1 Concernant les valeurs naturelles attribuées aux dirigeants (le Sénat et les patriciens) et aux dirigés (la plèbe), en fonction notamment de la vision organiciste qu’avait Tite-Live de l’État et de la société, voir Mineo 2006, p. 45-67, Mineo 2015b, p. 126-129 et 131-133, et Zenk 2021, p. 305 et 332, ainsi que Miles 1988, p. 191 pour les seuls patriciens.
2 Un bel exemple de cette combinaison est celui du dictateur M’ Valerius qui, constatant l’intransigeance des patriciens et l’échec de ses tentatives de modération du conflit opposant les plébéiens débiteurs à leurs créanciers, démissionne avec panache en déclarant : non placeo concordiae auctor ; la première sécession de la plèbe s’ensuivra, mettant d’autant mieux en évidence l’image positive du dictateur M’ Valerius, qui était le dernier rempart avant la crise (Liv. II.31.9-10 ; voir supra, p. 117).
3 Cette variation possible de connotation explique la différence que Vasaly 2015, p. 104-110, constate entre ce qu’elle appelle « the Elite Demagogue » et « the Elite popularis Hero ».
4 Voir notamment Burck 19642 [1934] ; Ogilvie 1965, p. 18-19 ; Pauw 1991 ; Wiseman 1998 ; Rutherford 2007 ; Wiseman 2007, p. 72-73 ; Pausch 2011, p. 38-45. Feldherr 1998, en particulier p. 165 sq, défend quant à lui une position originale, argumentant que Tite-Live, plutôt que de simplement s’inspirer du genre dramatique, aurait consciemment voulu ériger le genre historiographique comme une alternative plus authentique et plus adaptée aux Romains que le théâtre, trop exagérément influencé par la culture hellénistique et son goût pour l’exagération pathétique (ce qui nécessitait paradoxalement de se réapproprier certaines techniques du genre dramatique pour leur donner une nouvelle vie dans le genre historiographique).
6 Liv. III.36.1. Ogilvie 1965, p. 452-453, suivi par Vasaly 2015, p. 65, essaie de trouver une solution historicisante au contraste narratif constaté : les plébéiens auraient réclamé la codification des lois, et une fois ceci obtenu, le résultat leur aurait déplu, parce qu’ils se seraient rendu compte que ce n’était pas vraiment à leur avantage comme ils l’auraient espéré. Cela expliquerait l’existence de deux traditions opposées, positive et négative, à propos du décemvirat. Cette manière de faire pose toutefois question, car elle consiste à écarter une bizarrerie ou une contradiction du récit en interprétant les choses de sorte à aboutir à un résultat acceptable par les historiens modernes, sans envisager la possibilité que la contradiction constatée soit le signe d’un problème herméneutique plus fondamental. Sur le décemvirat, voir aussi infra, p. 168 sq.
7 Voir Mineo 2016, p. 183.
8 Sur le comportement violent qu’ont instinctivement tendance à adopter les adulescentes nobiles, voir aussi Lintott 1970, p. 24-27.
9 Richardson 2012 est toutefois plus circonspect à ce sujet : voir infra, p. 131 n. 35.
10 Voir en particulier Wiseman 2007, mais aussi Cornell 1995, p. 4-18 ; Forsythe 2005, p. 59-77 ; Hölkeskamp 2006 ; Griffiths 2013 ; Rodriguez-Mayorgas 2016.
11 Voir Cornell 1995, p. 10-12, mais surtout Rodríguez Mayorgas 2007.
12 Von Albrecht 2014, p. 91-93. Une tendance à aborder des sujets plus historiques s’amorçait toutefois déjà dans le monde grec de l’époque hellénistique, en recherche de nouveauté par rapport à l’époque classique, ce qui n’a probablement pas manqué d’influencer les Romains (Ibid., p. 99).
13 La question de l’influence réciproque des genres épique et historiographique l’un sur l’autre reste toutefois débattue (voir Chassignet 1998 ; Leigh 2007 ; Manuwald 2014).
14 Von Albrecht 2014, p. 102 et 123.
15 Voir Von Albrecht 2014, p. 189.
16 Von Albrecht 2014, p. 374.
17 Voir à ce sujet Ullmann 1927 ; Ullmann 1929 ; Chausserie-Laprée 1969 ; Dangel 1982 ; Smith 2010 ; Lanfranchi 2015, p. 612-621.
18 Cic., De Or., II.9.36.
19 Néanmoins, tout n’est pas que pure fiction dans les discours : il n’est en effet pas impossible que « Livy did not invent his speeches from nothing, but inherited from his predecessors, and perhaps indeed from the very beginning of the Roman historiographical tradition, elements of key speeches, which were preserved because they were so striking, or because they carried an argument which was seen as important and worthy of record » (Smith 2010, p. 279).
20 On peut aussi ajouter les discours prononcés à l’occasion d’exigences plébéiennes non récurrentes, comme la proposition de C. Canuleius sur les mariages mixtes : Tite-Live prête alors au tribun un remarquable discours au style direct (Liv. IV.3-5), qui a servi de modèle dès l’Antiquité, notamment à l’empereur Claude (dont Tite-Live fut le précepteur) dans son célèbre discours repris sur les tables de Lyon. Le discours de Canuleius a déjà fait l’objet de nombreuses attentions (Kraus 1994, p. 280 ; Chaplin 2003 ; Vasaly 2015, p. 116-121) et a indéniablement contribué à l’interprétation que l’on a donnée (et que l’on donne toujours) à un événement en réalité fort nébuleux.
21 Voir Martin 2007 pour une analyse du contenu de ces discours, qui présentent de nombreux parallèles manifestement établis de manière tout à fait consciente avec les positions défendues par les chefs des populares de la fin de la République.
22 Voir récemment sur ce sujet Zenk 2021, p. 316-328.
23 Stroh 2010, p. 236-237.
24 Lambert 1946 ; Utard 2004 et 2006.
26 Voir en particulier Bernard 2000, p. 167-196 ; Richardson 2012, p. 17-55.
27 Voir entre autres Mommsen 1864 ; Walsh 1961, p. 89-90 ; Wiseman 1979a, p. 55-139 ; Vasaly 1987 ; Bernard 2000, p. 182-183 ; Humm 2005, p. 77-94 ; Richardson 2012, p. 26-30. À propos des traditions pro- et anti-claudiennes, voir supra, p. 87, n. 48.
28 Liv. II.56.5, III.33.7, 58.5 (gens Claudia regnum in plebem sortita), IV.36.5, 48.5-6, V.2.13 et surtout VI.40.2-6.
29 Voir notamment Bernard 2000, p. 188-189, et Vasaly 2015, p. 77-95.
30 Voir entre autres Liv. II.30.5, III.39.3 et III.61.2.
31 Sur l’influence potentielle de Valerius Antias dans la glorification des Valerii, voir notament Walsh 1961, p. 88-89, et Wiseman 1998, p. 75-89. À propos de l’influence globale qu’a pu avoir l’œuvre de Valerius Antias sur celle de Tite-Live, voir Rich 2005. Voir aussi Chassignet 2004, p. lxxii-lxxv et Cornell (dir.) 2013, I, p. 298 sq.
32 Liv. VII.9.5. Voir aussi Walt 1997, p. 184-191 ; Wiseman 2009, p. 59-80 ; Richardson 2015, p. 178.
34 Voir infra, p. 165 sq.
35 Voir Mineo 2016, p. 183. Richardson 2012 est en revanche plutôt d’avis que les comportements stéréotypés des Fabii (et des membres des gentes aristocratiques en général) sont le produit inévitable de la pensée historiographique romaine en général et qu’ils ne doivent pas être attribués à un annaliste en particulier. Le cadre narratif transversal que nous présentons dans cet ouvrage va grosso modo dans le même sens, mais nous n’excluons toutefois pas que Fabius Pictor ait eu sa part de responsabilité dans la formation progressive de cette pensée historiographique romaine, avec une conséquence directe et personnalisée sur les personnages fabiens. Voir Richardson 2015 pour un point de vue mis à jour. Voir aussi Momigliano 1992 ; Timpe 2007b.
36 Wiseman 1979, p. 75-89, parle même, à propos du résultat de la réécriture de l’histoire par les gentes à partir d’un substrat sous-jacent, d’une « histoire-palimpseste ».
37 Richardson 2012, particulièrement le chapitre I (« The influence of noble self-presentation on historical thought and historiography »), p. 17-55, et Richardson 2015.
38 Voir aussi infra, p. 192 sq, pour une discussion plus détaillée sur le sujet.
39 À propos de l’influence majeure qu’a eu Auguste sur le développement de l’historiographie à Rome et en particulier sur l’œuvre de Tite-Live, voir entre autres Hurlet et Mineo (dir.) 2009 ; Mineo 2009 ; Piel et Mineo 2010 ; Pausch 2011, p. 24-37.
42 Mineo 2006, p. 34-35 et 58-60.
44 Cic., Agr. II.6(14). Trad. André Boulanger (CUF).
45 Sur la notion de Concordia dans l’historiographie républicaine (mais sans insistance particulière sur la notion d’alternance), voir aussi plus récemment Kapust 2011 et Akar 2013. Au sein de la bibliographie antérieure, un certain nombre d’études se sont déjà intéressées au thème de la concorde dans l’écriture de l’histoire, mais à propos d’épisodes ponctuels et définis : voir par exemple et sans prétention à l’exhaustivité Momigliano 1942 et Brown 1995. Récemment, Vasaly 2015, a repris la discussion sur les thématiques de la concorde et de la discorde dans la première décade livienne, insistant sur le fait qu’elles servaient à Tite-Live pour élaborer sa philosophie politique et adresser à ses contemporains l’appel à un nécessaire remedium (aussi bien moral que politique) pour la res publica.
46 Voir infra, p. 144. Voir aussi plus particulièrement Humm 2005, p. 564-572 et p. 584-588, qui montre que l’homonoia est avant tout un concept pythagoricien, dont l’assimilation par les Romains, au point d’en devenir l’un des piliers de leur philosophie politique, traduit l’influence importante que la Grande Grèce et le pythagorisme en particulier eurent sur l’Italie centrale au ive s. av. J.-C.
47 Sur la conception cyclique de l’histoire suivant la chronologie d’une Grande Année chez les Anciens et son application au récit livien, voir Mineo 2006, p. 84-108, et Mineo 2015c. La notion de cycles est déjà présente dans l’historiographie moderne depuis le début du xxe siècle (voir la brève synthèse sur le sujet par Oakley 1997 p. 125-128), mais n’avait jamais été systématisée (ainsi par exemple Miles 1995, p. 75-109, donne quelques exemples limités à la première pentade de l’Ab Vrbe condita).
48 Sur le concept d’exemplarité dans l’historiographie romaine, qui a fait l’objet d’une littérature abondante, voir entre autres Chaplin 2000 et 2015 ; Valette 2010 ; Kapust 2011 ; Roller 2018.
50 Voir Chaplin 2015, p. 103-104, pour qui les termes exemplum et documentum sont chez Tite-Live étroitement liés et qu’ils sont tous deux utilisés pour désigner les leçons du passé.
51 Une particularité que nous avions déjà relevée dans un précédent article (Meunier 2011a, p. 96-99), mais aussi par Vasaly 2015, p. 30-31 et 58.
52 Baillet 2003 [1940], p. 4.
53 Cette situation peut aussi être étendue aux annalistes dont s’inspire Tite-Live.
54 Pour une discussion sur la perception de l’Histoire comme « monument » par Tite-Live, voir Jaeger 1997, p. 15-29, et plus particulièrement p. 23 pour une proposition de traduction du terme monumentum dans la phrase de la Préface qui nous occupe ici. Voir aussi Feldherr 1998, p. 4 sq, pour une interprétation du terme inlustri dans cette même phrase.
55 Suet., Aug. 99.1 : admissos amicos percontatus, ecquid iis uideretur mimum uitae commode transegisse.
56 Cette véritable « chasse » au doublet, est particulièrement visible dans les nombreux articles de la Realencyclopädie.
57 Ainsi, commentant le comportement exemplaire des plébéiens lors de certaines élections, Tite-Live fait une comparaison explicite avec son propre temps : « Où pourrait-on trouver aujourd’hui en un seul homme cette modération, cette équité et cette hauteur d’esprit qui furent alors celles d’un peuple tout entier ? » (Liv. IV.6.12 ; voir supra, p. 76 et infra, p. 176).
58 À propos de l’influence sur Tite-Live (et sur les historiens anciens du ier s. av. J.-C. en général) du contexte politique et social dans lequel ils vivaient, voir Pausch 2011, p. 17-74. Il ne faut ainsi pas oublier qu’il existait un véritable dialogue entre l’auteur et ses lecteurs contemporains, le premier tentant de faire passer un message aux seconds, tout en étant attentif à leurs attentes.
59 Voir Seager 1977 ; Martin 2007 ; Lanfranchi 2012, p. 109-110, et 2015, p. 561-570.
60 Cic., Rep. II.33(58) : contra consulare imperium tribuni plebis […] constituti ; Cic., Leg. III.8(19) : tribunorum plebis potestas […] in seditione et ad seditionem nata sit) : Mitchell 1990, p. 135. Il est également intéressant de constater que le tableau que Cicéron brosse de P. Servilius Rullus dans son de lege agraria est très similaire à celui de nombreux tribuns de la plèbe liviens (voir entre autres supra, p. 54).
61 Piel et Mineo 2010, en particulier p. 69-72.
62 Entre autres : Gabba 1964 ; Gutberlet 1985, passim ; Forsythe 2005, p. 262-267 ; Roselaar 2010, p. 10-12.
63 Le thème du conflit patricio-patricien se retrouve également dans le récit de Denys d’Halicarnasse. Ce dernier lui a même apporté sa touche personnelle en développant presque systématiquement une longue joute rhétorique entre deux patriciens. Le fait que Tite-Live et Denys usent tous les deux, mais chacun à sa manière, de ce schéma narratif montre que les premiers développements de celui-ci remontent à une tradition antérieure.
64 Nicolet 2014 [1967], p. 121-148 ; David 2000, p. 90 sq (en particlier p. 100-104).
65 Plus récemment toutefois, la réalité du clivage entre populares et optimates a été nuancée (Robb 2010) : la distinction entre deux grands « partis » (ou tendances) politiques à la fin de la République devrait en réalité beaucoup aux Modernes eux-mêmes qui, du fait de leurs nombreuses tentatives pour définir ces « partis » et pour en cerner plus précisément la nature, courent le risque de créer des « modern mirages », pour reprendre l’expression de l’auteur (p. 15), et de donner de la société romaine de l’époque une vision par trop bipolaire et manquant de nuances (p. 147). Ce n’est pas ici le lieu de discuter de cette problématique et nous nous contenterons de faire remarquer que si même la République finissante n’échappait pas à la réinterprétation de son histoire, il serait illusoire de croire qu’il en fût allé autrement de la Haute République.
66 Cela correspond d’ailleurs à la classification de Soltau 1897, p. 140-148, qui voit en Licinius Macer la source des chapitres 22 à 27 du second livre de l’Ab Vrbe condita.
67 Voir à ce sujet la très récente et très intéressante mise au point – axée sur la perception des événements à travers la notion de concordia – de Akar 2013, p. 366-386 ; le recours aux articles un peu vieillis mais toujours utiles de Frederiksen 1966 et Royer 1967 demeure nécessaire.
69 Akar 2013, p. 368-369.
70 Akar 2013, p. 331-395 ; Amit 1962.
71 Voir entre autres Griffiths 2013 ; Mineo et Piel (dir.) 2016. À propos de l’héritage grec à tous niveaux sur l’historiographie romaine (y compris dans les techniques et le style), voir Lendon 2002, p. 64-68.
72 Niebuhr 1836, II, p. 464 sq ; Hubaux 1958, p. 199-201 ; Ogilvie 1965, p. 629 et 669 sq ; Forsythe 2005, p. 246 ; Piel et Mineo 2010, p. 20-23. Aussi bien les Romains que les Étrusques, dans leurs légendes et leus constructions identitaires respectives, se définissaient eux-mêmes par rapports aux héros de la tradition épique grecque : les premiers se posaient comme les héritiers des Troyens, les seconds comme ceux des Grecs (Briquel 1997, p. 96-98). Les Étrusques se croyaient donc destinés, par la répétition de l’Histoire, à vaincre les héritiers des Troyens, tandis que les Romains se sentaient investis du rôle de vengeur de leurs ancêtres mythiques face aux héritiers des Grecs. À ce titre, le siège de Véies est une Iliade inversée.
73 Voir Mineo 2016 pour une étude détaillée de l’élaboration progressive du parallélisme entre les prises d’Athènes et de Rome au sein des différentes traditions parvenues jusqu’à nous.
74 Noussia-Fantuzzi 2010, p. 20-21.
76 Plut., Solon XIII-XIV.
77 Solon 4 W², v. 30-39. Pour une discussion de ce passage et notamment des notions de concorde, de discorde et d’harmonie qu’il évoque, ainsi que de l’influence de l’œuvre d’Hésiode et de l’Odyssée en cette matière, voir Irwin 2005, p. 183-193. Plus récemment : Noussia-Fantuzzi 2010, p. 258-265.
78 DH, V.65.1. Il apparaît de manière assez évidente que Denys force le synchronisme en minimisant autant que possible l’écart temporel qui sépare l’archontat de Solon de la première question des dettes à Rome, un écart qui, si l’on accepte la chronologie solonienne traditionnelle, est tout de même d’environ un siècle, mais que Denys estime comme « peu de temps auparavant », tout en admettant lui-même par une petite précision (« mais tout de même à l’époque de leurs pères ») que son synchronisme est quelque peu forcé. Il est intéressant de constater que cette même tendance à établir un synchronisme à tout prix se retrouve aussi chez Cicéron : Fuerat fortasse aliqua ratio maioribus nostris in illo aere alieno medendi, quae neque Solonem Atheniensem non longis temporibus ante fugerat (Cic., Rep. II.34[59]).
79 Sur le législateur grec, voir notamment Szegedy-Maszak 1978 ; Rihll 1989 ; Raaflaub 2000 ; Liou-Gille 2000 ; Lewis 2007 ; Prost 2010.
80 DH X.56.2 ; voir aussi XI.6.5.
82 Liv. III.34.1 : tum legibus condendis opera dabatur.
83 Liv. III.37.4-5 : Nec quicquam iam supererat, si eae quoque leges centuriatis comitiis perlatae essent, cur eo magistratu rei publicae opus esset. Exspectabant quam mox consulibus creandis comitia edicerentur.
85 Dunkle 1967 et 1971 ; Martin 1982, p. 278-281 ; Poucet 2000, p. 252-255 ; Glinister 2006 ; Koptev 2012 ; Boulègue e.a. (dir.) 2013 ; Neel 2015a, p. 207-235 (surtout p. 220 sq pour la dimension grecque), et 2015b ; Vasaly 2015, p. 55-76 ; Humm 2017.
87 La présence d’un synchronisme conscient entre les Tarquins et les Pisistratides semble toutefois suggérer qu’il y a eu une phase ultérieure de remaniement du récit directement influencé par les schémas athéniens (Ogilvie 1976, p. 81).
88 Voir Mossé 1969, p. 99-120 ; Humm 2017, p. 29.
89 Voir Martin 1983, p. 185-190 ; Martin 1994, p. 71-78 ; Koptev 2012, p. 25-26.
90 C’est ce que Martin 1982, p. 324 sq, appelle « l’arme royale ».
91 Liv. III.44.1. Sur la comparaison livienne des décemvirs aux Tarquins, voir Martin 1982, p. 330-334.
92 Sur la représentation du décemvir Appius Claudius comme tyran, voir Vasaly 2015, p. 68-73.
93 Forsythe 2005, p. 223-224.
94 Pour une réflexion épistémologique globale sur « l’écriture de l’histoire » et les problèmes fondamentaux qu’elle pose, notamment pour accéder à la « connaissance historique », voir notamment, sans prétention à l’exhaustivité, Marrou 1954, Popper 1965 et 1999 [1930-1933], Veyne 1971 et Prost 1996, surtout p. 237 sq. Sur le cas particulier de la Rome archaïque et alto-républicaine, voir également la bibliographie relative à la « préhistoire » de l’historiographie romaine, citée supra, p. 126, n. 10 ; voir aussi les conclusions générales, p. 192 sq.
95 Cette tendance est particulièrement visible dans les travaux de l’école historiographique allemande du xixe s. : voir en particulier les articles de la Realencyclopädie. Cette tendance est encore perceptible chez Gutberlet 1985.