II.5.

À l’épreuve de la cohérence (Calliclès II)

p. 217-241


Extrait

1. Contexte : l’antithèse phusis-nomos

1Calliclès radicalise la critique de la morale conventionnelle par Polos au moyen de l’antithèse nature-convention. Selon cette opposition la nature humaine est foncièrement égoïste et cupide, et toutes les normes morales sont d’ordre uniquement conventionnel. Rappelons rapidement l’évolution sémantique du terme νόμος et des mots de même famille (νομίζω, νομίζεται). Νόμος signifie d’abord ce en quoi on croit, l’opinion (δόξα) relativement bien établie d’une communauté, qui peut également faire objet de débats politiques. Le terme désigne ensuite les usages et coutumes de la communauté reposant sur les opinions de celle-ci. Il correspondra enfin à l’ensemble des lois écrites qui régissent la communauté. Le célèbre débat au ve siècle, associé au mouvement sophistique, portant sur le rapport entre la loi ou la convention (νόμος) et la nature (φύσις), remet en cause la normativité des valeurs traditionnelles et, partant, la légitimité du pouvoi

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