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Akh Purattim 3

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Jean-Claude Margueron
, 
Olivier Rouault
, 
Pascal Butterlin
, 
et al.

Mari et sa région

Mari : rapport préliminaire sur la 39e campagne (automne 2002)

Jean-Claude Margueron, Dominique Beyer, Pascal Butterlin, Jean-Olivier Gransard-Desmond, Béatrice Muller et Malou Schneider

Texte intégral

1La 39e campagne s’est déroulée du 22 septembre au 7 novembre 2002. Le travail a retenu les archéologues sur le terrain pendant cinq semaines, les moyens alloués à la mission ne permettant pas une période de fouille plus longue : il faut d’emblée constater que c’est là une durée totalement insuffisante pour un site de l’importance de Mari et que les frais généraux sont disproportionnés par rapport aux travaux productifs.

2Le temps a été très médiocre ; pendant plus de quatre semaines, il a été constamment perturbé ; plusieurs tornades se sont abattues sur la région, mais les pluies ont été assez rares, sauf le 30 octobre où elles ont fortement gêné les travaux. Il a cependant été possible de travailler dans des conditions acceptables dans l’ensemble.

L’ÉQUIPE

3Au maximum de ses effectifs, l’équipe a compté, mais pour une assez courte période seulement, 22 membres :

  • archéologues : D. Beyer, P. Butterlin, J.-O. Gransard-Desmond, B. Muller-Margueron, M. Schneider, J.-Y. Monchambert ;

  • archéologues stagiaires : N. Hanna, J. Nassar, D. Bertrand du groupe alcatel ;

  • ostéologie, intendance, enregistrement : M. Jean-Marie ;

  • dessin : A. Horrenberger ;

  • dessin du matériel céramique : Kh. et Kh. al Mojadie ;

  • architectes : N. Bresch, Fr. Laroche-Traunecker, E. Devaux ;

  • architecte/restauration : M. Bendakir ;

  • archéomètres paléomagnéticiens : Y. Gallet, A. Galdeano, G. Hulot ;

  • représentant de la DGAM. : T. Chalabi.

LES CHANTIERS ET LEURS RESPONSABLES

  • Au chantier L, Pascal Butterlin, Béatrice Muller-Margueron et Jean-Yves Monchambert se sont partagé les recherches avec l’aide de stagiaires.

  • Au palais P-quartier Nord des Ville III/Ville II, Malou Schneider a poursuivi ses travaux.

  • Au chantier G, Dominique Beyer a repris l’étude des grands fours.

  • À la Maison Rouge, Jean-Olivier Gransard-Desmond a assuré le sondage dans la rue.

LES OBJECTIFS (fig. 1)

Poursuite de l’étude des niveaux inférieurs de la Ville I

  • Au chantier L (Béatrice Muller, Pascal Butterlin et Jean-Yves Monchambert) : recherche élargie du premier niveau d’occupation par extension du sondage de 2001 et mise en évidence de l’évolution de ce quartier avec une attention particulière portée à définir la nature de ses activités.

  • Le chantier P-Espace 4, pourtant au programme, a été laissé en veille du fait de l’absence pour cause de maladie de Mohammed Muftah.

Fig. 1 – Plan du site avec emplacement des chantiers fouillés en 2002.
Le domaine archéologique de la cité de Mari est divisé en 15 zones rectangulaires – 250 m en abscisse et 500 m en ordonnée – numérotées de I à XV ; chaque zone est subdivisée en carrés de 10 m de côté, 25 d’ouest en est, désignés par les lettres de l’alphabet (sauf I), et 50 du sud au nord, numérotés de 1 à 50. Un carré de fouille est donc désigné par un chiffre romain donnant la zone, puis une lettre de l’alphabet (excepté I) associée à un numéro de 1 à 50 ; chaque carré est alors subdivisé en 4 quadrants : NO, NE, SO et SE, de façon à faciliter l’enregistrement des faits de fouille et des objets. Tout l’enregistrement repose sur ce carroyage. Les grands secteurs de recherche sont définis par une lettre A, B, C,… (chantier A,…), qui se surajoute au système précédent pour faciliter les localisations, mais qui ne servent jamais à l’enregistrement.

Poursuite de l’étude de la Ville II

  • Dans le secteur de la porte du palais (sous la direction de Malou Schneider) : fin de la recherche des renseignements d’ordre historique susceptibles de s’y trouver encore, après les belles découvertes des dernières campagnes (empreintes de sceaux des derniers souverains de la Ville II avant l’attaque de Naram-Sîn) ; établissement d’une jonction du secteur fouillé près de la porte du palais avec la salle aux Piliers.

  • Dans le secteur des temples (chantier G, suivi par Dominique Beyer) : élargissement des recherches au niveau du temple de Ninhursag ainsi qu’au niveau des deux fours qui marquent les débuts de la Ville II.

Étude de deux rues pour confirmation ou infirmation des concepts et des règles de l’urbanisme du IIIe millénaire (Ville II)

  • Rue du temple d’Ishtar (Jean-Yves Monchambert) : la recherche devait permettre en outre de rattacher le secteur d’Ishtar à celui du Souk en établissant l’ensemble des liens stratigraphiques d’un secteur à l’autre (Ville II et Ville I).

  • Rue de la Maison Rouge : Jean-Olivier Gransard-Desmond a eu pour tâche d’établir une coupe transversale afin d’établir la présence éventuelle d’une chaussée absorbante et de préciser la situation stratigraphique de ce secteur fouillé par André Parrot il y a près de cinquante ans.

Extension de la zone prospectée par géomagnétisme

4Armand Galdeano, Yves Gallet et Gauthier Hulot, du laboratoire (CNRS) de paléomagnétisme de l’Institut de physique du globe de Paris, ont assuré la prospection de la partie orientale du tell, pratiquement inexplorée à ce jour, afin, en cas de succès, de connaître l’organisation de la voirie de ce secteur.

Poursuite de la restauration de l’Enceinte Sacrée

5Cette action ne dépend pas de la mission de Mari, mais de l’Association des amis de Mari pour la sauvegarde du site (AAMSS) ; elle s’inscrit néanmoins dans le droit fil de l’action archéologique conduite sur le site. Elle est placée sous la direction technique de Mahmoud Bendakir.

J.-Cl. M.

LA VILLE I AU CHANTIER L

Les différents secteurs étudiés

  • 1 Le secteur nord-ouest était pris en charge par Jean-Yves Monchambert, le secteur sud par Béatrice M (...)

6La fouille s’est déroulée dans le secteur défini au cours des campagnes précédentes, dans les carrés VII W 49 et 50, VII X 49 et 50 et VII Y 49 et 50, sans que la totalité de chacun de ces carrés ait été explorée1.

7Pas plus que lors des campagnes antérieures, l’enfoncement dans les couches inférieures de la cité ne s’est fait de façon uniforme. La partie orientale du chantier L avait été davantage approfondie que la moitié occidentale et c’est là aussi qu’avait été pratiqué à la fin de la campagne de 2001 un sondage de reconnaissance (très exactement en VII X 50 SO), qui avait permis d’atteindre le sol d’origine et de définir l’existence de neuf phases principales. Le sud n’avait été que partiellement fouillé ; si on a travaillé sur l’ensemble du chantier, on n’y est pas descendu niveau après niveau de façon égale. Il existe donc un décalage dans la connaissance que nous avons de chacun de ces niveaux.

  • 2 Margueron 2007a.

8Une extension a été réalisée à l’ouest du chantier L, à l’emplacement de la rue du temple d’Ishtar, de façon à établir la relation entre les deux secteurs qui étaient de part et d’autre de cette rue. Or, l’établissement de cette relation est d’autant plus nécessaire que l’incertitude reste assez grande en ce qui concerne la position stratigraphique des niveaux repérés par André Parrot – réorganisés par la suite2. Les faits touchant à l’urbanisme seront évoqués ci-dessous au paragraphe correspondant.

9La fouille de ce secteur est particulièrement difficile car certains murs ont été poursuivis et repris parfois dans plusieurs niveaux : comment, dans ces conditions, définir les phases architecturales majeures et y associer des sols en liaison d’un secteur à l’autre ?

État du dégagement des différentes phases reconnues

10Au total, et hors sondage, cinq phases ont été reconnues sur des superficies plus ou moins grandes. Mais le décalage de la fouille, mentionné ci-dessus, ne rend pas égales les superficies de chacune d’elles. À la fin de la campagne, le bilan concernant la stratigraphie peut s’établir ainsi :

11La phase 1 (fig. 2) apparaît sur l’ensemble du chantier à une cote se situant autour de 175,00, sous le nivellement réalisé par les refondateurs de la Ville II.

12La phase 2 (fig. 3) se développe dans l’ensemble entre les cotes 174,30 et 174,50.

13La phase 3 (fig. 4) entre les cotes 173,80-173,70 et 173,30.

14La phase 4 (fig. 5) entre 173,50-173,30 et 173,25-172,65 (le sol servant de base à la phase 4 est en forte déclivité vers l’est).

15La phase 5 (fig. 6) a été repérée en fin de campagne dans la partie est du chantier à proximité du sondage, mais aussi plus au sud ; une amorce d’organisation se dessine à une altitude voisine de 173 m, soit à quelque 2 m au-dessus du niveau originel de la ville.

16C’est là l’épaisseur qu’il faudra encore explorer pour retrouver celui-ci dans ce chantier.

Nature de l’occupation de ce quartier et importance des foyers de métallurgistes

17Il est encore difficile d’en parler avec précision. Cependant quelques traits semblent se dessiner.

Fig. 2 – Chantier L, Ville I : plan schématique de la phase 1

Fig. 3 – Chantier L, Ville I : plan schématique de la phase 2

Fig. 4 – Chantier L, Ville I : plan schématique de la phase 3

Nature de l’occupation

18En aucune façon on ne peut reconnaître un quartier d’habitation dans les différentes organisations recouvrées. Pratiquement aucun plan de maison n’est réapparu, même si de temps à autre des pièces se dessinent avec précision et même si de nombreux tannour attestent que des hommes ont vécu là au quotidien. En revanche, on est frappé par l’importance des installations artisanales repérées à tous les niveaux :

  • un four à céramiques au niveau 2 ;

  • de nombreux bassins bitumés en phases 1 et 2 ;

    • 3 Margueron 2004, fig. 82 p. 108.

    une batterie de bassins de teinturerie (?) [sans doute trois, peut-être quatre] en phase 23 ;

  • des foyers de métallurgistes ;

  • de nombreux petits foyers à vocation indéterminée ;

  • plusieurs fosses à scories ;

  • de très nombreuses balles de fronde en terre crue retrouvées par lots de parfois plusieurs dizaines d’exemplaires ;

  • un nombre de roues de chars miniatures en terre cuite si important que l’on peut se demander si elles n’étaient pas produites dans ce lieu ;

  • des lots de silex éclatés, dont quelques éléments ont pu servir tandis que d’autres étaient peut-être en attente d’usage ou considérés comme des déchets de taille inutilisables.

  • 4 Butterlin 2008a, fig. 1 p. 298.

19Il apparaît donc clairement que l’on se trouve dans un secteur d’activités artisanales très diversifiées qui semblent se perpétuer de phase en phase mais avec des évolutions, voire des transformations4.

Fig. 5 – Chantier L, Ville I : plan schématique de la phase 4

20On notera particulièrement les points suivants.

Les vestiges d’une activité métallurgique5

Les foyers de métallurgistes

21L’intensité de l’activité métallurgique de ce quartier a été clairement mise en évidence au cours de cette campagne ; dans chacune des phases 2, 3 et 4 et en divers points du chantier, des foyers métallurgiques ont été mis au jour. Certains d’entre eux ont manifestement travaillé pendant longtemps si l’on en juge d’après l’épaisseur et l’intensité de la cuisson des parois (fig. 7). À l’exception de la première, chacune des phases a maintenant donné un de ces foyers. On ne constate pas de permanence dans leur emplacement.

Autres installations ou aménagements

22Des fosses à scories, d’autres avec du charbon de bois, sont associées aux foyers métallurgiques ; d’énormes champs d’épandage de terres charbonneuses s’étendent sur de grandes épaisseurs (jusqu’à 80 cm environ) à proximité des zones métallurgiques.

Creusets

23De très nombreux fragments de creusets ont été recueillis à proximité des foyers, mais parfois aussi dans des zones qui en étaient assez éloignées.

Fig. 6 – Chantier L, Ville I : plan schématique de la phase 5

Fig. 7 – Chantier L, phase 3 : atelier de métallurgie (installations VII W 49 SE 59 à 61)
a – Foyer, fosse à galets et scories, fosse rectangulaire (pour soufflet ?).
Vue vers le sud-est (la fosse à demi dégagée contre la paroi est intrusive)
b – La fosse à galets et scories de cuivre/bronze vue vers le nord-ouest

24Il est donc très clair qu’une importante activité métallurgique avait trouvé place, parmi d’autres activités artisanales, dans ce secteur.

  • 6 Pec : Margueron et al. 2007b, p. 18-34 ; J : dans cette même livraison, p. 17. Voir aussi Margueron(...)

25Ainsi la fonction métallurgique de la première ville de Mari s’impose de plus en plus, puisque ce chantier L vient conforter les conclusions de la fouille de Pec en 1994 et des trouvailles plus épisodiques de foyers métallurgiques comme celui au pied du rempart de la Ville I au chantier J-1 (1997)6.

Un âne et une roue de char

  • 7 Interprétation qui sera modifiée lors de la campagne suivante, cf. dans cette même livraison p. 170 (...)

26La découverte, sur un sol de la phase 4, du squelette complet et en connexion d’un âne couché sur le flanc droit a été rapidement suivie de celle de l’empreinte d’une roue bitumée (fig. 8) ; elle était certainement un élément d’une carriole qu’il tirait au moment de sa mort7, sans doute accidentelle et peut-être provoquée par l’effondrement d’un mur puisque l’ensemble reposait dans une couche de débris architecturaux comprenant des fragments de briques cuites. Une jarre cassée gisait sur le sol.

27La roue avait 60 cm de diamètre et résultait de l’assemblage de trois planches ; elle était dotée d’un moyeu central d’une vingtaine de centimètres, protubérant et perforé d’un trou de 5 cm de diamètre environ (à l’image des roues de chars en terre cuite si communes). Il s’agit là, me semble-t-il, de la plus ancienne roue retrouvée à ce jour sur un chantier archéologique syrien.

28L’espace dans lequel cet ensemble a été dégagé n’est ni une rue, ni une pièce à vocation d’habitation, mais plutôt une pièce de service ou de stockage.

Fig. 8 – Chantier L : âne et empreinte de roue bitumée in situ dans le loc. 406 en VII X 50 SO, vus vers le nord

Des tombes

  • 8 En réalité aussi bien VII W 49 NE T-2 que VII Y 49 SE T-1/T-2 se sont avérées appartenir stratigrap (...)

29Plusieurs tombes ont été exhumées ; elles sont généralement accompagnées d’un mobilier céramique assez caractéristique. Deux d’entre elles pourraient, à en juger d’après la céramique, venir des origines de la Ville II, à moins que les débuts de certaines formes caractéristiques ne doivent être remontés dans le temps plus qu’on ne l’admet habituellement8.

Organisation urbaine

30La nature de l’installation rend assez difficile la perception d’une organisation urbaine du quartier. On notera toutefois la présence d’une rue au nord-est et d’une autre au sud-ouest (qui, dans la Ville II, deviendront, malgré un certain décalage, la rue du Souk et la rue du temple d’Ishtar). Une petite rue pénétrante paraît avoir existé aux niveaux 2, 3 et 4. Les divisions internes ne permettent pas de définir des ensembles cohérents ; il semble cependant que des bâtiments plus permanents que les autres aient abrité des activités domestiques quotidiennes (présence de tannour), les autres étant plus spécialement voués aux activités artisanales (fig. 9).

J.-Cl. M.

VILLE I : LA TOUR DE L’ENCEINTE DE LA VILLE I (CHANTIER J-1)

VILLE I : LA TOUR DE L’ENCEINTE DE LA VILLE I (CHANTIER J-1)

Fig. 9 – Chantier L : vue d’ensemble vers l’ouest à la fin de la campagne, vestiges de la phase 3. À droite, la rue nord-est, aux premier et second plans le complexe à installations métallurgiques de VII Y 49, au centre la maison incomplètement fouillée

  • 9 Cf. dans cette livraison, respectivement p. 14-17, 37-44 et 60-65.

31Étudié en 1997, 1998 et 19999, le chantier J-1 avait clairement mis en évidence, grâce à un sondage de 2 m de large réalisé transversalement dans toute l’épaisseur du mur, la présence, à la base des systèmes défensifs successifs, d’un rempart de la Ville I, constitué d’un socle de grosses pierres de gypse sur lequel s’élevait un mur de briques crues. Du côté externe, ce socle était surélevé de 0,85 à 1,02 m, et constitué de blocs de beaucoup plus gros calibre, en sorte que le socle atteignait alors quelque 2,20 m de hauteur. L’on observait par ailleurs que l’épaisseur du mur atteignait ici près de 8 m (contre 6 m ailleurs). Une recherche ponctuelle s’imposait donc pour déterminer si la présence d’une tour n’expliquerait pas cet épaississement.

  • 10 Margueron 2004, p. 86-87 et plan schématique fig. 49.

32L’opération du 23 au 29 octobre a donc consisté à poursuivre la délimitation de la face extérieure du mur en direction du nord-ouest et du sud-est (VIII E 24 SE et VIII E 23 NE) : recherche qui a abouti, grâce à la découverte des retours d’angles, à déterminer la présence d’une tour longue de 11,50 m (4 cannes) et saillante de 2 m (4 coudées) par rapport au nu du mur10 (fig. 10).

  • 11 L’origine des pierres se trouve, selon J.-Cl. Bessac, dans les blocs tombés de la falaise de Doura- (...)

33L’aspect particulièrement imposant de cette tour montre le souci qu’avaient les premiers occupants de Mari de la solidité et de l’efficacité du système défensif qu’ils érigeaient ; cette tour, par sa longueur, participait sans doute aussi à renforcer la rigidité de l’ensemble de l’enceinte11.

J.-O. Gr.-D.

Fig. 10 – Chantier J-1 : élargissement du sondage de 1998 destiné à délimiter la tour de l’enceinte intérieure (fondations de gypse, Ville I)

VILLES I ET II : LE SONDAGE DE LA RUE DU TEMPLE D’ISHTAR (VII V 49 ET 50)

  • 12 Parrot 1956, p. 8-9 et plans pl. II, III, IV, VI.

34La reprise de l’étude de cette rue par Jean-Yves Monchambert, avec l’aide de Joyce Nassar, pour la première fois depuis qu’elle a été mise au jour par André Parrot avant la Seconde Guerre mondiale12, avait pour objectif de définir la nature de la chaussée de la Ville II (fig. 11 et voir p. suiv., les nouveaux acquis).

35Au cours des recherches, il a paru utile d’en poursuivre l’étude par un sondage en profondeur afin de rattacher le plus précisément possible les niveaux de la fouille du temple d’Ishtar à ceux du chantier L en cours d’étude.

36C’est ainsi que des observations de grand intérêt sont venues conclure cette recherche :

  • Le fond du sondage, atteint à l’altitude habituelle (171 env.), a montré sur le sol originel un foyer – peut-être de métallurgie à en juger d’après l’importance de la cuisson observée, mais le niveau de la nappe phréatique ayant été atteint, la certitude n’est pas absolue (fig. 12).

    • 13 Parrot 1937, p. 60, 61, 64. Tombeaux de pierre réétudiés dans Jean-Marie 1990, en particulier p. 30 (...)

    Le double tombeau de pierre 241-242, mis au jour par André Parrot en 193713, a été heureusement inclus dans le sondage, ce qui donne une base de correspondance altimétrique intéressante (sommet à 174,34 ; base à 172,10 environ) [cf. fig. 12].

  • Il a été possible de définir l’existence d’une rue dans les niveaux supérieurs de la Ville I, de même direction que celle de la Ville II, mais de moindre largeur ; dans les murs bordant cette rue, des portes sont attestées par une série de crapaudines superposées.

    • 14 Margueron 2007a.

    Un niveau d’habitation, peut-être deux, a ainsi pu être défini : il correspond manifestement au niveau d’habitation « d » du secteur du temple d’Ishtar selon André Parrot, ce qui permet maintenant de placer avec précision en altimétrie ce niveau, redéfini récemment, à la suite d’une nouvelle analyse de la stratigraphie du secteur d’Ishtar14, comme l’avant-dernière phase retrouvée de la Ville I dans ce secteur.

  • Sous ce niveau d’habitation, on ne trouve qu’une stratification de dépôts sans la moindre construction ; mais l’espace sondé est si étroit qu’il n’est pas impossible que l’on soit simplement au milieu d’un espace dont les murs sont hors du sondage, peut-être de nouveau un secteur artisanal puisqu’à la base a été retrouvé un foyer.

    • 15 Margueron 2004, p. 91-92.

    L’ensemble de la stratigraphie observée permet de confirmer la thèse de l’introduction tardive (fin Ville I) des grands tombeaux en pierre15.

Fig. 11 – Chantier L, VII V 49-50 : portion de canalisation de gypse sous la rue séparant le temple d’Ishtar du Souk (Ville II), vue vers l’ouest. À gauche, sondage profond et paroi extérieure du tombeau 242

Fig. 12 – Chantier L : sondage en VII V 49 ayant mis au jour l’arrière du tombeau de pierre 242 (dans la paroi) et atteint le niveau originel. Vue vers le sud-ouest

J.-Cl. M.

LA VILLE II : LE CHANTIER G (SECTEUR SACRÉ)

37Le secteur principal a été, dans la continuité des travaux précédents, la zone des dépendances ouest du temple de Ninhursag, avec en outre quelques travaux ponctuels en VIII Z 44 NE, Z 45 SE et en VIII Z 46 NE (fig. 13).

Dépendances au sud-ouest du Lieu Très Saint de Ninhursag (carrés IX A 45, VIII Z 44 NE)

  • 16 Parrot 1940, surtout p. 18-20 ; Parrot 1955 surtout p. 208-211. Voir également le plan des travaux (...)
  • 17 Voir Parrot 1955, pl. XX.

38Les recherches ont été consacrées pour l’essentiel à l’espace entre le LTS et la zone ouest, dans le secteur des dépendances explorées par André Parrot en 1938 puis en 1953 et 1954, indiquées sur le plan très schématique et provisoire de la fig. 13 par un tracé en grisé16. Le fouilleur avait en particulier dégagé les vestiges de deux pièces s’ouvrant sur la partie nord d’une cour. La pièce ouest, ici à cheval sur les carrés IX A 45 et 46, avait été nommée chapelle aux « barcasses » et aux peintures en raison de ses aménagements de nature cultuelle17.

39Lors de la reprise des travaux, le carré IX A 45 comportait encore, au nord-est, les vestiges assez imposants du mur du temple de Ninhursag (niveau II), avec la couche de galets, témoin caractéristique, à Mari, des travaux des Shakkanakku. Le mur de façade du niveau III d’A. Parrot (ex-IV), de la période Ville II, avec sa large ouverture (notre mur M-6), a été vite retrouvé, passablement dégradé cependant. Il reposait sur un autre mur (M-24), d’épaisseur moindre, mais avec ouverture approximativement au même endroit. Ce même mur M-24 reposait sur une phase plus ancienne (M-32), plus massive. La permanence des orientations et de la présence de la porte semble montrer une continuité architecturale pour ce bloc de la chapelle. La partie au nord s’est d’ailleurs révélée plutôt vide. En revanche, c’est sous la cour immédiatement au sud que sont apparus, à un rythme soutenu, les témoins de plusieurs phases architecturales, six environ, que les limites éditoriales imposées à ces rapports ne permettent guère de détailler. Leur succession est d’ailleurs extrêmement complexe, comme l’ensemble de ce secteur, et la compréhension de chaque niveau nécessite encore bien des explorations complémentaires dans les carrés voisins. On notera surtout la proximité étroite de ces murs par rapport au « bloc de la chapelle aux peintures », mais aussi leur désaxement, avec aménagement le long de ce bloc d’une sorte de couloir, qui n’était régulier que lors de la phase d’utilisation du mur M-21.

40Le tracé le plus clair et le plus développé à l’heure actuelle est celui de la phase la plus ancienne : un long mur, orienté nord-est - sud-ouest, formé des portions M-25 et M-14, pourvu de quelques contreforts, avec, à son extrémité nord-est, retour vers le sud-est (M-29, sous le mur M-26). Au sud-ouest, en VIII Z 44, un mur de refend, M-15, avait été dégagé dès la campagne de 2001 sous la construction sud d’André Parrot. Mais dans l’état actuel des travaux, nous ignorons presque tout de l’organisation interne de cet ensemble régulier et cohérent, qui s’ouvrait sur l’extérieur par au moins deux portes. Lorsque cet ensemble et le « bloc de la chapelle aux peintures » fonctionnaient dans un assez étrange voisinage (sols à 175,40 env.), le passage le long du bloc, au contact des deux ensembles, avait été à un moment obturé par un massif M-33. La pauvreté, d’une manière générale, du matériel retrouvé ne facilitera pas la datation des différentes phases.

Travaux ponctuels dans le secteur des fours (VIII Z 46)

  • 18 Ce puisard ne figure pas sur le plan de la fig. 13 ; son emplacement (sans no) est marqué en revanc (...)

41Un puisard VIII Z 46 NO 2, qui a percé les vestiges d’un troisième four, au nord18, a été étudié de près, avec vestiges d’aménagements plâtrés et de canalisations bitumées au-dessus des restes des deux fours nord.

Fig. 13 – Plan schématique du secteur des dépendances ouest du temple de Ninhursag, avec les différentes phases rencontrées (Fr. Laroche-Traunecker)

42Ces aménagements sont postérieurs à l’utilisation des fours et antérieurs à la construction de l’essentiel des murs voisins. La fouille du four SE 9 a pu être achevée.

Travaux ponctuels en VIII Z 44 NE, VIII Z 45 SE

43Ils ont permis de dégager une série de tannour ainsi que les murs M-27 et 28, appartenant à la même phase que les murs M-18 et 19. En VIII Z 44, des sondages de part et d’autre du mur M-14 ont montré la succession des couches et des sols, en particulier un sol de leben à 175,44 au nord-ouest du mur M-14.

D. B.

LA VILLE II : LA RUE DE LA MAISON ROUGE

  • 19 Parrot 1955, p. 187-199 et fig. 5 p. 194 (plan de Jean Brusson A 104 reproduit également dans Parro (...)

44L’opération du 14 au 21 octobre consistait à effectuer un rapide sondage transversal dans la rue qui dessert la Maison Rouge. L’implantation a donc ceci de particulier que le sondage de 3 m sur 4 m est en oblique par rapport au carroyage. Il se trouve à cheval sur les quadrants nord-ouest, nord-est et sud-est du carré IX F 35 et son angle oriental déborde légèrement sur le carré IX F 36. L’opération devait vérifier si cette rue était aménagée en chaussée absorbante. Il s’agissait aussi d’observer l’articulation entre la Maison Rouge, la rue et l’espace dénommé « placette » par André Parrot19.

45La fouille a révélé, à proximité de la porte d’entrée de la Maison Rouge, une zone très perturbée, excepté dans la partie nord - nord-est. Devant la Maison Rouge (dans cette zone apparaîtra d’abord une langue de terre de couleur marron puis les vestiges d’un mur à 178,28), un ensemble de pierres dont une, plate et plus importante que les autres, semble marquer le niveau du seuil de la maison (178,11). Une zone de graviers de 2,20 m de long sur plus de 1,30 m de large à partir de 178,32 repose sur une séquence de couches de tessons de céramiques dont la base se situe à 177,67. Vers le sud domine un mélange de terre avec inclusions de charbons de bois. La poursuite de la fouille jusqu’à la cote de 177,27 révélera une zone de terre homogène dont l’origine exacte n’a pu être déterminée.

46La succession de couches de graviers et de tessons atteste la présence d’une chaussée absorbante. Celle-ci a été partiellement détruite et la zone alentour perturbée. Il faut noter la présence de vestiges d’incendie (charbon, bois brûlé, terre brûlée, briques brûlées) dans les terres de remblai.

J.-O. Gr.-D.

LA VILLE II : LE PALAIS-PORTE NORD (CHANTIER P)

  • 20 Sous la responsabilité de Malou Schneider, secondée par Nathalie Hanna.

47Les travaux ont concerné les carrés III P 9, III Q 9 (déjà partiellement étudiés en 2001) et III P 8, dont seule la partie occidentale a été ouverte (fig. 14)20. La découverte, dans les niveaux de surface, d’un important lot de tablettes appartenant au palais de la Ville III (ci-dessous, p. 153) a fortement ralenti la recherche des niveaux du palais de la Ville II.

Salle incendiée (P-1)

48En III P 9, a été mise au jour une salle (no 16) avec de très fortes traces d’incendie, longue de 9,95 m, partiellement fouillée en 2001 et qui contenait un nombre assez impressionnant de jarres, écrasées sur le sol et pourvues de signes distinctifs sur le col et sur le haut de la panse, ainsi que des jattes. Quelques empreintes de sceaux-cylindres sur scellements ont été recueillies. Ce sol appartient à P-1.

Base de pilier (P-0)

  • 21 Margueron 2004, p. 212-215 et, dans ces pages, rapport préliminaire de 1999, p. 75.

49En III Q 9, le loc. 20 n’est pas mieux défini à l’est et au sud que l’année précédente ; une grande fosse semble avoir détruit les installations de la partie orientale. Au centre du locus a été mis au jour un aménagement circulaire qui s’est révélé être une sorte de coffrage, installé sous le sol pour caler un poteau de bois, destiné sans doute à soutenir le plafond de cette salle (fig. 15) : il s’agit d’une base, identique dans sa forme et dans sa fonction, mais un peu différente dans le détail de sa constitution, de celles retrouvées en triple exemplaire, dans l’Espace 4 et qui avaient servi pour des poteaux doubles lors de la reconstruction de P-021.

Fig. 14 – Palais-porte Nord : niveaux P-0/P-1 (Ville II) [Fr. Laroche-Traunecker]

Fig. 15 – Palais-porte Nord : base de pilier dans le loc. 20 (P-0), vue vers le nord

Atelier (?)

50En III P 8, les loc. 22 et 23 montrent un secteur du palais de la Ville II plutôt moins bien entretenu que les autres. Des traces de P-0 ont été repérées. Le loc. 22 a donné des micro-perçoirs et de grandes quantités de valves nacrées de coquillages d’eau douce (Margaritifera principalement), ainsi que deux fragments de coquillage taillés : il se pourrait que l’on soit dans un atelier de travail de la nacre. Dans le loc. 23 ont été retrouvés un lot d’une dizaine de balles de fronde en terre crue, une masse d’arme en pierre fragmentaire et une pointe de lance en bronze de belle qualité.

J.-Cl. M.

LA VILLE II : OBSERVATIONS FAITES DANS L’ENCEINTE SACRÉE (NIVEAU P-2) [fig. 1622]

  • 22 Pour la facilité de la lecture, la numérotation des espaces du palais de Ville II adoptera désormai (...)
  • 23 Sous la conduite de Mahmoud Bendakir (CRATerre).

51La remise au jour du niveau mis au jour par André Parrot à l’occasion d’un nettoyage général réalisé avant le début des travaux de restauration23 a permis de redégager le bassin de l’angle sud-ouest de la salle 21 et d’en faire un relevé précis, qui manquait dans les archives. On a retrouvé aussi des restes du seuil en plâtre 17/21 et une partie du sol plâtré de la salle 17. Mais les découvertes les plus intéressantes ont concerné l’existence d’une ancienne porte bouchée, restée inaperçue lors de la fouille, ainsi que des traces de destruction qui n’avaient pas été repérées à ce jour.

Porte obstruée…

52La porte se trouvait dans le mur nord de la salle 17, pratiquement en face de la porte percée dans le mur sud et qui donnait accès à l’espace central ; la présence d’une crapaudine a conduit à mieux analyser le mur nord ; on s’est alors aperçu qu’à la suite d’une importante réparation, toute la face du mur avait été occultée par un pan de mur ajouté qui avait masqué l’existence d’une porte bouchée. Il faut donc maintenant rétablir la présence d’une porte entre la salle 17 et le couloir 15, au moins au début de l’existence de la phase P-2. On remarquera d’ailleurs que cette porte a existé en P-1 puis en P-0 ; il s’agit donc d’un dispositif normal dans ce quartier du palais, qui avait été masqué par les réparations de la phase 2.

Fig. 16 – Palais, Enceinte Sacrée : observations archéologiques faites au niveau P-2

… et réfection du mur nord de 17…

53Mais si le mur avait été partiellement refait devant la porte bouchée, c’est qu’il avait subi d’importants dégâts : en effet, la porte n’avait pas été simplement obstruée, mais le mur lui-même avait été refait, car les montants de la porte avaient disparu dans une destruction d’assez grande ampleur.

54C’est la première fois qu’une destruction a été repérée sur ce mur ; le mur sud des deux salles 16 et 17 avait dû être conforté des deux côtés et des réparations à l’aide de pierre avaient été entreprises sur les montants des portes conduisant à l’espace central ; d’importantes réparations et un contrefortage intérieur et extérieur avaient aussi été réalisés dans le mur qui unit les salles 46, 27, 25 et 33. On a pu aussi observer que des murs de 29 et 28 avaient souffert et qu’un important renforcement avait été nécessaire contre le mur est de 29.

55Il semble donc que les dégâts subis par le palais P-2 n’ont pas été circonscrits aux angles de l’espace central, mais qu’ils suivent trois lignes structurales majeures de direction est-ouest.

… ainsi que du mur ouest de 17 et du mur est de 29

56Un problème se pose encore pour le mur qui sépare les loc. 16 et 17. Il n’est liaisonné ni au mur nord, ni au mur sud sur toute la hauteur des deux phases P-2 et P-1 ; de plus le sol de P-2 paraît bien continuer en dessous du mur. Il faudrait donc admettre qu’à la place de 16 et 17 existait à l’origine de P-2 une seule pièce. Cependant ce dispositif paraît bien étranger aux habitudes de l’architecture du milieu du IIIe millénaire. Et l’on peut se demander si le mur originel n’a pas été détruit, puis refait, mais à un emplacement légèrement différent. On notera aussi le percement d’une petite porte cintrée dans ce mur dont le seuil, curieusement, se situe à mi-hauteur de la zone de comblement entre P-2 et P-1, en sorte qu’elle n’a pu fonctionner ni avec P-1, ni avec P-2 ; de ce fait il s’agit sans doute d’une porte de chantier ouverte pendant la phase des travaux et qui a été obstruée avant la mise en service du niveau P-1.

57Un autre mur, plus épais que les autres, a montré aussi des signes évidents de destruction : le mur est de 29 dont un pan s’est effondré, mettant clairement en évidence des destructions internes habilement masquées lors de la réfection du niveau P-2.

  • 24 Margueron 1993, p. 312.

58Dès lors, pour expliquer les différentes manifestations repérées de cet accident qui a profondément affecté la phase P-2, il convient sans doute de ne plus penser à une faiblesse consécutive à la longue portée de l’espace central (comme je l’avais naguère proposé24), mais peut-être à une cause extérieure comme un tremblement de terre. Cette hypothèse sera étudiée avec soin.

J.-Cl. M.

VILLE III : LE GRAND PALAIS ROYAL (CHANTIER P-QUARTIER NORD)

59Peu de recherches ont été conduites dans la Ville III qui n’a été touchée que dans le chantier palais-porte, lors de l’étude des couches de surface appartenant au Grand Palais Royal, laissées par André Parrot au moment de la fouille de ce secteur (1936).

  • 25 Chantier conduit par Malou Schneider avec Nathalie Hanna.

60Les carrés concernés sont III P 9, III Q 9 et III P 8 ; les deux premiers ont été ouverts et déjà en partie fouillés lors de la campagne de 2001, le dernier entamé en 2002 et ouvert seulement dans sa moitié occidentale pour établir une jonction entre le secteur de la porte et l’ensemble de la salle aux Piliers du palais P-025.

Découverte d’un lot de tablettes

61En III P 9, l’étude de la canalisation de surface a été achevée ; son élimination a conduit à enregistrer l’existence d’un hérisson de tessons à sa base. On a procédé ensuite à l’enlèvement du lit de galets qui scelle le niveau antérieur à la construction du Grand Palais Royal.

  • 26 Cavigneaux et Colonna d’Istria 2009, p. 53-65.

62C’est au contact de ce lit de galets et pratiquement sur le sommet des murs du palais de la Ville II qu’un nid de tablettes cunéiformes a été mis au jour. Il s’agit le plus souvent de petites tablettes carrées de type administratif, recouvertes d’une écriture qui rappelle celle des Shakkanakku de l’époque finale ; certaines sont d’un format un peu plus grand ; un très grand nombre a été détruit dans ce qui a été le sous-sol d’une surface en usage pendant une assez longue période. Au total, ont été dénombrées 770 tablettes pratiquement entières, 165 fragmentaires et 89 numéros ont été attribués à des lots plus ou moins importants de petits fragments dont il n’est pas certain qu’ils puissent jamais retrouver une place dans une tablette complète26.

63On notera encore la découverte, dans ce niveau, d’un sceau-cylindre très usé.

Une figurine humaine en terre cuite

  • 27 Margueron 1997, fig. 7 p. 742, en particulier no 1022.

64La découverte d’une figurine humaine, incomplète mais caractéristique (il s’agit d’un musicien nu debout sur un petit socle), vient heureusement compléter une étude qui avait mis en lumière une étroite similitude entre le groupe de figurines trouvé dans le logement des esclaves de la Maison du Roi et celui trouvé dans le logement des esclaves de la Maison des Femmes27. Ce relief estampé, en effet, se trouvait chez les hommes, mais il manquait chez les femmes : maintenant que la trouvaille de cette année vient compléter la collection de la Maison des Femmes, la similitude est pratiquement totale et les conclusions que l’on peut tirer de ces situations sur le plan de la religion populaire sont particulièrement intéressantes. Les restes d’une seconde figurine identique ont été retrouvés dans le même secteur.

Un ancien tracé de la grande canalisation qui se dirige vers le nord

65En III Q 9, l’extension de la fouille vers l’est du carré a remis au jour une sorte de dallage fragmentaire qui représente certainement la base d’une canalisation qui prolongeait vers le sud la section nord-sud de celle qui traverse III Q 10 : celle-ci a été supprimée au profit d’une conduite qui vient de la cour 131 lors d’un remaniement du réseau.

Remise au jour partielle des couloirs 114, 112 et de la pièce G

66Dans la moitié occidentale de III P 8, le premier niveau dégagé a donné les restes des installations découvertes par André Parrot, à savoir une partie de la salle G avec son dallage et des jarres enfouies en dessous et la jonction des couloirs 114 et 112. Une observation intéressante touche à l’existence d’une importante réparation faite à l’aide de tabuk plus ou moins cassés à la base du mur du couloir 112. Une découverte qui permet de compléter le schéma de circulation dans cette partie du palais provient de l’existence d’un coffre de crapaudine à l’angle nord de la porte 112/114 du côté de 114 : elle prouve que les dispositifs de surveillance de cette portion de couloir qui donnait accès à la cour du Palmier et au quartier des femmes étaient particulièrement soignés, le poste de garde se trouvant en K.

67Après relevé, ce niveau a été démonté en vue de la recherche des restes du palais de la Ville II.

Restes du palais intermédiaire

68Sous le radier de galets qui marque l’installation du Grand Palais Royal de la Ville III (= GPR), on observe, en III Q 9, la présence d’une canalisation faite de dalles de pierre de gypse : elle doit appartenir au palais intermédiaire qui a succédé à P-0 et qui a disparu lors de la mise en chantier du GPR. En divers endroits, quelques briques ou assises de briques de divers modules et d’une couleur différente de celles du GPR sont les rares témoignages des fondations de ce palais intermédiaire.

J.-Cl. M.

RECHERCHES GÉOMAGNÉTIQUES

  • 28 À Yves Gallet et Armand Galdeano s’est joint Gauthier Hulot, tous trois de l’IPG de Paris.

69C’est dans la partie orientale du site de tell Hariri que la prospection a été conduite cette année28, c’est-à-dire dans un secteur qui n’a fait à ce jour l’objet d’aucune fouille systématique ; seuls quelques sondages ponctuels d’André Parrot ont par endroits provoqué une gêne dans cette exploration, qui se traduit par une tache blanche dans le relevé d’ensemble. Quelque six hectares de terrain ont ainsi été prospectés (fig. 17).

  • 29 Dans cette même livraison, chantier N (2005, 2006), p. 219-223 et 231-237.
  • 30 Grandes lignes exploitées et intégrées dans le plan général, cf. Margueron 2004, fig. 105 p. 137.

70Le résultat est tout à fait intéressant, car il permet de définir les grandes lignes de la voirie dans ce secteur, avec des traits communs, mais aussi parfois différents29 du principe rayonnant général30.

71D’ores et déjà, même s’il n’est pas possible de cerner avec précision le plan des maisons, on peut conclure que la prospection géomagnétique se traduit à Mari par un véritable succès, car le plan de l’ensemble de la voirie apparaît assez clairement.

J.-Cl. M.

LES NOUVEAUX ACQUIS SUR L’URBANISME DE MARI

Étude de la rue du temple d’Ishtar : Ville II (cf. fig. 11)

72L’objectif était ici, du fait de l’existence d’une canalisation, de définir la nature de la chaussée. Une assez importante stratification de graviers a été repérée, surtout sur le côté ouest de la rue, mais aussi un peu sur le côté est ; rien n’a été retrouvé sur le dessus de la canalisation, ce qui est normal étant donné qu’André Parrot avait dégagé son sommet. Il n’est donc plus possible de savoir si cette couche de graviers recouvrait ou non en totalité la canalisation dans l’Antiquité.

Fig. 17 – Résultats de la prospection géomagnétique

  • 31 Cf. dans la même livraison chantier L (2001), p. 130-133.

73Cependant, étant donné les indices de l’existence de plusieurs étapes dans les installations d’évacuation des eaux de pluie, il paraît raisonnable de penser que la canalisation est venue s’implanter dans une chaussée absorbante réalisée lors des travaux d’aménagement de la Ville II et qu’il ne reste, en conséquence, que des lambeaux de cette chaussée. Ceux-ci sont néanmoins suffisants pour affirmer que cette rue aussi comportait ce type de chaussée31.

Étude de la rue de la Maison Rouge

74L’objectif était, là encore, de reconnaître la nature de l’infrastructure de la rue pour savoir s’il était possible de la ranger dans la catégorie des rues à chaussée absorbante. Un sondage a donc été réalisé devant la porte de la Maison Rouge.

75Malheureusement, si on a retrouvé une zone de cailloutis assez épaisse et bien constituée devant la porte de la Maison Rouge, le reste de la rue semble avoir subi des destructions dont la nature n’a pas pu être définie du fait de l’exiguïté du sondage.

  • 32 L’étude a été reprise en 2004, cf. ici p. 189.

76Le renseignement espéré n’a donc pas été obtenu32.

Organisation générale

77Notre connaissance de l’urbanisme de Mari s’est précisée au cours de cette campagne. Trois aspects se présentent plus clairement qu’auparavant.

  • Tout d’abord, si des modifications importantes dans le plan général de la voirie apparaissent entre les Villes I et II, il semble bien que parfois des éléments du plan de la Ville I soient repris dans celui de la Ville II avec quelques petits décalages seulement (léger déplacement et variation de la largeur de la rue), comme on le voit avec les rues du temple d’Ishtar et du Souk. Le plan de la Ville II refondée n’est donc peut-être pas entièrement nouveau.

  • Ensuite, la technique de la chaussée absorbante n’a peut-être pas été utilisée aussi systématiquement que pouvaient le laisser entendre les premières observations. Si on la retrouve à la jonction de la rue de la Maquette et de la voie Sacrée, à la rencontre des rues de la maison au Piège et du Souk, dans la rue occidentale du palais, dans la rue du temple d’Ishtar (et plus tard dans la cour du Palmier du palais), il se peut, à prendre en considération la rue de la Maison Rouge, que certaines rues, outre les radiales, n’en étaient pas équipées ; la recherche doit donc se poursuivre afin de déterminer ce qui a pu motiver son emploi ou son absence.

    • 33 Cf. dans la même livraison, sous la direction de Pascal Butterlin, chantier N (ci-dessus n. 29).

    Si l’existence des grandes radiales est confirmée pour toute la moitié occidentale du site, la moitié orientale possède des rues qui, tout en jouant approximativement le même rôle, paraissent avoir été moins importantes dans cette fonction d’évacuation rapide des eaux de pluie. C’est peut-être la nature de l’occupation de cette partie de la ville qui a conduit à une organisation un peu différente. Mais c’est là une question qu’il faudra étudier plus en détail par la suite33.

J.-Cl. M.

TRAVAUX DE RESTAURATION

78Quoique ces travaux soient financés par l’Association des amis de Mari pour la sauvegarde du site (AAMSS) et non par la subvention accordée par la commission des fouilles du ministère des Affaires étrangères, il est nécessaire d’en faire état dans ce rapport.

79Les travaux sont réalisés sous la responsabilité de la mission archéologique de Mari avec les moyens proposés par l’Association des amis de Mari pour la sauvegarde du site. La responsabilité technique revient au Centre de recherche sur l’architecture de terre (CRATerre/EAG de Grenoble), représenté sur le terrain par Mahmoud Bendakir, architecte.

80Les travaux ont porté, cette année encore, sur l’Enceinte Sacrée du palais de la Ville II (cf. fig. 16). Les réparations de murs se poursuivent d’année en année ; cette campagne a été consacrée aux pièces 29, 28, 22, 21 et 17 (anciennement XXIX, XXVIII, XXII, XXI et XVII) situées à l’est et au nord de l’Espace central.

81La réparation des murs, qui a permis quelques observations concernant le niveau P-2 dont il a été rendu compte ci-dessus p. 151-154, a exigé de gros moyens en raison de l’importance des destructions occasionnées par le sillon qui a provoqué l’effondrement de certains pans de murs, en particulier dans la salle 29 : creusement de la base des murs jusqu’à la partie saine, aménagement d’un drain sous et en avant du mur, remplissage par du gravier, installation d’une couche de graviers soudés par un lait de ciment, puis reconstruction de la base du mur à l’aide de briques fabriquées au printemps dernier ont formé les différentes étapes de la restauration entreprise cette année dans ces cinq pièces.

J.-Cl. M.

CONCLUSIONS

82Campagne de courte durée, mais dont les résultats sont de grand intérêt. Sans même parler de la découverte de plus d’un millier de tablettes cunéiformes, les enseignements concernant la Ville I avec son quartier des artisans et ses foyers métallurgiques, la plus ancienne attestation d’une roue de char en bois, l’amorce d’une organisation urbaine, le rattachement des chantiers d’Ishtar et L, la découverture de la tour du rempart, les observations nouvelles sur le palais de la Ville II sont autant d’informations de première importance pour la compréhension non seulement de la ville de Mari mais aussi pour la civilisation du IIIe millénaire du monde syro-mésopotamien.

Notes

1 Le secteur nord-ouest était pris en charge par Jean-Yves Monchambert, le secteur sud par Béatrice Muller et le secteur nord - nord-est par Pascal Butterlin, secondés par Joyce Nassar.

2 Margueron 2007a.

3 Margueron 2004, fig. 82 p. 108.

4 Butterlin 2008a, fig. 1 p. 298.

5 Margueron 2004, p. 108-110 et fig. 83-86 ; Montero Fenollós et Montero Ruiz 2004. Une table ronde encore inédite, organisée par l’UMR 8140-URMED à l’initiative de P. Butterlin, s’est tenue le 25 juin 2004 à l’université de Versailles Saint-Quentin-en Yvelines, À propos de la métallurgie du cuivre au Moyen-Orient (IIIe millénaire) : travaux en cours sur les réseaux de production et d’échange.

6 Pec : Margueron et al. 2007b, p. 18-34 ; J : dans cette même livraison, p. 17. Voir aussi Margueron 2004, p. 108-110.

7 Interprétation qui sera modifiée lors de la campagne suivante, cf. dans cette même livraison p. 170. Voir aussi Margueron 2004, p. 116-117 et fig. 98 ainsi que pl. 24 et 25 p. 52. Butterlin et Margueron 2006, en particulier fig. 3 et 4 p. 321. Butterlin 2008a, p. 295-296 et fig. 3 p. 300.

8 En réalité aussi bien VII W 49 NE T-2 que VII Y 49 SE T-1/T-2 se sont avérées appartenir stratigraphiquement à la Ville I. Cf. Muller 2008, en particulier, pour le problème céramique, p. 461 : dans VII Y 49 SE T-1/T-2 coexistaient deux types de vases à goulot (dits « gargoulettes »), l’un caractéristique de Ville II, l’autre de Ville I.

9 Cf. dans cette livraison, respectivement p. 14-17, 37-44 et 60-65.

10 Margueron 2004, p. 86-87 et plan schématique fig. 49.

11 L’origine des pierres se trouve, selon J.-Cl. Bessac, dans les blocs tombés de la falaise de Doura-Europos ; mais est-ce la seule source d’approvisionnement ?

12 Parrot 1956, p. 8-9 et plans pl. II, III, IV, VI.

13 Parrot 1937, p. 60, 61, 64. Tombeaux de pierre réétudiés dans Jean-Marie 1990, en particulier p. 305-307.

14 Margueron 2007a.

15 Margueron 2004, p. 91-92.

16 Parrot 1940, surtout p. 18-20 ; Parrot 1955 surtout p. 208-211. Voir également le plan des travaux dans le rapport de 2001, dans ce volume, p. 125, et le plan général de Jean Brusson A 102, bien reproduit dans Margueron et al. 1997, p. 47, fig. 42.

17 Voir Parrot 1955, pl. XX.

18 Ce puisard ne figure pas sur le plan de la fig. 13 ; son emplacement (sans no) est marqué en revanche sur le plan fig. 7 du rapport de 2004 (ici p. 191), et aussi sur le plan fig. 1 p. 308 dans Beyer et Laroche-Traunecker 2006.

19 Parrot 1955, p. 187-199 et fig. 5 p. 194 (plan de Jean Brusson A 104 reproduit également dans Parrot 1967b, fig. 310 p. 293).

20 Sous la responsabilité de Malou Schneider, secondée par Nathalie Hanna.

21 Margueron 2004, p. 212-215 et, dans ces pages, rapport préliminaire de 1999, p. 75.

22 Pour la facilité de la lecture, la numérotation des espaces du palais de Ville II adoptera désormais les chiffres arabes au lieu des chiffres romains.

23 Sous la conduite de Mahmoud Bendakir (CRATerre).

24 Margueron 1993, p. 312.

25 Chantier conduit par Malou Schneider avec Nathalie Hanna.

26 Cavigneaux et Colonna d’Istria 2009, p. 53-65.

27 Margueron 1997, fig. 7 p. 742, en particulier no 1022.

28 À Yves Gallet et Armand Galdeano s’est joint Gauthier Hulot, tous trois de l’IPG de Paris.

29 Dans cette même livraison, chantier N (2005, 2006), p. 219-223 et 231-237.

30 Grandes lignes exploitées et intégrées dans le plan général, cf. Margueron 2004, fig. 105 p. 137.

31 Cf. dans la même livraison chantier L (2001), p. 130-133.

32 L’étude a été reprise en 2004, cf. ici p. 189.

33 Cf. dans la même livraison, sous la direction de Pascal Butterlin, chantier N (ci-dessus n. 29).

Table des illustrations

Légende Fig. 1 – Plan du site avec emplacement des chantiers fouillés en 2002.Le domaine archéologique de la cité de Mari est divisé en 15 zones rectangulaires – 250 m en abscisse et 500 m en ordonnée – numérotées de I à XV ; chaque zone est subdivisée en carrés de 10 m de côté, 25 d’ouest en est, désignés par les lettres de l’alphabet (sauf I), et 50 du sud au nord, numérotés de 1 à 50. Un carré de fouille est donc désigné par un chiffre romain donnant la zone, puis une lettre de l’alphabet (excepté I) associée à un numéro de 1 à 50 ; chaque carré est alors subdivisé en 4 quadrants : NO, NE, SO et SE, de façon à faciliter l’enregistrement des faits de fouille et des objets. Tout l’enregistrement repose sur ce carroyage. Les grands secteurs de recherche sont définis par une lettre A, B, C,… (chantier A,…), qui se surajoute au système précédent pour faciliter les localisations, mais qui ne servent jamais à l’enregistrement.
URL http://books.openedition.org/momeditions/docannexe/image/4425/img-1.jpg
Fichier image/jpeg, 568k
Légende Fig. 2 – Chantier L, Ville I : plan schématique de la phase 1
URL http://books.openedition.org/momeditions/docannexe/image/4425/img-2.jpg
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Légende Fig. 3 – Chantier L, Ville I : plan schématique de la phase 2
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Fichier image/jpeg, 372k
Légende Fig. 4 – Chantier L, Ville I : plan schématique de la phase 3
URL http://books.openedition.org/momeditions/docannexe/image/4425/img-4.jpg
Fichier image/jpeg, 332k
Légende Fig. 5 – Chantier L, Ville I : plan schématique de la phase 4
URL http://books.openedition.org/momeditions/docannexe/image/4425/img-5.jpg
Fichier image/jpeg, 316k
Légende Fig. 6 – Chantier L, Ville I : plan schématique de la phase 5
URL http://books.openedition.org/momeditions/docannexe/image/4425/img-6.jpg
Fichier image/jpeg, 264k
Légende Fig. 7 – Chantier L, phase 3 : atelier de métallurgie (installations VII W 49 SE 59 à 61)a – Foyer, fosse à galets et scories, fosse rectangulaire (pour soufflet ?).Vue vers le sud-est (la fosse à demi dégagée contre la paroi est intrusive)b – La fosse à galets et scories de cuivre/bronze vue vers le nord-ouest
URL http://books.openedition.org/momeditions/docannexe/image/4425/img-7.jpg
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Légende Fig. 8 – Chantier L : âne et empreinte de roue bitumée in situ dans le loc. 406 en VII X 50 SO, vus vers le nord
URL http://books.openedition.org/momeditions/docannexe/image/4425/img-8.jpg
Fichier image/jpeg, 252k
Titre VILLE I : LA TOUR DE L’ENCEINTE DE LA VILLE I (CHANTIER J-1)
Légende Fig. 9 – Chantier L : vue d’ensemble vers l’ouest à la fin de la campagne, vestiges de la phase 3. À droite, la rue nord-est, aux premier et second plans le complexe à installations métallurgiques de VII Y 49, au centre la maison incomplètement fouillée
URL http://books.openedition.org/momeditions/docannexe/image/4425/img-9.jpg
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Légende Fig. 10 – Chantier J-1 : élargissement du sondage de 1998 destiné à délimiter la tour de l’enceinte intérieure (fondations de gypse, Ville I)
URL http://books.openedition.org/momeditions/docannexe/image/4425/img-10.jpg
Fichier image/jpeg, 332k
Légende Fig. 11 – Chantier L, VII V 49-50 : portion de canalisation de gypse sous la rue séparant le temple d’Ishtar du Souk (Ville II), vue vers l’ouest. À gauche, sondage profond et paroi extérieure du tombeau 242
URL http://books.openedition.org/momeditions/docannexe/image/4425/img-11.jpg
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Légende Fig. 12 – Chantier L : sondage en VII V 49 ayant mis au jour l’arrière du tombeau de pierre 242 (dans la paroi) et atteint le niveau originel. Vue vers le sud-ouest
URL http://books.openedition.org/momeditions/docannexe/image/4425/img-12.jpg
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Légende Fig. 13 – Plan schématique du secteur des dépendances ouest du temple de Ninhursag, avec les différentes phases rencontrées (Fr. Laroche-Traunecker)
URL http://books.openedition.org/momeditions/docannexe/image/4425/img-13.jpg
Fichier image/jpeg, 448k
Légende Fig. 14 – Palais-porte Nord : niveaux P-0/P-1 (Ville II) [Fr. Laroche-Traunecker]
URL http://books.openedition.org/momeditions/docannexe/image/4425/img-14.jpg
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Légende Fig. 15 – Palais-porte Nord : base de pilier dans le loc. 20 (P-0), vue vers le nord
URL http://books.openedition.org/momeditions/docannexe/image/4425/img-15.jpg
Fichier image/jpeg, 180k
Légende Fig. 16 – Palais, Enceinte Sacrée : observations archéologiques faites au niveau P-2
URL http://books.openedition.org/momeditions/docannexe/image/4425/img-16.jpg
Fichier image/jpeg, 300k
Légende Fig. 17 – Résultats de la prospection géomagnétique
URL http://books.openedition.org/momeditions/docannexe/image/4425/img-17.jpg
Fichier image/jpeg, 359k

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