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Akh Purattim 3

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Jean-Claude Margueron
, 
Olivier Rouault
, 
Pascal Butterlin
, 
et al.

Mari et sa région

Mari : rapport préliminaire sur la 33e campagne (1997)

Jean-Claude Margueron, Dominique Beyer, Pascal Butterlin, Emmanuelle Capet, Bouchra Farah-Fougères, Mohammed Muftah, Béatrice Muller, Malou Schneider and Marie Stahl

Full text

1Le rassemblement à Damas des membres du premier noyau de l’équipe à partir du 17 septembre 1997 a permis l’ouverture de la maison de tell Hariri le 19, la présence sur le site d’une dizaine de personnes le 20 et la mise en activité des chantiers le 22 septembre.

COMPOSITION DE L’ÉQUIPE

2La mission a compté 21 membres pour des durées variables :

  • archéologues : D. Beyer, P. Butterlin, E. Capet, N. Margueron, J.-Y. Monchambert, M. Muftah, B. Muller-Margueron, M. Schneider, M. Stahl ;

  • archéologues stagiaires (Alcatel) : A. Hurstel, J. Hurstel, D. Bertrand, D. Fischer ;

  • architectes de fouille : J. Lamber, C. Garcia, B. farah-Fougères ;

  • architecte/restauration : M. Bendakir ;

  • topographes : B. Ravez, M. Natchitz ;

  • dessinatrice : A. Horrenberger ;

  • ostéologie et intendance : M. Jean-Marie.

3Le temps n’a que rarement été agréable et plusieurs tornades sont venues troubler le jeu des opérations ; cependant les pluies ont été rares et de peu d’importance jusqu’au 29 octobre ; à partir de ce moment, le temps s’est complètement dégradé et le travail s’est déroulé dans de très mauvaises conditions, au point que tous les objectifs n’ont pu être tenus, que des photos n’ont pu être prises dans les conditions normales et que certains relevés ont été souvent difficiles à réaliser : il a plu tous les jours et parfois très fort à partir du 29 octobre, avec pour conséquence l’arrêt des activités de chantier certains jours et finalement une fermeture anticipée le 3 novembre au lieu du 5.

OBJECTIFS DE LA CAMPAGNE ET LOCALISATION DES TRAVAUX

4L’étude des caractéristiques urbaines d’une cité du IIIe millénaire constitue toujours le principal objectif de la mission ; c’est pourquoi, à l’analyse de ses diverses composantes – centre politique, centre religieux, habitat domestique, voirie – et à leur articulation a été ajoutée cette année une recherche sur le système défensif.

5Pendant la première moitié de la campagne, le travail a été concentré sur trois chantiers principaux ; les deux premiers ont été ouverts pour tenter de résoudre le problème que pose le système défensif de la cité : chantiers C (Pascal Butterlin) et J (Béatrice Muller-Margueron) ; le troisième poursuit l’étude des palais des IIIe et IIe millénaires dans le secteur de la porte d’entrée : chantier P (Malou Schneider).

6Grâce à l’arrivée de plusieurs archéologues, la seconde moitié de la campagne a vu la réouverture de trois autres chantiers : celui consacré à l’évolution de la structure urbaine – chantier F (Emmanuelle Capet et Bouchra Farah-Fougères) –, celui destiné à confirmer la stratigraphie au centre du tell ou chantier H (Mohammed Muftah), le chantier installé depuis une dizaine d’années dans la zone sacrée – chantier G avec le temple de Ninni-zaza et celui de Ninhursag (Dominique Beyer et Marie Stahl).

Fig. 1 – Plan du site avec emplacement des chantiers fouillés en 1997
Le domaine archéologique de la cité de Mari est divisé en 15 zones rectangulaires – 250 m en abscisse et 500 m en ordonnée – numérotées de I à XV ; chaque zone est subdivisée en carrés de 10 m de côté, 25 d’ouest en est, désignés par les lettres de l’alphabet (sauf I), et 50 du sud au nord, numérotés de 1 à 50. Un carré de fouille est donc désigné par un chiffre romain donnant la zone, puis une lettre de l’alphabet (excepté I) associée à un numéro de 1 à 50 ; chaque carré est alors subdivisé en 4 quadrants : NO, NE, SO et SE, de façon à faciliter l’enregistrement des faits de fouille et des objets. Tout l’enregistrement repose sur ce carroyage. Les grands secteurs de recherche sont définis par une lettre A, B, C,… (chantier A,…), qui se surajoute au système précédent pour faciliter les localisations, mais qui ne servent jamais à l’enregistrement.

  • 1 Margueron 2004, fig. 45 p. 84 et fig. 56 p. 90.

7En outre, afin de favoriser l’intégration des recherches conduites par André Parrot dans le cadre de l’analyse urbaine actuellement en cours, on a poursuivi la mise au point de la grande coupe ouest-est déjà engagée au cours des campagnes précédentes et on a commencé à établir une coupe nord sud. À cette occasion, quelques petits sondages de vérification ont été entrepris au temple d’Ishtar et dans le palais (Bouchra Farah-Fougères, Jean-Yves Monchambert) [fig. 11 et 2].

8Enfin les travaux de restauration ont été fermement engagés dans l’Enceinte Sacrée (Mahmoud Bendakir).

Rappel

9Les travaux des dernières campagnes ont mis en évidence que trois Villes (I, II et III, de la plus ancienne à la plus récente) s’étaient succédé sur le site de tell Hariri. Dans chacun des chantiers, qui ne sont que des repères topographiques, les niveaux de ces trois Villes peuvent être en cours d’étude.

Fig. 2 – Sondage sous le temple d’Ishtar, faisant apparaître la couche de limon vierge sous une stratification de terres rapportées

10Rompant ici avec l’ordre alphabétique de succession des chantiers, les deux rapports concernant les lignes de défense (extérieure et intérieure, respectivement chantiers C et J) ont été placés en tête.

J.-Cl. M.

L’« ENCEINTE EXTÉRIEURE » (CHANTIERS C-5 et C-6)2 (cf. fig. 1)

  • 2 Margueron 2004, p. 85-86 et fig. 46 (coupe) pour l’enceinte extérieure de Ville I ; p. 138-139 et f (...)

11Les chantiers C-5 et C-6 ont été ouverts en 1997 sur la ceinture, le premier au sud du tell principal, le second à l’ouest, à l’extrême fin de la campagne.

12Le principal résultat des chantiers C-5 et C-6 a été de mettre en valeur la complexité de l’évolution de la ceinture de Mari, une ceinture qui s’est progressivement développée au fil de l’évolution de la ville elle-même. Il s’agit en fait d’une succession d’enceintes et de digues accumulées les unes sur les autres, dont il est possible de lier l’histoire à celle de la ville.

Chantier C-5

  • 3 La tranchée prend en écharpe les carrés XII Q 39 SE, XII R 39 SO, XII Q 38 NE et XII R 38 NO.

13Le sondage C-5 est une tranchée longue de 25 m et large de 5 m qui, au moins dans sa partie la plus intéressante, a été excavée jusqu’au niveau de la nappe phréatique3. Le cœur de la ceinture est une succession de murs conservés sur plus de 4 m de hauteur, bordés au sud et au nord par des terrassements ou des nappes de déblais, résultant de l’érosion du système. On a distingué trois cycles successifs de construction et de destruction (fig. 3).

Phase I

14Repérée uniquement sur quelques mètres de largeur au fond du sondage, cette phase se caractérise au premier chef par un mur de pierre large de 2 m et haut au moins de 1,30 m (fig. 4). Ce mur, grossièrement appareillé en pierre de gypse, fut noyé dans une nappe de terre de 1,50 m de hauteur. On a repéré, par-dessus les pierres, des briques crues, qui sont les vestiges éventuels d’un mur de 2 m de large, très érodé. L’état très dégradé de ces vestiges ne permet pas d’assurer de manière formelle que la ville fut dotée, au cours de cette première phase, d’un mur sur sa ceinture extérieure.

CHANTIER C5

CHANTIER C5

Fig. 3 – Chantier C-5 : plan schématique des différentes phases, correspondant à chacune des trois Villes

Phase II

15En revanche, après un premier abandon, matérialisé par le profil d’érosion de la première digue, la ceinture fut dotée d’un mur de 2 m de largeur, renforcé ponctuellement, côté intérieur, de contreforts. Les fondations de ce mur ont été noyées dans une nouvelle nappe de terre. Ce mur, conservé sur plus de 2 m de hauteur, a lui aussi été abandonné et on a repéré clairement un profil d’érosion de ce nouveau système de protection, du côté de la ville.

Fig. 4 – Chantier C-5 : noyau en blocs de gypse de la digue extérieure (Ville I). Vue vers l’est

16À l’ouest, en revanche, la ruine a été surcreusée, puis noyée dans les réaménagements considérables qui caractérisent la phase III.

Phase III

17On a rassemblé sous cette appellation une série de travaux intervenus sur la ceinture, qui, à terme, dotèrent la ville d’une massive ligne fortifiée, doublée d’un puissant glacis intérieur.

18Un nouveau mur de 2 m de largeur fut d’abord construit, appuyé sur les ruines du précédent et décalé vers l’extérieur, au sud. Ce mur fut élargi au sud et au nord pour constituer un ensemble de près de 8 m de largeur. Enfin, il fut renforcé, côté ville, au nord, par des terrassements : on a déversé là sur 15 m de largeur, depuis le rempart, de la terre et des gravillons par nappes successives, inclinées de près de 40 °.

19Ce sont là les étapes de la construction d’un puissant système de protection dont il est difficile de déterminer en combien de temps il a été réalisé. On distinguera, de manière préliminaire, deux sous-phases, une première marquée par la construction du mur puis la seconde par son renforcement.

20Cette séquence tripartite du chantier C-5 nous paraît rejoindre celle de l’histoire de la ville elle-même. De fait, la phase 1 a été suivie d’un abandon prolongé. La phase 2 s’achève par une destruction probablement violente, si l’on en juge par les débris brûlés retrouvés au sommet de la ruine de la phase 2. Enfin, la phase 3 correspond assez bien à la longue histoire de la Ville III sans qu’il soit possible d’attribuer précisément les divers travaux aux Shakkanakku ou aux souverains amorrites, notamment Yahdun-Lim qui se glorifie, on le sait, d’avoir reconstruit les remparts de la ville.

21Dans le détail, ces datations ne peuvent pas être étayées par un matériel céramique rare et mélangé. En revanche, la présence de fondation de pierres et un indice fort pour proposer une datation en début de Ville I pour la phase 1, tout comme la nature des briques employées, très semblables à celles que les fouilles en cours du chantier L nous permettent d’appréhender en détail. La datation de la phase 3 repose, quant à elle, sur le format des briques, très semblables à celles de la Ville III. La datation de la phase 2 pose plus de difficultés, mais les conditions très particulières de la destruction de cette phase invitent à proposer une datation en Ville II.

Chantier C-6

22La tranchée C-6 a été ouverte à l’ouest du tell principal, dans la ceinture, à la fin de la campagne (cf. rapport de 1999, fig. 1, p. 54). On a retrouvé, comme en C-5, deux types de vestiges : des couches de terres gravillonneuses qui s’appuyaient contre un rempart large de 1,90 m au moins, dont les briques avaient un format de 44 × 44 × 10 cm. On a donc identifié là des vestiges très comparables à ceux que l’on a repérés sous la surface de C-5 et qui datent de la Ville III : un rempart de 2 m de largeur, et des terrassements. P. B.

L’ENCEINTE INTÉRIEURE (chantier J) [cf. fig. 1]

23Une motivation et deux observations ont conduit à ouvrir ce chantier. La motivation : la campagne de 1997 devant s’intéresser en priorité au système de défense de la cité, on devait donc travailler particulièrement à la limite du tell principal. La première observation porte sur un constat fait par André Parrot : il avait trouvé à la limite occidentale du temple d’Ishtar la face intérieure d’un mur qui devait être celui de la ville, face que l’on retrouve sur les plans publiés. La seconde observation avait été faite sur le terrain en 1966 par les architectes et Jean Margueron : après une pluie, une différence de séchage avait permis de remarquer au pied du tell la trace, d’ailleurs reportée sur certains plans, de ce qui avait pu avoir été un mur d’enceinte. Il convenait donc de vérifier ces informations et de les compléter.

Le mur d’enceinte et les indices d’une porte

Le chantier J-1

  • 4 Cette mesure de 6,10 m ne constitue pas, en réalité, l’épaisseur totale du mur, comme on le compren (...)
  • 5 N. B. : Le format des montages de plans n’a pas permis de concilier échelles régulières et lisibili (...)

24Deux carrés de fouille qui pouvaient contenir ce mur éventuel furent donc implantés : VIII F 23 et VIII F 24. Ils permirent de repérer très rapidement un mur construit avec des briques carrées (44 × 44 cm environ), caractéristiques de l’époque des Shakkanakku. Mais, dès le début de cette fouille, il fut clairement visible qu’il s’agissait de la fondation d’un mur et qu’on ne pouvait espérer retrouver ses superstructures. Néanmoins des informations précieuses pouvaient être recueillies, d’autant plus que, malgré la pente assez forte, on retrouvait dans ces deux carrés une largeur de 6,10 m et sur la face intérieure une hauteur de sept assises4 (fig. 55 et 6).

Le chantier J-2

  • 6 C’est ce qu’a confirmé la campagne de 1998. Pour tout ce paragraphe ainsi que le suivant, cf. rappo (...)

25Il a alors semblé utile de voir si on pouvait suivre la face intérieure de ce mur sur une certaine distance, la face extérieure semblant beaucoup plus incertaine. C’est ainsi que, grâce à une tranchée de fouille non conventionnelle opérée dès la jonction entre VIII F 24 et VIII E 24 (fig. 6 et 7), le mur a été repéré ensuite en VIII E 25, VIII D 26, VIII C 27 et VIII B 27 ; mais en VIII B 28 la présence d’un wadi descendant du tell avait eu pour conséquence un surcreusement qui avait fait disparaître la totalité des fondations en ce secteur. Toutefois à la limite et au contact de VIII A 28, on constatait la présence d’un amas de pierres dont certaines avaient servi de crapaudines et qui avaient pu être utilisées pour caler un poteau mais, en raison de la position de cet amas, en aucun cas il ne pouvait s’agir d’une crapaudine à rattacher à une éventuelle porte de la cité. À partir de là cependant, en VIII A 29 et VII Z 30, le prolongement du mur se révélait à nouveau. C’est donc sur une centaine de mètres qu’était retrouvée la face interne de l’enceinte intérieure, avec une lacune de 10 m à l’emplacement du wadi. Ce mur apparaît comme rectiligne, mais il semble qu’il amorce en VII Z 29 une flexure de sa trajectoire lui permettant de s’adapter à la forme du tell principal6.

Le chantier J-3

26La recherche de l’épaisseur du mur dans l’extrémité occidentale repérée a montré un élargissement à 10 m de cette enceinte ; il est vraisemblable qu’il s’agit là d’un épaississement local étroitement lié à un système de porte qui devait s’élever à l’emplacement du wadi, celui-ci suivant très certainement un ancien axe important de la ville.

27Cette quête de face extérieure du mur a permis de constater que dans ce secteur (carré VII X-Y 28) on trouvait un très important ouvrage de maçonnerie dont les limites ne sont pas encore précises (fig. 8), mais que l’on peut considérer avec une grande vraisemblance comme marquant la fondation de l’une des portes de la ville. On ne peut encore connaître la formule utilisée ni l’organisation réelle de cette porte.

Fig. 5 – Chantier J-1, niveau de la Ville III avec les vestiges en fondation du mur de l’enceinte intérieure, sur la base de la tranchée de fondation duquel gisaient de gros blocs de gypse jetés là. Tombes près de la bordure méridionale. Relevé C. Garcia. Échelle 1/80

Fig. 6 – Chantier J-1, vue d’ensemble vers le sud des carrés VIII F 23 et VII F 24

Fig. 7 – L’enceinte intérieure de Ville III (fondation) en J-1 (VIII F 23 et 24) vue vers le sud-est avec, au premier plan à droite, le départ de la tranchée par laquelle a été suivie sa face interne (chantier J-2)

Fig. 8 – Chantier J-3, zone de briques de la plate-forme (porte) dégagées en VII X-Y 28, vue vers le nord-est

La fouille en VIII F 24 (chantier J-1)

28Il a semblé important de poursuivre l’étude du carré qui avait donné la face nord du mur intérieur afin de connaître la stratigraphie liée ou non à ce mur : non seulement par le format de ses briques, mais aussi à cause de la tranchée de fondation qui vient des niveaux supérieurs, il est certain que le mur date de l’époque des Shakkanakku, donc de la Ville III.

29La tranchée de fondation s’est installée dans des couches qui contenaient d’autres fondations et un puisard (VIII F 24 NE 2, cf. fig. 5) de l’époque des Shakkanakku ; elle traverse aussi une couche (couche 4) dont la base, pourvue d’un foyer (fig. 9), surmonte la couche 5 (terre argilo-sableuse tassée), laquelle marque le sommet (173,45-173,50) d’une stratification cendro-charbonneuse caractéristique de résidus d’activités artisanales typiques de la Ville I : ainsi cette couche 4 date-t-elle vraisemblablement du tout début de la Ville II. En effet le sol au foyer scellait deux séries archéologiques juxtaposées et très différentes :

  • un mur de pierre, très grossièrement construit, qui se trouve être un mur de fondation à la tranchée bien marquée sur le terrain ;

  • un empilement de couches archéologiques d’environ 1,50 m de hauteur dans lesquelles la tranchée s’est installée.

  • 7 Margueron 2004, p. 86-87 en ce qui concerne l’enceinte intérieure de Ville I. Pour la Ville III : p (...)

30L’empilement stratigraphique représente les premiers niveaux (Ville I) qui reposent sur le plus ancien sol d’occupation, retrouvé ici à 171,25 m, c’est-à-dire à une hauteur très voisine des autres points de fouille qui l’ont atteint7. Quant au mur de pierre, la tranchée de fondation montre clairement qu’il a été introduit dans ce dépôt stratigraphique plus ancien.

31La fouille de 1998 éclaircira l’époque de cette fondation de pierre, surmontée d’une demi-douzaine d’assises de briques crues d’un tout autre module que celui des briques de l’enceinte de la Ville III.

B. M.

Fig. 9 – Chantier J-1, VIII F 24 NO, vue vers le nord-ouest : aperçu de la stratigraphie avec l’affleurement de la fondation de pierre bordant l’appareil de briques d’un mur antérieur à l’enceinte de Ville III. Au fond, contre la base du mur de Ville III, témoin du sol de la phase intermédiaire où a été laissée une partie du foyer NO 6

UN QUARTIER DE LA VILLE (chantier F) [cf. fig. 1]

  • 8 Capet et Farah-Fougères 1997, en particulier pour la numérotation des murs et des pièces.

32La campagne de 1993 avait permis de dégager dans la moitié orientale de la tranchée les fondations d’une grande résidence qui appartenait à l’époque du palais. L’étude de ces fondations a été conduite avec soin8. Pour poursuivre dans ce secteur l’étude de la stratigraphie de la ville, il est nécessaire d’enlever ces fondations et la terre de comblement qui a été dans certains cas accumulée entre elles, et d’étudier les strates plus anciennes lorsque celles-ci ont subsisté entre quelques tranchées de fondation.

33On avait déjà constaté en 1993 que les fondations de cette grande résidence qui s’étend d’est en ouest sur plus de 40 m et sur plus de 20 m du nord au sud et la cinquantaine de tombes qui avaient été enfouies dans le sous-sol lors de la vie du bâtiment avaient fait des dégâts considérables dans les niveaux antérieurs ; aussi s’agissait-il moins cette année de poursuivre la fouille stratigraphique que d’opérer une mise à niveau pour repartir, lors de la prochaine campagne, des strates conservées en notant les quelques lambeaux de couches encore en place (fig. 10). Il semble qu’en bien des endroits les architectes de la grande résidence soient allés chercher assez profondément des assises saines du réseau antérieur, en perçant pour cela des couches assez épaisses attestant un lessivage prolongé d’une architecture qui suivait des orientations voisines à celles adoptées par la résidence. Les restes épargnés par les travaux de fouille des constructeurs de la résidence montrent en effet des couches d’érosion en pente vers l’ouest (en un litage de brique fondue plus ou moins cendreuse), coiffant des murs très mal conservés. Le sommet de cette usure est marqué ça et là par des occupations très ponctuelles (foyers, petites installations de fragments de tabuk) : le secteur a dû rester un terrain vague un certain temps, fréquenté mais non bâti. Les deux niveaux de réelle occupation dégagés dans la partie est, en 1994 et en 1995, à 179,00 et 179,50 n’ont pas encore été atteints à l’ouest ni au nord.

Fig. 10 – Chantier F : plan schématique, état 1997

34Les principales observations nouvelles sont les suivantes.

  • Les nombreuses recharges du sol de la pièce III et la réfection d’une petite installation de cuisson sont des indices d’une occupation assez prolongée de cet espace. Dans l’épaisseur de la préparation du sol de la pièce II, une jarre couchée, presque intacte, et les coupes recouvertes d’un enduit jaunâtre qui l’accompagnent pourraient renvoyer à un rite de fondation.

  • En ce qui concerne le réseau des fondations, il est apparu que les constructeurs avaient dans un premier temps réalisé une grande tranchée de direction est-ouest ; ils y avaient édifié de véritables murs à l’air libre et ils avaient, dans un second temps, comblé les espaces intermédiaires à l’aide de décombres provenant d’une source inconnue. En revanche, au nord et au sud de cette fosse les fondations ont été introduites à l’aide des tranchées habituelles ; elles sont plus ou moins profondes et plus ou moins bien réalisées : on est frappé en particulier par la faiblesse de l’ancrage des fondations de la partie nord-est du bâtiment, au carrefour des deux rues, situation qui rappelle celle de toute la bordure est de l’édifice. Il semblerait donc qu’il ait paru nécessaire d’ancrer particulièrement bien la partie centrale de la maison qui se trouvait peut-être sur un sommet du tell ; ceci peut être mis en rapport avec l’existence d’une fondation particulièrement bien montée et très profondément enfoncée (murs 8 et 39) au sud-est du secteur étudié. En outre, il semble que les murs ont été édifiés par groupes séparés mais contemporains. On distingue en effet des ensembles de murs qui ont en commun des qualités d’argile, des agencements de briques et des techniques de fondations, bien différents de l’ensemble voisin. On pourrait ainsi envisager un fonctionnement de ce grand chantier par équipes travaillant simultanément mais utilisant des sources d’argile et des techniques différentes. Enfin, on notera que, sous les portes, le réseau des fondations est continu à partir de 20 cm sous les sols (ce qui correspond à deux assises de briques). Ces deux assises souterraines les plus proches de la surface, avec leur tête de mur dans les ouvertures, destinées à être ennoyées dans le comblement entre fondations, sont enduites d’une argile fine peu résistante.

  • Six tombes ont été fouillées, deux d’entre elles présentant des caractéristiques intéressantes :

  • la première, III F 1 SE T-2, parce que des traces d’un cercueil en bois ont pu être observées. Cette tombe peut se rattacher à la période de fréquentation épisodique du secteur ou plutôt au niveau architectural érodé (la tombe, quoiqu’en pleine terre, n’est pas indigente : l’individu avait été enseveli avec deux boucles, en argent et en bronze) ;

    • 9 À propos des tombes d’enfants de l’époque des Shakkanakku fouillées en 1993 et 1995, cf. Margueron (...)

    la seconde, III G 1 SO T-2, parce qu’il s’agit de la tombe d’un bébé (6 à 9 mois) insérée dans le mur 43 et qu’il semble bien que l’inhumation ait eu lieu lors de la construction du mur ; il s’agirait alors d’une situation voisine de celle observée dans les fondations de la maison du potier en 1993 (enfant de 15 mois env.) et confirmée en 1995 par la tombe d’un enfant de deux ans placée sous la première assise du mur prolongeant celui du potier. Le squelette était recouvert de grands tessons et la tombe était placée au sommet d’une espèce de coffre de briques enchâssé dans les assises du mur 43. Le matériel, différent des plus anciennes, était cette fois constitué par un petit anneau en argent et peut-être par une petite coupe (incomplète)9.

35Malgré la proximité topographique de ces différentes trouvailles, il convient de signaler qu’elles n’appartiennent pas à la même époque : celles de 1993 et 1995 sont à dater des débuts de l’époque des Shakkanakku, alors que celle de la grande Résidence ne peut appartenir qu’à l’époque finale du palais : deux ou trois siècles les séparent. On peut donc se demander s’il s’agit du maintien d’une même pratique ou du simple hasard.

E. C. et B. F.-F.

SECTEUR DES TEMPLES (CHANTIER G) [fig. 11 et cf. fig. 1]

  • 10 D. Beyer dans Margueron et al. 2007a, p. 29-38. Pour des considérations plus générales sur ce templ (...)

36Les travaux ont porté, dans la continuité de ceux de 199310, sur deux carrés, IX B 45 et B 46. Ce secteur correspond à l’entrée du Lieu Très Saint (LTS) du temple de Ninhursag du niveau III (ex-IV d’André Parrot) et ses abords, étudiés par Marie Stahl d’une part, de la partie occidentale du LTS d’autre part (D. Beyer). Dans les deux cas, il s’agissait de poursuivre les recherches en profondeur pour connaître les phases les plus anciennes du temple du DA III, voire d’un éventuel sanctuaire pouvant remonter à la période antérieure.

Le carré IX B 45

37La tâche a consisté à étudier en détail, autant que la conservation des vestiges le permettait, après les dégâts occasionnés par les eaux de l’hiver 1994, les différents aménagements dans le secteur de l’entrée du LTS.

38Le sol plâtré de la partie nord du Lieu Saint, au pied du bel escalier d’accès vers le LTS, avait déjà livré trois phases en 1993 et les restes d’un podium en 1991. Trois nouveaux sols plâtrés, avec radiers de graviers, ont été mis en évidence, ainsi qu’une canalisation bitumée dans l’angle sud-est du carré (deux états). Le podium fait de leben, de 80 × 140 cm environ, avec barcasses superposées au sud, est déjà en relation avec le sol le plus ancien.

  • 11 Cette découverte, de même que celle des autres divers dépôts du LTS, a déjà fait l’objet d’une publ (...)

39Les travaux antérieurs avaient déjà mis en évidence le fait que le mur sud du LTS avait fait l’objet d’un épaississement vers le sud. L’escalier de tabuk et son débouché avaient ainsi été remaniés plus d’une fois, avec phase ancienne bitumée. Le démontage de l’escalier a été opéré en détail, avec coupe longitudinale au centre, pour permettre un dégagement plus profond dans la partie ouest et l’étude du mur de façade. Le démontage des restes d’assises de leben y a entraîné la découverte de nombreux petits objets, en particulier de coquillages, disposés en offrande dans les joints des briques11. Cet ensemble votif appartient à la phase des travaux d’épaississement du mur sud du LTS, comme le montrent les vestiges dégagés en dessous, dont les restes d’un tannour. Plus profondément, les leben d’un nouveau mur avec enduit annoncent un nouveau niveau architectural qu’il n’a pas encore été possible d’explorer. À l’est de l’escalier ont été mis en évidence les restes d’une banquette qui courait le long de la façade dans la phase récente.

Fig. 11 – Chantier G : plan schématique de l’entrée et de la partie occidentale du Lieu Très Saint du temple de Ninhursag (Ville II)

Le carré IX B 46

  • 12 Voir D. Beyer dans Margueron et al. 2007a, p. 33-34, fig. 14-15.
  • 13 Cette découverte a été déjà publiée : Beyer et Jean-Marie 2007, à quoi on ajoutera Margueron 2007d.

40Le rapport de la campagne de 1993 avait déjà montré à quel point la partie ouest du LTS du temple, comprise dans ce carré, avait été pourvue d’un certain nombre d’installations cultuelles dont le nombre et la complexité s’étaient accrus au fur et à mesure des différentes phases. On aboutissait ainsi à un encombrement relativement important de l’espace à l’ouest du podium central lors de la dernière phase connue et déjà partiellement mise en évidence par les ouvriers d’André Parrot. La recherche des aménagements les plus anciens a ainsi été poursuivie dans cet espace durant cette campagne. La place manque ici pour en rendre compte dans le détail. On signalera par exemple que l’installation de tabuk IX B 46 SO 25, à tracé incurvé12, avait connu elle aussi plusieurs états, dont le plus ancien, à surface bitumée, portait, accompagnant une jarre centrale en partie enterrée, les empreintes de la base de plusieurs vases, sans doute de métal (ou chaudrons ?), si l’on tient compte de la finesse des cercles imprimés dans le bitume (fig. 12). Plus au fond de l’espace, les installations longeant les murs nord et ouest du LTS, mais aussi la face ouest du podium central, ont été étudiées et démontées : séries de banquettes de leben pour la plupart, à surface plâtrée en général, ou bitumée, souvent accompagnées des habituelles barcasses, et montrant une fois de plus l’importance des remaniements dans un laps de temps bien difficile à évaluer. La découverte la plus marquante a été celle d’une favissa rectangulaire (IX B 46 NO 51), aménagée dans l’angle nord-ouest, avec riche matériel votif13. Ce secteur a passablement été touché par l’aménagement de l’angle de la terrasse du temple aux Lions des Shakkanakku et, bien plus tard naturellement, par la fouille d’André Parrot.

  • 14 D. Beyer dans Margueron et al. 2007a, p. 36 et fig. 11, 14 et 15.
  • 15 On se permettra de renvoyer ici à la publication déjà évoquée (Beyer et Jean-Marie 2007).

41On sait que la partie orientale du podium central, lui aussi plusieurs fois remanié, avait été détruite par l’installation des fondations de grandes pierres de gypse des murs du Sahuru d’Apîl-kîn14. Cet emplacement invitait à une recherche en profondeur. Celle-ci s’est effectuée dans une couche argileuse durcie, où des briques crues apparaissaient parfois en lits réguliers, parfois pêle-mêle. Cette couche, d’une épaisseur d’une quarantaine de centimètres, surmontait un dépôt particulièrement impressionnant : une soixantaine de vases et récipients d’albâtre gypseux, deux vases de schiste et divers autres objets qu’accompagnait une trentaine de coquillages de types divers15. Ce matériel votif, retrouvé sur une assez large surface au centre du LTS, avait été réparti sans soin excessif sur un lit de végétaux ou de minces planches de bois. Il s’agit à l’évidence d’un dépôt de fondation du Lieu Très Saint, noyé dans les terres rapportées entre les murs de fondation de ce niveau III (DA III) du temple. Beaucoup de ces objets semblent appartenir à la période de la Ville I.

Fig. 12 – Chantier G : empreintes de récipients (en métal ?) sur l’installation IX B 46 SO 25
a – Ensemble vu vers l’ouest
b – Détail vu vers le nord

42Le mur de la terrasse du temple aux Lions a été également étudié cette année : succession de 16-17 assises de leben de 45 cm de côté sur 10-12 cm d’épaisseur, avec un chaînage de bois relativement rudimentaire : lit de boutisses puis, huit assises de leben plus bas, une couche de longrines d’assez faible diamètre.

D. B.

STRATIGRAPHIE AU CENTRE DU TELL (chantier H)16 (cf. fig. 1)

  • 16 Chantier dirigé par Mohammed Muftah.
  • 17 M. Muftah et B. Muller dans Margueron et al. 2007b, p. 18-34.

43L’objectif de ce sondage, ouvert en 1995, était de déterminer la nature des installations à quelque 25 m à l’est du sondage pratiqué en 1994 à l’emplacement de l’espace central de l’Enceinte Sacrée (chantier Pec17) ; il s’agissait en particulier de repérer l’aire d’extension de la zone artisanale appartenant à la Ville I et de connaître la nature des bâtiments qui lui sont éventuellement associés.

44Mais pour atteindre ce niveau, il convenait de franchir auparavant les couches qui appartiennent à la Ville II, dont le dégagement avait été amorcé par André Parrot en 1961. Une partie de cette campagne a été consacrée à l’élargissement de la zone de fouille, qui s’avérait trop restreinte.

  • 18 Beyer 2007, en particulier p. 236-240 (III Y 3 SE 92 = TH 97.35 : datable du DA III-a, mais peut-êt (...)

45Le niveau 1 a été ainsi élargi et l’on a retrouvé les murs épais de la construction qui le caractérisait déjà en 1995, sans pouvoir davantage définir son appartenance ; il se trouve à proximité de l’ensemble palatial, mais n’est pas orienté de la même façon. Ont été recueillies, sur le même sol que lors de la campagne de 1995, des empreintes de sceaux-cylindres qui proviennent vraisemblablement de la fermeture d’une porte : quelque vingt numéros d’inventaire ont pu être donnés cette année et cela renforce de manière intéressante la série engagée et permettra peut-être, quand l’étude de ces documents sera assez avancée, de préciser le moment d’occupation de cette phase dont il est difficile pour l’instant de savoir s’il faut la situer à l’époque d’Agadé ou à la fin du DA III18.

46Sous ce niveau 1 a été repéré un niveau 2 avec une organisation architecturale différente qui appartient sans doute au DA III.

47Au centre du sondage, une première reconnaissance en profondeur a permis de rejoindre un niveau 3 dont les caractéristiques architecturales sont très différentes. Il se pourrait, mais c’est une observation tout à fait provisoire qui nécessitera de nouvelles recherches, que nous soyons en train de pénétrer dans le niveau supérieur de la première ville (Ville I), peut-être conservée à cet endroit-là à une altitude légèrement supérieure. De toute façon il faut, pour pouvoir se prononcer, attendre l’étude de la céramique recueillie, qui est malheureusement encore en trop petite quantité et souvent dans un contexte peu signifiant.

J.-Cl. M.

LE PALAIS (CHANTIER p)19 (cf. fig. 1)

La porte du palais

48Les recherches conduites, lors des précédentes campagnes, dans le secteur où furent retrouvées les portes des palais des IIIe et IIe millénaires, avaient donné des résultats qui commandèrent les objectifs de la présente campagne sur ce chantier.

49En effet, après la découverte des deux niveaux (respectivement datés de P-3/P-2 et P-1/0) de la porte monumentale du palais du milieu du IIIe millénaire, exactement située sous celle du second millénaire, on avait cherché en 1995 à connaître la façade du palais DA III dans sa partie orientale ; fut alors dégagé un mur particulièrement massif de 9 m d’épaisseur dans lequel avait été aménagée une pièce de forme rectangulaire de 2 m sur 2,90 m, accessible à partir du premier couloir transversal. D’importantes réparations, réalisées avec des blocs de gypse, ont été observées sur toute la base de la façade extérieure en continuité avec celles de l’angle oriental de la porte.

50En 1995, l’effort s’était porté sur la façade qui s’étend à l’ouest de la porte et l’on avait commencé à remettre au jour les ruines du palais du second millénaire (Ville III) déjà dégagées par André Parrot, pour pouvoir dans un second temps s’enfoncer à la recherche du niveau de la Ville II.

51La fouille de 1997 est repartie du niveau du second millénaire qui avait été remis au jour en 1995 dans le carré III Q 12 dont seule la moitié méridionale avait été ouverte ; y a été ajouté le carré III Q 11 qui le prolonge au sud et III P 12 situé plus à l’ouest, empiétant d’ailleurs un peu sur III P 11 et sur III O 12.

Le niveau du IIe millénaire (fig. 13)

52Ces carrés ont permis d’obtenir la façade du palais du IIe millénaire sur une vingtaine de mètres le long de la rue septentrionale et de dégager partiellement les pièces 181, 182 et 183. Le dégagement a été arrêté immédiatement après le « puits » publié par André Parrot.

53Je ne donnerai ici que les observations nouvelles qui ont été obtenues lors de ce réexamen, renvoyant à la publication du palais (Parrot 1958a) pour celles faites lors de la découverte.

Le mur d’enceinte

  • 20 E. Capet dans Margueron et al. 2007a, p. 16 et fig. 5 p. 17.

54Le mur d’enceinte du palais a clairement montré les deux étapes de sa construction, que l’on avait pour la première fois observées dans la partie du mur occidental dégagé dans le chantier F en 199320 ; au mur originel d’une épaisseur de quelque 2,30 m a été rajouté, à la suite d’une dégradation de la façade avec formation d’un sillon de destruction et après réparation de celui-ci, un parement d’une épaisseur de 1,40 m à la suite d’une surélévation du niveau de la rue d’une vingtaine de centimètres. Il y a là confirmation de l’existence d’une période où le palais n’avait peut-être pas été bien entretenu et où il a fallu procéder à des réaménagements et à des réparations importantes, ce que confirme l’analyse de certaines pièces.

La rue

  • 21 Margueron et al. 2007b, p. 57-58 et fig. 27 p. 58.

55Sous le sol supérieur de la rue et découvert en 1995, gisait un gros bloc de basalte grossièrement taillé avec un cartouche bien gravé mais dépourvu d’inscription21 ; l’étude de sa position stratigraphique n’a pas donné d’indication complémentaire ; un second bloc de grandes dimensions (2,10 × 1,90 × 0,60 m) et non travaillé mais avec sa surface supérieure plane, gît un peu plus à l’ouest sur le même sol de la rue.

Le « puits »

  • 22 Parrot 1958a, p. 334-335 et pl. LXIV-2.

56Le « puits » extérieur au palais, à cheval sur les carrés III O 12 et III P 12 n’a pas été complètement réétudié22 ; il a subi d’importantes dégradations depuis 1938 et il n’est pas certain qu’il soit encore possible de définir ses rapports exacts avec le palais ; cependant, comme il ne semble pas que les plans publiés sur cette question soient tout à fait précis, il conviendra d’en reprendre l’étude lors de la prochaine campagne, ce qui permettra peut-être de comprendre son rôle réel puisqu’il ne peut s’agir d’un puits au sens classique du terme, l’eau de la nappe de la vallée étant salée déjà dans l’Antiquité ; il pourrait alors s’agir d’une citerne destinée à recueillir les eaux de pluie, ou îggum, mais on n’a pas encore pu repérer les canalisations qui permettaient son remplissage.

Fig. 13 – Chantier P-porte du palais : plan schématique, niveau final (IIe millénaire)

La salle 182

57La partie orientale de la salle 182 a été redégagée dans le carré III Q 11 ; les lambeaux d’un sol de plâtre datant sans doute de la phase de construction ont été retrouvés, ainsi qu’un coffre de crapaudine à l’angle est du montant de la porte 182-183, le restant d’une canalisation verticale dans l’angle sud-est de la pièce et l’ouverture d’une jarre de belle taille à l’aplomb du mur sud.

  • 23 Parrot 1958a, p. 35.

58La niche occidentale du mur nord s’est révélée être en réalité une fosse : il n’y a donc pas lieu de la conserver sur les plans. En revanche la niche orientale dont la fonction n’était pas claire dans la publication23, est apparue comme ayant été pratiquée dans le mur après la construction de celui-ci pour permettre le passage d’une canalisation en briques cuites qui provient du sud et se dirige vers le nord.

59Une jarre, dont l’ouverture apparaissait à la limite du niveau le plus ancien du palais était placée verticalement et s’enfonçait sous le djuss dans le radier de galets (base du niveau d’aménagement du palais du second millénaire) ; dans le remplissage on y a retrouvé un matériel hétéroclite formé en particulier :

  • d’un cheval à roulettes en terre cuite, surmonté d’un cavalier dont il ne reste que les mains et les pieds, le cheval lui-même étant incomplet ;

  • de deux objets oblongs en forme de « petits pains » en djuss (?) ;

  • d’un micro-vase et d’une coupe (profil complet) ;

  • de deux fragments de supports fenestrés.

  • 24 Pour la comparaison cf. Parrot 1967a, p. 5-8 et pl. II.

60Les deux « petits pains » rappellent ceux retrouvés par André Parrot en 1966 dans une jarre, elle aussi sous le sol de la salle 121 ; là encore, ils étaient mélangés à des céramiques cassées, mais plus complètes que celles de III Q 11 SO 124.

La canalisation (fig. 1425)

  • 25 Margueron 2004, fig. 360 p. 370.
  • 26 Margueron et al. 1990, p. 6-10 (canalisation sous les espaces 131 et 152) ; Margueron et al. 1993, (...)

61Cette canalisation présentait les mêmes caractéristiques techniques que le système qui avait été découvert en 1985 sous la cour 131 et en 1987 sous la salle 152 ainsi que sous la cour 15426 ; depuis cette date, absorbés par l’étude de la porte du palais, nous n’avions pas cherché à suivre sa trajectoire, qui s’infléchissait vers le nord-ouest. Elle était réalisée en briques cuites grâce à deux montants verticaux parallèles et à une couverture en encorbellement où, à l’occasion, les briques ont parfois pu être remplacées par des dalles de pierre. Quelques restes de bitume en revêtement intérieur indiquent comment était assurée l’étanchéité.

62La question était donc de savoir si cette canalisation constituait un réseau ponctuel et indépendant de l’autre ou plutôt, après un nouveau changement d’orientation, une nouvelle section du même système.

63Pour cela, la moitié orientale du carré III Q 10 a été ouverte pour permettre de voir s’il était possible d’assurer la jonction entre les tronçons actuellement repérés. Il est alors apparu – sous le sol de la partie occidentale de la cour 154 – que la partie manquante affectait la forme d’un S et repartait vers le nord immédiatement après avoir commencé à infléchir son cours vers l’ouest.

64On est donc en présence d’un seul réseau qui se poursuit sur plus d’une quarantaine de mètres. Son point de départ se trouve dans la partie méridionale de la cour 131 à quelque distance du mur nord ; deux branches indépendantes se réunissent alors en un seul canal qui se dirige vers le nord ; à l’approche d’une autre canalisation qui vient de l’est, il infléchit son parcours vers l’ouest puis de nouveau vers le nord sans intégrer cette dernière ; toutefois un petit émissaire vient se brancher sur lui en provenance de l’ouest. À partir de là il se dirige plein nord, passe sous la porte 183/182, sous le mur d’enceinte et il traverse la rue où ses débris ont été retrouvés.

Fig. 14 – Chantier P-porte du palais. Canalisation en tabuk du niveau final (IIe millénaire) sous la cour 154 en III Q 10 : débouché vers la rue, vue vers l’ouest

65Trois observations encore concernant ce réseau :

  • il n’a pas été installé lors de la construction du palais mais dans une phase ultérieure, puisque le mur d’enceinte a été percé pour permettre son passage et qu’à cette occasion la niche de 182 a été créée ;

  • il n’a pas servi jusqu’à la fin de l’histoire du palais, car ce ne sont que des débris qui ont été retrouvés lors de sa traversée de la rue ;

  • il desservait un réservoir qui se trouve hors du palais, de l’autre côté de la rue semble-t-il ; cela pourrait indiquer que devant le palais se trouve un bâtiment qui dépendait de lui, situation qui pourrait être rapprochée de celle du palais d’Ugarit, où l’eau utilisée dans le bassin de la salle IV provient d’un bâtiment apparemment indépendant.

Le niveau du milieu du IIIe millénaire (Ville II) [fig. 15]

66Le sommet du mur d’enceinte du palais du milieu du IIIe millénaire est apparu dans les carrés III Q 11 et 12, ainsi que la façade sur rue. En aucun point de la fouille le sol du palais n’a été atteint : la recherche ne peut donc être considérée comme achevée.

67Le mur présente les mêmes caractéristiques qu’à l’est de la porte avec 9,50 m d’épaisseur :

68• La façade a été dégagée sur environ 0,80 m de haut ; la fouille s’est arrêtée au niveau où apparaissaient les premiers blocs de réparation déjà observés dans les montants de la porte et dans la partie orientale de la façade.

  • Le retrait formé par le bastion avancé n’a pas encore été repéré, mais il se pourrait qu’il soit tout près de la limite actuelle de la fouille.

    • 27 Pour un plan d’ensemble, cf. Margueron 2004, p. 207 et fig. 189 p. 206 (niveau P-1), ainsi que fig. (...)

    Ce mur est, comme dans la partie orientale, limité au sud par un axe de circulation est-ouest dont on ne connaît pas encore l’issue et dont les limites sont imprécises ; toutefois, comme à l’est, une ouverture a été pratiquée dans le massif même du mur : elle donne accès à une salle rectangulaire de 6 m sur 1,50 m de direction est-ouest sur laquelle ouvre à l’ouest un couloir de direction nord-sud de 3 m sur 0,90 m qui donne à son tour sur un autre couloir qui se dirige vers l’ouest et donc à angle droit, de 0,70 m de large et sur une longueur de 2,50 m pour le moment. Ce « couloir » pourrait très bien correspondre en réalité à un escalier pratiqué dans l’épaisseur du mur et destiné à atteindre le sommet de la tour occidentale de l’entrée du palais : cette hypothèse sera vérifiée par la suite du dégagement du mur en direction de l’ouest27.

Fig. 15 – Chantier P-porte du palais : plan schématique, niveau P-1 (Ville III)

Sondage dans la salle 6828 (ex-LXVIII) de P-1 (Enceinte Sacrée)

  • 28 Pour en faciliter la lecture, les chiffres romains donnés par André Parrot pour identifier les espa (...)

69Ce sondage a été entrepris afin de déterminer la succession des sols dans le palais du IIIe millénaire, celui repéré en 1980 et 1982 représentant sans doute les phases finales P-0 et P-1. Les résultats n’ont pas été probants, car aucun sol plus ancien n’a vraiment été décelé, soit que le sous-sol ait été transformé par l’action ponctuelle de l’eau depuis 1982, soit que ce petit secteur ait été construit tardivement dans l’histoire du palais.

Sondage dans la salle 64 (ex-LXIV) de P-1 (en III R 5)

70Engagé pour donner la réponse non obtenue dans la prospection précédente, ce sondage a fourni des renseignements très précis : le sol fouillé par André Parrot appartient à la phase finale de l’histoire du palais, c’est-à-dire à P-0 ; immédiatement dessous a été repéré un sol charbonneux qui doit appartenir à P-1, le niveau incendié par les Agadéens ; ensuite une assez importante couche de comblement a protégé un revêtement de plâtre sur les murs : il s’agit certainement du comblement qui a mis fin à la phase P-2.

Observations dans l’Enceinte Sacrée

71Les travaux de restauration réalisés dans le Lieu Très Saint de l’Enceinte Sacrée ont fourni deux importantes informations sur le plan archéologique.

Sol de P-2

72Le sol exact du niveau P-2 a été repéré le long du mur entre la porte orientale et le mur est : il était formé d’une couche de djuss blanc ; un autre fragment de ce sol a été reconnu aussi dans la section orientale du mur nord de la même pièce. À ma connaissance, André Parrot n’a nulle part noté la présence de ce sol. Cette découverte est importante à plus d’un titre : elle fixe la véritable nature du sol de la partie la plus sacrée du sanctuaire et elle montre que, dans l’état final de P-2, le sol de cette pièce avait été complètement détruit, indication qui vient conforter la thèse d’un abandon momentané de ce niveau à la suite d’un accident peut-être architectural ou tellurique avec effondrement de la couverture de l’espace central.

Trous de boulins29

  • 29 Margueron 2004, p. 221-222 et fig. 209 et 210.

73L’étude du mur méridional de la même pièce a permis de repérer dans la maçonnerie des trous régulièrement espacés qui ne peuvent avoir été que des trous de boulin destinés à supporter les échafaudages. Il est ici particulièrement intéressant de connaître le mode d’échafaudage mis en œuvre pour élever les murs, car il explique comment les anciens ont procédé à l’exhaussement de l’édifice quand ils ont, à deux reprises au moins, réalisé la surélévation des sols (de P-3 à P-2, et surtout de P-2 à P-1) et parce qu’il implique que les enduits aient été appliqués de haut en bas au fur et à mesure que l’on retirait les boulins eux-mêmes dont les trous ont toujours été masqués par l’enduit. Il y a là une indication intéressante sur le fait que l’on ne pouvait refaire les enduits à tout moment.

74En conséquence une analyse a été entreprise de tous les murs de l’Enceinte Sacrée dans l’état où ils se trouvent actuellement, pour déceler les murs où cette technique du boulin a été utilisée.

75Elle a permis d’en observer l’absence sur le mur occidental de l’espace central de l’Enceinte Sacrée.

J.-Cl. M.

Restauration

76Des travaux de restauration ont été conduits dans l’Enceinte Sacrée, dans deux endroits où les murs commençaient à s’écrouler. Ces travaux, qui seront développés dans un rapport indépendant parce qu’ils ont été financés avec des ressources provenant de l’Association des amis de Mari pour la sauvegarde du site (AAMSS), méritaient néanmoins d’être cités ici, parce qu’ils sont destinés à sauver ce qui peut l’être d’un site exceptionnel et que grâce à eux des observations scientifiques ont pu être réalisées.

J.-Cl. M.

CONCLUSIONS

77Les acquis de cette campagne peuvent être résumés de la façon suivante.

Une double enceinte

78On connaît maintenant de façon certaine l’existence d’un double système d’enceinte à Mari.

79Le cercle extérieur construit lors de la fondation de la Ville I a comme première fonction la protection contre les inondations ; il s’agit d’une digue avec âme de pierre. Une véritable enceinte existe en tout cas de façon certaine lors de la Ville II et lors de la première phase de l’époque des Shakkanakku (début de la Ville III) avec des caractéristiques voisines ; il sera par la suite triplé d’épaisseur et pourvu d’un remblai sur la face intérieure ; ainsi renforcé, il devient un véritable mur contre des armées équipées d’un matériel de siège. La date de cette transformation pourrait être la fin du xixe siècle ou même avant.

80L’enceinte intérieure est pour le moment assurée pour l’époque des Shakkanakku ; on a seulement une possibilité d’indice de l’existence d’un mur pour la Ville II. De nouvelles recherches sont donc nécessaires.

81Il est remarquable que les différentes étapes reconnues permettent de préciser l’histoire de la ville et donnent des indications précises sur les conditions de la vie d’une cité et sur la nature des risques qu’elle court, dans cette partie de la vallée de l’Euphrate, pour des moments où les textes font défaut.

Un matériel exceptionnel dans le temple de Ninhursag

82Les découvertes réalisées dans le temple de Ninhursag mettent pour leur part l’accent sur les liens qui existaient au DA III, et sans doute avant, entre Mari et les sources d’approvisionnement en coquille, en albâtre et en schiste. Un certain conservatisme est aussi mis en lumière puisque le matériel retrouvé dans les favissae est bien souvent beaucoup plus ancien que le moment de leur dépôt.

Documents iconographiques

83Non seulement grâce à une plaque de gypse gravée, de l’époque de Ninive V, retrouvée également dans le temple de Ninhursag, mais encore avec des empreintes de sceaux du DA III, l’iconographie refait un retour en force avec des documents tout à fait nouveaux.

Palais

84L’infrastructure du palais de la Ville III et la façade du palais de la Ville II sont mieux connues : l’importance du mur d’enceinte de ce dernier est confirmée et son organisation offre des caractères de grande nouveauté avec ses escaliers intérieurs.

Techniques de construction

85Des techniques de construction d’une grande originalité ont pu être observées sur plusieurs bâtiments.

Urbanisme

86Notre connaissance de l’urbanisme est considérablement renforcée, d’une part grâce à la mise en évidence des systèmes de défense, mais aussi grâce à l’élaboration de la grande coupe au travers du site qui met bien en valeur l’histoire de la cité.

87La 33e campagne peut être inscrite au palmarès des grandes réussites de l’exploration de Mari.

J.-Cl. M.

Notes

1 Margueron 2004, fig. 45 p. 84 et fig. 56 p. 90.

2 Margueron 2004, p. 85-86 et fig. 46 (coupe) pour l’enceinte extérieure de Ville I ; p. 138-139 et fig. 106 et 107 (coupe et schéma de restitution) pour celle de Ville II ; p. 343-344 et fig. 320 et 321 pour celle de Ville III. Pour les étapes de l’évolution, cf. schémas de restitution dans Margueron 2000, fig. 2 p. 923.

3 La tranchée prend en écharpe les carrés XII Q 39 SE, XII R 39 SO, XII Q 38 NE et XII R 38 NO.

4 Cette mesure de 6,10 m ne constitue pas, en réalité, l’épaisseur totale du mur, comme on le comprendra en 1998. Pour la hauteur conservée, cf. fig. 11 (coupe) du rapport de 1998, p. 40.

5 N. B. : Le format des montages de plans n’a pas permis de concilier échelles régulières et lisibilité minimale sur un format A4. Je dois à Anne Horrenberger, que je remercie, la numérisation et le montage des plans du chantier J présentés ici.

6 C’est ce qu’a confirmé la campagne de 1998. Pour tout ce paragraphe ainsi que le suivant, cf. rapport de 1998, en particulier fig. 9.

7 Margueron 2004, p. 86-87 en ce qui concerne l’enceinte intérieure de Ville I. Pour la Ville III : p. 345-346 et fig. 323 (haut).

8 Capet et Farah-Fougères 1997, en particulier pour la numérotation des murs et des pièces.

9 À propos des tombes d’enfants de l’époque des Shakkanakku fouillées en 1993 et 1995, cf. Margueron 2004, p. 396-399 et fig. 387 et 388 ; plus précisément, pour III E 1 SO T-5 (1995), voir M. Jean-Marie dans Margueron et al. 2007c, p. 50 ; Jean-Marie 1999, T 1065 (1993).

10 D. Beyer dans Margueron et al. 2007a, p. 29-38. Pour des considérations plus générales sur ce temple de Ninhursag : Margueron 2004, p. 238-240 et pl. 32 à 36 p. 55 et 56.

11 Cette découverte, de même que celle des autres divers dépôts du LTS, a déjà fait l’objet d’une publication spéciale : Beyer et Jean-Marie 2007.

12 Voir D. Beyer dans Margueron et al. 2007a, p. 33-34, fig. 14-15.

13 Cette découverte a été déjà publiée : Beyer et Jean-Marie 2007, à quoi on ajoutera Margueron 2007d.

14 D. Beyer dans Margueron et al. 2007a, p. 36 et fig. 11, 14 et 15.

15 On se permettra de renvoyer ici à la publication déjà évoquée (Beyer et Jean-Marie 2007).

16 Chantier dirigé par Mohammed Muftah.

17 M. Muftah et B. Muller dans Margueron et al. 2007b, p. 18-34.

18 Beyer 2007, en particulier p. 236-240 (III Y 3 SE 92 = TH 97.35 : datable du DA III-a, mais peut-être réutilisé et regravé, p. 238) ; p. 242-244 (III Y 3 SE 40 = TH 97.14 : « L’aigle est une figure familière du DA III », p. 244). Voir également, pour TH 97.35, Margueron 2004, p. 297 et fig. 285 (D. Beyer) p. 296.

19 Opération conduite par Malou Schneider.

20 E. Capet dans Margueron et al. 2007a, p. 16 et fig. 5 p. 17.

21 Margueron et al. 2007b, p. 57-58 et fig. 27 p. 58.

22 Parrot 1958a, p. 334-335 et pl. LXIV-2.

23 Parrot 1958a, p. 35.

24 Pour la comparaison cf. Parrot 1967a, p. 5-8 et pl. II.

25 Margueron 2004, fig. 360 p. 370.

26 Margueron et al. 1990, p. 6-10 (canalisation sous les espaces 131 et 152) ; Margueron et al. 1993, p. 19-22 (canalisation sous la salle 154).

27 Pour un plan d’ensemble, cf. Margueron 2004, p. 207 et fig. 189 p. 206 (niveau P-1), ainsi que fig. 194 p. 210 (niveau P-0).

28 Pour en faciliter la lecture, les chiffres romains donnés par André Parrot pour identifier les espaces du palais de Ville II seront désormais systématiquement transposés en chiffres arabes.

29 Margueron 2004, p. 221-222 et fig. 209 et 210.

List of illustrations

Caption Fig. 1 – Plan du site avec emplacement des chantiers fouillés en 1997Le domaine archéologique de la cité de Mari est divisé en 15 zones rectangulaires – 250 m en abscisse et 500 m en ordonnée – numérotées de I à XV ; chaque zone est subdivisée en carrés de 10 m de côté, 25 d’ouest en est, désignés par les lettres de l’alphabet (sauf I), et 50 du sud au nord, numérotés de 1 à 50. Un carré de fouille est donc désigné par un chiffre romain donnant la zone, puis une lettre de l’alphabet (excepté I) associée à un numéro de 1 à 50 ; chaque carré est alors subdivisé en 4 quadrants : NO, NE, SO et SE, de façon à faciliter l’enregistrement des faits de fouille et des objets. Tout l’enregistrement repose sur ce carroyage. Les grands secteurs de recherche sont définis par une lettre A, B, C,… (chantier A,…), qui se surajoute au système précédent pour faciliter les localisations, mais qui ne servent jamais à l’enregistrement.
URL http://books.openedition.org/momeditions/docannexe/image/4401/img-1.jpg
File image/jpeg, 544k
Caption Fig. 2 – Sondage sous le temple d’Ishtar, faisant apparaître la couche de limon vierge sous une stratification de terres rapportées
URL http://books.openedition.org/momeditions/docannexe/image/4401/img-2.jpg
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Title CHANTIER C5
Caption Fig. 3 – Chantier C-5 : plan schématique des différentes phases, correspondant à chacune des trois Villes
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Caption Fig. 4 – Chantier C-5 : noyau en blocs de gypse de la digue extérieure (Ville I). Vue vers l’est
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Caption Fig. 5 – Chantier J-1, niveau de la Ville III avec les vestiges en fondation du mur de l’enceinte intérieure, sur la base de la tranchée de fondation duquel gisaient de gros blocs de gypse jetés là. Tombes près de la bordure méridionale. Relevé C. Garcia. Échelle 1/80
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Caption Fig. 6 – Chantier J-1, vue d’ensemble vers le sud des carrés VIII F 23 et VII F 24
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Caption Fig. 7 – L’enceinte intérieure de Ville III (fondation) en J-1 (VIII F 23 et 24) vue vers le sud-est avec, au premier plan à droite, le départ de la tranchée par laquelle a été suivie sa face interne (chantier J-2)
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Caption Fig. 8 – Chantier J-3, zone de briques de la plate-forme (porte) dégagées en VII X-Y 28, vue vers le nord-est
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Caption Fig. 9 – Chantier J-1, VIII F 24 NO, vue vers le nord-ouest : aperçu de la stratigraphie avec l’affleurement de la fondation de pierre bordant l’appareil de briques d’un mur antérieur à l’enceinte de Ville III. Au fond, contre la base du mur de Ville III, témoin du sol de la phase intermédiaire où a été laissée une partie du foyer NO 6
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Caption Fig. 10 – Chantier F : plan schématique, état 1997
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Caption Fig. 11 – Chantier G : plan schématique de l’entrée et de la partie occidentale du Lieu Très Saint du temple de Ninhursag (Ville II)
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Caption Fig. 12 – Chantier G : empreintes de récipients (en métal ?) sur l’installation IX B 46 SO 25a – Ensemble vu vers l’ouestb – Détail vu vers le nord
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Caption Fig. 13 – Chantier P-porte du palais : plan schématique, niveau final (IIe millénaire)
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Caption Fig. 14 – Chantier P-porte du palais. Canalisation en tabuk du niveau final (IIe millénaire) sous la cour 154 en III Q 10 : débouché vers la rue, vue vers l’ouest
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Caption Fig. 15 – Chantier P-porte du palais : plan schématique, niveau P-1 (Ville III)
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Author(s)

UMR 7044 – Archéologie et histoire ancienne : Méditerranée et Europe, Strasbourg (marie.stahl@culture.gouv.fr)

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