Le convive et le savant
|Deuxième partie. À l’épreuve de la table et du vin
Chapitre VI. Du convive Socrate au Banquet socratique
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Extrait du texte
« Qui s’entiche de Callias », écrit Élien (Histoires variées, IV, 16), « Callias le rendra ivrogne » (ἐὰν προσέχῃ τις Καλλίᾳ, φιλοπότην αὐτὸν ἐργάσεται ὁ Καλλίας). Avant d’ajouter un peu plus loin : « Mais, si c’est de Socrate, c’est sage qu’il deviendra » (σοφόν, ἐὰν Σωκράτει). Est-il situation plus croustillante et incongrue que de réunir, comme le fait Xénophon, deux personnages que tout oppose ainsi, et de placer le sobre Socrate des Mémorables dans la maison de Callias, ce parangon de débauche et d’ivrognerie, chez qui tout parasite trouve toujours table ouverte et généreuse ?
Pourquoi imaginer, qui plus est, que cette rencontre se fasse dans les circonstances d’un banquet ? Quelle sorte de convive Socrate est-il ? D’ailleurs, peut-il l’être pleinement, lui, le philosophe ? Peut-on accepter qu’il boive sans arrière-pensée à même un vase de huit cotyles de vin, comme il le fait dans le Banquet de Platon (214a) et qu’il rie de bon cœur aux propos d’Alcibiade, pourtant ivre, quand,...
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