Conclusion
p. 361-362
Extrait
1L’historiographie antique favorable à l’ordre romain a progressivement construit un discours sur les défaites de Rome. Selon cette argumentation, l’échec constitue une étape fondatrice de la construction de l’imperium Romanum. Décrit comme spécifiquement romain, ce pragmatisme expliquait comment Rome avait vaincu ses ennemis les uns après les autres. Ce discours, présent dans l’œuvre de Polybe, existait probablement de manière embryonnaire dès l’époque d’Ennius. Il reflétait en négatif les arguments d’historiens grecs hostiles à l’ordre romain, dont les propos mettaient en danger un équilibre jusqu’alors fragile en Méditerranée orientale. Contre l’idée répandue d’une expansion romaine injuste, restreinte au bon vouloir d’une divinité aveugle, une historiographie favorable à l’ordre romain s’est constituée. Son argumentation a contredit ce raisonnement par l’éloge des vertus romaines dans la guerre et dans l’adversité. Le respect rigoureux des vertus ancestrales, parmi lesquel
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