Desktop versionMobile Version

Akh Purattim 3

 | 
Jean-Claude Margueron
, 
Olivier Rouault
, 
Pascal Butterlin
, 
et al.

Mari et sa région

Mari : rapport préliminaire sur la 37e campagne (5-20 Avril 2001)

Mission d’étude sur les possibilités d’une prospection géomagnétique

Armand Galdeano, Yves Gallet und Jean-Claude Margueron

Volltext

1Le projet d’une mission d’étude destinée à tester les possibilités d’une prospection géomagnétique du tell Hariri s’est mis en place dans le courant de l’année 2000, au cours de conversations entre Yves Gallet, Armand Galdeano, directeurs de recherche au CNRS au sein du département de géomagnétisme et paléomagnétisme de l’Institut de physique du globe, et le directeur de la mission de Mari.

2La nature du tell – murs de terre crue et comblement avec de la terre – ne permettait pas d’assurer, sans expérimentation préalable, l’existence de signaux magnétiques sûrs et interprétables. Aussi, avant d’engager une opération de grande envergure, a-t-il semblé préférable de tester le matériel de mesure – un double magnétomètre à pompage optique – et la méthode envisagée.

3La présence d’un tel appareil de mesure à Doura-Europos, où une opération similaire est engagée depuis quelque temps, a décidé du moment de l’opération, de façon à éviter des transferts inutiles de matériel entre la France et la Syrie.

4Arrivée à Mari le 7 avril, l’équipe s’est mise au travail dès le lendemain après une visite à la direction des Antiquités de Deir-ez-Zor. La reconnaissance des secteurs retenus pour les premières opérations a été suivie de l’implantation des premiers carrés de prospection selon un module de base de 50 m sur 50 m.

5À partir de ce moment, la prospection s’est déroulée de façon très régulière jour après jour, les premières difficultés rencontrées ayant trouvé des solutions qui ont permis de poursuivre l’opération de façon efficace.

6L’emplacement où l’expérience a été conduite a été retenu pour des raisons topographiques et archéologiques. Il s’agit en effet d’un wadi qui descend du centre du tell avec comme point de départ la rencontre des quartiers méridionaux du palais de la Ville III et l’unité architecturale formée par la Haute Terrasse et le temple aux Lions. Son point d’aboutissement correspond à la porte de la ville qui a été reconnue lors de la campagne de 1999, grâce à l’étude du rempart intérieur. On pouvait envisager avec la plus grande vraisemblance la présence d’une grande rue au fond du wadi : il était ainsi tentant de vérifier si le relevé magnétique permettait de repérer cette grande rue ; par ailleurs si le relevé montrait clairement celle-ci, on pouvait obtenir la confirmation que le wadi pouvait être identifié à la Grand-Voie.

7Les résultats obtenus peuvent être considérés comme très intéressants :

  • la grande rue descendant du centre du tell a été suivie sur près de 200 m ;
  • cette rue débouche pratiquement au niveau de la porte de la Ville III étudiée dans la première enceinte ;
  • cette enceinte a pu être en partie repérée à l’emplacement de ce qui a été donné par la fouille ;
  • la section orientale du tracé du rempart montre très vraisemblablement le mur de soubassement en pierre du rempart de la Ville I ;
  • sur son flanc oriental elle semble recevoir une rue transversale ;
  • des tracés, plus incertains, pourraient de ce côté marquer d’autres rues transversales ;
  • des blocs quadrangulaires représentent certainement des maisons d’habitation ;
  • sur le flanc occidental, une autre rue diagonale semble rejoindre la rue principale ;
  • dans l’angle sud-ouest, à proximité du mur d’enceinte, un réseau viaire plus complexe semble apparaître, assez étroitement associé à des maisons.
  • 1 Cette lacune commence à être comblée : cf. dans la même livraison les rapports 2005 et 2006 sur le (...)

8Ces résultats, nombreux, montrent que le procédé est fiable et qu’une recherche systématique pourra être envisagée. On entrevoit déjà l’amorce d’une organisation du réseau viaire dans la surface des 2,3 ha couverts par cette recherche ; une extension de la zone étudiée, en particulier dans la moitié orientale du site qui n’a fait encore l’objet d’aucune recherche systématique1, devrait permettre de connaître l’organisation de cette partie de la cité. En revanche il est plus difficile pour le moment de définir avec une précision suffisante les édifices parfois repérés. De plus, compte tenu de l’existence de trois villes successives à Mari, il apparaît que l’on peut difficilement attribuer à l’une ou à l’autre les bâtiments qui se dessinent. Cependant la netteté de la rue principale et l’absence de confusion sur son parcours conduisent à penser qu’elle a été en activité pendant toute l’histoire de la cité, ce qui n’est sans doute pas le cas des rues secondaires qui viennent la rejoindre.

9Au total, une campagne d’étude expérimentale réussie qui doit conduire à une prochaine action d’envergure.

Fig. 1 – Situation de la prospection géomagnétique

Fig. 2 – Résultats de la prospection géomagnétique

Anmerkungen

1 Cette lacune commence à être comblée : cf. dans la même livraison les rapports 2005 et 2006 sur le chantier N (P. Butterlin) p. 219-223 et 228-238.

Abbildungsverzeichnis

Bildunterschrift Fig. 1 – Situation de la prospection géomagnétique
URL http://books.openedition.org/momeditions/docannexe/image/4419/img-1.jpg
Datei image/jpeg, 281k
Bildunterschrift Fig. 2 – Résultats de la prospection géomagnétique
URL http://books.openedition.org/momeditions/docannexe/image/4419/img-2.jpg
Datei image/jpeg, 490k

CC-BY-NC-ND-4.0

Nur der Text ist unter der Lizenz CC BY-NC-ND 4.0 nutzbar. Alle anderen Elemente (Abbildungen, importierte Anhänge) sind „Alle Rechte vorbehalten“, sofern nicht anders angegeben.

Suche in OpenEdition Search

Sie werden weitergeleitet zur OpenEdition Search