Explications et remerciements

1Je ne saurais terminer cet ouvrage sans expliquer le contexte qui lui a donné naissance et exprimer ma reconnaissance à celles et ceux qui m’ont aidé à mener à bien cette entreprise. Il m’a semblé préférable de le faire une fois l’ouvrage achevé, plutôt que dans un de ces « avant-propos » que le lecteur passe souvent, légitimement impatient d’entrer dans le vif du sujet.

2Ce livre est issu de mon enseignement au Collège de France au premier trimestre 2021¹. Si j’ai désiré consacrer ma septième année de cours à des « Éléments pour une histoire de l’assyriologie », c’est sans doute par désir de changement, après deux années passées à étudier l’histoire de la Babylonie sous les successeurs de Hammu-rabi. Ce choix découle aussi de mon souhait de ne pas accorder une attention trop exclusive au monde paléo-babylonien, auquel avait été consacré mon enseignement pendant quatre ans. Docet omnia : la devise du Collège de France est généralement comprise de manière large, comme signifiant que toutes les disciplines sont enseignées dans notre établissement. Je pense que chacune de nos chaires doit aussi appliquer ce mot d’ordre à elle-même, en traitant de sujets aussi variés que possible, compte tenu de nos compétences bien entendu.

3Ce choix m’a aussi été inspiré par diverses circonstances récentes². Il y a d’abord eu la célébration des 150 ans de l’École pratique des hautes études, fondée en 1868. Le colloque organisé par mon collègue Jean-Luc Fournet au Collège de France en septembre 2018 fut l’occasion pour moi d’étudier le cas de l’assyriologie³. Il y a eu également la célébration – assez discrète – des 85 ans de la découverte du site de Mari. La situation en Syrie ne se prêtait pas à un colloque comme celui qui avait marqué le 75^e anniversaire, célébré à Damas en octobre 2010. Il y a eu néanmoins une initiative venue d’Argentine : Federico Luciani a organisé un numéro spécial de la revue en ligne Claroscuro, de l’université de Rosario, consacré à Mari et à la Syrie à l’âge du bronze. J’ai choisi d’y publier un panorama des 85 ans de recherche sur les textes des archives royales de Mari⁴. Je me suis alors rendu compte que j’avais vécu la moitié de cette histoire et connu beaucoup de ses acteurs aujourd’hui disparus… Il y a eu aussi la commémoration des 90 ans de la découverte d’Ugarit, lors d’un colloque en novembre 2019 auquel V. Matoïan m’a aimablement invité⁵. Enfin, dans le cadre des recherches de mon équipe sur les archives d’Ur, je me suis à nouveau intéressé aux premières fouilles ayant eu lieu sur le tell al-Muqayyar, menées par J. G. Taylor en 1854⁶.

4Ce cours se situe également dans le prolongement d’études historiographiques menées depuis une vingtaine d’années. La première d’entre elles, que j’avais rédigée à l’occasion de la leçon d’ouverture de Sophie Démare-Lafont à l’EPHE en 2002, concerne l’enseignement du père Scheil⁷. La deuxième remonte à 2006, quand j’ai brièvement retracé l’histoire de la Revue d’assyriologie à l’occasion de son centième numéro⁸. Enfin, lors du colloque de rentrée du Collège de France en octobre 2012 consacré à Renan, j’ai étudié la position du célèbre sémitisant aux débuts de l’assyriologie, qui ne fut pas la partie la plus glorieuse de ses activités scientifiques⁹.

5Je dois ici souligner combien la numérisation des sources facilite les recherches de cette sorte. Je mentionnerai en particulier le site Gallica de la BNF, le site Persée du CNRS, mais aussi le site Salamandre du Collège de France¹⁰. Cependant, le travail sur les originaux demeure nécessaire et je remercie M^me C. Guttinger et son équipe pour m’avoir permis de travailler sur les archives du Collège de France, où j’ai trouvé plus d’une information inédite. Je n’aurai garde d’oublier les livres : la consultation des ouvrages conservés à la Bibliothèque d’assyriologie et d’études ouest-sémitiques du Collège de France m’a été très précieuse et je remercie Loraine Marcheix pour m’avoir procuré quelques livres qui ne s’y trouvaient pas, ainsi que certaines des photos des archives de la Bibliothèque qui sont ici reproduites. Ma gratitude va également aux collègues qui m’ont fourni des copies électroniques de certaines publications, en particulier J. Sasson, ce qui a facilité mon travail pendant les périodes où bibliothèques et archives étaient inaccessibles. Les dominicains de l’École biblique et archéologique française de Jérusalem m’ont aidé de multiples façons : le P. Jean-Jacques Pérennes en me procurant une lettre inédite de P. Painlevé, le P. Jean-Michel de Tarragon en me communiquant quelques superbes photos.

6Mes remerciements vont également aux collègues qui m’ont procuré des clichés de qualité permettant leur reproduction dans cet ouvrage, la plupart étant inédits : Loraine Marcheix (archives de la Bibliothèque d’assyriologie et d’études ouest-sémitiques du collège de France ; p. 349, 374, 396, 406 et 409), Ariane Thomas (Département des antiquités orientales du Louvre ; p. 275, 279 et 411), Laurent Colonna d’Istria (Université de Liège ; p. 279), E. Eldem (Université du Bosphore à Istanbul ; p. 230), William Hafford (Penn Museum à Philadelphie ; p. 238).

7La reprise des colloques au printemps 2021 m’a permis d’assister à celui portant sur Dieu au Collège de France¹¹, en marge duquel Antoine Compagnon m’a donné une information très importante sur la carrière d’E. Dhorme ; la communication de Patrick Henri m’a également permis d’enrichir ma présentation de la succession d’Oppert. Le colloque célébrant les 140 ans du département des Antiquités orientales en septembre 2021 m’a donné l’occasion de prolonger certains aspects ici abordés plus brièvement¹².

8La pandémie qui continuait au premier trimestre 2021 a obligé à organiser les cours donnés au Collège de France dans des salles presque vides : j’ai d’autant plus de reconnaissance aux happy few qui me soutinrent par leur présence dans ces circonstances aussi inhabituelles que déstabilisantes. Ma gratitude va également à mon épouse, Nele Ziegler, qui m’a fortement poussé à publier ce livre sans tarder et en a relu le manuscrit. Nicolas Filicic aux Belles Lettres a joué pleinement son rôle d’éditeur et ses nombreuses suggestions m’ont permis de rendre mon propos plus clair et accessible : qu’il trouve ici l’expression de ma gratitude, de même que ma collègue Vinciane Pirenne-Delforge, qui a attentivement relu mon manuscrit avant qu’il ait sa forme définitive et m’a aidé par ses remarques et corrections. Je remercie enfin les membres de la Commission des publications du Collège de France qui ont recommandé la publication de ce livre et le service dirigé par Céline Vautrin qui a assuré la mise en forme de la version publiée sur OpenEdition Books.

Paris, novembre 2021

P.S. D’ultimes modifications et ajouts ont été effectués au printemps 2022.

Un des fichiers établis par Ch. Fossey au Collège de France.