Hard-rock. Paris : Jacques Grancher, coll. Best ; Picart, H., L (...)
  • 16 Blanchet, P. 1985. Heavy Metal Story. La bible du hard rock. Paris : Calmann-Levy.
  • 17 Benetollo, A., Le Goff, Y. Historique du rock. In Gourdon, A.-M. sous la dir. 1994. Le rock. Aspect (...)
  • 18 Benetollo, A. 1999. Rock et politique : censure, opposition, intégration. Paris : L'Harmattan. Coll (...)

5Quelques fans-journalistes tels Hervé Picart15 et Philippe Blanchet16 ont fait œuvre utile en produisant des ouvrages à dimension historique. Ils couvrent la période des débuts du hard rock et du heavy metal jusqu'en 1985. Malheureusement, leurs efforts n'ont pas été poursuivis. Dans le champ scientifique hexagonal comme ailleurs, la dimension historique du metal a été très peu abordée. L'ouvrage édité par le CNRS : Le rock. Aspects esthétiques, culturels et sociaux, dirigé par Anne-Marie Gourdon17, y consacre quelques lignes et photos. L'historienne du rock, Anne Benetollo y tend davantage, mais de manière non spécifique, en situant son propos dans les rapports exercés par la censure américaine sur le rock en général18 On le voit, l'accumulation de données historiques nécessite le croisement d'une multiplicité de sources documentaires n'excluant par ailleurs jamais le rapport direct aux œuvres, ni à la vie de leurs auteurs. Si cette vie est souvent entrevue de manière très fragmentaire sous la forme d'interviews, elle est également quelquefois mise en récit sous la forme de biographies ou d'autobiographies.

Biographies et autobiographies

  • 19 Dister, A. 1980. Led Zeppelin. Paris : Albin Michel, coll. Rock&Folk ; Alessandrini, M. 1980. Le ro (...)
  • 20 Ralon, F. 2002. Nirvana. Romance sans sens. Nancy : Camion Blanc ; Huxley, M. 2002. AC/DC L'autorou (...)
  • 21 Righley, K. 1998. Marilyn Manson. New York : St. Martin's Press ; Putterford, M. 2000. Metallica. I (...)
  • 22 Cobain, K. 2002. Le journal de Kurt Cobain. Oh ! Editions.
  • 23 Lee, T. 2001. The Dirt. Confessions of the world's most notorious rock band. New York : Regan Books (...)

6On ne compte plus les biographies portant sur des artistes renommés. Certaines maisons d'éditions françaises en ont fait leur spécialité : la collection Rock&Folk chez Albin Michel19 ou les éditions Camion Blanc20 notamment. On peut déplorer que beaucoup de biographies intéressantes ne soient pas traduites en français. Citons par exemple celles de Marilyn Manson, Metallica ou Black Sabbath21. Les autobiographies semblent connaître la même situation. Si on nous annonce la traduction du journal intime de Kurt Cobain à grand renfort publicitaire22, les maisons d'éditions françaises font preuve de moins d'empressement quant aux récits de vie de personnalités telles que Tommy Lee (Mötley Crüe), Paul Di'Anno (premier chanteur d'Iron Maiden) ou Lemmy Kilminster (Motôrhead)23. Par ailleurs, on observe également le développement d'une autre forme biographique visant à la description d'un genre musical particulier ayant valeur d'étude culturelle.

Etudes culturelles

  • 24 Moynihan, M., Søderlind, D. 1998. Lords of chaos. The bloody rise of the satanic metal underground.(...)
  • 25 Baddeley, G. 1999. Lucifer rising. Sin, devil worship & rock'n'roll. London : Plexus.
  • 26 Blush, S. 2001. American Hardcore. A tribal history. Los Angeles : Feral House.
  • 27 Carnets Noirs. 2003. Musiques, attitudes, cultures gothiques, électroniques & industrielles. Acte 1 (...)

7Adoptant la posture de l'observation participante ou d'autres méthodes d'enquêtes stabilisées par la sociologie (entretiens semi-directifs notamment) et l'histoire, un certain nombre d'individus – amateurs devenus journalistes bien souvent – attentifs et/ou impliqués dans la vie d'un genre musical, ont mené des études culturelles particulièrement bien documentées. On peut bien évidemment discuter de la rigueur scientifique de tels travaux, qui par ailleurs ne revendiquent pas ce statut, il n'en est pas moins qu'ils constituent des investigations originales et profitables que le champ scientifique n'a que peu exploré jusqu'à présent. Ainsi, on peut citer Lords of chaos, l'ouvrage de Michael Moynihan et Didrik Søderlind24 qui revisite l'histoire du black metal en le mettant en perspective avec le satanisme et le paganisme avant de mener une enquête de terrain au sein du monde black metal norvégien. Sur un terrain proche, dans son livre Lucifer rising, Gavin Baddeley25 présente une enquête fournie portant sur l'influence du satanisme dans des pratiques artistiques ou culturelles telles que le cinéma, le rock et le metal. L'entreprise de Steven Blush, consignée dans American Hardcore, vise quant à elle, à retracer l'histoire de la scène hardcore aux Etats-Unis entre 1980 et 198626. Bien que l'intérêt de l'auteur porte sur une famille musicale voisine de celle du metal (les deux familles sont néanmoins parvenues à se mélanger), on ne peut que reconnaître la valeur de ce travail de type ethnométhodologique, notamment pour la qualité des informations fournies, provenant pour l'essentiel de la bouche même des acteurs du phénomène hardcore. Il faut également signaler la publication récente de l'ouvrage collectif Carnets Noirs, qui se veut « la première tentative en langue française d'analyse et d'historique des musiques gothiques, new wave et industrielles27 » et qui accorde des chapitres entiers aux déclinaisons metal des genres musicaux précités.

  • 28 Domergue, B. 2000. Culture barock & Gothic flamboyant. La musique extrême : un écho surgi des abîme (...)

8L'ensemble de ces écrits ont en commun la mobilisation d'une multiplicité de sources documentaires : entretiens, photographies, affiches de concerts, pochettes de disques, iconographie, etc. Leur caractère militant est également un point de rapprochement indiscutable. Sur ce point, on apprend ainsi que Gavin Baddeley a été ordonné prêtre de l'Eglise de Satan par Anton LaVey, tout comme Michael Moynihan, qui, de plus, se trouve être membre de l'Asatru Alliance (un groupe néo-paganiste d'influence odiniste). Si ces arrière-plans spirituels ne transparaissent pas toujours de manière très explicite dans les ouvrages de ces auteurs qui s'en tiennent aux faits (hormis dans la dernière partie du livre de Moynihan), ils sont très explicites dans l'ouvrage du Père Benoît Domergue28 Culture barock & Gothic flamboyant. La musique extrême : un écho surgi des abîmes. L'auteur, docteur en théologie de l'université grégorienne de Rome, y fustige les « logiques infernales » à l'œuvre dans le metal et y voit la diffusion d'un « satanisme culturel » représentant un danger pour l'Eglise chrétienne. Relativement bien documenté, ses analyses restent pour l'essentiel focalisées sur un certain nombre de textes de groupes metal. Si cette perspective dénonciatoire est certes intéressante par le contrepoint qu'elle propose – elle renvoie par ailleurs à une littérature similaire relativement fournie –, le rabattement doctrinal qu'elle opère, l'éloigne du seuil minimal d'objectivité requis par une enquête de ce type et atteste de sa méconnaissance du milieu qu'elle n'envisage jamais autrement qu'en adoptant la posture surplombante du moralisme chrétien. A ce stade, se pose la question de savoir si le metal a jamais bénéficié d'analyses strictement scientifiques et rationnelles.

Les productions à caractère scientifique

  • 29 Pour un aperçu du débat autour de ces questions de dénomination en France, voir Teillet, P. 1999. « (...)
  • 30 Guibert, G. 1998. Les nouveaux courants musicaux : simples produits des industries culturelles ? Na (...)
  • 31 On peut se reporter aux différents rapports de recherches ou états des lieux disponibles sur : http (...)
  • 32 Guibert, G. 2002. Copyright Volume ! Musiques actuelles et problématiques plastiques, no 1, p. 124- (...)
  • 33 Alarie, S., Brochu, S. 1996. Audition de musique « Heavy Metal » et déviance : un lien complexe. Re (...)

9La place accordée par la littérature scientifique de langue française à l'objet metal se réduit à une portion congrue. Rarement traité en tant qu'objet singulier, il est plus fréquent de le voir mobilisé dans la perspective plus globale du champ rock qui est lui-même aujourd'hui englobé sous la dénomination « musique actuelle » ou « musique amplifiée »29 C'est ce qu'on a vu précédemment à propos des travaux historiques d'Anne Benetollo par exemple. C'est ce que l'on voit également à l'œuvre dans l'ouvrage de Gérôme Guibert, Les nouveaux courants musicaux : simples produits des industries culturelles ? qui se livre à une analyse socio-économique comparative entre hard rock, rap, pop et techno30 C'est ce que l'on peut voir également, à un degré de dilution plus élevé encore, dans certains rapports de recherches ou états des lieux visant à structurer le secteur des musiques actuelles en France31. Si cette montée en généralité dispose d'une efficacité contextuelle reconnue, notamment en matière de politiques publiques, elle sert ici peu mon propos. Notons tout de même que Gérôme Guibert a par ailleurs produit une note de lecture à propos de l'ouvrage de Benoît Domergue et de celui de Michael Moynihan et Didrik Søderlind dont il a été question plus haut, dans la revue Copyright Volume ! Musiques actuelles et problématiques plastiques au sein de laquelle j'ai moi-même publié un article sur un genre musical metal spécifique32. Si l'on ajoute à cela la recherche en criminologie des québécois Sophie Alarie et de Serge Brochu, Audition de musique « Heavy Metal » et déviance : un lien complexe33, on obtient le maigre panorama de la production scientifique de langue française traitant de l'objet metal.

  • 34 Alarie, S., Brochu, S. 1996. op. cit. Leurs sources documentaires sont issues d'une recherche dans (...)
  • 35 Arnett, J. J. 1996. Metalheads : heavy metal music and adolescent alienation. Boulder, Colorado : W (...)
  • 36 Voir la bibliographie en fin de cet ouvrage.

10Les sources documentaires francophones étant nettement insuffisantes, il a donc fallu les compléter avec des productions scientifiques de langues étrangères, notamment anglo-saxonne et germanique. La philosophie pragmatique des Etats-Unis (qui est née sous l'influence de John Dewey et fut prolongée par George Herbert Mead) s'est propagée jusqu'en Allemagne (sous les efforts de Hans Joas) et semble avoir décomplexé certains chercheurs de ces pays s'autorisant à prendre pour sujet d'étude, un objet dit populaire, sans déchoir à leur position. Il est à ce titre remarquable de voir que plusieurs disciplines scientifiques se sont emparées de cet objet. En procédant de manière chronologique, il apparaît que l'émergence d'une littérature sur le metal est à situer dans la seconde moitié des années 80. Si l'on se réfère au travail de Serge Brochu34, le metal est d'abord interprété en terme de déviance. Médecins et psychologues cherchent à établir un rapport entre audition de musique metal et comportements suicidaires, délinquance et consommation de drogues en des termes souvent très conservateurs et normatifs. Ce type de démarche est parfaitement illustré dans le livre du psychologue Jeffrey Jensen Arnett, Metalheads : heavy metal music and adolescent alienation35, dont le titre résume à lui seul la perspective adoptée par son auteur, bien qu'il soit possible de donner des interprétations multiples au mot aliénation (le sens marxiste renvoie à l'idée d'asservissement de l'être humain, mais on peut également l'entendre en tant qu'un trouble mental, une hostilité collective envers la société ou encore un mal de vivre conduisant à la marginalisation). L'auteur n'est pas très explicite sur le sujet. On peut raisonnablement supposer que son objet d'étude concerne le mal être adolescent. Pour Arnett, les sources de cette aliénation sont consécutives d'une désagrégation des liens sociaux avec la famille, l'école et la religion. Il postule toutefois que l'écoute de musique metal par les adolescents est l'expression et le reflet de leur mal être alors que dans le même temps, il est également un moyen pour le soulager ou le réduire. Le metal en tant que spectre du déclin des liens sociaux est un thème récurrent dans la majorité des études à caractère psychologiques américaines, qui sont de loin les plus nombreuses sur le sujet36.

  • 37 Gross, R. L. 1990. Heavy metal music : A new subculture in American society. Journal of Popular Cul (...)
  • 38 Weinstein, D. 2000. Heavy Metal. The music and its culture. New York : Da Capo Press. 1ère éd. 1991

11On dispose néanmoins d'analyses plus contrastées sur le metal provenant d'une série de chercheurs travaillant sur l'art ou la culture populaire. En sociologie, l'article de Robert Gross37, intitulé Heavy metal music : A new subculture in American society semble avoir marqué le départ de recherches tendant vers davantage d'objectivité, dégagées des pesantes considérations morales ou religieuses. En analysant les dimensions historique, sociologique, économique et culturelle du heavy metal, l'auteur parvient à la conclusion qu'aucune donnée ou étude objective ne permet d'établir qu'il génère plus ou moins d'effets négatifs sur ses auditeurs que ne le feraient d'autres types de musiques populaires. En 1991, la professeur de sociologie Deena Weinstein publie le premier ouvrage entièrement dédié au heavy metal38 Elle propose de produire une sociologie de la culture heavy metal dégagée des présupposés normatifs du modèle culturel classique et légitimé. Deena Weinstein ne cache pas qu'elle apprécie le heavy metal des années 70 et du début des années 80, ce qui lui permet de proposer des analyses de qualité sur l'histoire du metal, de naviguer au cœur de la pratique musicale, de s'intéresser aux médias, à l'industrie du disque et aux fans, tout en déconstruisant les accusations des détracteurs du metal. S'il dispose d'une qualité pionnière évidente, la portée heuristique de cet ouvrage reste néanmoins limitée, car il produit avant tout un discours sur le metal mobilisant peu d'instruments d'analyse. Le travail d'observation se réduit à une poignée de célébrités de la scène metal et à un public certes envisagé dans son rapport affectif avec le metal, mais analysé au final sous l'angle par trop déterministe de la position de classe.

  • 39 Walser, R. 1993. Running with the devil : power, gender & madness in heavy metal music. Delaware, O (...)

12On peut adresser sensiblement le même type de reproche au musicologue Robert Walser39, qui lui aussi, s'intéresse essentiellement aux stars du metal et notamment à quelques uns de ses plus illustres guitar heroes. Mais il s'agit là d'un point de détail mineur, tant ses analyses sont originales et argumentées. L'auteur retrace tout d'abord les origines du metal en les resituant dans le cadre d'une histoire sociale. Il propose ensuite d'analyser un certain nombre d'œuvres musicales en s'attachant aux textes et à la musique elle-même. Dans le premier cas, il cherche à démontrer de manière plus ou moins convaincante, au sein d'un modèle d'inspiration structuraliste lui aussi, les rapports de classe et de sexe qui y sont à l'œuvre. Dans le second cas, il effectue des parallèles très savants entre musique classique et musique metal, démontrant la virtuosité harmonique et mélodique de certains guitaristes. Mais le point le plus important est la place qu'il accorde dans ses analyses au rôle du metal dans la vie des amateurs et des pratiquants, notamment au travers de ses formes d'attachement et de la dimension du plaisir.

  • 40 Berger, H. M. 1999. Metal, rock and jazz. Perception and the phenomenology of musical experience. D (...)

13L'ethnomusicologue Harris M. Berger40 emprunte lui aussi cette perspective compréhensive. Il cherche à établir la relation entre une expression culturelle et son contexte social en même temps qu'il cherche à comprendre le sens qu'attribuent les musiciens à leur pratique musicale. Il s'appuie pour cela sur un certain nombre d'observations participantes et une quantité d'entretiens. La particularité de son travail tient à la fois au contexte régional dans lequel il a lieu, ainsi qu'au programme comparatif qu'il développe. En effet, localisant son enquête dans le nord-est de l'Ohio, l'auteur s'intéresse conjointement aux scènes hard rock FM et jazz afro-américaine de Cleveland, ainsi qu'à la scène death metal et jazz d'influence européenne dans la ville d'Akron. La valeur de ce travail imposant, d'obédience phénoménologique, repose pour l'essentiel sur son caractère très descriptif mais également sur sa capacité à mettre l'accent sur la valeur émotionnelle de la musique au travers de ses multiples usages.

  • 41 Roccor, B. 2002. Heavy Metal. Kunst, Kommerz, Ketzerei. Berlin : I.P. Verlag Jeske/Mader GbR. 1ère (...)
  • 42 Roccor, B. 1998. Heavy Metal. Die bands. Die fans. Die gegner. München : Beck'sche Reihe.
  • 43 Roccor, B. 2000. Heavy Metal : Forces of unification and fragmentation within a musical subculture.(...)

14Si les travaux précédents privilégient les musiciens de metal, les recherches de l'ethnologue allemande, Bettina Roccor, sont quant à elles plus largement articulées autour de la figure de l'amateur de metal. Dans son ouvrage Heavy Metal. Kunst, Kommerz, Ketzerei41, l'auteur dresse tout d'abord un portrait général et local de l'histoire des genres, de l'industrie de la musique, des outils de célébration, de l'art graphique et pictural associés au metal. Son travail évolue ensuite vers une étude des conditions sociales des amateurs de metal allemands, en termes quantitatifs et qualitatifs, qui m'ont permis de procéder à un certain nombre de comparaisons avec mon propre travail. A l'instar des recherches de Walser et Weinstein, celles de Bettina Roccor proposent une réflexion sur la division sexuelle du metal, à la différence près que cette dernière s'appuie sur des données ethnographiques nettement plus fournies. L'ouvrage accorde par ailleurs un chapitre à la dimension politique du metal et au positionnement idéologique de ses fans par rapport à certaines dérives extrémistes. Un autre chapitre est consacré à l'influence du satanisme et de l'occultisme dans le metal. Ces thématiques sont d'autant plus pertinentes que les discours critiques, normatifs et moralistes sont croisés avec quantité d'éléments ethnographiques objectifs. Cela atténue certaines visions unilatérales et simplistes et réintroduit du contraste et de la complexité. Son autre ouvrage, Heavy Metal. Die bands. Die fans. Die gegner42 condense en quelque sorte certains résultats du livre précédemment évoqué (en fait sa thèse de doctorat). Il constitue une tentative de vulgarisation accentuant notamment la dimension historique du metal. Dans son article le plus récent43, Bettina Roccor resitue le développement du metal dans une perspective allemande et tente de démontrer que malgré la fragmentation des genres et de leurs divergences, ses amateurs revendiquent une appartenance culturelle commune retraduite sous la forme d'une indignation généralisée devant le traitement social négatif dont ils continuent de faire l'objet.

15On le voit, la littérature concernant le metal est loin d'être inexistante. Si elle n'est pas à proprement parler, foisonnante, on peut néanmoins observer, au cours de la décennie qui vient de s'écouler, une amorce quant à la prise en considération de ce phénomène en tant qu'objet digne d'intérêt. Quel que soit son angle d'approche, cette littérature place le metal, ses acteurs et ses objets, au centre de ses réflexions. Il s'agit donc d'une littérature spécifique. Or, nous savons qu'un certain nombre d'autres médias peuvent également s'emparer de cet objet pour le traiter à leur manière. Ils constituent donc des types de sources documentaires différents essentiellement représentés par les médias généralistes tels que la presse quotidienne ou la télévision.

Presse écrite et télévision généralistes

  • 44 Elle, no 2974, 30 décembre 2002, p. 119-122.
  • 45 Emission du samedi 12 avril 2003 (France 2).

16Depuis quelques années, la presse écrite nationale et la presse quotidienne régionale se font les échos de l'actualité metal en annonçant certains concerts ou sorties de disques dans leurs pages culturelles. Il n'est pas rare que Le Monde ou Libération publient des articles ou des entretiens réalisés avec certaines figures importantes du metal. J'ai pu relever quelques chroniques de disques metal au sein des Inrockuptibles. Un journal régional comme Le Républicain Lorrain publie quelquefois des interviews de musiciens locaux éditant un disque ou de militants associatifs œuvrant pour l'organisation de concerts. La considération dont bénéficient les acteurs du metal dans ces médias atteste d'un processus de reconnaissance en cours, conforté par la présence de journalistes sensibles à ce genre musical. Parfois, lorsqu'un genre musical et ses attributs est récupéré par la mode, comme cela est actuellement le cas pour la musique gothique et comme cela fut le cas pour le grunge, on peut lire des articles sur le metal et voir des photographies d'artistes tels que Marilyn Manson dans une revue hebdomadaire comme Elle44 ou l'entendre « s'exprimer » dans des émissions télé telles que Tout le Monde En Parle de Thierry Ardisson45. Comme cela a déjà été évoqué, hormis Arte (émission Tracks) et le réseau câblé, la télévision publique persiste à entretenir les clichés négatifs les plus éculés à propos du monde du metal, contribuant ainsi à le dénigrer sans jamais chercher à fournir de discours objectif à son sujet.

2. Eléments de méthode

17L'élaboration de cet ouvrage s'articule sur trois axes principaux : la mobilisation intensive des sources documentaires qui viennent d'être citées précédemment, une longue fréquentation du monde du metal et de ses objets (disques, presse spécialisée, concerts, groupes, etc.) et une enquête ethnographique engagée début 1999 dans le cadre d'une thèse de doctorat en sociologie. Cette combinaison d'instruments présente l'avantage de pouvoir construire plusieurs niveaux d'observation du monde du metal : du macro au micro, du général au particulier, de l'international au régional en passant par le national. Une mobilité du regard permettant d'effectuer des allers-retours permanents entre les différents niveaux d'observation et d'obtenir une vision plus ou moins globale de l'objet traité.

  • 46 Le groupe a mis un terme à ses activités fin 2000.

18Du point de vue local, je suis personnellement investi dans le monde du rock et du metal depuis de longues années. En tant que simple amateur depuis l'adolescence, puis comme pratiquant depuis le début des années 90. Cette proximité de longue date avec ce qui est devenu un objet de recherche a considérablement facilité mon travail. L'intérêt assez large que je porte à ce monde m'a permis de constituer un capital culturel relativement solide. La culture musicale est fréquemment sollicitée lors des rapports interindividuels. Le partage des références discographiques par exemple, est un outil d'évaluation efficace pour mesurer le degré de connaissance de son interlocuteur. Maîtrisé, il peut très largement favoriser les relations. D'autre part, ma participation à un groupe46 reconnu en Lorraine, ayant enregistré trois disques, effectué des concerts en France et à l'étranger, doublé d'un statut de chroniqueur au sein de plusieurs fanzines, m'ont permis de jouir d'une certaine légitimité dans le monde du metal lorrain.

19Cette enquête mobilise plusieurs types d'instruments sociologiques, producteurs à la fois de données quantitatives et de données qualitatives. Les données qualitatives ont été obtenues par trois types de démarches : l'observation participante, l'observation « flottante » et l'entretien semi-directif. L'observation participante a constitué un outil essentiel de collecte d'informations. A cette fin, j'ai ainsi accompagné des groupes dans leurs déplacements à des concerts, tenant le rôle de roadie, observé des groupes en répétition, participé à l'organisation de concerts, travaillé en tant que barman dans des salles de concerts, participé à des réunions associatives, assisté à la constitution de réseaux et d'actions fédératrices, etc. J'ai également réalisé un travail de terrain plus « périphérique » sur la base d'observations « flottantes » : fréquentation de disquaires, de concerts, de conventions, de bourses aux disques, de réunions diverses, participation à des fêtes, conversations entre experts, etc. Ces démarches m'ont permis de collectionner quantité de situations significatives de certaines logiques d'action. Par ailleurs, afin de diversifier les méthodes d'investigation qualitatives, j'ai réalisé une trentaine d'entretiens semi-directifs avec des acteurs du monde du metal lorrain.

  • 47 Essentiellement des organisateurs de concerts et des institutions menant des activités visant à la (...)

20Les données quantitatives ont été obtenues à partir d'un échantillon également constitué d'acteurs issus du monde du metal lorrain. Cet échantillon est le fruit d'une observation ethnographique ayant permis de procéder à un recensement systématique des activités metal en région. Ce relevé s'appuie sur les sources les plus diverses : concerts, presse quotidienne régionale, presse spécialisée, sites Internet, flyers, compilations, disques, disquaires, discussions informelles, etc., qui ont été croisées avec des données fournies par une expertise indigène provenant de chacun des quatre départements lorrains47. Pour des raisons de commodité et de faisabilité, je n'ai retenu que les données concernant les individus évoluant dans des formations musicales (ce préalable n'excluant nullement les autres activités auxquelles peuvent éventuellement se livrer ces individus). J'ai ainsi identifié l'existence d'une centaine de formations, auxquelles j'ai proposé de participer à une vaste campagne de questionnaires. Sur les 300 questionnaires (comprenant 123 questions) adressés à ces formations, 165 me sont revenus complétés. Soit un taux de retour s'élevant à 55 %, ce qui constitue un chiffre fort honorable en regard du pourcentage de participation habituel à ce type d'enquête, dont on sait qu'il se situe aux alentours de 10 %. Certaines fois, plusieurs membres d'un groupe se sont prêtés à l'exercice, d'autres fois, seul l'un d'entre eux. Au final, cela porte à 65 le nombre de formations composant l'échantillon. Près des deux tiers des groupes sollicités se sont ainsi montrés concernés par cette recherche.

  • 48 Mignon, R, Hennion, A. Sous la dir. 1991. Rock. De l'histoire au mythe. Paris : Anthropos, coll. Vi (...)
  • 49 Callon, M. 1999. Ni intellectuel engagé, ni intellectuel dégagé : la double stratégie de l'attachem (...)

21Dans son chapitre portant sur l'histoire de la recherche sur le rock, Patrick Mignon émet l'idée selon laquelle « la recherche sur le rock est faite par ceux qui aiment le rock48 ». Qu'on la rapporte ou non au metal, cette affirmation est invalidée par les nombreux détracteurs de ces genres musicaux qui mènent eux aussi des recherches à leur sujet comme on l'a vu dans le chapitre consacré aux sources documentaires. Ces travaux reposent très souvent sur des instruments d'analyses peu convaincants et trop marqués par les valeurs morales et normatives de leurs auteurs, ce qui leur ôte une grande part de valeur scientifique. Pour ma part, je ne ferai pas mystère de mon attachement à la musique metal. Mon projet n'est pas pour autant de mener un travail de militant pro-metal dans une logique d'opposition à certains détracteurs. Il s'agit plutôt de mettre ma connaissance de ce monde artistique et culturel à profit, pour décrire son histoire et son fonctionnement de la manière la plus rigoureuse possible. J'ai mobilisé à cette fin, une batterie d'instruments, de méthodes et de dispositifs d'observation présentés plus haut. Les propos qui en résultent tendent à l'objectivité. Pour autant, comme l'a bien démontré Michel Callon, le sociologue représente son objet de recherche « et son succès dépend de sa capacité à rendre robustes ses représentations49 ». C'est ce à quoi je vais essayer de m'atteler ici.

Notes

1 Les fanzines sont des publications réalisées par des amateurs sur des thèmes qui les passionnent. Ils n'empruntent pas les circuits de distribution classiques et ne sont pas toujours imprimés au sens industriel du terme. Les webzines sont les équivalents des fanzines, à la différence qu'ils sont disponibles sur Internet.

2 J'ai réalisé l'ensemble des traductions présentes dans cet ouvrage.

3 Callon, M. 1999. Ni intellectuel engagé, ni intellectuel dégagé : la double stratégie de l'attachement et du détachement. Sociologie du Travail, no 1, vol. 41, p. 71.

4 Fan club Black Sabbath, 5, rue Fernel, 80500 Montdidier. Citons également dans le même esprit, le fan club de WASP qui vient de publier un ouvrage très exhaustif (145 pages) sur leur groupe fétiche : WASP Warriors, 7, allée du Béarn, 18000 Bourges.

5 http://www.ultimatom.com/northerndarkness/ring.htm.

6 http://home.nordnet.fr/~dfasquel/.

7 http://perso.wanadoo.fr/hard-rockcity/index.htm.

8 http://www.bnrmetal.com/.

9 Meyer, D. 1985. Hard Rock Anthology 1968-1980. Paris : Editions Enfer Magazine.

10 Clair, P. 2002. Made in France. Hard-Heavy. Les 45t, Maxi, 33t, MCD, CD de 1979 à 2001. Chambéry : Planète Music, [raskal@free.fr]

11 Assayas, M. sous la dir. Dictionnaire du rock. Paris : Robert Laffont.

12 Plougastel, Y. Sous la dir. Le rock. Dictionnaire illustré. Paris : Larousse.

13 The Guinness Who’s Who of Heavy Metal. 1995. Middlesex : Guinness Publishing. 1ère éd. 1992.

14 Sharpe-Young, G. 2002. Rockdetector A-Z of Black Metal ; Rockdetector A-Z of Death Metal ; Rockdetector A-Z of Thrash Metal ; Rockdetector A-Z of Doom, Gothic & Stoner ; Rockdetector A-Z of Power Metal. London : Cherry Red.

15 Picart, H., Legras, J.-Y. 1980. The Hard-rock. Paris : Jacques Grancher, coll. Best ; Picart, H., Legras, J.-Y. 1982. The Hard-rock 2. Paris : Jacques Grancher, coll. Best ; Picart, H., Legras, J.-Y., Alary, B. 1985. Hard et Heavy. Paris : Jacques Grancher, coll. Best. Ces ouvrages étant épuisés, je n'en connais malheureusement pas le contenu.

16 Blanchet, P. 1985. Heavy Metal Story. La bible du hard rock. Paris : Calmann-Levy.

17 Benetollo, A., Le Goff, Y. Historique du rock. In Gourdon, A.-M. sous la dir. 1994. Le rock. Aspects esthétiques, culturels et sociaux. Paris : CNRS Editions, p. 41-43.

18 Benetollo, A. 1999. Rock et politique : censure, opposition, intégration. Paris : L'Harmattan. Coll. Logiques Sociales.

19 Dister, A. 1980. Led Zeppelin. Paris : Albin Michel, coll. Rock&Folk ; Alessandrini, M. 1980. Le rock au féminin. Paris : Albin Michel, coll. Rock&Folk ; Ducayron, P. 2000. Nirvana. Testament. Paris : Albin Michel, coll. Rock&Folk.

20 Ralon, F. 2002. Nirvana. Romance sans sens. Nancy : Camion Blanc ; Huxley, M. 2002. AC/DC L'autoroute de l'enfer. Nancy : Camion Blanc.

21 Righley, K. 1998. Marilyn Manson. New York : St. Martin's Press ; Putterford, M. 2000. Metallica. In their own words. London : Omnibus Press ; Rosen, S. 2001. Black Sabbath. Berlin : Sanctuary Publishing.

22 Cobain, K. 2002. Le journal de Kurt Cobain. Oh ! Editions.

23 Lee, T. 2001. The Dirt. Confessions of the world's most notorious rock band. New York : Regan Books ; Di'anno, P. 2002. The Beast. London : John Blake Publishing ; Kilminster, L. 2002. White line fever. London : Simon & Schuster.

24 Moynihan, M., Søderlind, D. 1998. Lords of chaos. The bloody rise of the satanic metal underground. Los Angeles : Feral House.

25 Baddeley, G. 1999. Lucifer rising. Sin, devil worship & rock'n'roll. London : Plexus.

26 Blush, S. 2001. American Hardcore. A tribal history. Los Angeles : Feral House.

27 Carnets Noirs. 2003. Musiques, attitudes, cultures gothiques, électroniques & industrielles. Acte 1 – La scène internationale. Paris : Esprit Livres, p. 10.

28 Domergue, B. 2000. Culture barock & Gothic flamboyant. La musique extrême : un écho surgi des abîmes. Paris : François-Xavier de Guibert.

29 Pour un aperçu du débat autour de ces questions de dénomination en France, voir Teillet, P. 1999. « Musiques amplifiées », « musiques actuelles », musiques populaires », « musiques d'aujourd'hui »... ou la querelle des principes de vision et de division. In La Scène. Hors-série. Avril 1999. Politiques publiques et musiques amplifiées/actuelles. Actes des 2èmes rencontres nationales. Nantes 1998, p. 115.

30 Guibert, G. 1998. Les nouveaux courants musicaux : simples produits des industries culturelles ? Nantes : Mélanie Séteun, coll. Musique et Société.

31 On peut se reporter aux différents rapports de recherches ou états des lieux disponibles sur : http://www.irma.asso.fr/bibliotheque/index.html.

32 Guibert, G. 2002. Copyright Volume ! Musiques actuelles et problématiques plastiques, no 1, p. 124-127 ; Hein, F. 2002. Le « stoner rock ». Exemple de constitution d'un courant musical en France. Copyright Volume ! Musiques actuelles et problématiques plastiques, no 1, p. 47-60.

33 Alarie, S., Brochu, S. 1996. Audition de musique « Heavy Metal » et déviance : un lien complexe. Revue internationale de criminologie et de police technique, no XLIX, p. 300-311.

34 Alarie, S., Brochu, S. 1996. op. cit. Leurs sources documentaires sont issues d'une recherche dans une douzaine de banques de données informatisées.

35 Arnett, J. J. 1996. Metalheads : heavy metal music and adolescent alienation. Boulder, Colorado : Westview Press.

36 Voir la bibliographie en fin de cet ouvrage.

37 Gross, R. L. 1990. Heavy metal music : A new subculture in American society. Journal of Popular Culture, no 24, p. 119-130.

38 Weinstein, D. 2000. Heavy Metal. The music and its culture. New York : Da Capo Press. 1ère éd. 1991.

39 Walser, R. 1993. Running with the devil : power, gender & madness in heavy metal music. Delaware, Ohio : Wesleyan University Press ; Walser, R. 1993. Professing censorship : academic attacks on heavy metal. Journal of Popular Music Studies, no 5, p. 68-78.

40 Berger, H. M. 1999. Metal, rock and jazz. Perception and the phenomenology of musical experience. Delaware, Ohio : Wesleyan University Press.

41 Roccor, B. 2002. Heavy Metal. Kunst, Kommerz, Ketzerei. Berlin : I.P. Verlag Jeske/Mader GbR. 1ère éd. 1998.

42 Roccor, B. 1998. Heavy Metal. Die bands. Die fans. Die gegner. München : Beck'sche Reihe.

43 Roccor, B. 2000. Heavy Metal : Forces of unification and fragmentation within a musical subculture. The World Of Music, no 42 (1), Gothic, Metal, Rap, and Rave. Youth culture and its educational dimensions, p. 83-94.

44 Elle, no 2974, 30 décembre 2002, p. 119-122.

45 Emission du samedi 12 avril 2003 (France 2).

46 Le groupe a mis un terme à ses activités fin 2000.

47 Essentiellement des organisateurs de concerts et des institutions menant des activités visant à la structuration du secteur des musiques actuelles. En Meurthe-et-Moselle : Pôle des musiques actuelles, 20, rue Blandan, 54000 Nancy ; Zic Zac en Lorraine, 61, rue Sellier, 54000 Nancy ; Service Jeunesse de la ville de Jarny, Domaine de Moncel, rue Bouchotte, 54800 Jarny. Dans les Vosges : Rock Epine, 50, route de Remiremont, 88000 Epinal. En Meuse : MJC La Passerelle, 2, Place Maginot, 55430 Belleville-sur-Meuse.

48 Mignon, R, Hennion, A. Sous la dir. 1991. Rock. De l'histoire au mythe. Paris : Anthropos, coll. Vibrations, p. 263-266.

49 Callon, M. 1999. Ni intellectuel engagé, ni intellectuel dégagé : la double stratégie de l'attachement et du détachement. Sociologie du Travail, no 1, vol. 41, p. 68.

© Éditions Mélanie Seteun, 2004

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