II.6.

Le conflit : dialectique, rhétorique et politique (Calliclès III)

p. 243-271


Extrait

1. La politique véritable

1Vers la fin du dialogue, juste avant le mythe final, Socrate fait l’étonnante déclaration, évoquée plus tôt :

Je pense que je suis l’un des rares Athéniens, pour ne pas dire le seul, à pratiquer l’art politique véritable (ἐπιχειρεῖν τῇ ὡς ἀληθῶς πολιτικῇ τέχνῃ) et que, de mes contemporains, je suis le seul à faire de la politique (πράττειν τὰ πολιτικὰ μόνος τῶν νῦν). (521d6-8 ; trad. Canto mod.)

2Qu’entend-il par l’art politique véritable (ἡ ὡς ἀληθῶς πολιτικὴ τέχνη) ? Il évoque déjà l’art politique (πολιτική [τέχνη]) dans sa classification des arts authentiques et inauthentiques. Là il le définit comme l’art qui s’occupe de l’âme (τὴν ἐπὶ τῇ ψυχῇ, 464b3-4)1. Il explique en 521d-e le sens de sa déclaration comme suit :

Or, comme ce n’est pas pour faire plaisir que chaque fois je dis ce que je dis, comme c’est pour faire voir, non pas ce qui est le plus agréable (οὐ πρὸς τὸ ἥδιστον), mais ce qui est le mieux (πρὸς τὸ βέλτιστον), et comme je ne veux pas (οὐ

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