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L’Empreinte des morts

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Fabrice Galtier

Première partie. Ruines et Monumenta : la mémoire à l’épreuve

Chapitre IV. Les voix de l’immortalisation

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Extrait du texte

Dans les vers qu’il consacre à la célébration du jour anniversaire de la naissance de Lucain, Stace loue le poète néronien d’avoir élevé à Pompée un « tombeau plus haut que la sanglante Pharos »1. L’allusion à l’épisode de la tombe improvisée accroît la profondeur de l’hommage en ce qu’elle pointe la capacité du poète à compenser, par la seule force de sa parole, une réalité défaillante. Alors que les restes de l’imperator n’avaient pas trouvé de sépulcre digne de ses mérites, le seul monument qui redonne à la mémoire de Pompée sa véritable place au sein de la conscience romaine est l’œuvre de Lucain. Quand bien même aurait été dressé pour Magnus un tombeau à la hauteur de sa gloire, ce dernier, comme toute construction humaine, était de toute manière voué à disparaître. Pour Lucain, seule la parole poétique est à même de dresser le monumentum qui résistera à l’écoulement du temps. À différentes reprises, s’adressant à ses personnages, l’auteur de la Pharsale leur dévoile la perspec...

© Les Belles Lettres, 2018

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