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Akh Purattim 3

 | 
Jean-Claude Margueron
, 
Olivier Rouault
, 
Pascal Butterlin
, 
et al.

Mari et sa région

Mari : rapport préliminaire sur la 35e campagne (1999)

Jean-Claude Margueron, Dominique Beyer, Chiara Dezzi Bardeschi, Mohammed Muftah, Béatrice Muller and Malou Schneider

Full text

1La 35e campagne de fouille s’est déroulée du 14 septembre au 14 novembre 1999. Les recherches ont pu se poursuivre sans difficulté particulière.

Composition de la mission

2La mission a compté 21 membres pour des durées variables :

  • archéologues : V. Bader, D. Beyer, C. Clauss, A. Cuny, Ch. Dezzi bardeschi, J.-Fr. Jet, J.-L. Montero Fenollós, B. Muller-Margueron, J.-Y. Monchambert, M. Muftah, K. Raynaud, M. Schneider ;

  • archéologues stagiaires : M. Adolph ;

  • architectes de fouille : A. Misse, Fr. Laroche-Traunecker ;

  • architecte/restauration : M. Bendakir ;

  • topographe : G. Aronica ;

  • dessinatrice : A. Horrenberger ;

  • ostéologie, intendance, enregistrement : M. Jean-Marie ;

  • représentant des Antiquités : I. Murrad.

3Le temps, particulièrement clément, a permis un travail très régulier. Il n’y a eu à déplorer que deux journées d’arrêt de la fouille pour cause de pluie.

OBJECTIFS DE LA CAMPAGNE (fig. 1)

4En conformité avec les directions de recherche précédemment définies et acceptées par la Commission des recherches archéologiques du ministère des Affaires étrangères, les principaux objectifs de cette campagne ont été de :

  • préciser le tracé de l’enceinte intérieure des Villes III et I ;

  • rechercher le système défensif de la Ville II ;

  • définir la nature du passage de la Ville I à la Ville II dans le secteur des temples (à l’emplacement du temple de Ninhursag), dans le palais du milieu du IIIe millénaire (dit Palais présargonique) et à l’emplacement du quartier dit présargonique ;

  • poursuivre l’étude de l’urbanisme et en particulier celui des quartiers de la ville.

5Pour cela ont été ouverts ou remis en activité les chantiers suivants :

  • Chantier G (D. Beyer) : dans le secteur des temples, il s’agissait d’achever le sondage entrepris en 1998 à l’emplacement du Lieu Très Saint du temple de Ninhursag et d’assurer la jonction, au niveau de la Ville II, entre l’édifice étudié ces dernières années et le secteur des Temples Anonymes, fouillé par André Parrot en 1938 et daté de l’époque agadéenne ;

  • Chantier H (M. Muftah) : à l’emplacement du secteur religieux administratif, le sondage réalisé en 1995, 1997 et 1998 avait permis de rejoindre en cet endroit le sol originel : l’objectif était d’étudier l’extension horizontale du niveau qui se trouvait immédiatement sous celui dégagé par André Parrot entre 1961 et 1963, afin de préciser la durée de la Ville II et son prolongement en pleine période d’Agadé ;

  • Chantier J (B. Muller-Margueron) : un nouveau sondage devait être réalisé pour confirmer la stratigraphie mise en évidence dans celui conduit en 1998, avec la superposition des enceintes de la Ville I et de la Ville III ;

  • Chantier K (C. Dezzi Bardeschi) : il s’agissait de déterminer l’extension du bâtiment partiellement fouillé en 1998 et qui avait rendu quelques tablettes, en mauvais état, de la phase finale de la cité ;

  • Chantier L (K. Raynaud, J.-Y. Monchambert, J.-Fr. Jet) : la reprise de la fouille à l’emplacement du quartier dit présargonique, fouillé par André Parrot en 1935 et qui contenait un secteur commercial, avait pour objectif d’étudier le contact entre ce secteur de la Ville II et la Ville I ;

  • Chantier P-face nord (M. Schneider) : il s’agissait de continuer à dégager le quartier qui limite les palais des Villes III et II au nord ;

  • Chantier P-Espace 4 (ex-« Cour IV ») [M. Muftah] : la reprise de la fouille en ce secteur, étudié par André Parrot en 1964 et en 1974, avait pour objectif de déterminer avec précision l’organisation des niveaux P-2 et P-3 et d’étudier la nature des installations de la Ville I afin de connaître le rapport éventuel avec le secteur dit Pec, étudié en 1994 sous l’espace central de l’Enceinte Sacrée et qui avait donné une belle succession d’installations métallurgiques.

Fig. 1 – Plan du site avec emplacement des chantiers fouillés en 1999
Le domaine archéologique de la cité de Mari est divisé en 15 zones rectangulaires – 250 m en abscisse et 500 m en ordonnée – numérotées de I à XV ; chaque zone est subdivisée en carrés de 10 m de côté, 25 d’ouest en est, désignés par les lettres de l’alphabet (sauf I), et 50 du sud au nord, numérotés de 1 à 50. Un carré de fouille est donc désigné par un chiffre romain donnant la zone, puis une lettre de l’alphabet (excepté I) associée à un numéro de 1 à 50 ; chaque carré est alors subdivisé en 4 quadrants : NO, NE, SO et SE, de façon à faciliter l’enregistrement des faits de fouille et des objets. Tout l’enregistrement repose sur ce carroyage. Les grands secteurs de recherche sont définis par une lettre A, B, C,… (chantier A,…), qui se surajoute au système précédent pour faciliter les localisations, mais qui ne servent jamais à l’enregistrement.

J.-Cl. M.

LE SECTEUR DES TEMPLES (CHANTIER G)

6Plusieurs objectifs étaient prévus : poursuivre l’étude du Lieu Très Saint (LTS) du temple de Ninhursag (DA III), envisager une extension vers le nord pour en connaître le contexte dans le secteur de l’esplanade des Temples Anonymes, au niveau du DA III (Ville II), enfin achever le sondage profond, en Ville I, entamé en 1997 sous le LTS de Ninhursag (fig. 2).

Carré IX C 46 : étude de la partie orientale du LTS de Ninhursag

7À l’est du sondage profond (cf. ci-dessous), le mur est du LTS a pu être atteint, donnant à l’espace du LTS une largeur de 12,90 m. Les vestiges de deux sols ont été mis en évidence, de même que les restes d’installations cultuelles, comportant plusieurs états, qui devaient en particulier appartenir à l’aménagement de la bordure est du grand podium central, en grande partie détruit, rappelons-le, par l’aménagement des fondations du Sahuru. Ces destructions nous ont également empêchés de comprendre en détail la configuration du mur nord du LTS, qui s’élargit nettement vers l’ouest, avec une face nord - nord-est dans une orientation conforme au parti adopté dans les constructions situées plus au nord-est (cf. ci-dessous).

Extension vers le nord-est : carrés IX D 47-49, IX E 48-49

  • 1 Parrot 1940, p. 8-14.

8Pour connaître l’environnement du temple, une fouille a été amorcée dans le secteur des Temples Anonymes mis au jour par André Parrot en 19381, jusqu’à la face sud-ouest du Massif Rouge. Ces travaux ont montré que les Temples Anonymes, remontant à l’époque d’Agadé, s’étaient appuyés partiellement sur des murs d’un niveau inférieur, appartenant au DA III. Dans tout ce secteur, à évolution assez complexe, nous appellerons ici niveau I les vestiges du dallage de tabuk en relation avec les Temples Anonymes ; niveau II le comblement volontaire du niveau III, avec installation de sols et d’aménagements adossés au Massif Rouge ; niveau III la construction initiale du grand bâtiment partiellement mis au jour, appartenant au DA III, et dont le long et puissant mur nord-est - sud-ouest rejoint au sud-ouest le LTS de Ninhursag et pénètre au nord-est à l’intérieur du Massif Rouge (fig. 2).

9Le carré IX D 47 a montré, sous l’emplacement du portail des Temples Anonymes, un portail un peu plus large, s’ouvrant entre deux puissants montants, et donnant accès à l’intérieur d’un nouveau bâtiment, temple sans doute, mais encore anonyme (niveau III). Le long mur dans lequel s’ouvre ce portail a été retrouvé très dégradé, avec nombreux indices de réparations à la base. À l’extérieur, le sol (176,47) comportait encore une importante base rectangulaire de gypse (pour une statue ?), remaniée par la suite. La partie est du carré, à l’intérieur du bâtiment, a présenté une situation complexe. Au niveau III, initial, une nouvelle porte, proche de la paroi est, perpendiculaire au portail d’entrée, avec décrochements, banquettes à degrés et barcasses, donnait vers un espace au nord-est que nous n’avons pas pu explorer. La difficulté résidait dans le fait que l’ensemble a été fortement remanié au niveau II : aménagement d’un escalier dans le portail principal, comblement d’argile et de leben dans tout l’espace sud-est, avec arasement du montant nord-ouest de la nouvelle porte et installation d’un sol en pente vers le nord qui rejoint les installations du même niveau (II) retrouvées surtout en IX E 48.

Fig. 2 – Plan général du secteur G, depuis la partie nord-est du LTS de Ninhursag au sud-ouest jusqu’à la bordure du Massif Rouge au nord-est

10Dans ce secteur, dont la fouille a été confiée à Alexandra Cuny, avec la collaboration de Chiara Dezzi Bardeschi, ce niveau II se caractérise par un épais mur (nommé massif 4), appuyé contre la masse du Massif Rouge, et perpendiculairement contre le long mur du temple. Devant ce massif 4, fortement entamé par une grande fosse, quelques installations, dont un bassin rectangulaire bitumé. La présence d’un sol dallé de leben a rendu délicate la délimitation d’un nouveau mur, mal conservé, parallèle au massif 4, dans les angles sud-ouest de IX E 48 et sud-est de IX D 48.

11En IX D 49, le long du Massif Rouge, les vestiges du niveau I, dallage de tabuk et installations cultuelles, dont un autel et une longue banquette, mis au jour par A. Parrot, ont été retrouvés et étudiés. Ces dispositifs sont contemporains des Temples Anonymes. On ne comprend pas pourquoi A. Parrot n’avait pas retrouvé de traces du long mur bordant le dallage à l’est.

Le sondage profond (Ville I) du LTS de Ninhursag (IX B 46 NE/SE)

  • 2 Margueron 2004, fig. 67 p. 96.
  • 3 Publication par Monchambert 2006. Je préciserai ici que la numérotation des niveaux, dans cette con (...)

12Cette opération a été poursuivie jusqu’au sol originel. Les banquettes adossées au nouveau mur du niveau V ont été démontées, les assises de leben du mur également. Sous le niveau du sol (173,66), le mur se poursuit en profondeur, révélant une nouvelle phase que nous appellerons ici phase Vb. S’il y a parfaite continuité dans le mur lui-même, les banquettes disparaissent. En revanche, la face sud du mur, seule connue, mais conservée sur 2,10 m de hauteur, est agrémentée d’une niche verticale, longue et étroite, avec enduit chaulé de belle qualité, comme sur le mur lui-même2. Un étroit sondage n’a pas permis de connaître l’épaisseur du mur, qui dépasse 3 m : s’agit-il alors du mur d’un important bâtiment, cultuel ou administratif, ou de la partie sud d’une terrasse ? L’emplacement de ce secteur central et la permanence des édifices religieux aux Villes II et III suggèrent une fonction religieuse. On remarquera que l’orientation de ce mur est conforme à celle du mur du LTS construit bien plus haut, le LTS ayant visiblement respecté une tradition ancienne, ce qui explique alors son désaxement par rapport à tous les autres murs du secteur. À la base de cette phase Vb, le sol argileux, très humide et cendreux, a été aménagé sur le sol originel du site, à 171,36. La pauvreté du matériel céramique recueilli3 n’a pas permis de multiplier les comparaisons, mais tout concorde vers une datation au début du DA I, au moment de la fondation de la Ville I.

D. B.

LE SONDAGE STRATIGRAPHIQUE DU CENTRE ADMINISTRATIF RELIGIEUX (CHANTIER H)

  • L’extension, par Mohammed Muftah assisté de Caroline Clauss, du sondage 1997-1998, en direction de l’est et du nord au croisement des carrés III Y-Z 3 et 2 a permis de remettre au jour l’extrémité orientale du bâtiment administratif du quartier religieux fouillé par A. Parrot entre 1961 et 1963. Le tracé de certains murs a pu être précisé et surtout il a pu être établi que deux phases marquaient ce bâtiment, définies comme 0 et 0 A (fig. 3 et 4) ; des transformations ont marqué les passages, certaines portes ayant été obstruées avant la reprise d’ensemble.

  • Une fois bien défini ce niveau, on a procédé à l’enlèvement des restes architecturaux pour rejoindre, 80 cm plus bas, le niveau 1, repéré dans le sondage 1995-1998 par les murs d’un bâtiment assez imposant (fig. 5 et 6).

  • 4 Concernent cette campagne les empreintes cataloguées no 5 et 8 par Beyer 2007 : p. 240-241, no 5 = (...)

13Un grand espace de 7 × 9 m (?) est ainsi apparu, pourvu sur sa face sud-ouest de deux portes ; un muret de partition assez tardif (mur 14), fait de briques cuites de petit module et sans doute pourvu d’une porte à son extrémité orientale (présence d’une crapaudine), a divisé l’ancien espace en deux parties de surface inégale ; du côté nord une grande cuve enterrée jusqu’à son rebord doit avoir servi de réserve d’eau ; devant, un espace dallé de tessons de céramique marque sans doute le lieu d’où l’on puisait l’eau ; dans l’espace défini au sud par le muret de partition ont été retrouvés, mêlés à des céramiques et à des ossements, plusieurs gisements de fragments de scellements – de portes et de jarres – appartenant à un petit nombre de sceaux que l’on peut dater du DA III même si quelques traits un peu plus archaïques apparaissent parfois4.

  • Ce bâtiment appartient au début de la Ville II, i. e. au DA III.

J.-Cl. M.

Fig. 3 – Chantier H : plan schématique du niveau 0

Fig. 4 – Chantier H : plan schématique du niveau 0A

Fig. 5 – Chantier H : plan schématique du niveau 1

Fig. 6 – Chantier H : le sondage vu vers le nord-est, sommet des murs du niveau 1

CHANTIER J : LES TROIS PHASES DE LENCEINTE INTÉRIEURE DE LA CITÉ5

  • 5 On réservera le terme de « rempart » à une ligne défensive pourvue d’un glacis. Cette fouille a été (...)
  • 6 Voir les rapports préliminaires dans cette même livraison.

14Le nouveau sondage stratigraphique entrepris sur le tracé de l’enceinte intérieure, à l’emplacement de la porte de la ville définie en 1997 et 19986, devait permettre de confirmer la stratigraphie et d’établir de façon définitive le mode de contact entre les systèmes défensifs successifs repérés. Il a été établi en VII Z 30 NO-NE-SE sur le rebord septentrional de la ligne de défense, tandis qu’une tranchée de 2 m de large, suivant la direction nord-sud, prenait en écharpe la fondation du mur de la Ville III en traversant VII Z 30 NO-SO et VII Z 29 NO-SO.

Éléments de la Ville III : enceinte et mur parallèle (fig. 7, 8, 9)

15Ont été mises au jour 23 assises du mur de fondation de l’enceinte intérieure de la Ville III où il est apparu qu’entre des portions parfaitement bien appareillées se trouvaient des zones où les constructeurs avaient simplement procédé à un comblement de terre argileuse et de matériaux hétérogènes. La base de cette fondation se situe aux alentours de 173,30.

  • 7 Cette distance a pu être variable et le vide intermédiaire pas toujours respecté, cf. fig. 1 du rap (...)

16Un mur parallèle, à une distance de quelque 3 m à 3,50 m, large de 1,20 m, court du côté de la cité ; il s’agit là encore d’une fondation, irrégulièrement bordée de dalles de gypse ; il pourrait s’agir d’un mur délimitant l’espace qui devait rester libre d’habitations le long de l’enceinte7.

L’enceinte de la Ville II (fig. 7, 8, 10)

  • 8 Il en a été fait état dans Margueron 2004, p. 139-141 et fig. 108, 109, 110, 112.

17La première grande découverte de la nouvelle campagne concerne la mise au jour de l’enceinte intérieure de la Ville II, enfin définie dans la séquence8.

18Il n’avait pas pu être observé dans le sondage réalisé en 1997-1998 (J-1) parce que la fondation du mur de la Ville III l’avait fait entièrement disparaître : la superposition presque parfaite des murs en cet endroit explique cette disparition. Mais le sondage actuel, pratiqué à une centaine de mètres plus à l’ouest et à l’emplacement d’un mamelon mieux marqué, s’est trouvé fort heureusement situé à un endroit où la superposition du mur de la Ville III sur les deux plus anciens n’a pas été parfaite : le mur de la Ville II est directement posé sur celui de la Ville I (de fait il a pratiquement fait disparaître l’essentiel du mur de la Ville I au-dessus des fondations de pierre), mais la fondation du mur de défense de la Ville III suit un tracé un peu plus méridional, tout en coupant partiellement l’ancien mur ; aussi sa tranchée de fondation a-t-elle laissé subsister une partie de la maçonnerie – des briques de format hétéroclite et de mauvaise qualité – du mur de la Ville II du côté nord.

19L’ouverture, puis l’approfondissement, d’une tranchée de fouille perpendiculaire à la face nord du mur (VII Z 30-VII Z 31) ont permis de définir la limite septentrionale de cette enceinte de la Ville II ainsi que sa base (173,70), qui ne s’appuie pas totalement sur l’enceinte de la Ville I ; en revanche sa largeur – 6,50 m conservés – demeure inconnue puisque son côté sud a été entaillé en paliers par la tranchée de fondation du mur de défense de la Ville III.

20Le tronçon retrouvé est trop limité pour donner l’indication d’une porte. Cependant un bloc de pierre avec des inclusions de conglomérat, isolé, particulièrement imposant (80 cm de côté ; entre 50 et 60 cm de haut) et laissé de ce fait en témoin, était situé légèrement au-dessus du sommet de la fondation de gypse (en VII Z 29 NO) : il n’a de sens que comme support à une grande crapaudine, tout à fait adaptée à une porte de ville à deux battants. Trop haut pour faire partie du dispositif de la Ville I et trop enfoncé pour appartenir à celui de la Ville III, il pourrait constituer l’unique vestige de la porte de la Ville II et témoigner ainsi de la permanence de son emplacement.

Fig. 7 – Plan schématique du sondage en VII Z 29, VII Z 30 et VII Z 31 distinguant les éléments de l’enceinte intérieure retrouvés et correspondant à chacune des trois villes, avec la restitution du montant occidental de la porte de Ville I et de Ville III

Fig. 8 – Coupe sud-nord montrant la succession des trois enceintes (fondations) :
Mur 0 : enceinte intérieure de la Ville III
Mur 1 : enceinte intérieure de la Ville II
Mur 3 : mur parallèle à l’enceinte intérieure de Ville III
Mur 4 : enceinte intérieure de Ville I
(d’après A. Misse, cf.
Margueron 2004, fig. 109 et 325-d)

Fig. 9 – Tranchée-sondage dans l’enceinte de Ville III vue vers le sud : au plan médian, la bordure de gypse méridionale de l’enceinte intérieure de Ville I et l’angle qu’elle forme avec la porte en saillie vers l’extérieur ; à l’arrière-plan, bord interne du mur de la chambre de la porte et bloc de pierre isolé ayant sans doute servi de support de crapaudine (probablement Ville II)

Fig. 10 – Limite méridionale conservée de l’enceinte de Ville II directement posée sur la fondation de pierre de Ville I en VII Z 30, vue vers le nord-ouest

L’enceinte et la porte de la Ville I (fig. 7, 8, 9)

  • 9 Cf. fig. 11 et 12 du rapport de 1998, ici p. 40-41 ; la fouille de 2002 mettra en évidence les dime (...)

21Les premières briques rectangulaires (format 18 × 38 cm) annonciatrices du mur de la Ville I sont apparues au pied de la grande tranchée et de la limite septentrionale du mur de la Ville III (173,46). Avec ce niveau était confirmée la stratigraphie établie en 1998. La largeur, ici de 6,50 m, introduit une légère variation par rapport aux résultats du chantier J-1 (5,80 m si on ne compte pas le renforcement méridional)9 ; la limite méridionale de l’enceinte de la Ville I apparaît sous le mur de fondation de la Ville III à 2 m environ de la limite septentrionale de ce dernier.

  • 10 Margueron 2004, p. 86-87 et fig. 51.

22Mais le point le plus nouveau et le plus intéressant consiste en la mise en évidence d’une partie de la porte de la Ville I10. En effet, à partir de la limite méridionale du mur de la Ville I bordée par de grandes dalles de gypse, on voit d’une part une dalle orientée vers le sud-ouest, placée perpendiculairement à cette limite (VII Z 30 SO) ; d’autre part on observe l’extension des assises de briques de la Ville I jusqu’à une nouvelle limite de dalles de gypse environ 5 m plus loin (VII Z 29 NO) selon la même direction perpendiculaire au mur de la Ville I observée avec la dalle déjà signalée. Cet ensemble constitue le mur nord-ouest de la porte de la ville, implantée au débouché du grand axe qui conduit au cœur de la cité.

23Tout ceci constitue un niveau de fondation, les vestiges de briques crues étant limités à tout au plus deux assises au-dessus du soubassement de gypse.

Les premiers niveaux

24Un niveau de chantier (surface 4, 172,52) où les dalles de gypse étaient préparées avant d’être placées dans le mur, comme l’atteste un véritable semis de petits éclats de gypse, a été repéré plus au sud au pied de la limite de ce mur (fig. 11). Sous ce niveau de chantier s’étendait une couche gravillonneuse rapportée qui contenait des tessons et des charbons de bois ; puis le niveau originel du site a été atteint à une altitude située entre 171,15 et 171,20 (quelque 5 cm plus bas que dans le sondage de 1998) : on y a trouvé un tesson à plat, un tannour et un foyer ainsi que la trace d’un muret (fig. 12 et cf. fig. 8). Dessous, la terre alluviale habituelle a été observée dans un sondage ponctuel qui a rapidement été rempli par l’eau de la nappe phréatique.

25L’ensemble de cette stratigraphie prouve, comme il a déjà été observé dans le sondage de 1998, que l’enceinte intérieure de la Ville I a été construite peu après la fondation de la cité.

26Cette fouille a donc permis de retrouver la séquence complète des murs de défense de la Ville Intérieure et l’une des portes de la cité sur deux phases.

B. M.

Fig. 11 – Surface de chantier avec éclats de taille de gypse au pied de la bordure interne de la porte de Ville I (VII Z 29 NO), vue vers le nord

Fig. 12 – Niveau de base avec muret (peu visible) et foyer ; au premier plan, sondage dans la couche vierge et remontée de la nappe phréatique. Vue vers le nord

MAISON PALÉOBABYLONIENNE ET NIVEAU PARTHE (CHANTIER K)

27La campagne de 1999 visait à poursuivre la fouille du lot de tablettes dans le quadrant III Z 9 SO et à comprendre l’insertion des deux maisons amorites (Ville III) dans le tissu urbain. Au vu des contraintes de temps, la fouille est restée en surface afin d’explorer la zone la plus vaste possible, puis a été complétée par des sondages ponctuels dans des pièces choisies. Le chantier a couvert six carrés (III Z 10, 9, 8 et IV A 10-8). La fouille a débuté du versant nord comportant les vestiges les plus érodés vers le sud où les murs, pourtant conservés jusqu’à 0,50 m, étaient endommagés par des puits clandestins et des aménagements séleucoparthes. Ces aménagements, dont la découverte était inattendue, étaient séparés des vestiges de la Ville III par une couche d’abandon d’épaisseur variable (0,50 m en III Z 8 et IV A 8-9).

Le quartier de la Ville III (fig. 13)

L’unité septentrionale

28La partie connue de l’unité septentrionale de 12 m de côté comporte huit espaces parmi lesquels ont été fouillés les loci 1 et 2 (campagne 1998), 7 (2,30 × 5,50 m), 12 (env. 2 m de côté), 9 (2 × 2,30 m) et 6 (2,20 × 4 m) où fut découvert le lot de tablettes. Le locus 6 possède un sol ancien en terre battue (181,03) et un autre plus récent attesté par endroits par un carrelage en briques crues ou cuites (181,27), qui correspondent aux sols du locus 2. Plusieurs tablettes, céramiques et fragments d’objets en bronze (III Z 9 SO 89 et 377) ont servi de remblai pour surélever le sol. Une crapaudine en pierre se trouve sur le côté sud du passage menant au locus 2. Dans le locus 1, la fosse III Z 9 NE F-1 perçant le mur est (3) a perturbé le seuil d’un passage ultérieurement condamné qui menait vers le locus 12. Ce passage se trouve près de l’angle, conformément au système déjà relevé pour cette unité.

L’unité méridionale

29L’unité méridionale, de superficie similaire, comporte également huit espaces. Quatre pièces ont été fouillées, dont trois entièrement (locus 3 : 2 × 2,80 m ; locus 4 : 2,30 × 2,40 m ; locus 5 : 2,60 × 3,20 m) et une partiellement (locus 10 : 2,70 × 4,50 m). Le locus 5 qui constitue l’entrée de ce bloc comporte, à proximité de l’angle nord-est, un seuil en pierre (181,41) équipé d’une crapaudine en briques cuites similaire à celle du passage entre les loci 1 et 2. D’autres dalles en pierre près de l’angle sud-ouest indiqueraient un passage vers le sud. La limite sud du locus 10, muni d’un sol en terre battue, cendre et briques cuites (181,31), n’a pas pu être précisée car les fondations des murs tardifs 21 et 27 ainsi que la tombe III Z 8 SE T-1 perturbent la zone. Cependant, une interruption dans le mur 5 marquée par un enduit plâtré signalerait un autre passage vers l’est.

30Les unités septentrionale et méridionale sont limitées à l’est par un mur (11) longeant une rue nord-sud. En revanche, la limite ouest n’a pu être déterminée ; seuls quelques éléments de murets est-ouest et des portions de sol (181,36, locus 11 et III Z 8 NO) ont été mis au jour. L’hétérogénéité du terrain indiquerait que l’on est dans une rue nord-sud bordant les deux unités. Tout à la limite ouest du chantier, un mur de 9,50 m de long (sommet conservé à 181,00) orienté nord-ouest - sud-est, similaire à l’axe de la voirie à l’est des deux unités, appartiendrait à la Ville III.

Fig. 13 – Chantier K : plan schématique du niveau paléobabylonien (Margueron 2004, fig. 434 p. 456)

L’habitat séleuco-parthe11 (fig. 14)

  • 11 Margueron 2004, fig. 524 p. 545, p. 546 et fig. 525.

Fig. 14 – Chantier K : plan schématique du niveau séleuco-parthe

Fig. 15 – Chantier K : niveau séleuco-parthe (contact avec le niveau paléobabylonien), vue d’ensemble vers le sud

31Les indices de cette occupation se situent surtout dans les zones sud et est (fig. 15). Les vestiges des pièces conservées au niveau du sol (en terre battue, env. 182,33-182,43) et les installations ne révèlent pas de contexte architectural cohérent. Les murs des pièces présentent une orientation différente (nord-est - sud-ouest) de ceux de la phase amorite (nord-ouest - sud-est) et reposent sur des fondations de 4 à 5 assises de profondeur (mur 27, 181,58-182,20 et mur 29, 181,50-182,04). Le locus 20 (3,80 × 9 m) est équipé d’une plate-forme basse (III Z 8 SE 2) en briques cuites (34 × 40 × 6 cm) entourée des zones cendreuses. Cette pièce a rendu un lot de ratés de cuisson et une tombe à double cloche (III Z 8 SE T-1) située sous le sol. Le locus 22 (3,40 × 3,50 m) renfermait un tannour, une plate-forme en briques crues, et le locus 23 (2,50 × 5 m) un dallage de briques et pierres à l’angle sud-ouest. Dans le locus 21 (3 × 6,50 m), une crapaudine en pierre (0,20 × 0,40 m) marquerait à l’angle sud-ouest un passage vers le locus 20. À l’extérieur, plusieurs installations ont été découvertes : un four (III Z 8 NE 1) très mal conservé (1,80 × 2 m) rempli de petits morceaux de plâtre et entouré de cendres ; un lambeau de sol (III Z 8 NE 2, 181,46) plâtré, situé au nord d’un double alignement de briques cuites posées de chant ; à l’est de cet alignement, un bassin rectangulaire (1,15 × 1,80 m), conservé sur 0,50 m de hauteur (III Z 8 NO 1), au sol en pente d’est en ouest et pourvu d’un trou d’évacuation. Il s’appuie sur le mur 9 (Ville III) et le coupe en partie. En III Y 8 SE, un autre bassin plâtré, dont le sol est en pente vers le nord (de 181,87 à 181,58), contient un bassin circulaire (III Y 8 SE 1) de 0,90 m de diamètre. À cet aménagement, dont la fonction est inconnue, sont associés une jarre ovoïde, une petite jarre enfoncée dans le sol plâtré et un fond de jarre bitumée (fig. 16).

Fig. 16 – Chantier K : détail de l’installation III Y 8 SE 1 d’époque séleuco-parthe. Vue vers le sud-est

Conclusions

32L’extension de la fouille a révélé l’existence d’une phase de période séleuco-parthe, seulement attestée auparavant à Mari par des sépultures. À la différence des riches attestations de la région de l’Euphrate, c’est un habitat modeste équipé d’installations domestiques et artisanales.

33À la période de la Ville III, les deux unités mitoyennes, dont seule la limite orientale a été découverte, s’organisent le long d’une rue nord-sud suivant le rebord est du Grand Palais. C’est un quartier dense dont une zone d’au moins 20 × 21 m a été définie. Le mur 11 se prolonge au-delà vers le sud. À l’ouest, le mur nord-sud à peine dégagé constituerait la fondation d’une nouvelle unité.

  • 12 Cavigneaux et Colonna d’Istria 2009, p. 52-53.

34Dans l’unité septentrionale, l’existence de deux sous-phases a été confirmée. En raison des typologies variées et de la grande quantité de tablettes lenticulaires, réemployées pour le surhaussement du sol, cette unité aurait pu accueillir un lieu d’apprentissage et de formation des scribes, hypothèse révélée exacte depuis par l’étude des tablettes12.

Ch. D. B.

UN QUARTIER DE LA VILLE I (CHANTIER L)13

  • 13 Jean-Yves Monchambert, Karine Raynaud et Jean-François Jet se sont partagé les trois secteurs de ce (...)

35Il a été installé, dans le prolongement du chantier F, à l’emplacement du quartier dit présargonique par A. Parrot pour étudier le contact entre la Ville II et la Ville I ; on y a ouvert les carrés VII X-Y-Z 50 et VII Y-Z 49. Les recherches ont porté jusqu’à maintenant principalement sur le croisement des rues du rebord septentrional et sur tout le côté nord de l’ensemble dit du Souk.

36Dans un premier temps, il s’est agi de redéfinir le niveau fouillé plus de soixante ans auparavant. Cette recherche n’a pas été vaine, car elle a permis d’établir l’existence, dans ce secteur, de deux niveaux successifs occupés par des bâtiments et séparés par une couche de remblai de près de 1 m. Parfois une troisième phase a été repérée. Du matériel céramique assez diversifié a pu être retrouvé dans des zones qui n’avaient pas été complètement fouillées ; des dates assez précises de ces niveaux devraient donc pouvoir être obtenues. D’ores et déjà il semble que la dernière phase au moins soit à placer à l’époque d’Agadé.

37Dans un second temps on s’est attaché au dégagement des couches supérieures de la Ville I.

Les vestiges de la Ville II

La maison du Souk

  • 14 Pour une synthèse et une étude comparative, Margueron 2004, p. 164 à 166 et fig. 134 à 137, ainsi q (...)

38L’étude de la maison de la Ville II (VII Z 49-50) située à la rencontre des deux rues a été reprise ; on a précisé certaines caractéristiques du plan (fig. 17) lorsque les vestiges n’avaient pas été trop érodés14.

  • 15 Rapports très succincts : Parrot 1936, p. 13 et plan fig. 9 p. 12 ; Parrot 1956, p. 49 et plan pl. (...)

39L’analyse, laissée inachevée par André Parrot15, de deux petites pièces (figurées dans l’angle sud du plan) où le bitume a joué un grand rôle, a été conduite. La première donne par une porte très étroite (55 cm) sur la première salle de la maison, qui assure la liaison avec la rue et donne accès à l’espace central ; entièrement bitumée, au sol et sur les parois, elle apparaît comme une salle d’eau ; au niveau supérieur, le plan d’André Parrot montrait une évacuation qui passait au travers du mur et rejoignait un puisard dans la rue ; à ce niveau inférieur, aucune évacuation n’a été repérée, mais l’introduction tardive d’un puisard en céramique qui a mangé une partie du mur permet d’expliquer cette lacune. Dans l’angle de la première pièce un tannour a été mis au jour.

40La seconde petite pièce, retrouvée sans la plaque de juss présente sur le plan d’André Parrot, était accessible depuis l’espace central, grâce à un seuil plâtré ; ses parois étaient revêtues de plâtre et d’une fine couche de bitume. Dans l’état présent du dégagement, sa fonction n’est pas très claire.

41On peut d’ailleurs se demander si cette pièce avait été prévue dans le plan primitif de la maison ; en effet, à la base de ses murs un soubassement de briques cuites laisse envisager la possibilité d’une transformation marquée par l’adjonction de cette pièce ; cependant on peut aussi penser qu’une installation faisant intervenir de l’eau y a nécessité une protection particulière pour la base des murs.

Les « boutiques »

  • 16 Mises au jour par André Parrot en 1936, cf. Parrot 1956, p. 49 et plan pl. IX. Présentation réactua (...)

42La structure des murs des « boutiques »16 et l’histoire du quartier se précisent : deux, parfois trois phases sont attestées ; l’ensemble repose sur une couche épaisse de 5 ou 6 cm, formée de terre et de débris de juss fortement damés ; les murs ont été construits directement au-dessus de ce niveau, sans fondation, alors que la maison a été pour sa part profondément fondée. Il est donc clair que les secteurs au nord-est et au sud-ouest de la grande rue nord-ouest - sud-est n’ont pas connu le même aménagement ; s’ils sont cependant concomitants, cela signifie que les aménageurs du quartier avaient en vue des objectifs différents en raison de fonctions différentes de part et d’autre de la rue : la suite de l’exploration apportera peut-être la solution.

43En attendant, des informations complémentaires ont été obtenues, en particulier en ce qui concerne la bande septentrionale des « boutiques » : des modifications ont été apportées au système de circulation proposé sur le relevé de 1936 (une porte a été annulée et une autre ouverte, des crapaudines permettent de fixer le mode de fonctionnement des unités à deux pièces, qui sont certainement des échoppes ou des ateliers). Ce qui apparaissait comme un passage mettant en relation la rue septentrionale et la place n’est en fait qu’une pièce étroite occupée par des tannour, des jarres et l’avant-train d’un équidé appliqué contre le mur nord.

Fig. 17 – Chantier L : plan schématique de la reprise de la fouille du niveau de la Ville II

44Enfin, un aménagement très curieux a été observé à l’intersection des murs intérieurs de deux de ces unités (fig. 18) : une ouverture circulaire en plâtre a été installée à chacun des angles des pièces concernées, à une même altitude d’env. 50 cm au-dessus du sol primitif de cette phase ; chacune de ces « bouches » était reliée à celle de la pièce contiguë par une petite conduite tubulaire en plâtre souvent courbée vers le haut. En sorte que chaque ouverture était reliée aux trois autres, soit directement, soit indirectement par l’intermédiaire d’une autre, et que toutes les ouvertures entraient dans un système cohérent qui assurait une communication entre chacune des quatre pièces. Un aménagement identique a été repéré dans l’unité suivante de cette bordure septentrionale.

45La raison de cet aménagement, à mon avis tout à fait nouveau dans l’archéologie du Proche-Orient, n’apparaît pas encore clairement. Mais il est assez raisonnable de penser qu’il est en rapport avec une installation artisanale qui reste à définir.

Le niveau de la Ville I

46La nouveauté la plus importante concerne l’apparition d’un niveau de la Ville I (fig. 19) pratiquement dans toute la zone fouillée :

  • le sondage est-ouest, implanté dans la maison, a donné un niveau très usé avec des sols parfois enduits de juss, un tannour et des installations bitumées (fig. 20) ;

  • le sondage réalisé dans la rue fournit des indications très précises sur l’aménagement volontaire de son infrastructure ; le niveau inférieur n’a pas encore été repéré alors que l’on se trouve quelque 20 ou 30 cm en dessous de l’apparition du niveau d’habitation de la Ville I ailleurs ; mais il se peut que l’aménagement de la rue soit responsable de ce décalage ;

  • à l’emplacement de la place bordée de portiques et sous la partie des « boutiques » qui a été dégagée, un niveau d’habitation apparaît de façon continu ; il est lui aussi très usé et n’existe que sur une dizaine de centimètres ; quelques sols ont été précisés ; plusieurs tannour ont été repérés.

Fig. 18 – Chantier L : aménagement en plâtre au croisement de murs d’une boutique en VII Y 50
a – Détail d’une des quatre bouches de sortie
b – Ensemble de l’installation après démontage de la partie supérieure des murs, vue vers le nord-ouest

Fig. 19 – Chantier L : plan schématique des éléments de la Ville I dégagés en 1999

Fig. 20 – Chantier L : tranchée est-ouest dans la maison du Souk, vue vers l’est

47Ce niveau, qui appartient certainement à une phase finale de la Ville I, a été atteint dans l’essentiel de la zone fouillée. Les pièces sont plutôt de forme trapézoïdale, mais actuellement aucune maison complète n’a été dégagée : il faudra étendre la zone de fouille pour définir les unités d’habitation.

  • 17 Dans cette livraison, rapport de 2000, p. 102-103.

48La poursuite du sondage réalisé dans la rue (niveau Ville II) a donné l’impression que, sous la zone marquée par l’aménagement volontaire de l’infrastructure et au contact du niveau d’habitation de la Ville I, on trouvait un niveau qui pouvait être celui d’une rue ancienne. Cette hypothèse n’a pas été vérifiée17.

49Il est pratiquement certain que ce niveau est le dernier subsistant de la Ville I – ce qui ne signifie pas que ce soit le dernier de la première période de la cité c’est-à-dire qu’il en représente réellement la phase finale. On aurait donc ici :

  • le contact entre les Villes I et II ;

  • et, pour la première fois, l’amorce de l’organisation d’un quartier de cette Ville I avec des maisons au plan complexe.

50On est donc en mesure d’obtenir – et c’est une grande nouveauté – des informations précises sur une ville du début du IIIe millénaire dans le monde syro-mésopotamien.

J.-Cl. M.

LE QUARTIER DE LA PORTE DU PALAIS DIT PRÉSARGONIQUE (VILLE II, CHANTIER P)

  • 18 Dans cette livraison, rapport de 1998, p. 48

51La fouille, toujours sous la conduite de Malou Schneider, est repartie des carrés III P 12 et III P 11, en partie explorés en 199818. Un nouveau carré a été ouvert au sud de ceux-ci : III P 10 (fig. 21).

Le tracé du mur d’enceinte du palais

52Il a été ainsi précisé et l’emplacement de la rue septentrionale qui longe le palais à l’époque de la Ville II redéfini.

Fig. 21 – Chantier P-porte : plan shématique du niveau de Ville II (les hachures fines correspondent à la dernière phase)

Carré III P 11 – poste de taille de silex

53La fouille de III P 11, commencée en 1998, a été achevée ; les décombres de l’incendie dans le locus 9 – niveau P-1 sans doute – surmontent une couche de comblement : soit un niveau de P-2, soit, plutôt, un premier niveau de P-1.

  • 19 Margueron 2004, p. 226 et fig. 214.

54À l’ouest de cette pièce, un autre espace a été partiellement défini : y a été installé un dallage en briques crues qui a surélevé le niveau antérieur sur lequel on a retrouvé un sol utilisé. Une installation – un poste de taille de silex –, apparemment inconnue jusqu’ici à Mari, a été retrouvée à la limite occidentale du carré19 : elle était associée à un grand foyer approximativement carré aux angles arrondis : celui-ci avait-il servi à faire chauffer les silex dont la taille avait été réalisée immédiatement à côté ? En effet, a été recueillie à côté une importante quantité de galets éclatés, de nucleus et de lames plus ou moins retouchées. Une étude attentive de ce lot est engagée. Cette installation pourrait avoir été recouverte par le dallage, et par conséquent appartenir au niveau P-2.

Carré III P 10 – installation bitumée

55La fouille de III P 10 a donné au moins deux pièces dont l’étude est inachevée. Le niveau dallé, qui semble avoir marqué une surélévation partielle de la pièce, s’est retrouvé au nord – locus 11. L’incendie y a aussi été très fort ; des jarres, une tablette entière et des fragments d’autres ont été ramassés.

  • 20 Margueron 2004, p. 224-225 et fig. 212 et 213.
  • 21 Margueron et al. 1993, p. 32, fig. 35.
  • 22 Margueron et al. 1993, p. 27, fig. 27.
  • 23 J’ai, depuis, proposé une étude systématique de ce genre d’installations, cf. Margueron 2008a.

56Mais la découverte la plus intéressante a été faite au sud d’un grand mur est-ouest qui divise le carré en deux : le locus 12, dont l’extension est encore inconnue, est en partie occupé par une installation bitumée20 qui rappelle, sans être tout à fait identique, celles rencontrées dans une autre partie du même palais, l’une retrouvée en 1987 sous la salle du Trône du palais de la Ville III21, l’autre en 198222 dans la maison aux Installations artisanales du chantier B. Le siège pourvu d’une fente-rigole donnant dans un puisard était placé cette fois dans une sorte de niche du mur et par devant s’étendait une sorte de plate-forme un peu surélevée par rapport au sol de la pièce ; une grande jarre retournée et des céramiques diverses parsemaient le sol de la pièce23 (fig. 22).

  • 24 Margueron et al. 1997, p. 67 et Margueron 1995, p. 70-103.

57Dans la suite de l’enquête engagée depuis 1990 sur le matériel contenu dans les murs et le transfert d’un niveau à l’autre du matériel inclus dans ceux-ci, le tamisage de 1/10e de mètre cube d’un mur donne une idée de la composition des briques de ce niveau24.

J.-Cl. M.

Fig. 22 – Chantier P-porte : installation bitumée en III P 10, vue vers le nord

L’EX-COUR IV : AU CŒUR DU PALAIS DE LA VILLE II (DIT PRÉSARGONIQUE) [CHANTIER P]

  • 25 Parrot 1975, fig. 5 bis p. 10 et fig. 7 p. 12.

58Sous la responsabilité de Mohammed Muftah, quatre carrés ont été ouverts à l’emplacement de la « cour » qui porte le no IV dans le plan donné par André Parrot, et qui est désormais, comme tout le palais naguère dit présargonique, désignée par le chiffre arabe correspondant25.

Niveau P-1

  • 26 Parrot 1975, p. 11-12.
  • 27 Plans d’ensemble et coupes dans Margueron 2004, fig. 199 et 200 p. 213 ; voir fig. 201 p. 214 et p. (...)

59Le premier temps de l’opération a consisté à retrouver, avec la plus grande précision possible, les caractéristiques du niveau P-1 (fig. 23), dégagé pour l’essentiel en 1964 et mieux connu après la campagne de 1974 lorsque le niveau P-2 a été partiellement atteint26. Il a fallu beaucoup de temps pour éliminer les terres de comblement accumulées pendant trente ou quarante ans. Un travail de fouille d’une grande finesse a permis de retrouver exactement le plan de P-1, d’ajouter une porte au plan déjà connu, et de comprendre que les « fours à chaux » étaient en fait des bases de piliers en bois qui supportaient une couverture. Il ne s’agit donc plus d’une cour mais d’une grande salle ; l’étude des portées résultant de l’existence de ces piliers permet en outre de se demander si un étage n’en surmontait pas une partie27.

Fig. 23 – Chantier P-Espace 4 (ex-cour IV) : plan schématique du niveau P-1 (les doubles piliers appartiennent au niveau P-0)

Niveau P-2

60Le niveau P-2 (fig. 24) a pu être entièrement reconstitué avec ses allées bitumées, ses sous-phases, ses issues et l’existence de contreforts qui rappellent exactement ceux retrouvés dans l’espace central de l’Enceinte Sacrée. L’information la plus nouvelle vient peut-être de ce que, à la différence des observations réalisées dans l’Enceinte Sacrée où la superposition des différentes phases était parfaite et la continuité des murs partout attestée, ici les restaurateurs de P-1 ont élargi l’espace et de ce fait ont été conduits à refaire des murs avec des fondations nouvelles.

  • 28 Margueron 2004, p. 290-292 et fig. 279. Publication en préparation.

61Sur le sol de P-2, devant l’entrée conduisant à l’Enceinte Sacrée, ont été recueillis quelque 250 éléments d’incrustations de nacre, de très belle facture, répandus en quatre couches serrées (3 à 4 cm d’épaisseur totale) sur une étendue de 3,70 m environ. Le thème est manifestement celui de la guerre, mais trop de motifs manquent pour que l’on puisse restituer un panneau : ne s’agit-il pas là, plutôt, de pièces en attente d’assemblage, ce qui suppose l’existence d’un atelier dans le secteur28 ?

Fig. 24 – Chantier P-Espace 4 : plan schématique du niveau P-2

Niveau P-3

62Après le niveau P-2, la recherche s’est attachée à retrouver les données du niveau P-3 ; séparé de P-2 au maximum d’une trentaine de centimètres, et parfois moins, il affecte le même plan : il n’y a donc pas eu de profondes modifications entre P-3 et P-2, à la différence de ce qui s’est passé entre P-2 et P-1.

63Les installations les plus intéressantes se trouvent dans le locus 2. Ici les niveaux P-2 et P-3 sont très proches l’un de l’autre, mais la particularité de cette pièce vient de ce qu’elle est pourvue, sur une grande partie de sa superficie, d’un bassin en briques cuites qui s’enfonce à plus de 1,20 m de profondeur ; dans les parties inférieures du bitume recouvre les parois ; d’assez nombreuses céramiques s’y trouvaient.

Sondages

Sondage en III U 6

64Un sondage a été pratiqué en III U 6, de l’autre côté du mur oriental de l’Espace 4, pour préciser l’épaisseur du mur et la nature de la porte de l’angle nord-est. Deux fosses ont profondément perturbé le secteur sondé. Mais il a été possible de retrouver :

  • la face orientale de ce mur est ;

  • un nouveau mur au nord qui prouve que l’organisation de P-2 sous la salle 3 de P-1 n’était pas la même que celle du niveau supérieur ;

  • deux crapaudines superposées correspondant à la porte donnant sur l’Espace 4 ;

  • les restes d’une canalisation en pierre avec les pierres de couverture encore en place, qui s’enfilait sous le seuil de la porte vers l’Espace 4, mais s’y arrêtait aussitôt et ne paraît pas avoir continué dans ce dernier

  • à moins qu’elle ait totalement disparu à partir de cet emplacement ;

  • un lot de silex qui laisse penser qu’un atelier de taille avait été installé dans cette pièce.

Espace 4 (ex-cour IV), angle nord-est : contact Ville II/Ville I

65Un sondage a été engagé dans l’angle nord-est de l’Espace 4 en III T 6, afin de définir la nature des couches inférieures et s’il était possible d’atteindre un niveau clair de la Ville I (fig. 25). Il a permis, pour le moment, de définir la présence :

  • de quatre assises de fondation du palais P-3 sous les murs est et nord ;

  • d’une couche de terre de comblement épaisse de plus d’un mètre, comblement volontaire comme le montre la pente très régulière des dépôts, observations qui corroborent celles qui avaient été faites lors de l’étude du chantier Pec en 1994 ;

  • à l’altitude de 174,80 m (cf. Pec), d’un niveau arasé dans lequel ont été repérés des murets au tracé irrégulier, des foyers encore remplis de cendres, des surfaces de sol très cuites par un feu de forte intensité et une tombe construite exactement du type de celles retrouvées en Pec.

Fig. 25 – Chantier P-Espace 4 (ex-cour IV) :
plan schématique des vestiges de Ville I retrouvés dans le sondage en III T 6

  • 29 M. Muftah et B. Muller dans Margueron et al. 2007b, p. 18-34.

66Il est donc clair que l’on retrouve ici la même succession stratigraphique qu’en Pec29 et que le niveau d’apparition de la Ville I présente les mêmes caractéristiques : murets, installations artisanales faisant intervenir le feu, tombes enterrées sous les maisons…

67Les résultats des travaux conduits dans ce secteur sont donc d’une grande importance puisqu’ils ont permis de connaître exactement l’évolution du palais hors de la zone de l’Enceinte Sacrée, de comprendre que l’Espace 4 avait été couvert et que la zone artisanale de la Ville I s’étendait jusqu’ici.

J.-Cl. M.

RESTAURATION30 : INFORMATIONS ARCHÉOLOGIQUES DANS L’ENCEINTE SACRÉE

  • 30 Sous la conduite de M. Bendakir.

68Le vidage des terres accumulées dans les couloirs ouest et sud ainsi que dans les pièces 25 et 24 a été suivi de la confection des briques nécessaires pour les restaurations prévues.

69Afin de procéder aux travaux de restauration programmés cette année (hors du cadre de la fouille), nous avons examiné attentivement le niveau P-2 du couloir, de façon à compléter, avant de les voir disparaître en raison des aménagements nécessaires, les informations recueillies par André Parrot.

    • 31 Margueron 2004, p. 201-202 et fig. 179.

    C’est ainsi que la nature et la raison d’être des seuils plâtrés du couloir ouest ont pu être définies : il s’agit de seuils en bois fixés dans le sol plâtré par des baguettes dont les extrémités s’enfonçaient dans des demi-cylindres en plâtre31.

  • De plus, des crapaudines ont été retrouvées au pied de certains pilastres dans les couloirs ouest et sud : elles montrent qu’une série de battants de porte avait été prévue tout au long du couloir, ce qui suppose une réglementation très stricte de la circulation.

    • 32 Margueron 2004, p. 203-204 et fig. 184.

    En outre le démontage du contrefort adossé contre la partie ouest du mur nord du Lieu Très Saint a montré que l’enduit antique avait disparu sur une partie du mur dans l’Antiquité et que cette disparition mettait en lumière l’existence d’une fissure importante dans le mur : ceci permet de comprendre les raisons qui ont conduit les occupants de P-2 à introduire ces contreforts dans le palais32.

J.-Cl. M.

CONCLUSIONS : LES PRINCIPAUX APPORTS DE CETTE CAMPAGNE

70des informations nouvelles de tout premier plan, aussi bien dans la connaissance que nous pouvons avoir de chacune des principales phases urbaines que dans la découverte d’un matériel d’une grande richesse, ont donc caractérisé cette 35e campagne.

71La Ville I (xxixe-xxviiie s.) s’est enrichie :

  • d’une porte monumentale, évidemment étroitement associée à l’enceinte, repérée sous la porte de la Ville III étudiée en 1997 et 1998 ;

  • d’un bâtiment d’une très grande ampleur, retrouvé sous la forme d’un mur ou du rebord d’une terrasse sur une hauteur de 2,20 m, construit lors de la fondation de la cité dans ce qui devait déjà être le quartier des temples ;

  • des premiers éléments d’un quartier de la Ville I ; la suite de l’exploration devrait nous en donner une superficie au moins égale à 600 m2 ;

  • du niveau d’arasement de la Ville I sous l’Espace 4 du palais de la Ville II ; il s’y révèle l’existence d’un secteur artisanal de très grande importance pour cette période, à proximité de celui dégagé en 1994 sous l’Enceinte Sacrée – à moins qu’il ne s’agisse même d’une extension de celui-ci.

72À la Ville II (xxviie-xxive s.), la mieux connue à ce jour, on peut ajouter :

  • l’enceinte intérieure, qui a en grande partie disparu lors de la mise en place des fondations de celle de la Ville III, mais dont des lambeaux ont été repérés près de la porte ; la séquence des systèmes défensifs de la Ville Intérieure est donc désormais complètement connue ;

  • un grand bâtiment, étroitement associé au Massif Rouge par sa face sud, repéré dans le secteur des temples sous la zone occupée à l’époque d’Agadé par les Temples Anonymes ;

  • un bâtiment de la première période de la Ville II, sous le domaine du grand-prêtre au nord de la Haute Terrasse, indice de l’existence d’au moins deux grandes phases architecturales dans la Ville II (au moins dans le centre monumental), très différentes l’une de l’autre, séparées par une couche de terre épaisse de 80 cm, la phase ancienne semblant correspondre à P-3/P-2 du palais, la seconde, qui connaît d’ailleurs deux étapes, à P-1/P-0 ;

  • l’Espace 4 (ex-cour IV) du palais de la Ville II, resté totalement obscur à la suite des campagnes de 1964 et 1974, et maintenant complètement éclairci dans ses transformations – plus complexe que dans l’Enceinte Sacrée – au cours de P-3, P-2, P-1 et P-0 ; il est possible maintenant de conclure que cet Espace 4, en dépit de ses grandes dimensions, était une salle couverte et non une cour ; trois doubles piliers, régulièrement espacés selon l’axe central est-ouest, assurent les appuis d’une couverture qui a peut-être supporté un étage – une découverte de tout premier ordre ;

  • à l’ouest de la porte nord du palais, une installation artisanale de tout premier intérêt et nouvelle pour un tel bâtiment ; un poste de taille de silex – le second à y avoir été trouvé –, peut-être étroitement associé à un foyer destiné à chauffer préalablement les pierres ;

  • l’énigmatique aménagement en plâtre au croisement des murs dans l’une des boutiques du Souk (chantier L) ; la fonction difficile à établir pourrait avoir un rapport avec une activité artisanale ;

  • des éléments d’incrustation de nacre sur le sol P-2 de l’Espace 4 (ex-cour IV) du palais – indication, là encore, d’un atelier à proximité (étage) ?

73La Ville III (xxiiie-xviiie s.) se voit créditer :

    • 33 Cavigneaux et Colonna d’Istria 2009, p. 52-53.

    à l’est du Grand Palais Royal, d’une vraisemblable école de scribes où près de 600 numéros d’inventaire ont été donnés à des tablettes entières ou fragmentaires33 ;

  • du premier exemple d’une maison de moyenne importance de la phase finale de la cité.

74L’agglomération de l’époque séleuco-parthe est représentée par la première attestation d’un niveau architectural pourvu d’installations artisanales et non plus comme, jusqu’à maintenant, seulement par un cimetière.

75On peut donc parler d’une très belle et très riche campagne.

J.-Cl. M.

Notes

1 Parrot 1940, p. 8-14.

2 Margueron 2004, fig. 67 p. 96.

3 Publication par Monchambert 2006. Je préciserai ici que la numérotation des niveaux, dans cette contribution, était celle qui avait été adoptée initialement. Il faut donc comprendre : Monchambert niveau 3 = actuel niveau Va, niveau 4 = actuel niveau Vb.

4 Concernent cette campagne les empreintes cataloguées no 5 et 8 par Beyer 2007 : p. 240-241, no 5 = TH 99.178 (III Z 3 SO 26), niveau 1a ; p. 242-243, no 8 = toute une série provenant du niveau 1b.

5 On réservera le terme de « rempart » à une ligne défensive pourvue d’un glacis. Cette fouille a été réalisée avec l’aide efficace de Juan-Luis Montero Fenollós.

6 Voir les rapports préliminaires dans cette même livraison.

7 Cette distance a pu être variable et le vide intermédiaire pas toujours respecté, cf. fig. 1 du rapport de 1997, ici p. 10 : le mur de la maison sous laquelle se trouvait la tombe VIII F 24 NE T-1 est distant de l’enceinte de plus de 4,50 m. La tranchée 4 en VII X 33 a également révélé un tronçon de mur parallèle, à 3 m de distance, cf. fig. 1 du rapport de 1998, ici p. 30.

8 Il en a été fait état dans Margueron 2004, p. 139-141 et fig. 108, 109, 110, 112.

9 Cf. fig. 11 et 12 du rapport de 1998, ici p. 40-41 ; la fouille de 2002 mettra en évidence les dimensions complètes de cette tour, voir ici p. 145 ; voir aussi Margueron 2004, fig. 50 p. 86.

10 Margueron 2004, p. 86-87 et fig. 51.

11 Margueron 2004, fig. 524 p. 545, p. 546 et fig. 525.

12 Cavigneaux et Colonna d’Istria 2009, p. 52-53.

13 Jean-Yves Monchambert, Karine Raynaud et Jean-François Jet se sont partagé les trois secteurs de ce chantier.

14 Pour une synthèse et une étude comparative, Margueron 2004, p. 164 à 166 et fig. 134 à 137, ainsi que p. 185-187 et fig. 163 p. 184 ; Margueron 2007b, p. 228-231.

15 Rapports très succincts : Parrot 1936, p. 13 et plan fig. 9 p. 12 ; Parrot 1956, p. 49 et plan pl. IX.

16 Mises au jour par André Parrot en 1936, cf. Parrot 1956, p. 49 et plan pl. IX. Présentation réactualisée dans Margueron 2004, p. 160-163 et fig. 131 et 132.

17 Dans cette livraison, rapport de 2000, p. 102-103.

18 Dans cette livraison, rapport de 1998, p. 48

19 Margueron 2004, p. 226 et fig. 214.

20 Margueron 2004, p. 224-225 et fig. 212 et 213.

21 Margueron et al. 1993, p. 32, fig. 35.

22 Margueron et al. 1993, p. 27, fig. 27.

23 J’ai, depuis, proposé une étude systématique de ce genre d’installations, cf. Margueron 2008a.

24 Margueron et al. 1997, p. 67 et Margueron 1995, p. 70-103.

25 Parrot 1975, fig. 5 bis p. 10 et fig. 7 p. 12.

26 Parrot 1975, p. 11-12.

27 Plans d’ensemble et coupes dans Margueron 2004, fig. 199 et 200 p. 213 ; voir fig. 201 p. 214 et p. 215 ; analyse architecturale et restitution, cf. contribution dans les actes du 3ICAANE (Paris, 2002, sous presse) ; présentation plus concise dans Margueron 2004, p. 220-222 et fig. 208 p. 221.

28 Margueron 2004, p. 290-292 et fig. 279. Publication en préparation.

29 M. Muftah et B. Muller dans Margueron et al. 2007b, p. 18-34.

30 Sous la conduite de M. Bendakir.

31 Margueron 2004, p. 201-202 et fig. 179.

32 Margueron 2004, p. 203-204 et fig. 184.

33 Cavigneaux et Colonna d’Istria 2009, p. 52-53.

List of illustrations

Caption Fig. 1 – Plan du site avec emplacement des chantiers fouillés en 1999Le domaine archéologique de la cité de Mari est divisé en 15 zones rectangulaires – 250 m en abscisse et 500 m en ordonnée – numérotées de I à XV ; chaque zone est subdivisée en carrés de 10 m de côté, 25 d’ouest en est, désignés par les lettres de l’alphabet (sauf I), et 50 du sud au nord, numérotés de 1 à 50. Un carré de fouille est donc désigné par un chiffre romain donnant la zone, puis une lettre de l’alphabet (excepté I) associée à un numéro de 1 à 50 ; chaque carré est alors subdivisé en 4 quadrants : NO, NE, SO et SE, de façon à faciliter l’enregistrement des faits de fouille et des objets. Tout l’enregistrement repose sur ce carroyage. Les grands secteurs de recherche sont définis par une lettre A, B, C,… (chantier A,…), qui se surajoute au système précédent pour faciliter les localisations, mais qui ne servent jamais à l’enregistrement.
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Caption Fig. 2 – Plan général du secteur G, depuis la partie nord-est du LTS de Ninhursag au sud-ouest jusqu’à la bordure du Massif Rouge au nord-est
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Caption Fig. 3 – Chantier H : plan schématique du niveau 0
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Caption Fig. 4 – Chantier H : plan schématique du niveau 0A
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Caption Fig. 5 – Chantier H : plan schématique du niveau 1
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Caption Fig. 6 – Chantier H : le sondage vu vers le nord-est, sommet des murs du niveau 1
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Caption Fig. 7 – Plan schématique du sondage en VII Z 29, VII Z 30 et VII Z 31 distinguant les éléments de l’enceinte intérieure retrouvés et correspondant à chacune des trois villes, avec la restitution du montant occidental de la porte de Ville I et de Ville III
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Caption Fig. 8 – Coupe sud-nord montrant la succession des trois enceintes (fondations) :Mur 0 : enceinte intérieure de la Ville IIIMur 1 : enceinte intérieure de la Ville IIMur 3 : mur parallèle à l’enceinte intérieure de Ville IIIMur 4 : enceinte intérieure de Ville I(d’après A. Misse, cf. Margueron 2004, fig. 109 et 325-d)
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Caption Fig. 9 – Tranchée-sondage dans l’enceinte de Ville III vue vers le sud : au plan médian, la bordure de gypse méridionale de l’enceinte intérieure de Ville I et l’angle qu’elle forme avec la porte en saillie vers l’extérieur ; à l’arrière-plan, bord interne du mur de la chambre de la porte et bloc de pierre isolé ayant sans doute servi de support de crapaudine (probablement Ville II)
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Caption Fig. 10 – Limite méridionale conservée de l’enceinte de Ville II directement posée sur la fondation de pierre de Ville I en VII Z 30, vue vers le nord-ouest
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Caption Fig. 11 – Surface de chantier avec éclats de taille de gypse au pied de la bordure interne de la porte de Ville I (VII Z 29 NO), vue vers le nord
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Caption Fig. 12 – Niveau de base avec muret (peu visible) et foyer ; au premier plan, sondage dans la couche vierge et remontée de la nappe phréatique. Vue vers le nord
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Caption Fig. 13 – Chantier K : plan schématique du niveau paléobabylonien (Margueron 2004, fig. 434 p. 456)
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Caption Fig. 14 – Chantier K : plan schématique du niveau séleuco-parthe
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Caption Fig. 15 – Chantier K : niveau séleuco-parthe (contact avec le niveau paléobabylonien), vue d’ensemble vers le sud
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Caption Fig. 16 – Chantier K : détail de l’installation III Y 8 SE 1 d’époque séleuco-parthe. Vue vers le sud-est
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Caption Fig. 17 – Chantier L : plan schématique de la reprise de la fouille du niveau de la Ville II
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Caption Fig. 18 – Chantier L : aménagement en plâtre au croisement de murs d’une boutique en VII Y 50a – Détail d’une des quatre bouches de sortieb – Ensemble de l’installation après démontage de la partie supérieure des murs, vue vers le nord-ouest
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Caption Fig. 19 – Chantier L : plan schématique des éléments de la Ville I dégagés en 1999
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Caption Fig. 20 – Chantier L : tranchée est-ouest dans la maison du Souk, vue vers l’est
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Caption Fig. 21 – Chantier P-porte : plan shématique du niveau de Ville II (les hachures fines correspondent à la dernière phase)
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Caption Fig. 22 – Chantier P-porte : installation bitumée en III P 10, vue vers le nord
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Caption Fig. 23 – Chantier P-Espace 4 (ex-cour IV) : plan schématique du niveau P-1 (les doubles piliers appartiennent au niveau P-0)
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Caption Fig. 24 – Chantier P-Espace 4 : plan schématique du niveau P-2
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Caption Fig. 25 – Chantier P-Espace 4 (ex-cour IV) :plan schématique des vestiges de Ville I retrouvés dans le sondage en III T 6
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