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Akh Purattim 3

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Jean-Claude Margueron
, 
Olivier Rouault
, 
Pascal Butterlin
, 
et al.

Terqa et sa région

Terqa et sa région : les opérations de 2006 et 2007

Maria Grazia Masetti-Rouault e Olivier Rouault

Testo integrale

CONTEXTE GÉNÉRAL ET HISTORIQUE DES TRAVAUX (fig. 1 et 2)

Le programme

  • 1 Rouault et Mora (éd.) 2007 et 2008. Voir aussi Rouault et al. 1997 et la bibliographie générale des (...)

1Le programme de recherche du projet « Terqa et sa région »1 a comme finalité globale la reconstitution de l’évolution de l’occupation humaine sédentaire et urbaine dans le territoire entourant la cité antique de Terqa, ainsi que l’étude de ses relations avec le paysage, dans sa continuité comme dans son évolution. Le titre du projet met en évidence d’une part son origine historique – les fouilles, depuis 1987, de la mission archéologique française à Terqa, cité qui a été pendant le deuxième et une partie du premier millénaire av. J.-C. la capitale régionale – et, de l’autre, les limites concrètes de son extension, c’est-à-dire le territoire entourant sur un rayon d’une dizaine de kilomètres, en rive droite comme en rive gauche de l’Euphrate, le site même d’Ashara-Terqa. Ce territoire se trouve dans la partie septentrionale de la basse vallée du Moyen-Euphrate syrien, en aval de sa confluence avec le Khabour. Le projet se développe à travers les travaux de deux missions archéologiques distinctes, la première et la plus ancienne, sur le site de Terqa, sous la direction d’O. Rouault et Y. al Showan (direction des Antiquités de Deir-ez-Zor), la seconde sur le site de tell Masaïkh, en rive gauche de l’Euphrate, sous la direction de M. Gr. Masetti-Rouault. Il est complété par un programme de prospections et sondages dans la région, sous la responsabilité d’O. Rouault et Y. al Showan, mais dirigé sur le terrain, en rive gauche, par M. Gr. Masetti-Rouault.

Les recherches précédentes

  • 2 Simpson 1984, Berthier 2001, Geyer et Monchambert (éd.) 2003.
  • 3 Simpson 1988.

2Nos travaux précédents, et les résultats obtenus par d’autres missions et prospections réalisées dans la région, notamment par K. Simpson, B. Geyer, J.-Y. Monchambert et S. Berthier2, nous ont permis de faire une première synthèse de l’histoire de cette partie de la vallée de l’Euphrate, en amont de la cité de Mari, et de mettre en évidence la continuité de l’occupation sédentaire et urbaine, depuis le Chalcolithique jusqu’à l’âge du Fer III, et ensuite jusqu’à l’époque romaine tardive. En effet, les fouilles de tell Masaïkh ont documenté, pour la première fois dans une zone où la pluviométrie ne permet pas une agriculture sèche, une occupation d’époque Halaf, établie dès le Halaf Récent (Ve millénaire), sans doute continue jusqu’au Halaf Transitionnel vers l’Obeid (HUT), époque à laquelle le site fut abandonné. Il est probable que l’habitat sédentaire se transféra alors sur l’autre rive de l’Euphrate : des sondages effectués dans les années 1970 par une mission américaine dirigée par G. Buccellati (université de Los Angeles, Californie) sur le tell de Greya, qui se trouve en face de tell Masaïkh, y ont identifié une occupation Obeid, à laquelle a fait suite une fondation d’époque Uruk3. Ces expériences et contacts avec le monde mésopotamien méridional ont sans doute permis à la culture locale un développement nouveau, peut-être avec l’introduction d’un système d’irrigation plus élaboré et efficace, rendant désormais possible l’installation d’une organisation sociale et économique complexe, et la fondation de cités.

Fig. 1 – Carte de la région de Terqa

TERQA (fig. 3)

  • 4 Numoto 2006 et Yamada 2008.
  • 5 Rouault 1992.
  • 6 Rouault 1998 ; Rouault et Tomassini-Pieri 2014.

3Terqa, fondée en rive droite au début de l’âge du Bronze, représente sans doute le résultat ultime de cette longue évolution, et les fouilles qui y sont réalisées ont déjà montré la permanence de la culture locale, et de ses institutions juridiques et politiques, depuis le Bronze Ancien III jusqu’à la fin du Bronze Récent. Même s’il est probable que la ville, fondée au début du III e millénaire et mentionnée dans les textes d’Ebla, a subi, depuis une époque très ancienne, l’influence et aussi sans doute le contrôle politique de sa puissante voisine Mari, il est clair qu’elle a également développé une culture avec des caractéristiques propres. Cette autonomie au moins relative se manifeste par la présence dans la cité du temple et du culte du dieu Dagan, reconnus dans tout le Moyen-Euphrate syrien et en Syrie occidentale, encore à l’époque amorrite. De toute manière, lorsque Mari sera détruite au Bronze Moyen II par les armées babyloniennes, Terqa survivra et deviendra un des centres les plus importants de la région, sans doute la capitale du « royaume de Hana », dont l’influence arrivait jusqu’au Moyen-Khabour, comme le montrent les textes qu’une mission japonaise vient de découvrir à tell Taban, l’ancienne Tabetu4. À Terqa même, les fouilles dirigées par O. Rouault, ainsi que l’étude de la documentation cunéiforme, ont montré la continuité de l’autonomie locale au moins jusqu’au xve siècle, quand l’État local, conservant ses institutions, a été intégré dans la fédération mittanienne à l’époque de Paratarna et Shaustatar5. Ce rattachement à une organisation politique centrée sur la Mésopotamie du Nord, qui se disloquera ensuite dans la confrontation avec les pouvoirs médio-assyrien et hittite, semble avoir été fatal à la ville de Terqa, qui connaît alors une crise grave, comportant un abandon partiel de l’habitat urbain. Dans les couches sur le sommet du tell qui correspondent à l’abandon, scellées presque partout déjà par des niveaux islamiques anciens, nous avons par ailleurs retrouvé de la céramique de type « cassite tardif » (Late Kassite), indiquant une reprise de l’occupation à la fin du Bronze Récent, ou pendant le Fer I6.

Fig. 2 – Photo satellite de la région de Terqa avec les sites principaux

Fig. 3 – Plan général de Terqa avec les chantiers

LE PROJET DE PROSPECTIONS ET SONDAGES (fig. 1 et 2)

  • 7 Rouault 1998, p. 196-197.
  • 8 Masetti-Rouault 2006 et 2007a.

4Les inscriptions royales assyriennes du ixe siècle décrivent le bas Moyen-Euphrate comme un territoire encore largement urbanisé, avec des villes et des « palais », et reconnaissent à Sirqu/Terqa un rôle particulier dans l’organisation politique de la région, appelée désormais le « pays de Laqê ». Il nous a donc paru opportun de développer, depuis 19977, un programme de prospections et de sondages, afin de comprendre les termes et les conditions qui ont déterminé cette évolution de la région, désormais de culture araméenne, depuis la fin du Bronze Récent jusqu’au Fer II. C’est dans le cadre de ce programme scientifique, mais aussi dans un but de sauvegarde de sites menacés, que la mission française, sous la direction d’O. Rouault, a commencé l’exploration des sites du Jebel Mashtale et de tell Masaïkh, en rive gauche de l’Euphrate, grâce à une autorisation de prospections et sondages délivrée par la direction générale des Antiquités de Syrie. Le premier site, d’environ 10 hectares, se trouve à 5 km en aval de Terqa, le second, de plus de 20 hectares, est à environ 4 km en amont. Un troisième site, tell Marwaniyé, à 12 km en aval de Terqa, a pu être exploré de la même façon, en 20058.

  • 9 Masetti-Rouault 2001 et 2007b ; Rouault 1998 et 2009.

5Les sondages effectués à Mashtale – le premier en 1997, le second en 2005, accompagné par une prospection magnétique – ont montré que le tell, recouvert actuellement par un cimetière islamique, était formé par les restes d’un seul niveau archéologique, une occupation de la fin du Bronze Récent et du Fer I documentée par différentes phases de construction. L’image fournie par la prospection magnétique permet de mettre en évidence un habitat assez structuré, bien que sans enceinte. La culture qui y est attestée ne correspond pas directement à l’évolution des traditions khanéennes de Terqa, mais elle présente clairement un faciès « cassite tardif », typique de la Djéziré orientale, et du Sud babylonien. Nous avons ainsi pu démontrer que la présence de cette typologie céramique, attestée dans plusieurs sites du Moyen-Euphrate syrien et iraqien, comme à Mari, à Terqa, à Anat, n’est pas un épiphénomène dans le contexte d’une désertification générale supposée de la région, avec abandon de l’habitat sédentaire et conversion de la population au semi-nomadisme dans les steppes environnantes, déterminant ainsi la fin de la culture et des traditions locales. Au contraire, nos recherches ont pu démontrer qu’au Fer I la région était occupée et partiellement urbanisée, mais qu’elle avait subi un changement ethnique et culturel important, avec un retour vers un horizon plutôt babylonien, sans doute en opposition à l’expansion de l’Empire médio-assyrien présent dans la vallée du Khabour. Cette situation, tout en étant marquée par l’introduction de nouvelles traditions céramiques, a sans doute permis la conservation de certains éléments « amorrites » dans la société du Moyen-Euphrate, qui se laisse désormais définir comme araméenne9.

6Après la réalisation d’une prospection géomagnétique, les sondages effectués en 2005 et en 2006 à tell Marwaniyé ont confirmé aussi dans ce site, considéré jusqu’alors comme essentiellement islamique – mais dont nous savons qu’il était occupé dès l’époque paléobabylonienne – la présence d’une occupation cassite tardive, qui semble avoir été la plus importante dans son histoire. De plus, la découverte, dans ces contextes, d’une tablette cunéiforme d’époque médiobabylonienne, mentionnant dans la date le nom d’un roi cassite de Babylone du xiiie siècle, permet désormais de comprendre la réalité de la présence politique babylonienne dans cette partie du Moyen-Euphrate, à l’époque qui a précédé les conflits majeurs avec l’État médio-assyrien, et qui a été marquée par la prise de Babylone par Tukulti-Ninurta Ier, et le passage de la région dans la sphère d’influence assyrienne.

TELL MASAÏKH (fig. 4 et 5)

Historique

7Les recherches à tell Masaïkh, commencées par une série de sondages en 1997 réalisés par M. Gr. Masetti-Rouault, ont donné des résultats très importants, qui ont par la suite déterminé la décision de la part des autorités archéologiques syriennes de modifier les conditions de travail de la mission française, et de lui octroyer, depuis 2005, un permis de fouille régulier. La découverte, dans la partie la plus occidentale du tell (chantier D), de niveaux d’époque Halaf, rend le site unique dans l’environnement de la vallée. Tell Masaïkh est aussi le seul site urbain de la région qui conserve une occupation du Fer II, dans un contexte archéologique clair. Si, en effet, les prospections de surface ont déjà mis en évidence, dans différentes zones de la rive gauche, de petites installations documentées, pour le moment, par de la céramique, ce n’est qu’à tell Masaïkh que nous avons pu reconstituer un système urbain complet, associé à une nouvelle organisation du territoire. Il ne s’agit pas d’une fondation relevant de la culture locale, mais plutôt d’une occupation de type colonial, que l’on peut dater de l’extrême fin du ix e siècle, et associer, sans l’ombre d’un doute, à la présence (pré-) impériale néo-assyrienne.

8Les fouilles ont mis au jour la première fondation néo-assyrienne de la ville appelée Kar-Assurnasirpal, « Port d’Assurnasirpal », bâtie à l’initiative du roi du même nom vers la seconde moitié du ixe siècle av. J.-C., dans le but de contrôler la société araméenne de la région, pour laquelle Sirqu/Terqa restait un important centre de ralliement. Les inscriptions royales assyriennes insistent plutôt sur le rôle de la ville nouvelle et de sa jumelle Nebarti-Assur, « Lieu où Assur traverse » – située sans doute sur le tell de Greya sur la rive opposée, et en un endroit où la présence d’un môle rocheux rétrécit considérablement la largeur du fleuve, en rendant la traversée plus facile – dans la protection d’un endroit où on traversait préférentiellement l’Euphrate. Sa localisation, entre deux méandres et dans l’axe des pistes descendant le long du Khabour, permettait à l’armée assyrienne de passer de la région du Khabour et de la Djéziré vers la Syrie occidentale, empruntant ensuite les pistes qui suivent le wadi al-Chorr, depuis Greya jusqu’à la Palmyrène.

9La première fondation de la colonie assyrienne à tell Masaïkh a été établie en rive gauche sur un tell ancien, constitué certes par les niveaux Halaf, mais aussi par des occupations postérieures, du Bronze Moyen II-III, que nous avons pu identifier et attribuer à l’époque des dynasties amorrites de Mari, et aussi à l’époque de Hana. Il est d’ailleurs possible que tell Masaïkh corresponde, à l’époque du Bronze Moyen, au site de Zurubban, connu dans les archives de Mari comme la résidence rurale du gouverneur de Terqa, et cité par la suite dans les textes de Terqa d’époque Hana. Mais les constructions les plus monumentales et les plus élaborées sont d’époque néo-assyrienne (Fer II-III). Elles comportent une enceinte en briques crues entourant un palais bâti sur le tell ancien, suivant de près le modèle du palais royal de Kalakh, et une vaste « ville basse » rectangulaire, qui ont de fait déterminé la forme actuelle du site (fig. 4 et 5). Notre hypothèse est qu’il s’agit de l’œuvre d’un haut fonctionnaire de l’Empire néo-assyrien, Nergal-eresh, qui, à la fin du ixe siècle, a été le gouverneur de la province de Rasappa, comprenant le Khabour, la Djéziré occidentale et le Moyen-Euphrate.

L’époque néo-assyrienne à tell Masaïkh : recherches précédentes (fig. 4)

10Nos travaux ont mis au jour, dans le chantier E, le secteur central du palais ainsi que la partie septentrionale d’une grande cour dallée – le babanu (fig. 5) ? – qui correspondent sans doute au cœur de la résidence de l’autorité locale, peut-être représentée, à l’origine, par Nergal-eresh lui-même, ou par un de ses subordonnés. Par une porte monumentale avec un seuil en pierre s’ouvre sur cette cour une imposante salle couverte, située au nord, longue d’environ 36 m et large de 12 m, ainsi qu’un autre espace de dimensions également importantes, qui, dans d’autres palais assyriens, est identifié comme l’appartement privé du roi. Il s’agit d’une zone de réception officielle mais limitée et filtrée. Dans la partie la plus orientale de la salle de réception, ailleurs parfois occupée par un escalier, nous avons trouvé, après une baie, les restes de peintures murales en blanc et noir, avec des motifs géométriques faits de bandes et de cercles. Le décor peint avait été conservé parce que cette partie de la salle, après avoir été séparée du reste par un mur, avait, après la destruction, été remplie et scellée par un nouveau sol, beaucoup plus élevé que celui d’origine. La longue pièce parallèle à la salle de réception privée avait également subi d’importantes modifications : elle avait été remplie de briques et d’autres matériaux hétérogènes, sur lesquels on avait construit une rampe, donnant accès au sommet du mur formant la limite occidentale du palais, peut-être associé à l’enceinte urbaine. De la même façon, tant le sol de la pièce de réception, que les dalles en brique cuite de la partie découverte de la grande cour centrale montraient les signes d’une destruction et d’un réaménagement ultérieur des espaces.

11Cette situation a été interprétée comme le résultat d’au moins trois phases différentes de construction, dont la première serait celle de la fondation par Nergal-eresh (NA1a). La deuxième (NA1b), postérieure, aurait comporté une modification des espaces, réductrice mais pas destructive, et enfin la troisième (NA2) ferait suite à une détérioration violente qui aurait profondément transformé la structure du bâtiment, son utilisation et sa signification.

12Dans le chantier D, à la limite occidentale du tell, ont été mis au jour les vestiges d’une grande structure en brique crue, sans doute l’enceinte limitant le palais en cette direction, tandis que, à l’est de la grande cour dallée, nous avions identifié un autre quartier du palais, autour d’une deuxième cour couverte par le même type de dallage, mais avec une surface bien plus réduite. Nous avons ensuite implanté un sondage vers l’est (chantier F) de cette partie du bâtiment, dans la perspective de commencer l’étude de la zone urbaine extérieure au palais. En réalité, les dimensions des structures néo-assyriennes étudiées ici, sous un niveau correspondant à un village d’époque romaine tardive, ainsi que la qualité de la construction, ont démontré que l’ensemble des salles et des espaces identifiés ici, bâtis sur l’arasement d’un quartier néo-assyrien plus ancien, avait également fait partie du palais, ayant sans doute les mêmes fonctions. Le bâtiment fouillé dans le chantier F avait sans doute remplacé, pendant la phase NA2, les locaux de prestige désormais abandonnés du chantier E. Enfin, le sondage effectué en 2005 dans la partie occidentale du tell au sud du palais (chantier E Sud) a montré que, bien que les courbes de niveaux indiquent une cote beaucoup plus basse de la surface par rapport au palais, les niveaux néo-assyriens ont été en grande partie préservés. L’habitat ancien devait donc être distribué sur une série de terrasses, tandis que le palais occupait la position la plus élevée.

Fig. 4 – Plan général de tell Masaïkh avec les chantiers

Tell Masaïkh et l’aménagement du territoire (fig. 2 et 6)

  • 10 Grayson 1996, p. 211, l. 13-20.
  • 11 Grayson 1996, p. 214-216.

13L’attribution de l’œuvre de la seconde fondation de la ville assyrienne de tell Masaïkh à Nergal-eresh repose sur la documentation textuelle provenant d’Assyrie, connue depuis longtemps, à savoir des inscriptions royales et documents de chancellerie qui témoignent de son pouvoir officiel. Une série de textes décrit plus spécialement la charge, qui lui avait été confiée par le roi Adad-nirari III, de « réorganiser » la région du Moyen et Bas-Khabour et du Moyen-Euphrate, citant entre autres la ville de Kar-Assurnasirpal et ses villages10. On connaît aussi un décret royal confirmant une extension ultérieure de son mandat jusqu’à Khindanu, en aval de Mari, à la hauteur d’Abu Kemal11. Par ailleurs, une inscription cunéiforme retrouvée dans le palais même de tell Masaïkh/Kar-Assurnasirpal, portant une dédicace au dieu Nabu et écrite par Adad-bel – sans doute un des représentants ou successeurs locaux de Nergal-eresh – mentionne tant le nom de ce dernier que celui d’Adad-nirari (III). C’est après avoir détruit et nivelé les bâtiments appartenant à la première colonie militaire assyrienne (phase NA0), que Nergal-eresh aurait entrepris, sur le même site, la construction de la deuxième ville (NA1) imitant, du point de vue architectural et urbanistique, le modèle de la capitale assyrienne et de son palais royal. Ce nouveau programme peut être mieux compris, dans ses aspects économiques et idéologiques, si on l’associe à un grand projet de réaménagement du territoire et de modification du paysage naturel et social dont Nergal-eresh pourrait être le responsable.

Fig. 5 – Plan général de tell Masaïkh et résultat de la prospection magnétique

  • 12 Berthier (éd.) 2001, Geyer et Monchambert (éd.) 2003.

14En effet, des prospections de surface ont déjà mis en évidence, le long du tracé d’un canal d’irrigation appelé aujourd’hui Nahr Dawrin, en particulier en amont de tell Masaïkh, dans la région de Diban, une série de sites de (très) petites dimensions marqués par la présence de matériel céramique néo-assyrien12. Ces sites du Fer II se trouvent dans la partie orientale de la vallée, la plus éloignée de la rive du fleuve et à faible distance de la terrasse, donc dans une situation qui est compréhensible uniquement si ces occupations sont associées à un canal d’irrigation. Le Nahr Dawrin, le « canal de Doura (Europos) », prend ses eaux dans le Khabour, à proximité sa confluence avec l’Euphrate, et son cours, aujourd’hui largement effacé par l’érosion, se déroule parallèlement à l’Euphrate, mais suivant de près la terrasse pléistocène, environ jusqu’à la région de Mari. Si la datation de la construction, et aussi le tracé originel du Nahr Dawrin, constituent un problème historique encore non parfaitement résolu, il est clair, de par la présence même de ces hameaux ou villages de l’âge du Fer II alignés sur son parcours, qu’il a été en fonction à cette époque.

15Tenant compte de ces différentes données et des informations, fournies par les premiers résultats des recherches sur les biorestes réalisées par des membres de notre projet, nous avons avancé une hypothèse d’interprétation, qui reste évidemment à valider, en ce qui concerne l’histoire du bas Moyen-Euphrate à l’âge du Fer II, et les modalités de l’occupation pré-impériale et impériale assyrienne. La construction (ou la remise en état) du Nahr Dawrin pourrait être contemporaine de la fondation de la nouvelle Kar-Assurnasirpal. De même, l’implantation des hameaux – accueillant peut-être une population de déportés ou de semi-nomades obligés à la sédentarisation et destinés à travailler dans la nouvelle surface irriguée par le canal – pourrait s’expliquer dans cette perspective. Il s’agirait d’étapes d’un même projet colonial, fondé sur l’exploitation agricole intensive de la rive gauche de l’Euphrate, la rive assyrienne, grâce aux terroirs gagnés par le nouveau mode d’irrigation, dont Nergal-eresh aurait été le promoteur et le responsable.

16Les fouilles ont montré que, vers le milieu du viiie siècle, Kar-Assurnasirpal, ou au moins sa citadelle et son palais, ont subi une attaque, ont été occupés et ont été réaménagés ensuite encore selon la tradition assyrienne (phase NA2). Suivant le modèle des événements déjà rencontré dans d’autres zones de l’Empire assyrien, comme à tell Halaf/Guzana, ou encore à Anat et Suhu, nous supposons que les administrateurs, d’origine assyrienne, du projet colonial de Nergal-eresh, progressivement mieux enracinés dans la culture locale, ont pu essayer de prendre de l’autonomie, fiscale, culturelle et politique par rapport à l’organisation impériale, jusqu’à la réaction, sans doute militaire et violente, de la métropole, à l’époque de Tiglath-Phalazar III, vers la deuxième moitié du viiie siècle. Nous n’avons pas encore assez d’éléments pour dater la fin de la présence assyrienne dans le site, qui pourrait avoir perduré jusqu’à l’époque néobabylonienne. Après un long abandon, tell Masaïkh sera réoccupé seulement vers les premiers siècles de notre ère, par un village d’époque romano-parthe, ou romaine tardive, attesté par différents niveaux de construction. Dès le xiie ou xiiie siècle, le site, qui ne connaîtra plus d’installations sédentaires réelles, deviendra un cimetière islamique, utilisé encore aujourd’hui.

LA REPRISE DU PROGRAMME DE PROSPECTIONS ET SONDAGES : TELL MARWANIYE (fig. 1 et 2)

17La nécessité de réunir davantage d’informations et de mieux comprendre le projet d’aménagement du territoire correspondant probablement à la deuxième fondation de Kar-Assurnasipal nous a poussés à entreprendre une nouvelle série de prospections archéologiques et magnétiques, ainsi que des sondages en rive gauche, la rive assyrienne. Le but des opérations n’est pas seulement d’identifier l’habitat sédentaire de l’âge du Fer et ses caractéristiques, avant et après l’intervention assyrienne, mais aussi d’étudier l’organisation économique et productive de la région, et en particulier les relations des sites identifiés avec les systèmes d’irrigation, nécessaires pour obtenir des revenus agricoles suffisants.

18Les prospections précédentes ont déjà relevé la chaîne de hameaux du Fer II alignés sur la rive droite du Nahr Dawrin, en amont de tell Masaïkh/Kar-Assurnasirpal, tandis que la situation est différente en ce qui concerne l’aval. D’une part, le tracé du canal, à sa sortie de la zone où il a été coupé dans la terrasse pléistocène, devient pratiquement illisible dans la vallée, réapparaissant seulement beaucoup plus en aval, environ à la hauteur de Doura Europos. De l’autre, les rares sites identifiés du Fer II semblent se trouver préférentiellement vers la rive de l’Euphrate ou de ses paléoméandres. Ils suivraient donc apparemment une stratégie d’implantation différente, le long d’autres systèmes de canaux, de bien moins grande envergure et dépendant directement du fleuve.

Fig. 6 – Photo satellite de la région de tell Masaïkh, avec le Nahr Dawrin

19Apportant des éléments nouveaux pour l’étude de ce sujet, les résultats des sondages et des prospections magnétiques effectués par nos équipes dans la région de Terqa ont permis de mettre en évidence l’importance, ainsi que le caractère articulé et complexe des occupations de la fin du Bronze Récent-Fer I, tant à Mashtale qu’à tell Marwaniye. Ces deux sites, marqués par la même culture « cassite tardive », ont été fondés dans deux positions différentes, le premier en bordure d’un paléoméandre, le second presque au milieu de la plaine alluviale. Tandis que Mashtale n’a pas connu d’occupation au Fer II, à Marwaniye, et dans un site qui lui semble associé, Jurdi Sharqi 3, sont attestés des niveaux du Fer II. En ce qui concerne les systèmes d’amenée d’eau, nous avons pu établir que le canal de Mashtale était sans doute tardif, peut-être d’époque islamique ancienne. Nous avons enfin avancé l’hypothèse que Marwaniye et Jurdi Sharqi 3, qui pour le Fer I (et peut-être aussi II) montrent des stratigraphies parallèles, appartenaient à l’origine à une seule agglomération, et qu’ils ont été séparés par la construction postérieure d’un canal de grandes dimensions.

LE PROGRAMME DE RECHERCHES DE 2006 (MK11 - TQ26 - MR02)

20Les objectifs principaux de la campagne de fouilles de 2006 à Terqa et à tell Masaïkh, et du programme de prospections et sondages dans la région, étaient de répondre aux questions restées ouvertes et de tester nos modèles d’interprétation. À Terqa, il s’agit de la problématique concernant la datation de la fondation urbaine, ses conditions, et, en général, l’étude de la culture locale du IIIe millénaire. À tell Masaïkh, la priorité a été donnée à la fouille du palais néo-assyrien de la phase NA1, correspondant à la fondation de l’époque de Nergal-eresh, avec ses transformations ultérieures. Conscients de l’importance d’une connaissance précise de ce bâtiment officiel assyrien en territoire syrien afin de comprendre l’histoire de cette période, nous avons décidé d’élargir la surface fouillée, recherchant ses limites et ses relations avec le reste de l’acropole et de la ville.

21En ce qui concerne le programme de prospections et de sondages, nous avons préféré rester encore cette année dans la zone en aval de tell Masaïkh, et concentrer nos efforts d’une part sur l’étude de la stratigraphie de tell Marwaniye, à travers de nouveaux sondages, tout en reprenant, d’autre part, l’exploration des secteurs du territoire encore mal connus. Une partie de ces recherches a été faite en surface, marchant à pied de long des tracés supposés du Nahr Dawrin et d’autres canaux déjà identifiés, afin de reconnaître les sites associés. Par ailleurs, les spécialistes de prospection magnétique ont continué ces aspects du programme sur plusieurs des sites étudiés.

L’ÉQUIPE DE 2006

22La mission sur le terrain a débuté le 19 septembre 2006, et les différentes opérations ont été terminées le 4 novembre 2006. L’équipe d’archéologues travaillant dans le cadre de la mission archéologique, à tell Masaïkh, et du projet « Terqa et sa région », sous la direction de Maria Grazia Masetti-Rouault, a été composée, pour la mission de cette année 2006, de Sabrina Salmon et Béatrice Robert, doctorantes à l’université Lyon 2 ; Adrien Bonnan-Garçon, étudiant à l’université Paris I-Sorbonne ; Bianca Maria Tomassini Pieri, Myriam Carminati et Demetrio Castignola, étudiants à l’université de Pavie (Italie). Benedetta Bellucci et Delphine Didier, doctorantes respectivement à l’université de Pavie et de Lyon 2, ont réalisé les sondages à tell Marwaniye dans les niveaux de l’âge du Fer, tandis que Sophie Berthier (MAE-CNRS) s’est occupée des sondages dans les niveaux d’époque islamique. En outre, Abdellatif Toima, étudiant à l’université d’Alep, et Amr el Ali, étudiant à l’université de Damas, ont participé aux activités de chantier et au travail à la maison de fouille. Olivier Rouault (professeur à l’université Lyon 2) a assumé la responsabilité scientifique des travaux, qui ont eu lieu principalement dans le chantier F (fig. 3), avec la collaboration de Juliette Mas, doctorante à l’université Lyon 2, Delphine Rameau, étudiante dans la même université, et Alvise Matessi, étudiant à l’université de Pavie. Le codirecteur de la mission, Yasser al Showan, directeur des Antiquités de Deir-ez-Zor a soutenu les recherches en cours et facilité toutes les opérations relatives à la fouille.

23O. Rouault et M. Gr. Masetti-Rouault ont été responsables des trouvailles épigraphiques et du premier traitement des textes trouvés pendant cette mission. O. Rouault a géré aussi le travail topographique sur tous les chantiers (relevé par station totale et plans Autocad), ainsi que le contrôle de l’enregistrement informatique de toutes les données archéologiques et de la documentation photographique. Paola Poli (université de Pavie – université de Ferrare), qui est chargée de la publication de la glyptique de Terqa et de tell Masaïkh, a assuré comme chaque année l’étude, la classification, la première restauration et conservation de l’ensemble du matériel archéologique provenant de la fouille, travaillant en collaboration étroite avec les responsables du musée national de Deir-ez-Zor, où sont déposées les collections provenant de nos chantiers.

24Rémy Chapoulie (université de Bordeaux) et Vivien Mathé (université de La Rochelle) ont poursuivi le programme de prospections magnétiques sur les sites de la région de Terqa, en particulier en rive gauche, à tell Masaïkh et à Marwaniye. Rémy Chapoulie développe par ailleurs un projet d’analyse de la céramique attestée, dans le cours du temps, sur les sites étudiés par notre programme. Ce travail, mené avec la collaboration des archéologues responsables de la publication de la poterie des diverses époques, a pour but la caractérisation physique et chimique des matériaux utilisés dans le processus de production, ainsi que l’étude des techniques du travail artisanal et de leur évolution. Olivier D’Hont (musée de l’Homme, Paris – CNRS) a été chargé de reprendre l’étude de l’occupation du territoire à l’âge du Fer à travers une prospection archéologique pédestre, en particulier le long du tracé supposé du canal Nahr Dawrin. Cette année, Mu’in el Ali, directeur du musée de Deir-ez-Zor, a été le représentant du service des Antiquités syriennes auprès de notre mission, et il a participé à nos activités sur le terrain.

25Arkadiusz Sołtysiak, Jacek Tomczyk, Anna Gręzak et Aleksandra Wieczorek, chercheurs et doctorants des universités de Varsovie, ont réalisé les analyses bioarchéologiques, étudiant les os humains, les os animaux et tous les biorestes recueillis pendant nos fouilles. Enfin, Yves Gallet (Institut de physique du globe, Paris), dans le cadre de ses propres recherches sur le magnétisme terrestre, a visité nos chantiers, effectuant des prélèvements de fragments de briques et de tessons avec l’accord des autorités archéologiques syriennes.

LE PROGRAMME DE RECHERCHES DE 2007 (MK12 – TQ27)

26Le projet de travail pour la campagne 2007 des missions à Terqa et à tell Masaïkh et du programme de prospections et sondages dans la région a été établi dans la perspective de poursuivre et élargir les recherches en cours. En ce qui concerne Terqa, les opérations principales de fouille, sous la direction d’Olivier Rouault, sont restées concentrées, dans le chantier F, dans les niveaux les plus anciens de la ville, afin de reconstituer la séquence stratigraphique relative à la phase de sa fondation au Bronze Ancien I-II. Cette fouille a été conduite en collaboration avec le codirecteur syrien de la mission de Terqa, M. Yasser al Showan. Par ailleurs, un sondage a été ouvert dans le chantier C, sur le sommet du tell, afin de reprendre l’étude des niveaux islamiques anciens, nécessaire pour la publication du matériel céramique.

27À tell Masaïkh, en 2007, nous avons décidé d’interrompre, au moins pour cette saison, la fouille du chantier D (niveaux Halaf et Bronze Moyen), dans l’attente des résultats d’une série d’analyses archéométriques et archéobotaniques, qui pourraient nous permettre de lancer un nouveau programme de recherche dans les niveaux chalcolithiques. Par ailleurs, pour différentes raisons, et suivant en cela les recommandations des autorités archéologiques syriennes, le programme de prospections et de sondages de 2007 a été limité à des activités réalisées autour du tell de Masaïkh, ou dans ses alentours immédiats. Pour le reste, le projet de fouille pour la mission 2007 a été élaboré en continuation des opérations menées en 2006 dans la partie la plus ancienne du tell, correspondant à l’espace du palais néo-assyrien, respectivement dans les chantiers G et E Nord, afin d’apporter un complément d’information pour la compréhension de l’organisation architecturale et de la stratigraphie de ce grand bâtiment. Dans le chantier G, la zone fouillée a été élargie vers le nord, où a été mise en lumière la terrasse-tour. À partir de la documentation recueillie dans ce bâtiment exceptionnel, nous avons invité une équipe d’architectes à étudier le plan du palais de tell Masaïkh et ses évolutions dans le temps, en prenant en compte tout particulièrement les problèmes posés par les élévations, et pour tenter d’aboutir à des propositions de restitution en 3D. Enfin, une opération nouvelle a été commencée pour explorer la ville basse.

28D’une façon plus précise, en ce qui concerne le chantier G, le but du travail de cette mission a été l’étude de la partie sud du palais néo-assyrien, pour mieux en évaluer l’extension, en identifiant les limites de la grande cour dallée, ainsi que des espaces annexes, en particulier à l’ouest. En effet, essentiellement grâce aux résultats obtenus l’année précédente dans le chantier E Nord, et par l’analyse des images fournies par les prospections magnétiques et des images satellites, nous avons assez récemment compris que l’enceinte entourant le palais présentait, dans la partie qui longe le palais à l’ouest, un développement arrondi, suivant les courbes du tell ancien, et non pas rectiligne, comme il nous avait précédemment semblé. Dans ces conditions, il apparaît clair qu’il existe une surface assez large entre le mur qui délimite à l’ouest la grande cour dallée et l’enceinte, qui est encore complètement à découvrir et à identifier. De plus, sachant que dans le chantier G les vestiges néo-assyriens ont été souvent réutilisés comme sols par les occupations d’époque romaine tardive (RT), la fouille de cette année a eu aussi pour but de réunir une documentation plus large et précise pour nous permettre de mieux comprendre et dater les niveaux postérieurs à l’occupation assyrienne.

29La fouille dans le chantier E Nord a été destinée à consolider notre interprétation quant à la situation stratigraphique et à retrouver les limites de la terrasse en briques crues, qui avait sans doute servi de soubassement à une tour, et qui avait été construite pendant la phase NA1b sur une partie du palais néo-assyrien et du rempart de la même époque. C’est en particulier grâce aux résultats des recherches dans ce chantier en 2006 que nous avons été amenés à rouvrir la discussion sur la forme de l’enceinte de tell Masaïkh, qui a été constamment décrite par les géographes et les archéologues comme étant carrée, quoiqu’amputée d’un angle par l’érosion supposée de l’Euphrate.

30Quant à l’exploration de la ville basse, elle s’était limitée, lors de notre première campagne sur le tell en 1997, à quelques sondages et au rafraîchissement de sections faites par des opérations de terrassement anciennes. Par ailleurs, nous disposions déjà d’une image très intéressante de cette partie du tell, obtenue grâce aux résultats des prospections géomagnétiques réalisées lors des campagnes précédentes (fig. 5). L’habitat urbain situé dans la « ville basse », très probablement d’époque assyrienne, y apparaît organisé d’une façon très rationnelle et réfléchie, avec une voirie complexe mais bien orthogonale, et séparé de la zone palatiale par une longue structure (mur, rue ou canal ?) joignant les deux portes principales des parties nord et sud de l’enceinte. Le chantier H, un sondage de 3 m sur 65 m, a donc été établi à l’est du chantier F, afin de comprendre plus clairement l’organisation de cette partie de la ville qui constitue une sorte d’interface entre la zone palatiale et les quartiers de la ville basse.

L’ÉQUIPE DE 2007

31Les équipes qui travaillent aux différentes opérations du programme « Terqa et sa région » partagent la même maison de fouille située à Darnaj, où sont organisés et mutualisés tous les travaux post-fouille. L’équipe de la mission archéologique à tell Masaïkh a été composée, cette année, de Sabrina Salmon (Belgique), doctorante à l’université Lyon 2, Séverine Biettlot (Belgique), doctorante à l’université de Limoges, Benedetta Bellucci (Italie) doctorante à l’université de Pavie, Bianca Maria Tomassini-Pieri (Italie), doctorante à l’université de Pavie, Maria Magdalena Tatulescu (Roumanie), doctorante à l’École pratique des hautes études, Sorbonne, Paris, et par les étudiants de Master Nicolas Mahy (France, université Lyon 2), Marie Habert (France, université Paris I – Sorbonne), Miriam Carminati (Italie, université de Pavie) et Abdellatif Toima (Syrie, université d’Alep). L’équipe de la mission archéologique à Terqa-Ashara, co-dirigée par O. Rouault (université Lyon 2) et Yasser al Showan (direction des Antiquités, Deir-ez-Zor) était composée de Stephen MacPhillips (université de Copenhague), Alvise Matessi (université de Pavie), Élise Cellard, Jeanne-Marie Lepape et Camille Toullelan (université Lyon 2).

32Pour les opérations post-fouille, Paola Poli (Italie, universités de Pavie et de Ferrare) a été responsable de l’enregistrement, l’étude et la restauration du matériel archéologique provenant des fouilles de tous les sites, ainsi que de l’étude de la glyptique. Jacek Tomczyk (Pologne, université Cardinan Wyzinski de Varsovie) étudie les restes osseux humains. Olivier Rouault a par ailleurs supervisé le travail topographique de tous les chantiers et, en collaboration avec M. Gr. Masetti-Rouault, il a également pris en charge la conservation et des premières études de la documentation épigraphique. Stephen McPhillips (Nouvelle-Zélande, université de Copenhague), a analysé la céramique islamique provenant de nos chantiers. Lucy Kubiak-Martens (Pologne, Biax Consult, Research and Consultancy Service for Biological Archeology and Environmental Reconstruction, Amsterdam), spécialiste d’archéobotanique, a réalisé cette année une première série d’analyses sur les restes végétaux provenant de nos fouilles (25 octobre-4 novembre). Pendant la semaine du 23 au 31 octobre nous avons été rejoints sur le tell de Masaïkh par une équipe d’architectes composée par Pedro Azara (architecte, université polytechnique de Catalogne, Barcelone), Jordi Abadal et Albert Imperial, qui ont commencé, en collaboration étroite avec les archéologues, une étude pour l’analyse et la restitution du palais néo-assyrien, fouillé depuis plusieurs saisons. Enfin, M. Mu’in el Ali, conservateur au musée national de Deir-ez-Zor, a été le représentant du service des Antiquités auprès de la mission de tell Masaïkh et nous a aidés à résoudre bien des problèmes.

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Note

1 Rouault et Mora (éd.) 2007 et 2008. Voir aussi Rouault et al. 1997 et la bibliographie générale des publications sur Terqa et sa région depuis 1997 dans Akh Purattim 1 (2007), p. 331-334.

2 Simpson 1984, Berthier 2001, Geyer et Monchambert (éd.) 2003.

3 Simpson 1988.

4 Numoto 2006 et Yamada 2008.

5 Rouault 1992.

6 Rouault 1998 ; Rouault et Tomassini-Pieri 2014.

7 Rouault 1998, p. 196-197.

8 Masetti-Rouault 2006 et 2007a.

9 Masetti-Rouault 2001 et 2007b ; Rouault 1998 et 2009.

10 Grayson 1996, p. 211, l. 13-20.

11 Grayson 1996, p. 214-216.

12 Berthier (éd.) 2001, Geyer et Monchambert (éd.) 2003.

Indice delle illustrazioni

Legenda Fig. 1 – Carte de la région de Terqa
URL http://books.openedition.org/momeditions/docannexe/image/4455/img-1.jpg
File image/jpeg, 264k
Legenda Fig. 2 – Photo satellite de la région de Terqa avec les sites principaux
URL http://books.openedition.org/momeditions/docannexe/image/4455/img-2.jpg
File image/jpeg, 560k
Legenda Fig. 3 – Plan général de Terqa avec les chantiers
URL http://books.openedition.org/momeditions/docannexe/image/4455/img-3.jpg
File image/jpeg, 220k
Legenda Fig. 4 – Plan général de tell Masaïkh avec les chantiers
URL http://books.openedition.org/momeditions/docannexe/image/4455/img-4.jpg
File image/jpeg, 212k
Legenda Fig. 5 – Plan général de tell Masaïkh et résultat de la prospection magnétique
URL http://books.openedition.org/momeditions/docannexe/image/4455/img-5.jpg
File image/jpeg, 268k
Legenda Fig. 6 – Photo satellite de la région de tell Masaïkh, avec le Nahr Dawrin
URL http://books.openedition.org/momeditions/docannexe/image/4455/img-6.jpg
File image/jpeg, 377k

CC-BY-NC-ND-4.0

Solamente il testo è utilizzabile con licenza CC BY-NC-ND 4.0. Salvo diversa indicazione, per tutti agli altri elementi (illustrazioni, allegati importati) la copia non è autorizzata ("Tutti i diritti riservati").

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