1 Cf. R. Traglia, Il maestro di Stazio, Mélanges Schiaffini, RCCM 1961, II, p. 1128- 1134 ; A.J. Gossage, Papinius, the Father of Statius, Romanitas V-VI (1965), p. 171-179 ; D. Vessey, op. cit., p. 49 sqq. ; F. Delarue, op. cit., p. 4 sqq., 200 sqq., 237 sqq. ; J. Méheust affirme que Stace n’a pas eu d’autre maître que son père (éd. cit., intr. p. VIII).
2 Sur la nature réelle de ce conflit, que les Romains ont bel et bien perçu comme une guerre civile, cf. F. Delarue, op. cit., p. 205.
3 L’expression est de Lucain (Phars., IV, 187 ; cf. aussi I, 572-577).
4 Cf. Silv., V, 3, 195-198 :
Talia dum celebras, subitam ciuilis Erinys
Tarpeio de monte facem Phlagraeaque mouit
proelia.
5 Le point sur ce thème chez O. Pederzani, Il talamo, l’albero e lo specchio, Saggio di commento a Stat. Silv. I, 2 ; II, 3 ; III, 4, Bari 1995, p. 5-11. L’auteur y rejette la thèse de l’ironie et s’emploie à définir le statut du poète de cour qu’est Stace.
6 Thésée est comparé à Jupiter (XII, 650) et nous avons vu qu’en fait il le remplace.
7 Sur cette identification, cf. F. Sauter, Der römische Kaiserkult bei Martial und Statius, Stuttgart-Berlin 1934, p. 54 sqq. ; J.R. Fears, The Cult of Jupiter and Roman Imperial Ideology, ANRW II, 17, 1 (1981), p. 74 sqq.
8 Critique de la tyrannie d’Etéocle par Méon, de celle de Créon, par Argie et Antigone.
9 Comme le voudrait, par exemple, W. Schubert (op. cit., p. 102).
10 Le rôle de Pallas dans la fin de l’épopée peut être interprété comme le signe d’une identification de Thésée et de Domitien, dans la mesure où elle était la déesse favorite du prince. Cf. J.L. Girard, Domitien et Minerve : une prédilection impériale, ANRW II, 17, 1 (1981), p. 233-245). Le culte de Minerve était également entretenu par Vespasien (cf. K.M. Coleman, The emperor Domitian and Literature, ANRW II, 32, 5 (1986) p. 3096).
11 On a parfois pensé que la défaite de Stace aux Jeux Capitolins, si elle datait de 90, excluait tout éloge de Domitien après cette date. En fait la date de cet échec serait plutôt 94 (le point sur la question chez F. Delarue, op. cit., p. 60-61). Et puis, même dans sa retraite napolitaine, Stace ne s’est jamais détourné ouvertement de Domitien. Enfin, de toute façon, cet échec n’excluait pas un appel au prince tel que nous l’envisageons. Cf. dans le même sens F. Delarue, op. cit., p. 426-427.
12 Silves, V, 3, 233-234 :
... Te nostra magistro
Thebais urguebat priscorum exordia uatum.
13 Sur l’organisation du récit, cf. P. Venini, La composizione…, p. 70-73.
14 En ce sens on peut dire qu’Hegel a raison : les conflits entre proches conviennent mieux à la tragédie qu’à l’épopée.
15 Cf. XI, 98 : Licet alma Fides Pietasque repugnent.
16 Les Métamorphoses d’Ovide, avec leur unité thématique autour de la métamorphose, ne constituent pas un modèle possible pour un poète qui veut illustrer le conflit, ses ravages et sa résolution finale.
17 Sur l’éloge de Néron, cf. W. Rutz, Lucans Pharsalia im Lichte der neuesten Forschung, ANRW II, 32, 3 (1985), p. 1481-1485 et E. Narducci op. cit., p. 22-23, note 17.
18 Malgré R.T. Bruère, The Scope of Lucans’s Historical Epic, Class. Phil. XLV (1960) p. 217-235.
19 C’est, en particulier, celle de F. Ahl, Lucan. An Introduction, p. 319 sqq.
20 Cf. F. Ahl, ibid., p. 278, 303, 323.
21 Lucain est né en 39. Stace entre 40 et 50. Cf. J. Méheust, éd. cit., intr. p. VII.
22 Sur la prudence avec laquelle il convient d’utiliser les notices biographiques antiques, notamment celle de Vacca, cf. E. Narducci, La provvidenza crudele, p. 16 et W. Rutz, art. cit., p. 1482. Sur la participation de Lucain à la conjuration de Pison, cf. E. Narducci, ibid., p. 17-30.
23 E. Narducci relève avec justesse que choisir le thème du conflit excluait la fonction célébrative de toute épopée et signifiait donc que Lucain la refusait à Néron (ibid., p. 15).
24 Il nous paraît difficile d’admettre que César, malgré la présence chez lui de traits typiques de la figure du tyran, soit une préfiguration de Néron. E. Narducci (ibid., p. 105) relève tous les traits « tyranniques » de César, mais aussi les aspects positifs (p. 97). O.A.W. Dilke (Lucans Political Views and the Caesars, in Neronians and Flavians. Silver Latin I, 83-112) décèle un démonisation progressive du héros. F. Ahl refuse de voir en César seulement un tyran (op. cit., p. 229).
25 Brutus l’a bien compris (Phars., Il, 281-284) et finalement Caton ne dit pas autre chose pour justifier son engagement aux côtés de Pompée : il veut pouvoir limiter les effets de ces tendances tyranniques de tout vainqueur (II, 320-323). Cf. chap. VII, p. 387-389.
26 Arg., VI, 178-181 (guerre en Colchide) ; II, 105, 192, 228, 281 (épisode des Lemniennes) ; III, 19, 212-217 (guerre contre Cyzique).
27 Pun., I, 271-II, 707. Le mécanisme du furor est très voisin de celui qu’on trouve dans la Thébaïde (II, 615-619). Il y a en particulier un cas qui ressemble fort à celui de Polynice (II, 619-626).
28 Le modèle est à l’évidence l’Allecto virgilienne. Mais les poètes flaviens lui préfèrent tous Tisiphone.
Remarquable est, chez Valérius, la présence d’une comparaison historique, c’est-à-dire inversée : le combat mythique est comparé à la guerre civile à Rome, symbolisée par Tisiphone (Arg., VI, 400-406).
29 Pun., III, 572-586.
30 Tel est le sens de l’épisode d’Hannibal ad portas (XII, 725), présenté comme une gigantomachie. Cf. M. v. Albrecht, Silius italicus. Freiheit und Gebundenheit römischer Epik, Amsterdam 1964, p. 32-39 et 87-88 ; M. Fucecchi, Empietà e titanismo nella rappresentazione siliana di Annibale, Orpheus XI (1990), p. 21-42.
31 Pun., II, 699 sqq.
32 Ceci n’empêche pas l’affirmation, à l’occasion, d’une sensibilité très moderne. On pensera au discours d’Imilcé, la femme d’Hannibal, sur la nature humaine et bienveillante de la divinité et la nécessité d’une religion du cœur (IV, 791-795).
33 F. Mehmel, Valerius Flaccus, Diss. Hamburg 1934, p. 37-40, 94-97. Cf. à ce sujet notre article, L’univers des Argonautiques est-il absurde ?, in Ratis omnia vincet. Neue Untersuchungen zu den Argonautica des Valerius Flaccus (Zetemata 98), München 1998, p. 213-222.
34 Par ailleurs les Lemniennes tuent leurs maris sur une fausse information (concernant les femmes thraces) ; Persès se voit poussé contre Jason, alors qu’il poursuit le même but que lui ; Médée déclare, au moment où elle s’embarque avec Jason, que son père lui est plus cher.
35 Cf. III, 352-356 ; IV, 525-526.
36 Arg., I, 531-560. Cf. M. Wacht, Iupiters Weltplan im Epos des Valerius Flaccus, Mainz-Stuttgart 1991, p. 11.
37 Les Argonautiques ont été probablement achevées au plus tard en 85, avant la phase « terroriste » du prince. Mais Vespasien n’était pas exempt de tendances autocratiques. En tous cas Valérius développe abondamment, comme Stace, la thématique de la tyrannie, avec les deux figures de Pélias et d’Eétès, qui se répondent, comme celles d’Etéocle et de Créon.
38 Cf. notre art., L’univers des Argonautiques est-il absurde ?, p. 219.
39 Si Claudien revient à l’épopée, c’est sans doute parce que le sentiment d’assister à la fin d’un monde lui paraît nécessiter un genre qui exprime le monde dans sa globalité. Mais il n’écrit pas une véritable épopée.