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Akh Purattim 3

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Jean-Claude Margueron
, 
Olivier Rouault
, 
Pascal Butterlin
, 
et al.

Mari et sa région

Mari, chantier F (campagne 2000) : la « maquette architecturale » D

Béatrice Muller

Texte intégral

Je remercie Marylou Jean-Marie pour sa participation à la fouille et au traitement du matériel ; elle était assistée d’Anne Horrenberger, à qui je dois les dessins et la composition des planches de cet article.

  • 1 No de chantier : III D 1 NE 115 ; no d’inventaire : TH 00.72.
  • 2 Maquette C, cf. Muller et Weygand 2007, p. 135-144.
  • 3 Margueron 2004, p. 179-185 ; Muller sous presse.
  • 4 Muller et Weygand 2007, p. 135-137 ; p. 158 ; p. 143, fig. 13 : cette dernière ne peut plus être pr (...)
  • 5 Dans cette même livraison, p. 86-88.

1La quatrième maquette architecturale mise au jour à Mari1 au cours de la campagne de 2000, à 6 m environ de celle trouvée en 19952, n’est pas totalement inédite3, mais sa véritable publication trouve ici sa juste place à côté du rapport préliminaire de la même campagne (fig. 1). Comme pour ce dernier, les réajustements topographiques et altimétriques et les observations faites sur le terrain permettent d’affiner, voire de rectifier certaines assertions antérieures sur le contexte de la maquette C4. Comme cela a été exposé dans le rapport préliminaire5, cette découverte confirme la situation de ces dépôts dans le sous-sol (couche f-g) de la maison à l’Autel domestique, dans un contexte dépourvu d’architecture plus ancienne de la Ville II, et au-dessus de l’arasement de la Ville I, autrement dit au moment de la refondation de la cité au début du DA (ou EJ) III. Comme dans les autres cas, la « maquette architecturale » elle-même était accompagnée d’un mobilier constitué pour l’essentiel de céramiques diverses, en partie logées dans ses compartiments et en partie réparties à l’extérieur, calées par un dispositif de briques crues. La situation complexe du secteur, encombré de fosses et de tombes, introduit cependant quelques aléas sur l’intégrité et l’intégralité de ce dépôt.

CONTEXTE

2Situé presque à la limite nord de III D 1 NE, à l’aplomb du mur u (plus exactement de l’empattement u’ de celui-ci) et à une cinquantaine de centimètres sous sa base, cet ensemble était enfoui à 1,20 m environ au nord-est de l’autel domestique adossé au mur W-B’ du loc. 6 (cf. fig. 3 du rapport préliminaire, p. 88). Par rapport au sol de juss de ce locus, sa profondeur était de l’ordre de 1 m.

Considérations stratigraphiques d’ensemble : relation avec l’architecture et avec la maquette C

  • 6 Margueron 2004, p. 180.

3La mise en relation avec la position stratigraphique de la maquette C a été une préoccupation presque obsédante au moment de la fouille ; si la configuration peu orthogonale de l’aire fouillée ne permettait pas d’embrasser celle-ci d’un coup d’œil, son exiguïté facilitait le suivi, d’une extrémité à l’autre, de couches caractéristiques. Ainsi il devenait manifeste non seulement que la maquette C, scellée par la couche orange d-5, reposait sur e-1, caractérisée par la même couleur, mais encore que ces deux couches ne se contentaient pas de marquer un pendage vers le nord - nord-ouest, mais qu’elles étaient plus ou moins rapprochées ou disjointes selon les endroits : la maquette C pouvait donc bien prendre place entre ces deux couches, comme en témoigne la paroi sud du carré, alors qu’elles sont en succession immédiate au nord (fig. 2) : cette subtilité mise à part, il n’est donc pas abusif d’affirmer que les deux maquettes ont été recueillies « à une altitude très voisine », sinon dans la même couche6.

Fig. 1 – Emplacement des quatre « maquettes architecturales » trouvées à Mari

  • 7 Fouillant à l’aplomb du mur AB uniquement du côté sud, on n’aurait jamais repéré le « mur » 17, ni (...)

4Le pendage ne compense pas à lui seul l’écart altimétrique d’une soixantaine de centimètres entre les deux dépôts : c’est que la maquette D a été enfoncée sous le sol du loc. 6 plus profondément que son homologue C (tableau 1). Il me paraît vain de vouloir justifier cette différence. Quant au fait que la maquette D semble « flotter » plus bas que la base des murs environnants, il est peut-être dû au fait que celle-ci n’a pas été réellement atteinte7.

Considérations stratigraphiques de détail : l’environnement immédiat du dépôt

5L’aire de fouille de 2 × 1,60 m constituant en quelque sorte l’excroissance septentrionale du loc. 6 témoigne d’un encombrement peu commun de son sous-sol (couches e et f), et même, plus profondément, des couches g et h, représentant le nivellement préparatoire aux constructions de la Ville II.

Couches e et f (fig. 2 et tableau 1)

  • 8 Au-dessus de laquelle a été trouvée une vertèbre humaine, ainsi qu’un fragment à l’intérieur.

6La première chose remarquable qui est apparue c’est, seul élément en place de cette couche, un bassin en terre cuite de 39 cm de diamètre, profond de 20 cm (III D 1 NE 106), encastré dans le sol de terre argileuse beige fine e-1 (sommet à 176,50), que sa position en encoignure avait permis de laisser un temps en témoin (fig. 3). Immédiatement à côté, la coupe NE 126 (176,32) semble appartenir à un dépôt ultérieur, puisqu’elle se trouve du côté brisé du bassin. La position de ce dernier, dont la base est parfaitement ajustée au sommet de la brique de calage la plus haute du côté oriental de la maquette (fig. 4), pose la question de son association ou non au dépôt, par ailleurs complètement scellé, il est vrai, par ce sol e-1 (cf. p. 267). La situation se complique car sous le bassin et presque accolée aux briques de calage, une nouvelle coupe (176,16)8 voisine avec un fragment de mâchoire d’ovi-capriné, des fragments d’os dont une tête d’humérus peut-être humain ainsi qu’un fémur humain gauche long de 34 cm (III D 1 NE 129) [fig. 4], et un grand tesson (14 × 7 cm). En dessous, ossements animaux puis terre meuble brune homogène. Ces éléments, bien qu’à l’extérieur des briques de calage, sont-ils à rattacher au dépôt de la maquette, ou plutôt à une grande fosse peu nette lisible dans la paroi orientale contiguë (III D 1 NE F-3) ?

Fig. 2 – Paroi ouest, partie nord, et paroi nord de III D 1 NE, avec schéma de situation

Tableau 1 – Repères altimétriques comparatifs des maquettes C (rectifiés) et D

  • 9 III D 1 NE 108 et 109 = TH 00.29 et 30 : situées nettement à l’extérieur de la fosse de la maquette (...)

7D’autres vestiges épars, évoquant la dispersion de matériel funéraire, sont à signaler. Toujours du côté oriental, on peut noter un anneau de cuivre/bronze III D 1 NE 111 (176,05), à une quarantaine de centimètres de la paroi est à la hauteur des trois loci arrières de la maquette. Au nord, sous l’extrémité occidentale de l’empattement u’, gisait un autre os long (176,07) et à une vingtaine de centimètres à l’est de celui-ci étaient plantées, au niveau de la surface sol f-1 (176,37), deux pointes de javeline, l’une entière et l’autre fragmentaire9. Tout ceci laisse à penser que l’introduction du dépôt de la maquette a dû perturber une ou des tombes préexistantes – qui n’ont pas été inventoriées comme telles, vu leur état.

Fig. 3 – Relation spatiale et stratigraphique entre la maquette et le bassin III D 1 NE 106. Vue vers le nord

Fig. 4 – Première étape du dégagement du dépôt, avec éléments qui n’en font probablement pas partie (au nord du dispositif de calage en briques crues)

  • 10 Dans cette livraison le rapport préliminaire de 2000, fig. 3 p. 88.

8En revanche, bien que nous n’ayons pu récupérer de III D 1 NE T-3, outre quelques os longs animaux dans le secteur, qu’un crâne (176,24 environ), quelques vertèbres humaines éparses, ainsi que des tessons, un gobelet au profil incomplet, des fragments d’un vase à décor noir sur le col NE 112 (176,14) et quelques coquillages percés NE 113 à côté de la coupe NE 110, l’étude de la paroi occidentale a pu montrer une fosse (III D 1 NE F-4) scellée par le sol d-5 mais coupant la couche e, et par conséquent postérieure à l’introduction de la maquette. Cette fosse s’était en partie encastrée dans une plus ancienne, F-6, correspondant à la tombe III D 1 NE T-4 que nous avons découverte presque en même temps que T-3. III D 1 NE T-4, quoiqu’elle fût en mauvais état, était plus cohérente10. Outre qu’immédiatement après l’enlèvement des ossements y était apparu un col de vase à 175,88 (appartenant à NE T-6, cf. § ci-après), elle a posé problème sur sa relation stratigraphique avec la maquette jusqu’au jour où les fosses respectives ont pu être délimitées et où on a pu établir, à l’aide de la paroi également, que T-4 était aussi postérieure à la maquette (fig. 2 et 5).

9Deux tombes postérieures à la maquette, et sans doute une au moins, que l’enfouissement de la maquette pourrait avoir fait voler en éclats, c’est ce qui ressort de l’analyse du sous-sol du loc. 6, dit « à l’autel domestique ».

Couches g et h

10Si le reste de la fouille n’avait pas mis au jour des couches sans architecture, mais dont les principales caractéristiques présentaient, en alternance, de la terre à brique et des couches brunes ou noirâtres, avec ou sans scories de charbon de bois, le petit secteur nord de III D 1 NE défini ci-dessus aurait donné l’impression d’une succession ininterrompue de dépôts.

11En effet, tout comme le goulot du vase III D 1 NE 158 était apparu au fond de NE T-4, il s’est avéré que le fond de la fosse de la maquette (175,85) correspondait, à 3 cm près, à la cote de ce bord de vase, et d’autres vases apparurent (NE 159 à 164) puis, plus à l’est, des ossements (175,58) et une pointe de javeline (NE 165 = TH 00.109, 175,54) à côté d’une omoplate d’ovi-capriné : l’analyse de III D 1 NE T-6 n’est pas l’objectif présent, mais il faut signaler un bord de fosse très net et rectiligne est-ouest correspondant au bord de fosse NE F-3 vu dans la paroi est. L’état désordonné des vestiges laisse entendre que le creusement de III D 1 NE F-2 (fosse de la maquette) y est pour quelque chose.

  • 11 Pour comparaison : Lebeau 1985, pl. IX-10, datation DA (EJ) IIIb selon la chronologie corrigée, cf. (...)

12Le fond de NE T-6 (couche h) étant atteint à 175,52, c’est seulement 10 cm plus bas qu’est apparu le plus ancien dépôt mis au jour dans ce chantier, nomenclaturé III D 1 NE T-7 malgré le fait qu’il n’était constitué que de neuf céramiques (NE 185 à 193) – sans squelette11. Sa base à 175,28 touchait la couche i.

CONSTITUTION ET ORGANISATION DU DÉPÔT (fig. 4 à 9 et tableau 2)

La fosse (III D 1 NE F-2)

  • 12 Et orange au sud, où elle scellait directement la maquette C de 1995.

13L’ensemble du dépôt a été introduit dans une fosse subcirculaire à contour irrégulier (alvéolaire) de 1,40 × 1,50 m environ, profonde de 55 à 59 cm (176,40 à 175,85). Une des alvéoles s’enfonçait légèrement sous l’aplomb de l’empattement u’, ce qui explique qu’elle soit visible dans la paroi nord du carré sur une largeur réduite (cf. fig. 2). Cette fosse a été comblée par une terre meuble plus ou moins hétérogène – à l’intérieur de la maquette elle-même, elle était plus homogène et de couleur beige clair. Creusée dans une terre à dominante sablo-argileuse avec deux strates plus cendreuses – alternance de couches rapportées –, elle était scellée par le sol de chantier e-1, ici immédiatement surmonté de la couche stratifiée d-5, charbonneuse par endroits12.

  • 13 En creusant une fosse d’accès autour de la maquette, pour lui créer un socle duquel elle pourrait ê (...)

14La limite de la fosse n’a pas été décelée très clairement au nord-est, alors que la position et l’altitude (176,06) du fémur humain III D 1 NE 129 (cf. fig. 4, 5 et p. 262) pouvaient poser la question de son appartenance au dépôt de la maquette : cependant son contexte – il était placé dans de la terre tassée beige et non sur des briques – va dans le sens d’un dépôt différent, indépendant de la fosse de la maquette. La situation, en effet, est brouillée par la présence à l’est – lisible dans la paroi d’un reste de berme – de la grande fosse III D 1 NE F-3. Ce fait, ajouté à la position du dispositif de calage, dissuade d’élaborer l’hypothèse d’une association funéraire au dépôt de la maquette, d’autant plus qu’un autre os long, à la même altitude au nord-ouest, était situé lui aussi à l’extérieur de la fosse de la maquette. Par ailleurs une prémolaire humaine a été recueillie sous le leben de calage situé au nord, près de la porte de la maquette : manifestement, le sous-sol dans ce secteur était assez chargé en restes humains, dispersés soit au cours des grands travaux de terrassement préalables à l’édification des fondations, soit par le creusement de la fosse de la maquette13.

Céramiques à l’extérieur de la maquette et briques de calage

  • 14 En creusant une fosse d’accès autour de la maquette, pour lui créer un socle duquel elle pourrait ê (...)
  • 15 Cette présomption s’appuie sur le nombre de vases (24, 25 ou 26) inférieur à celui retrouvé avec le (...)

15La maquette avait ainsi été placée au fond de la fosse, en position un peu décentrée, avec les céramiques autour. Des briques crues, soit isolées (au nord-ouest et à l’est), soit formant une ébauche de maçonnerie (au nord-est) servaient à caler les vases. Cette organisation d’ensemble laisse penser qu’une partie des céramiques nous a échappé, non seulement au nord, à cause de la limite de fouille14, mais plus encore à l’ouest où, comme on l’a vu, des perturbations postérieures (III D 1 NE T-3 et T-4) ont pu avoir fait disparaître des vases qui auraient parfaitement trouvé leur place de ce côté de la fosse15.

Dispositif de calage (fig. 4 à 8)

  • 16 L. 32 à 24 cm ; l. 24 à 10 cm ; ép. 7 à 10 cm.

16Sans être assimilable à un véritable coffrage de briques crues, le côté nord-est était pourvu d’un dispositif d’une longueur maximale de 20 cm, de deux assises (hauteur : 25 cm) de briques de format hétéroclite (ou même fragmentaire) et de sommet non plan16. Si l’on en croit la paroi nord (cf. fig. 2), il pouvait se prolonger, avec la fosse, au-delà de la zone fouillée – d’une vingtaine de centimètres, peut-on estimer. Certaines des céramiques étaient partiellement couvertes par une brique : on imagine deux ou trois manœuvres travaillant en équipe, les uns tenant les récipients à fond rond (III D 1 NE 135, 132), les autres les appuyant contre des objets plus stables et disposant les briques du côté névralgique (bouteille NE 135), superposant et décalant celles-ci, protégeant des vases en les recouvrant totalement (138 et 139) ou partiellement (135, 133) [fig. 9].

17Du côté nord-ouest, la grande brique (32 × 11 cm) dans laquelle la maquette avait l’air de s’encastrer servait aussi à maintenir les petits récipients, pot III D 1 NE 144 et bols 143 et 146, plus ou moins bourrés sous la panse de 135. Quant aux deux assises de deux briques visibles dans la paroi plus à l’ouest, elles sont à l’extérieur de la fosse.

18Les vases en place pourvus d’une base stable (III D 1 NE 130 et 131) n’avaient apparemment pas eu besoin d’un tel dispositif.

Fig. 5 – Fosses de la maquette et de III D 1 NE T-4. Vue vers le nord-ouest

Fig. 6 – L’ensemble du dépôt vu vers le nord, deuxième étape du dégagement

Fig. 7 – Plan du dépôt avec mise en évidence des cotes d’altitude, deuxième étape du dégagement

Regroupement des céramiques

  • 17 III E 1 NO 52 = TH. 95.88, cf. Muller et Weygand 2007, fig. 12 p. 142. Voir aussi Muller sous press (...)

19D’après leurs dimensions prises in situ, on peut se faire une idée du profil des jarres à base annulaire NE 130 et 131 à partir de celle qui accompagnait la maquette C17 ; ces deux vases faisaient partie, avec la bouteille NE 135, des spécimens les plus grands. À trois reprises, un récipient en contient un plus petit : la faisselle cylindrique 139 était dans la jatte 138, le petit pot 144 dans le bol verseur 143 et enfin la lampe 133, qui apparaissait sur place comme un large gobelet évasé, ne pouvait tenir qu’à l’envers dans le bol-passoire 134. Immédiatement à côté, à l’est, une seconde lampe (NE 137) était, elle aussi, posée retournée.

20Sans pouvoir en tirer de conclusion, on constate que les récipients les plus grands (135, 141, 138) sont regroupés au nord-est ; que, à part le bol-passoire NE 136, les plus petits ne sont pas isolés mais répartis par groupes de deux (140 et 145) ou de trois (143, 144, 146) et que les deux pots à perforation dans le fond (132 et 147) ne sont pas éloignés l’un de l’autre.

21Cet ensemble présente une homogénéité de situations respectives et de dimensions qui, malgré la parenté morphologique entre la jatte NE 138 et le bassin NE 106 encastré, rappelons-le, tout à côté dans la couche e-1 qui scelle le dépôt de la maquette (cf. ci-dessus, p. 262), contribue encore à dissuader d’intégrer le bassin dans le dépôt.

Objets à l’intérieur de la maquette

Céramiques

22Ceci nous amène à considérer le contenu de la maquette elle-même, dont III D 1 NE 147 occupe tout le loc. 5. Les autres céramiques sont des godets piriformes à fond pointu, tous semblables mais non identiques, que ce soit du point de vue de leurs dimensions (leur hauteur s’échelonne de 6 à 8 cm) ou du point de vue de leur couleur (deux brique contre cinq crème) ; excepté ceux du loc. 3, on peut dire qu’ils se répartissent dans la moitié occidentale de la maquette.

Tableau 2 – Catalogue du matériel associé à la maquette

Fig. 8 – Plan du dépôt avec numéro de chantier des céramiques (échelle 1/20) et profils de celles-ci (échelle 1/5).
Les numéros de chantier soulignés correspondent aux céramiques non dessinées

Fig. 9 – La maquette in situ vue vers le sud-ouest

Fig. 10 – Étui à bâtonnets de khôl, posé sur le fond de l’espace central de la maquette

Autre matériel

23Le locus central de la maquette recélait des ossements de capriné (cf. fig. 6) qui avaient dû être placés au-dessus ; en revanche un étui à khôl en cuivre/bronze, ce dernier avec la pointe dans l’ouverture donnant sur le loc. 3, était posé directement sur le fond de la maquette (fig. 10).

24De façon générale tous ces vases – intérieurs comme extérieurs à la maquette – appartiennent à la catégorie de la céramique commune, faite d’une pâte de finesse moyenne, beige ou rose, de même couleur que l’engobe, s’il y en avait et à dégraissant minéral bien visible. Parfois la pâte est plus rouge, comme celle de la lampe III D 1 NE 133 ; les deux lampes sont d’ailleurs d’une terre plus grossière, avec dégraissant végétal en plus du minéral. Les godets sont évidemment modelés : le bord de III D 1 NE 148, 153 et 154 a été obtenu en repoussant la pâte vers l’extérieur, celui de NE 152 est irrégulier, la paroi de III D 1 NE 151 est encore bosselée des pressions de façonnage. Les perforations des filtres et passoires sont faites généralement de l’intérieur vers l’extérieur – technique partiellement inverse pour la faisselle III D 1 NE 139.

ANALYSE COMPARATIVE DE LA MAQUETTE D (fig. 11 à 15)

25Pour faciliter la description, on utilisera les points cardinaux, comme si la porte se trouvait exactement dirigée vers le nord.

Matériau et état de conservation

  • 18 Pariselle 2007, note 24 p. 181.
  • 19 Muller et Weygand 2007, p. 137, 152 ; Pariselle 2007, en particulier p. 181-183.

26N’ayant pas été restauré, ce spécimen n’a pas pu donner lieu à une étude fine de sa technique de fabrication, comme cela avait été le cas pour la maquette C. En tout cas, texture de la pâte (terre cuite grossière, rougeâtre, à dégraissant abondant) et enduit blanc (juss)18, à surface rugueuse et boursouflée par endroits (fig. 13) et pouvant présenter des coulures (fig. 14), s’apparentent à ceux des autres maquettes19.

27Contrairement à A et C, retrouvées complètes, il manquait à la maquette D une partie du haut de la cloison de l’espace central. Du côté du loc. 4 la cassure, pratiquement rectiligne, a emporté le haut de la porte, et l’angle sud-ouest de l’espace central, dont la partie supérieure a disparu, se détachait. Du côté du loc. 3, la lacune incurvée réduisait la hauteur de conservation de la porte 2-3 à 12 cm du côté ouest, mais l’autre montant de porte indiquait encore la courbe de l’arc. Par ailleurs une dénivellation de 2,5 cm de part et d’autre de la fissure de la cloison 2-5 dénote un affaissement important de la base. De la porte 4-7, on n’a également que le départ du linteau du côté ouest. Enfin il manque à la porte d’entrée la base de son encadrement en relief (sur une hauteur de 6 cm du côté est et 3 cm du côté ouest). Une infime lacune d’enduit pourrait indiquer que cet encadrement se poursuivait à la base de la porte.

28Comme sur les autres exemplaires, d’innombrables fissures se sont révélées petit à petit, particulièrement sur tout le fond. L’enceinte extérieure est bien conservée, sauf au nord du loc. 5, où elle est fendue sur toute son épaisseur et toute sa hauteur. Par ailleurs une fissure oblique court sur toute la hauteur du loc. 9 ; une cassure haute de 10 cm, à la jonction de la cloison 6-4, était visible sur toute la hauteur du côté interne.

Dimensions (en cm)

Dimensions extrêmes

  • diam. 55,5 (nord-sud), 54 (est-ouest) ;

  • h. max. 24 (de la base au sommet de la cloison de l’espace central) ;

  • h. de l’enceinte extérieure (à partir de la base) : de 19 (loc. 9) à 13,5 (au sud).

Dimensions intérieures

  • h. de l’enceinte extérieure (à partir du fond, côté interne) : de 15,5 (loc. 6) à 13,5 (au sud) et à 12 à l’est ;

  • espace central 2 : côté 26,5 nord-sud × 26 est-ouest ; h. cloison 22 au nord, 20 au sud-est ;

  • porte extérieure :

    • dimensions extérieures de l’encadrement : 20,5 × 13

    • baie : 12 × 4,9

    • l. de l’encadrement : 3 à l’est et 2,5 à l’ouest

    • ép. de l’encadrement : 1,6 à l’est et 2 à l’ouest

  • portes de l’espace central :

    • nord : h. 16,5 ; l. 7

    • est : h. 15 ; l. 7,5 (les autres sont incomplètes)

  • autres portes : h. de 9,5 à 7,2 ; l. de 5 à 3,5.

Fig. 11 – La maquette vidée de son contenu

Épaisseur des cloisons

29Les épaisseurs extrêmes sont représentées par les cloisons 1-6 (4 cm) et 4-7 (1,2 cm). Les autres cloisons sont épaisses de 1,5 cm. L’épaisseur du fond n’a pas pu être mesurée, la maquette ayant été enlevée avec une semelle de terre et n’ayant pas été restaurée.

Organisation

Plan

30Comme A et B, à l’intérieur d’un plan circulaire déformé (écrasement du côté ouest, dilatation du côté est), le compartimentage est réalisé dans une orthogonalité presque parfaite : seule la cloison sud du loc. 8, légèrement biaisée, n’est pas dans l’exact prolongement de celle des loc. 1 et 6. À l’opposé, le loc. 7 s’est légèrement agrandi par rapport au loc. 9 et par conséquent sa cloison nord ne suit pas non plus l’alignement des compartiments arrières.

31L’espace central, carré à peu de chose près, domine par ses dimensions les compartiments de la couronne, où prennent le plus de place ceux qui se trouvent dans l’axe de la porte d’accès et dans l’axe perpendiculaire, laissant ainsi peu d’espace aux quatre compartiments de forme pseudo-triangulaire.

Portes

32Selon le modèle déjà connu, l’espace central communique, par une baie en position à peu près médiane dans chaque cloison, avec les quatre grands espaces de la couronne. Chacun de ces derniers ouvre sur l’un des petits compartiments triangulaires, par une porte cintrée comme les autres. Notons que l’arc de toutes ces portes est généralement assez maladroit et que le linteau de 1-6 est presque droit. Les seuils sont marqués par un bourrelet – les ouvertures ayant été vraisemblablement découpées après assemblage.

Fig. 12 – La maquette
a – Plan
b – Élévation
c – Coupe D-C
d – Coupe B-A
e – Axonométrie

Fig. 13 – Enfilade des loc. 6-1-8 de la maquette, détail

Fig. 14 – Espace central de la maquette vu vers l’ouest : coulures d’enduit

Fig. 15 – Espace central de la maquette vu vers le nord : détail des banquettes en encoignure ; au premier plan, à demi-visible, la petite dépression indiquant le « foyer »

33La porte d’entrée a elle aussi un linteau droit – les angles de sa baie comme de son encadrement sont toutefois assez arrondis et, comme sur les autres maquettes de Mari, elle est mise en exergue par un encadrement proéminent, ici particulièrement large et épais, et par une surélévation du linteau par rapport à la cloison externe. Les lacunes de la base de l’encadrement ne permettent pas d’affirmer qu’il y avait un seuil proéminent, comme sur la maquette B.

Circulations

34Une constante sur les quatre exemplaires : sur l’antichambre 1 ouvre le petit locus à orifice représentant la cheminée de la cuisine. Mais, comme si toutes les variantes devaient être représentées dans la série, on peut remarquer ici une certaine dissymétrie dans les répartitions : 7 communique avec 4 – ce qui n’est pas le cas dans les autres exemplaires – et l’enfilade 5-9-3 est également une nouveauté.

35Ainsi, malgré une indéniable régularité dans la forme et la disposition des espaces, l’organisation des regroupements de pièces n’est pas parfaitement rigoureuse, alors que c’est le cas pour les maquettes A (groupement deux par deux dans le sens des aiguilles d’une montre) et B (deux groupements symétriques de trois loci).

Couverture et aménagements

Couverture

  • 20 Muller 2002, p. 30 ; Muller et Weygand 2007, p. 140 et 154.

36Contrairement aux autres exemplaires, la maquette D ne possède pas de quarts d’anneau au sommet des angles de l’espace central : il faudrait alors imaginer un couvercle simplement posé sur les cloisons – couvercle en bois conjectural comme dans les autres cas20.

37Conformément aux autres exemplaires, le petit locus dont la couverture est percée d’un petit orifice – ici plutôt ovale et décentré –, et représentant la cuisine, est attenant à l’antichambre 1. Il se trouve à droite par rapport à l’entrée, comme pour la maquette B et à l’inverse de A et C. Il faut noter le bombement très accusé de cette couverture, ce qui l’exhausse ainsi nettement par rapport à la hauteur générale de l’enceinte.

Autres aménagements et détails architecturalement suggestifs

38Ne revenons pas sur la porte d’entrée, mais soulignons l’arc plus ou moins accentué des cinq portes entièrement conservées.

39Le « foyer » du loc. 2, lui aussi un peu décentré, est particulièrement discret par son diamètre réduit comme par sa faible profondeur. Comme sur la maquette B, des sortes de banquettes, à bord rectiligne et dessinant ainsi un triangle, sont aménagées aux quatre angles de l’espace central.

COMPARAISONS ET SIGNIFICATION

Caractéristiques et proportions21

  • 21 B. Muller dans Margueron 2004, fig. 161 p. 181.

40Du point de vue des dimensions, la maquette D se situe dans la moyenne, B restant nettement la plus grande. Du point de vue de la régularité du plan, elle a peu à envier à A et B, C restant très à part. Les principales différences résident dans l’absence de tenons corniers au sommet de l’espace central, dans le format réduit du foyer, dans la forme en arc des percements et dans l’importance donnée au volume du loc. 6 : attestation supplémentaire, s’il en était besoin, des variations que l’on peut dénoter dans une série, variations imputables sans doute autant à l’artisan qu’au commanditaire.

Dim. en cm

Maquette A

Maquette B

Maquette C

Maquette D

ø

ø 56

61-62

54 à 56

54 à 55,5

H. max

26,5

28

20

24

H. enceinte

17,5

18

13,4

15

Côté esp. Central

25,5 et 25

32, 8 et 33,6

21 et 19

26 et 26,5

  • 22 Nous regrettons que les échelles graphiques des fig. 20 à 23 dans Muller et Weygand 2007 aient male (...)

Tableau 3 – Dimensions comparatives22

41De façon générale, le côté de l’espace central équivaut approximativement à la hauteur maximale de la maquette. Sur A et B, cette hauteur approche la valeur du rayon de la maquette, alors qu’elle lui est inférieure sur C (7 cm) et D (3 cm) : même sans ces calculs, il saute aux yeux que A et B sont les plus élancées, et que D est de proportions moins écrasées que C.

Emplacements et stratigraphie

  • 23 Muller et Weygand 2007, p. 145-151.
  • 24 Dans cette livraison, rapport préliminaire de 2004, p. 189-190.

42La réanalyse de la stratigraphie architecturale des carrés III D 1 NE-SE et III E 1 NO-SO confirme bien que les deux maquettes gisaient dans une couche située à la base du niveau de la Ville II. Contrairement à ce que nous avions cru observer précédemment, il s’avère que le secteur appelé maison à l’Autel domestique ne comporte qu’un seul niveau architectural, avec des fondations dont les deux ou trois assises de base (« murs » 12 et 17) n’ont pas forcément l’assiette complète des assises suivantes (murs AB et AC), et où des matériaux de récupération ont pu servir de bourrage (épandage de tessons). La maquette C a été enfouie peu au-dessus du niveau de cette base et se trouvait environ 40 cm sous le niveau du sol d’occupation du loc. 8. La maquette D, altimétriquement 70 cm plus bas environ, se trouvait en dessous du niveau retrouvé des fondations du loc. 8 et à 1 m environ sous le sol de juss du loc. 6 (75 cm sous la base de l’autel). Quant à la maquette B, trompeusement retrouvée en morceaux sur le sol de la Maison Rouge, elle avait été déterrée dans l’Antiquité avec son mobilier céramique23 ; la fosse (plutôt d’extraction que d’enfouissement) a été retrouvée au cours de la campagne de 2004 (base à 177,70) et mise en relation avec le niveau du sol (178,15-177,90) : le dépôt était, là, peu profond (20 à 45 cm)24. Il n’y a que pour la maquette A que ce renseignement nous fait défaut.

  • 25 A et B étaient distantes d’une soixantaine de mètres (évaluation sur le plan publié par Parrot 1967 (...)
  • 26 Muller et Weygand 2007, p. 150-151 et fig. 17 p. 148.

43La proximité des enfouissements (6 à 7 m) de C et D ne peut manquer de surprendre25, et incite à penser qu’ils appartenaient à deux maisons distinctes. Dans quelle mesure l’orientation respective de chacune des maquettes est-elle significative ? Si l’on fait référence à la localisation de la maquette B dans la Maison Rouge, sous le sol de la première pièce26, on peut suggérer que le loc. 8 ouvrait sur la rue, du côté occidental où précisément se trouvait la porte d’entrée de la maquette. Il faudrait alors voir l’issue du loc. 6 vers le nord – conjectures qui ne peuvent pas être étayées par un raisonnement sur l’organisation architecturale du secteur, fouillé de façon trop exiguë.

Maquettes et tombes : une association fallacieuse

44Il a été établi, dans le détail, que le sous-sol du loc. 6 avait été chargé successivement, rien qu’à proximité de l’autel, par un dépôt de vases dépourvu de squelette (néanmoins nomenclaturé III D 1 NE T-7), puis immédiatement au-dessus par une tombe (III D 1 NE T-6) que le dépôt de la maquette avait ensuite dérangé, elle-même ayant été quelque peu cassée et vraisemblablement amputée d’un certain nombre de vases (évaluable à une dizaine), perturbation à laquelle III D 1 NE T-4 avait pu prendre sa part. Et ceci sans tenir compte, du côté oriental de la maquette, de la grande fosse III D 1 NE F-3, du fémur humain III D 1 NE 129 et, encastré dans le sol e-1 qui scellait la maquette et son dépôt, le bassin III D 1 NE 106 : ces deux derniers éléments n’ont pas été considérés comme faisant partie du dépôt (cf. p. 262).

45Il y a certainement, à cet emplacement, une charge symbolique importante, à mettre, à l’évidence, en relation avec l’autel : une simple coïncidence paraît peu plausible. Ce qui est intéressant à relever, si l’hypothèse de la permanence est bonne, c’est qu’elle commence en couches g et h, dans un niveau de préparation dépourvu d’architecture. Cela montre-t-il un degré de planification très précoce, préalable à la construction même, dans l’élaboration de la Ville II ? Mais cela pose aussi le problème de la durée de cette élaboration : oubliée ou encore dans les mémoires, la situation de NE T-6 par rapport à la maquette suppose qu’un certain délai s’est écoulé entre les deux dépôts – au moins le temps du décharnement du corps de la tombe –, mais une maladresse des fossoyeurs de la maquette n’est pas à exclure non plus, ce qui réduirait le laps de temps…

  • 27 I. Weygand dans Margueron et al. 2007c, p. 50.
  • 28 Cote de la couverture de briques crues 176,05, cf. rapport de 2000 dans la même livraison, fig. 3b (...)

46En 1995, la proximité de la tombe III E 1 SO T-8 par rapport à la maquette avait finalement abouti à la conclusion de l’antériorité de la tombe27. Indubitablement plus ancienne encore, la riche sépulture III E 1 SO T-928, introduite dans la couche g, n’était pas placée exactement sous la maquette C mais la proximité, là encore, peut être considérée comme troublante.

  • 29 André Parrot est formel sur ce point (Parrot 1967b, p. 298).
  • 30 Dans la même livraison, rapport préliminaire de 2006, chantier N-1, p. 233.

47Cependant, aucune relation directe ne peut être établie entre les dépôts funéraires et les dépôts de fondation que sont les maquettes de Mari : ainsi on n’a pas dégagé de tombe dans le sous-sol de la Maison Rouge, ni dans celui de la rue qui recélait la maquette A29 ; à l’inverse, la luxueuse tombe IX N 24 SO T-1, retrouvée elle aussi sous la base de fondations de Ville II, ne voisinait avec aucune maquette architecturale30. Ce qu’il faudrait élucider – et qui n’a rien à voir avec les maquettes –, ce sont les raisons qui poussaient les aménageurs de la Ville II à inhumer des personnages importants dans leur vaste chantier en cours de terrassement avant même que les fondations ne soient construites.

Composition du dépôt

  • 31 Muller sous presse, fig. 1 à 4.

48Les planches comparatives du matériel céramique associé aux maquettes A, C et D, constituées pour les actes du 3ICAANE31, ne rendent pas totalement compte du dépôt de cette dernière puisqu’une des deux lampes n’a pas été dessinée, ni les deux jarres globulaires III D 1 NE 130 et 131, et qu’il faut ajouter une ou peut-être deux céramiques. Ainsi peut-on rappeler ici que le nombre de godets à fond pointu, de lampes et de jattes (unique), de bols passoires et filtres, de pots globulaires à perforation unique et de bouteille(s) équivaut celui de A et C. Le déficit est patent en petits pots et éventuellement en jarre piriformes, en bols simples et en petite bouteille. Il manque également les godets à fond plat.

  • 32 Parrot 1967b, fig. 314 p. 300.
  • 33 Muller et Weygand 2007, fig. 12 p. 142.

49Il me semble intéressant de noter que les deux lampes étaient posées à l’envers et ce, d’autant plus que c’était le cas aussi de M. 3229 (maquette A)32. Certes, d’autres récipients ont pu se trouver dans la même position – en particulier TH 95.105 et 106 (maquette C)33, qui ont une morphologie voisine, mais la lampe me paraît revêtue d’une connotation particulière qu’il serait intéressant de pouvoir expliquer.

  • 34 Margueron 2001, p. 35.

50Si les maquettes de Mari, dont la forme et la fonction sont uniques en leur genre dans le monde syromésopotamien, sont maintenant cernées de façon sûre dans leur relation avec le niveau architectural des débuts de la Ville II (DA III-a) et dans leur signification par rapport au symbolisme domestique et aux activités quotidiennes, on aimerait en savoir plus sur le choix des emplacements, autrement dit la qualité des commanditaires. Rappelons brièvement leur signification : « N’aurions-nous pas, avec ces maquettes, le signe matériel de cette refondation, utilisé pour certains édifices ou pour les rues – c’est-à-dire l’espace urbain – en faisant référence à la forme si caractéristique de la Ville I ? Si cette hypothèse se confirme, on aurait alors là un objet intimement lié à la pratique de la fondation urbaine, non pas l’objet d’une fondation unique et définitive, mais un objet qui se prêterait au rappel fondamental de la première fondation, et qui se répéterait comme les clous de fondation dans les temples. »34

Notes

1 No de chantier : III D 1 NE 115 ; no d’inventaire : TH 00.72.

2 Maquette C, cf. Muller et Weygand 2007, p. 135-144.

3 Margueron 2004, p. 179-185 ; Muller sous presse.

4 Muller et Weygand 2007, p. 135-137 ; p. 158 ; p. 143, fig. 13 : cette dernière ne peut plus être prise comme référence.

5 Dans cette même livraison, p. 86-88.

6 Margueron 2004, p. 180.

7 Fouillant à l’aplomb du mur AB uniquement du côté sud, on n’aurait jamais repéré le « mur » 17, ni la base du mur 12 sans enlever l’empattement AH/AH’ du mur AC, cf. dans la même livraison, le rapport préliminaire p. 86-87.

8 Au-dessus de laquelle a été trouvée une vertèbre humaine, ainsi qu’un fragment à l’intérieur.

9 III D 1 NE 108 et 109 = TH 00.29 et 30 : situées nettement à l’extérieur de la fosse de la maquette (III D 1 NE F-2), elles peuvent difficilement faire partie du dépôt !

10 Dans cette livraison le rapport préliminaire de 2000, fig. 3 p. 88.

11 Pour comparaison : Lebeau 1985, pl. IX-10, datation DA (EJ) IIIb selon la chronologie corrigée, cf. Lebeau 2007.

12 Et orange au sud, où elle scellait directement la maquette C de 1995.

13 En creusant une fosse d’accès autour de la maquette, pour lui créer un socle duquel elle pourrait être détachée d’un bloc par sciage, ont été recueillis (par conséquent sous le niveau de sa base) d’autres ossements humains dispersés. Muller sous presse.

14 En creusant une fosse d’accès autour de la maquette, pour lui créer un socle duquel elle pourrait être détachée d’un bloc par sciage, ont été recueillis (par conséquent sous le niveau de sa base) d’autres ossements humains dispersés. Muller sous presse.

15 Cette présomption s’appuie sur le nombre de vases (24, 25 ou 26) inférieur à celui retrouvé avec les maquettes A et C, qui était de 34 pour chacune. On peut lui objecter que le dépôt céramique n’entourait pas les maquettes A et C, mais était groupé – devant la porte pour la maquette A, du côté du loc. 5 pour la maquette C : dans le cas présent, la concentration se trouve aussi du côté du loc. 5 de la maquette, débordant sur le loc. 8.

16 L. 32 à 24 cm ; l. 24 à 10 cm ; ép. 7 à 10 cm.

17 III E 1 NO 52 = TH. 95.88, cf. Muller et Weygand 2007, fig. 12 p. 142. Voir aussi Muller sous presse.

18 Pariselle 2007, note 24 p. 181.

19 Muller et Weygand 2007, p. 137, 152 ; Pariselle 2007, en particulier p. 181-183.

20 Muller 2002, p. 30 ; Muller et Weygand 2007, p. 140 et 154.

21 B. Muller dans Margueron 2004, fig. 161 p. 181.

22 Nous regrettons que les échelles graphiques des fig. 20 à 23 dans Muller et Weygand 2007 aient malencontreusement été omises (échelle 1/10).

23 Muller et Weygand 2007, p. 145-151.

24 Dans cette livraison, rapport préliminaire de 2004, p. 189-190.

25 A et B étaient distantes d’une soixantaine de mètres (évaluation sur le plan publié par Parrot 1967b, fig. 310 p. 293).

26 Muller et Weygand 2007, p. 150-151 et fig. 17 p. 148.

27 I. Weygand dans Margueron et al. 2007c, p. 50.

28 Cote de la couverture de briques crues 176,05, cf. rapport de 2000 dans la même livraison, fig. 3b (plan) p. 88.

29 André Parrot est formel sur ce point (Parrot 1967b, p. 298).

30 Dans la même livraison, rapport préliminaire de 2006, chantier N-1, p. 233.

31 Muller sous presse, fig. 1 à 4.

32 Parrot 1967b, fig. 314 p. 300.

33 Muller et Weygand 2007, fig. 12 p. 142.

34 Margueron 2001, p. 35.

Table des illustrations

Légende Fig. 1 – Emplacement des quatre « maquettes architecturales » trouvées à Mari
URL http://books.openedition.org/momeditions/docannexe/image/4443/img-1.jpg
Fichier image/jpeg, 224k
Légende Fig. 2 – Paroi ouest, partie nord, et paroi nord de III D 1 NE, avec schéma de situation
URL http://books.openedition.org/momeditions/docannexe/image/4443/img-2.jpg
Fichier image/jpeg, 484k
Légende Tableau 1 – Repères altimétriques comparatifs des maquettes C (rectifiés) et D
URL http://books.openedition.org/momeditions/docannexe/image/4443/img-3.jpg
Fichier image/jpeg, 160k
Légende Fig. 3 – Relation spatiale et stratigraphique entre la maquette et le bassin III D 1 NE 106. Vue vers le nord
URL http://books.openedition.org/momeditions/docannexe/image/4443/img-4.jpg
Fichier image/jpeg, 104k
Légende Fig. 4 – Première étape du dégagement du dépôt, avec éléments qui n’en font probablement pas partie (au nord du dispositif de calage en briques crues)
URL http://books.openedition.org/momeditions/docannexe/image/4443/img-5.jpg
Fichier image/jpeg, 64k
Légende Fig. 5 – Fosses de la maquette et de III D 1 NE T-4. Vue vers le nord-ouest
URL http://books.openedition.org/momeditions/docannexe/image/4443/img-6.jpg
Fichier image/jpeg, 112k
Légende Fig. 6 – L’ensemble du dépôt vu vers le nord, deuxième étape du dégagement
URL http://books.openedition.org/momeditions/docannexe/image/4443/img-7.jpg
Fichier image/jpeg, 164k
Légende Fig. 7 – Plan du dépôt avec mise en évidence des cotes d’altitude, deuxième étape du dégagement
URL http://books.openedition.org/momeditions/docannexe/image/4443/img-8.jpg
Fichier image/jpeg, 140k
Légende Tableau 2 – Catalogue du matériel associé à la maquette
URL http://books.openedition.org/momeditions/docannexe/image/4443/img-9.jpg
Fichier image/jpeg, 632k
Légende Fig. 8 – Plan du dépôt avec numéro de chantier des céramiques (échelle 1/20) et profils de celles-ci (échelle 1/5).Les numéros de chantier soulignés correspondent aux céramiques non dessinées
URL http://books.openedition.org/momeditions/docannexe/image/4443/img-10.jpg
Fichier image/jpeg, 352k
Légende Fig. 9 – La maquette in situ vue vers le sud-ouest
URL http://books.openedition.org/momeditions/docannexe/image/4443/img-11.jpg
Fichier image/jpeg, 160k
Légende Fig. 10 – Étui à bâtonnets de khôl, posé sur le fond de l’espace central de la maquette
URL http://books.openedition.org/momeditions/docannexe/image/4443/img-12.jpg
Fichier image/jpeg, 76k
Légende Fig. 11 – La maquette vidée de son contenu
URL http://books.openedition.org/momeditions/docannexe/image/4443/img-13.jpg
Fichier image/jpeg, 148k
Légende Fig. 12 – La maquettea – Planb – Élévationc – Coupe D-Cd – Coupe B-Ae – Axonométrie
URL http://books.openedition.org/momeditions/docannexe/image/4443/img-14.jpg
Fichier image/jpeg, 244k
Légende Fig. 13 – Enfilade des loc. 6-1-8 de la maquette, détail
URL http://books.openedition.org/momeditions/docannexe/image/4443/img-15.jpg
Fichier image/jpeg, 104k
Légende Fig. 14 – Espace central de la maquette vu vers l’ouest : coulures d’enduit
URL http://books.openedition.org/momeditions/docannexe/image/4443/img-16.jpg
Fichier image/jpeg, 128k
Légende Fig. 15 – Espace central de la maquette vu vers le nord : détail des banquettes en encoignure ; au premier plan, à demi-visible, la petite dépression indiquant le « foyer »
URL http://books.openedition.org/momeditions/docannexe/image/4443/img-17.jpg
Fichier image/jpeg, 129k
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