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Du bon usage de la douceur en politique dans l’œuvre de Tacite

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Yasmina Benferhat

Politique et philosophie : les raisons de la douceur

Chapitre III. Faire grâce

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Extrait du texte

Dans la Vie d’Agricola, clementia n’apparaît pas une seule fois : la chose nous a paru assez frappante pour que nous l’ayons étudiée ailleurs334. En revanche, on y trouve le terme uenia qui désigne la grâce accordée à une personne : il peut donc sembler assez proche de clementia pour le sens, mais n’en a pas la portée idéologique. Venia est le plus souvent un mot négligé, sauf en histoire du droit. Ce substantif a deux sens : d’abord « pardon, indulgence » et ensuite « faveur divine »335. Il a surtout une valeur technique en désignant l’acte de grâcier, sans prendre en compte les motivations, contrairement à clementia ou lenitas ou indulgentia. Ce mot ne figure pas dans la thèse de J. Hellegouarc’h, ce qui peut s’expliquer par le fait que uenia est non seulement peu utilisé à la fin de la République, mais qu’en plus il a rarement un sens politique336.

Pourtant, c’est bien uenia qui a eu les préférences de Tacite, avec quarante occurrences : il désigne de façon claire et presque bruta...

© Les Belles Lettres, 2011

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