Des voies de l’ombre
Quand les chauves-souris sèment le trouble
Comment des humains et des chiroptères forment-ils des communautés ? À l’échelle de la planète, les chauves-souris suscitent des sentiments ambivalents. Elles font travailler les imaginaires et les humains interagissent avec elles de multiples manières. Elles inspirent des mythes. Elles défient la pensée classificatoire. Leur sexualité intrigue et elles posent la question du genre de façon inédite. Elles alimentent la technologie, le biomimétisme. Leurs compétences et leur sensibilité ont été ...
How do humans and chiropterans form communities? On a global scale, bats generate ambivalent feelings. They stimulate the imagination, and humans interact with them in a multitude of ways. They inspire myths. They defy classification. Their sexuality intrigues, and they raise the question of gender in unprecedented ways. They fuel technology and biomimicry. Their skills and sensitivity have been observed by many human communities, who mobilize them to move around, anticipate typhoons, etc. The...
Éditeur : Publications scientifiques du Muséum
Lieu d’édition : Paris
Publication sur OpenEdition Books : 15 février 2024
ISBN numérique : 978-2-38327-012-6
Collection : Natures en sociétés | 8
Année d’édition : 2023
ISBN (Édition imprimée) : 978-2-38327-011-9
Nombre de pages : 518
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Une chauve-souris aimait un parapluie…
Première partie. Des alliées de taille mais des figures de la sorcellerie
Les chauves-souris des Philippines
Deuxième partie. Des ennemies ténébreuses mais de fascinantes créatures
Le trouble des mots
Troisième partie. Des créatures ambivalentes : sources de santé et de maladies
Quatrième partie. Des modèles de relations symbiotiques : de vulnérables parapluies
« Entendre et s’entendre » avec les chiroptères
Comment des humains et des chiroptères forment-ils des communautés ? À l’échelle de la planète, les chauves-souris suscitent des sentiments ambivalents. Elles font travailler les imaginaires et les humains interagissent avec elles de multiples manières. Elles inspirent des mythes. Elles défient la pensée classificatoire. Leur sexualité intrigue et elles posent la question du genre de façon inédite. Elles alimentent la technologie, le biomimétisme. Leurs compétences et leur sensibilité ont été repérées par des collectifs humains qui les mobilisent pour se déplacer, anticiper les typhons, etc. Leurs chairs sont appréciées ou exclues des régimes alimentaires. Elles occupent une place de choix dans la pharmacopée. Furtives et invisibles, nocturnes et discrètes, la sorcellerie les sollicite. Elles incarnent des esprits et des divinités. Elles entrent dans la parenté au sein des clans comme des figures ancestrales. Elles sont représentées tantôt comme des alliées apportant bonne fortune, tantôt comme des ennemies qu’il faut maintenir à distance ou dans « la nature ». Elles se situent au cœur de pratiques rituelles de type initiatique ou sacrificielle. Bien que les chauves-souris existent depuis des millions d’années, plusieurs espèces sont aujourd’hui menacées. Elles sonnent l’alarme à un moment où les humains ne respectent plus les milieux et détruisent l’environnement. Capables de contenir les virus les plus dangereux grâce à un système immunitaire exceptionnel, elles les excrètent dans des situations de stress. Accusées ici des pires maux, elles sont admirées là pour leur rôle écologique comme des défenseurs de la biodiversité. Elles participent à la pollinisation, à la reforestation ou à l’élimination des insectes. Les chiroptères sèment un trouble que ce livre interroge à partir de multiples perspectives.
How do humans and chiropterans form communities? On a global scale, bats generate ambivalent feelings. They stimulate the imagination, and humans interact with them in a multitude of ways. They inspire myths. They defy classification. Their sexuality intrigues, and they raise the question of gender in unprecedented ways. They fuel technology and biomimicry. Their skills and sensitivity have been observed by many human communities, who mobilize them to move around, anticipate typhoons, etc. Their flesh is either appreciated or excluded from diets. They occupy a place of choice in the pharmacopeia. Stealthy and invisible, nocturnal and discreet, witchcraft calls on them. They embody spirits and divinities. They enter into clan kinship as ancestral figures. They are sometimes represented as allies bringing good fortune or enemies to be kept at a distance or in “the wild.” They are at the heart of initiation practices or sacrificial rituals. Although they have survived for millions of years, several species are now threatened with extinction. Bats sound the alarm at a time when humans are no longer respecting their surroundings and destroying the environment. Able to contain the most dangerous viruses thanks to their exceptional immune system, they excrete them in situations of stress. Accused here of the worst evils, they are admired there for their ecological action as defenders of biodiversity. They participate in pollination, reforestation, and insect pest control. Chiropterans sow trouble, which this book explores from a variety of perspectives.
ORCID : 0000-0001-9497-8728
Frédéric Laugrand est professeur en anthropologie à l’UcLouvain et directeur du Laboratoire d’anthropologie prospective. Ses recherches portent sur les cosmologies autochtones au Canada et en Austronésie, sur l’oralité et la transmission des savoirs, la chasse et les rapports interspécifiques. Parmi ses publications figurent : avec J. Oosten, Hunters, predators and prey. Inuit perceptions of animals (Berghahn Books, 2014), avec C. Buijs et K. van Dam, People, Places, and Practices in the Arctic (Routledge, 2023) et plus de 45 volumes coédités avec des collègues autochtones sur les savoirs inuit (https://nacmedia.ca/books/page/5), et les savoirs blaan, ibaloi, et alangan des Philippines (https://pul.uclouvain.be/collection/?collection_ID=116).
Frédéric Laugrand is Professor of Anthropology at UcLouvain and Director of the Laboratoire d'anthropologie prospective. His research focuses on Indigenous cosmologies in Canada and Austronesia, orality and the transfer of knowledge, hunting and interspecific relations. His publications include: with J. Oosten, Hunters, predators and prey. Inuit perceptions of animals (Berghahn Books, 2014), with C. Buijs and K. van Dam (eds.), People, Places, and Practices in the Arctic (Routledge, 2023) and about 45 volumes edited with Indigenous colleagues on Inuit traditions (https://nacmedia.ca/books/page/5), and blaan, ibaloy, and alangan traditions of the Philippines (https://pul.uclouvain.be/collection/?collection_ID=116).
ORCID : 0000-0003-3329-372X
Antoine Laugrand est titulaire d’un PhD en anthropologie (UCLouvain, Belgique). Ses recherches interrogent les rapports des autochtones au territoire et à l’État aux Philippines, et comparent les systèmes d’occupation, de possession, et d’appropriation de la terre. Avec des anthropologues et des autochtones, il a co-édité une série de 22 volumes Verbatim, et co-publié une série d’articles sur les relations aux chevaux, cochons, oiseaux, serpents, et chauves-souris chez les Blaan, les Alangan, et les Ibaloi. Sa monographie Des nomades à l’arrêt a été publié chez Academia en 2021.
Antoine Laugrand holds a PhD in Anthropology (UCLouvain, Belgium). His research examines indigenous peoples' relationships to territory and the state in the Philippines, and compares systems of occupation, possession and appropriation of land. With anthropologists and indigenous people, he has co-edited a 22-volume Verbatim series, and co-published a series of articles on the relationships to horses, pigs, birds, snakes and bats among the Blaan, Alangan and Ibaloy peoples. His monograph Des nomades à l'arrêt was published by Academia in 2021.
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