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La Justice du dialogue et ses limites

 | 
François Renaud

Deuxième partie. Étude du dialogue

II.3.

Réfutation et correction (Polos II)

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Extrait du texte

Polos en appelle à nouveau au grand nombre : personne ne partage l’avis de Socrate, tout le monde sait que commettre l’injustice avec impunité est infiniment plus désirable que la subir. Il invoque une fois de plus le pouvoir de la tyrannie, cette fois en la personne d’Archélaos, roi de Macédoine, paradigme du criminel bienheureux. Bien au contraire réplique Socrate, ce tyran est misérable (ἄθλιος) s’il est injuste (472e4-5). Le choix d’Archélaos, par Platon, évoque le contraste frappant entre le tyran et Socrate : l’un et l’autre morts en 399 av. J.-C. aux mains de leurs concitoyens1. Archélaos aurait offert durant la guerre civile à Athènes son hospitalité à des poètes et intellectuels, dont Euripide et Socrate, invitation que ce dernier aurait refusée2.

1. Dialectique et justice : discours et éthique

Socrate oppose deux modes de réfutation, l’elenchos rhétorique (ou juridique) et l’elenchos philosophique, tout en posant la question morale du choix de vie :

Tu sais, il y a deux sorte...

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