1 Les historiens grecs et romains n’attribuent aucune défaite à Alexandre le Grand (parmi eux Plutarque, dans sa vie du roi macédonien).
2 Voir supra p. 29-33.
3 Voir supra p. 49. Comme l’a récemment démontré P. Payen, les écrits d’Hérodote et de Thucydide présentent principalement la guerre comme un malheur, et les penseurs grecs auraient tenté de l’analyser et de l’expliquer pour en contrôler ses excès (Payen 2012, p. 268-293 et p. 281-284).
4 Sur Fabius Pictor, voir supra p. 164.
5 Voir supra p. 38.
6 Voir le réexamen récent de l’ancienne opinion selon laquelle l’historiographie romaine républicaine n’aurait pas, ou peu, été influencée par ces deux auteurs (Samotta 2012, p. 345-378 ; Champion 2015, p. 192-195).
7 L’entretien d’une tradition orale, de la mémoire gentilice et de registres publics limités dans leur contenu permettait aux Romains de préserver leur mémoire, et à leurs aristocrates d’entretenir leur statut social (voir supra p. 51).
8 Sur Naevius, voir von Albrecht 1999, p. 45-62 ; et sur Ennius, voir Skutsch 1985.
9 Chassignet 1996, p. 1-16.
10 Gabba 1991, p. 192.
11 Sur la τύχη grecque et la fortuna romaine, voir supra p. 145-147.
12 Voir D.H. 1.4.2.
13 Voir notamment sa conclusion du récit la guerre de Sicile (Pol. 1.63.9).
14 D.H. 1.5.2 : κατηγορεῖν τῆς τύχης, ὡς οὐκ ἐπιτηδείῳ πόλει τηλικαύτην ἡγεμονίαν καὶ τοσοῦτον ἤδη χρόνον προῖκα δωρησαμένης. Voir Fox 1993, p. 33.
15 Pol. 1.63.9 : « C’est ce qui montre, comme je le fais voir depuis le commencement, que ce n’est pas la Fortune, comme le croient quelques Grecs, ni même le hasard, mais une cause bien naturelle qui a conduit les Romains, après l’apprentissage de ces grandes et rudes campagnes, non seulement à rechercher audacieusement l’empire et la domination du monde, mais aussi à réaliser ce dessein » (trad. P. Pédech, CUF). Voir un commentaire de cet extrait dans Ferrary 2014 [1988], p. 265.
16 Pol. 2.20.6-10.
17 Sur les penseurs grecs à l’époque de la guerre de Mithridate, partagés entre Rome et les partisans du roi du Pont, voir Ferrary 2014 [1988], p. 435-486 ; Briquel 1995, p. 44-59.
18 Voir notamment D.H. 1.5.1. Voir également Briquel 1997, p. 117-152.
19 D.H. 1.4.2. Denys oppose notamment la fortune (τύχη), désignée comme responsable de l’hégémonie romaine à la piété (εὐσέβεια) et la justice (δικαιοσύνη) des Romains.
20 Castiglioni 1928, p. 625-639 ; Fuchs 1938, notamment p. 13-14.
21 Liv. 9.19.9 : « Vaincu dans un seul combat, Alexandre aurait été vaincu dans la guerre. Mais quelle bataille pouvait faire fléchir les Romains, que Caudium et Cannes n’ont pas fait faiblir ? »
22 Ce passage du livre 9 a fait l’objet de beaucoup d’études. Les savants ont enquêté en premier lieu sur une éventuelle comparaison de Tite-Live entre Alexandre et Auguste, ainsi que sur le fantasme historique romain d’un projet de conquête de l’Occident par le Macédonien, avant de questionner plus récemment les enjeux historiographiques que présentent cet excursus. Parmi les études les plus récentes, voir Mahé-Simon 2001, p. 37-63 ; Braccesi 2006, p. 201-213 ; Humm 2006, en particulier p. 176-182.
23 Liv. 9.17.1.
24 Braccesi 2006, p. 201-202.
25 Gabba 1991, p. 192. Les commentateurs ont parfois identifié à Timagène l’auteur contre lequel Tite-Live se serait opposé dans l’excursus (voir notamment Bruno Sensieri 1976, p. 91-101). Sur Timagène, voir Sordi 1982, p. 775-796.
26 Liv. 9.18.6 : Id uero periculum erat, quod leuissimi ex Graecis qui Parthorum quoque contra nomen Romanum gloriae fauent dictitare solent, ne maiestatem nominis Alexandri (…), « On courait le péril, n’est-ce pas, de voir le peuple romain obligé de s’incliner devant la majesté du nom d’Alexandre, comme aiment à le répéter les plus inconséquents des Grecs, prêts à vanter la gloire des Parthes pour rabaisser celle de Rome (…) »
27 Voir notamment Treves 1953, p. 13-15.
28 Le découpage du texte de Tite-Live cité dans ce paragraphe n’est vraisemblablement pas le fait de cet auteur.
29 Voir Briquel 2006, p. 27-40.
30 À savoir principalement la prise de Frégelles par les Samnites.
31 Liv. 9.38.9.
32 La Fortuna est mentionnée à douze occasions lors des deux premiers paragraphes de l’excursus (Liv. 9.17-18) et ces mentions renvoient soit aux Romains soit à Alexandre, soit aux deux réunis.
33 Liv. 9.17-18.
34 Pol. 1.63.9 ; Liv. 9.18.1-19.
35 Liv. 9.18.8-9 : « Quelle que soit l’idée qu’on se fasse de la grandeur de cet homme [Alexandre], il s’agit de la grandeur d’un seul homme, accumulée en un peu plus de dix ans de succès. Ceux qui l’exaltent parce que le peuple romain, même s’il n’a jamais perdu une guerre, a été vaincu dans beaucoup de combats, alors qu’Alexandre n’a jamais combattu sans remporter la victoire, ne sont pas conscients qu’ils comparent les exploits d’un homme, et d’un homme jeune, aux guerres soutenues par le peuple romain pendant huit cents ans. »
36 Voir également Liv. 9.19.9.
37 Liv. 9.18.16 : « Quant aux rois, non seulement ils sont libres de tout obstacle, mais ils sont maîtres des événements et des circonstances : ils entraînent tous les projets dans leur direction au lieu de suivre l’avis des autres. »
38 Les sénateurs rompent la paix lors de l’épisode des Fourches Caudines (voir Liv. 9.9-10), de la défaite d’Hostilius Mancinus contre Numance en 137 (Cic. Rep. 3.18 ; Off. 3.109 ; Liv. Per. 55.6-9 ; V. Max. 1.6.7 ; Vell. 2.1 ; Plut. T. Gracch. 7.1-4 ; App. Ib. 83 ; Eutr. 4.8 ; Oros. 5.7.) et lors d’un épisode peu connu en 236, durant lequel les sénateurs rompent un traité conclu entre M. Claudius Clineas et les Corses (V. Max. 6.3.3 ; Zon. 8.18 Dindorf, p. 225, l. 15-22).
39 Liv. 9.17.14.
40 Sur l’assimilation progressive de la τύχη à la Fortuna à la fin de l’époque républicaine, voir supra p. 145-147.
41 Denys mentionne également l’εὐσέβεια parmi les vertus attribuées aux Romains (D.H. 1.4.2). Dans son excursus, Tite-Live ne fait jamais référence à la pietas comme une vertu qui leur permettrait de dépasser l’échec.
42 À travers cet excursus, Tite-Live entend dénoncer le penchant de certains Grecs pour les Parthes, lesquels professaient un sentiment anti-romain à travers l’éloge d’Alexandre (Braccesi 2006, p. 209-213).
43 C’est le cas de ceux de Tite-Live, de Denys d’Halicarnasse et de Florus. Avant eux, Fabius Pictor avait débuté son récit par la défaite de Troie (Q. Fabius Pictor, Peter F3 [= Chassignet F3 = Cornell F1] apud Cic. Div. 1.43).
44 D.H. 1.5.1.
45 Liv. 5.39-40 ; Plut. Cam. 20.3.
46 En effet, Vénus et Jupiter annoncent au héros troyen sa destinée, qui est celle de poser les fondations de la renaissance de Troie, laquelle s’incarnera désormais dans une nouvelle cité, Rome (Virg. Æn. 1.223-296).
47 Virg. Æn. 1.223-296.
48 Virg. Æn. 7.310 : uincor ab Aenea.
49 Concernant Pyrrhus, voir infra p. 343-360, au sujet d’Hannibal, voir notamment Liv. 27.14.1.
50 Virg. Æn. 11.305-307 : Bellum importunum, ciues, cum gente deorum / inuictisque uiris gerimus, quos nulla fatigant / proelia nec uicti possunt absistere ferro, « Citoyens, nous faisons une guerre sans issue contre des fils de dieux, des hommes invincibles que nul combat ne lasse et qui, même vaincus, ne peuvent déposer le fer » (trad. J. Perret, CUF).
51 Hor. Od. 4.4.15-68.
52 Voir également Flor. 1.13.
53 Liv. 27.14.1.
54 Sur l’iconographie de la légende d’Énée parmi les peuples de l’Italie archaïque, voir Poucet 1979, p. 179-181. Sur l’assimilation des Grecs aux Étrusques, voir Briquel 2000b, p. 104.
55 Voir la thèse de J. Perret, selon laquelle Pyrrhus aurait été l’inspirateur de la légende troyenne de Rome pour enfermer ses ennemis dans la position déterministe du vaincu (Perret 1942), et la critique de cette analyse (Boyancé 1943, p. 275-290 ; puis Lévêque 1957, p. 251-258).
56 Boyancé 1943, p. 275-290 ; Gruen 1992, p. 6-51.
57 Cette évolution de la tradition a été étudiée dans les œuvres tragiques athéniennes (voir Saïd 1984, p. 27-53). Les héros troyens bénéficiaient auparavant d’une image positive dans l’Iliade (Woronoff 2009, p. 9-25).
58 Voir supra p. 208-214.
59 Paus. 1.12.1.
60 Plusieurs cités semblent avoir changé de fondateurs et de légendes de fondation au gré des circonstances. Voir notamment le cas de Préneste, analysé dans Briquel & Adam 1982, p. 33-65.
