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Rome devant la défaite

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Mathieu Engerbeaud

La défaite, un des fondements de la supériorité de Rome sur le monde antique ?

La défaite, un des fondements de la supériorité de Rome sur le monde antique ?

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Extrait du texte

L’analyse des traditions littéraires antiques laisse entrevoir l’existence d’un discours a priori paradoxal sur la défaite romaine. D’une part, ces témoignages soulignent le caractère accidentel et honteux de l’événement et, d’autre part, ces mêmes auteurs perçoivent la défaite comme une étape décisive dans la construction de l’hégémonie romaine. Dès l’époque de Polybe, le fait de surmonter chaque défaite est perçu comme une spécificité romaine, et cette attitude permettrait même d’expliquer la victoire de Rome contre les royaumes hellénistiques. En effet, avant même que son imperium s’étende au pourtour méditerranéen, Polybe présente Rome comme un vainqueur hors normes1. Cette même idée est véhiculée par les auteurs de l’époque augustéenne, Denys d’Halicarnasse et Tite-Live. Leurs récits affirment de concert la supériorité et la singularité de l’imperium Romanum vis-à-vis des empires antérieurs, aussi bien le perse que le macédonien2.

À travers un discours déterministe, le pragmatis...

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