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Du bon usage de la douceur en politique dans l’œuvre de Tacite

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Yasmina Benferhat

Politique et philosophie : les raisons de la douceur

Introduction

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Extrait du texte

L’étude du champ lexical de la compassion nous a mis sur la piste d’un autre visage de la douceur lié au pardon. Ce pardon s’exerce dans un certain contexte où l’offensé exerce une autorité sur celui qui a commis une faute, que ce soit le Princeps ou toute autre personne chargée de responsabilités civiles comme militaires. Nous n’évoquerons pas le problème de l’amnistie qui correspond à un pardon collectif1, « un vaste pardon » disait Victor Hugo, par un acte du pouvoir législatif, parce qu’il ne se pose guère chez Tacite. En revanche, se pose la question de la nature de la faute : dans un contexte de guerre civile, ce peut être d’avoir été dans le mauvais camp, celui du perdant.

Si les mots ne manquent pas en latin pour exprimer cette idée d’accorder son pardon, on s’aperçoit que Tacite fait un choix très net en faveur de certains d’entre eux. Ainsi mansuetudo, lenitas, indulgentia sont très peu présents, avec cinq occurrences au plus, alors que clementia revient à trente-cinq repri...

© Les Belles Lettres, 2011

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