1Cet ouvrage est le fruit de la réélaboration de ma thèse de doctorat, réalisée entre 2012 et 2017 sous la direction de M^me Laure Pantalacci, à l’université Lumière Lyon 2 au sein du laboratoire HiSoMA avec le soutien d’un contrat doctoral de l’Institut français d’archéologie orientale. Cette thèse intitulée Administrer les cultes provinciaux en Égypte au Nouvel Empire (1539-1077 av. J.-C.), a été soutenue en séance publique le 12 juillet 2017 devant un jury présidé par M. Laurent Coulon et composé de MM. Frédéric Payraudeau et Bernardus J.J. Haring.

2Comme son titre l’indique, cette recherche devait initialement se concentrer sur les prêtres provinciaux et sur la manière dont ils administraient leur culte, ainsi que leur relation entre eux et avec le pouvoir royal. Cependant, la nature même de l’élite égyptienne a rapidement conduit à devoir élargir la problématique à l’ensemble des notables de province qui ne se distinguent pas particulièrement des membres du clergé, administrations économique, politique et sacerdotale se trouvant intrinsèquement liées. Par ailleurs, la documentation à disposition, principalement de type mémoriel – tombes, stèles, statues, etc. –, ne permettait pas d’obtenir des informations sur les individus des classes sociales inférieures qui auraient pu nous aider à définir les contours précis de l’administration du culte. Au contraire, les sources permettent le plus souvent d’aborder la société des élites comme un ensemble de relations, parfois visible à travers plusieurs documents. Ainsi, mes recherches ont permis de constituer un corpus de 940 individus, femmes et hommes, qui couvre une durée de près d’un demi-millénaire, soit l’ensemble du Nouvel Empire. Les analyses, graphiques et projections de réseaux présentés ici sont pour l’essentiel issus de cette recherche doctorale. Il m’a cependant semblé nécessaire de ne pas retranscrire l’ensemble de ces données afin d’alléger le propos et favoriser l’ergonomie de cet ouvrage qui se veut une synthèse historique. En revanche, il paraissait essentiel de donner aux lecteurs les clés de cette recherche. C’est pourquoi on trouvera en fin d’ouvrage un échantillon de ces données, et notamment la liste des liens (Annexe, p. 183‑205) qui ont servi à restituer les réseaux des cinq études de cas réparties dans les différents chapitres. Ces liens sont classés dans des tableaux selon les sources épigraphiques dans lesquels ils apparaissent, avec à chaque ligne les deux individus concernés, leur sexe, la nature du lien les unissant explicitement mentionnée dans la source, une référence bibliographique spécifique, ainsi que, le cas échéant, le type de lien si celui-ci est restitué (voir infra Prolégomènes, p. 23‑41. Par ailleurs, un index des sources mentionnées tout au long de ce développement, assorties de leurs principales références bibliographiques, est proposé. En début d’ouvrage, les lecteurs peu ou pas habitués à l’histoire et à la géographie de l’Égypte trouveront une chronologie des dynasties et règnes du Nouvel Empire, ainsi qu’une carte générale figurant les toponymes mentionnés (carte 1) afin de mieux situer le propos.

3L’originalité de cette étude est de mettre en perspective les données historiques et prosopographiques en mobilisant l’anthropologie de la parenté et l’analyse de réseaux sociaux – ou Social Network Analysis (SNA) – qui en constituent les fondements. Ces disciplines usent d’une méthodologie et d’un vocabulaire spécifique, c’est pourquoi on trouvera en début de développement des prolégomènes présentant les notions essentielles à la compréhension de la méthode de l’étude des réseaux relationnels.

Carte 1 – Principales villes du Nouvel Empire mentionnées dans l’ouvrage (DAO V. Chollier).