1 Gardthausen V., Augustus und seine Zeit, Leipzig, [1891-1896], 1964, p. 766 ; Stein A. et Kappelmacher A., art. « C. Maecenas », dans R. E., 14 (1), 1928, col. 212 ; Grenade P., Essai sur les origines du Principat, 1961, p. 463-464 ; Avallone R., Mecenate, Naples 1962, p. 18 et 228, n. 22 ; Grimal P., Rome. La littérature et l’histoire, Paris, 1986, p. 824 ; Roddaz J.-M., Marcus Agrippa, Rome, 1984, p. 222-223, 231 et 309-310 ; Cosme P., Auguste, Paris, 2005, p. 148. Il est intéressant de noter que dans un manuel d’histoire récent destiné aux étudiants préparant le CAPES et l’Agrégation, Mécène est décrit comme le représentant d’Octavien/Auguste à Rome et en Italie de 31 à 24 (Rome, ville et capitale, Neuilly, Clefs concours, 2002, p. 768).

2 Avallone R., Mecenate, Naples, 1962, p. 223 sq. Voir aussi André J.-M., Mécène écrivain, dans ANRW 30, 3, 1983, p. 1768.

3 Octavien, à en croire Suétone, vécut au moins en deux occasions (après la victoire d’Alexandrie et en 23) sa fonction comme un poids difficile à assumer : « [Octavien] songea par deux fois à rendre la chose publique : d’abord aussitôt après avoir écrasé Antoine, en se rappelant que ce dernier lui avait bien souvent objecté qu’il était le seul obstacle à son rétablissement ; puis, de nouveau, dans le découragement où le jeta une longue maladie ; cette fois, il fit même venir chez lui les magistrats et les sénateurs, auxquels il remit une statistique de l’empire. Mais, réfléchissant que le retour à la vie privée ne serait pas sans danger pour lui, et que, d’autre part, il était imprudent de remettre l’État entre les mains de plusieurs, il conserva le pouvoir, sans qu’on puisse dire lequel fut le meilleur, du résultat ou de l’intention » (Suétone, Aug., 28, 1-2).

4 Tite-Live, 2, 15, 3.

5 RG, 1, 1.

6 De la même manière, le discours augustéen prétendit être la fin de l’histoire avec le retour de l’âge d’or.

7 Voir l’introduction et la conclusion par J. Scheid de l’ouvrage dirigé par Cabouret B. et Charles-Laforge M.-O., La norme religieuse dans l’Antiquité, Actes du colloque organisé les 14 et 15 décembre 2007 par les Universités Lyon 2 et Lyon 3, Paris, 2011, p. 8-10 et 271-274.

8 De ce point de vue, les nouveautés introduites au V^e siècle au bénéfice de la plèbe (de même que les lois de 367) furent, par exemple, fondamentales.

9 Voir par exemple l’aureus de 28 conservé au British Museum et RG, 34, 1.

10 On rappellera pour mémoire les journées de janvier 27 ou les pressions populaires de 22 avant n. è. pour qu’Auguste revête de nouveaux pouvoirs (Dion Cassius, LIV, 1 ; R. G., 5 ; Velleius Paterculus, II, 89, 5 ; Suétone, Aug., 52, 2). Ce n’est en outre pas nécessairement lui qui présentait les lois dont il était l’instigateur, quand bien même aurait-il pu le faire.

11 Hellegouarc’h J., Le vocabulaire latin des relations et des partis politiques sous la République, Paris, 1972, p. 497-498.

12 Je renvoie ici aux travaux de B. Mineo sur Tite-Live, en particulier son Tite-Live et l’histoire de Rome, Paris, 2006. Auguste tenait particulièrement à ce consensus : « Lui-même se chargea de réaliser son vœu, en faisant tous ses efforts pour que personne n’eût à se plaindre de la nouvelle forme de gouvernement (noui status) » Suétone, Aug., 28, 4. Voir aussi RG, 34, 1.

13 Hollard V., « Le rôle politique du peuple à Rome au I^er siècle apr. J.-C. : ses stéréotypes chez les historiens grecs et latins de l’époque impériale », dans Ménard H. et Courrier C. (dir.), Miroir des autres, reflet de soi : stéréotypes, politique et société dans le monde romain, Paris, 2012, p. 130.

14 Sur le positionnement du Princeps dans le cadre institutionnel, voir l’analyse de J. Scheid dans son édition des Res Gestae dans la CUF (p. LIII-LXII, en particulier). Des personnalités « républicaines », telles Cincinnatus ou Camille, purent bénéficier elles aussi de cette image de recours potentiel. Notons encore que Princeps demeure une appellation ancrée dans la tradition républicaine.

15 Sur la question, complexe, du rejet de la monarchie à Rome, voir Martin P. M., L’Idée de royauté à Rome. II. Haine de la royauté et séductions monarchiques, Clermond-Ferrand, 1994 et « Chute de la royauté et adfectationes regni dans les Philippiques de Cicéron », dans Malosse P.-L., Noël M.-P. et Schouler B. (dir.), Clio sous le regard d’Hermès. L’utilisation de l’histoire dans la rhétorique ancienne de l’époque hellénistique à l’Antiquité tardive, Alessandria, 2010, p. 81-92.

16 Porphyrion, Comment. in Hor. ad Carm., 3, 29, 25 : apparet illo tempore Vrbis praefectum fuisse Maecenatem.

17 Brunt P. A., « Princeps and equites », JRS, 73, 1983, p. 61-63.

18 Dion Cassius, 51, 3, 5. Voir aussi id., 49, 16, 2 ; 51, 3, 5 ; 55, 7, 1.

19 Tacite, Ann., 6, 11.

20 Velleius Paterculus, 2, 88, 2 ; Properce, 3, 9, 1 ; Horace, Carm., 1, 20, 5 et 3, 16, 20 (dans la première ode, le terme de chevalier est utilisé essentiellement pour faire sentir l’honneur insigne reçu par Mécène en étant applaudi au théâtre par la foule ; la seconde a un caractère personnel ; en pratique, le poète utilise le plus souvent des qualificatifs à valeur morale quand il parle de Mécène) ; pour l’ascendance royale, id., Serm., 1, 6, 1-4 ; Carm., 1, 1, 1 et 3, 29, 1-2. Concernant celle-ci, voir aussi El. Maec., 1, 13 ; Martial, 12, 4, 2 ; Silius italicus, 10, 40 (« Les sceptres étrusques »).

21 Le fait est confirmé par Dion Cassius, 55, 7.

22 Sur la notion de nouitas, voir Badel Chr., La noblesse de l’Empire romain. Les masques et la vertu, Seyssel, 2005, p. 95 sq. Selon ce chercheur, le terme homo nouus s’appliquait même à tous les degrés de la hiérarchie sénatoriale et pas seulement aux consulaires.

23 Horace, Serm., 1, 6, 15-17.

24 Dion Cassius, 54, 29, 6. Voir aussi Fraschetti A., Roma e il principe, Rome, 1990 [traduit par V. Jolivet : Rome et le prince, Paris, 1994], p. 293-299.

25 Il avait d’ailleurs fallu une loi pour confier l’imperium à un chevalier (Dig., 1, 17, 1).

26 R. G., 1, 1.

27 R. G., 6, 34 et 35.

28 Dion Cassius, 53, 30, 1-3 ; Suétone, Aug., 28, 1. Voir également Roddaz J.-M., Marcus Agrippa, Rome, 1984, p. 309 sq. et Hurlet Fr., Les collègues du prince sous Auguste et Tibère. De la légalité républicaine à la légitimité dynastique, Rome, 1997, p. 34-36.

29 Le Doze Ph., Le Parnasse face à l’Olympe. Poésie et culture politique à l’époque d’Octavien/Auguste, Rome, 2014, p 119-125.

30 Salluste, Cat., 37, 10.

31 Sur cette question, voir Le Doze Ph., « Les idéologies à Rome : les modalités du discours à Rome de Cicéron à Auguste », Revue historique, 654, 2010, p. 259-289 et « Horace et la question idéologique à Rome : considérations sur un itinéraire politique », Revue historique, 664, 2012, p. 863-886.

32 Suétone, Aug., 85, 1.

33 Sur cette concurrence entre aristocrates, pérennisée sous Auguste sous une forme apaisée, cf. Hurlet Fr., « Concurrence gentilice et arbitrage impérial. Les pratiques politiques de l’aristocratie augustéenne », Politica Antica. Rivista di prassi e cultura politica nel mondo greco e romano, 2, 2012, p. 33-54. Voir également Roller M. B., « The politics of Aristocratics Competition : Innovation in Livy and Augustan Rome », dans Dominik W. J., Garthwaite J. et Roche P. A. (dir.), Writing Politics in Imperial Rome, Leiden / Boston, 2009, p. 153-172.

34 Hurlet fr., Les collègues du prince sous Auguste et Tibère. De la légalité républicaine à la légitimité dynastique, Rome, 1997.

35 Sur cette question, voir Williams G., « Did Maecenas “Fall from Favor” ? Augustan Literary Patronage », dans Raaflaub K. A. et Toher M. (dir.), Between Republic and Empire. Interpretations of Augustus and his Principate, Berkeley, 1990, p. 258-275 ; White P., « Maecenas’ Retirement », Classical Philology, 86, 1991, p. 130-138 et Le Doze Ph., « Aux origines d’une retraite politique : Mécène et la Res publica restituta », dans Hurlet Fr. et Mineo B. (dir.), Le Principat d’Auguste. Réalités et représentations du pouvoir. Autour de la Res publica restituta, 2009, p. 101-117.

36 Velleius Paterculus, 2, 76, 4.

37 Velleius Paterculus, 2, 93, 1.

38 Syme R., The Roman Revolution, Oxford, 1952, p. 324 et 385 (traduit par R. Stuveras) et « Who was Vedius Pollio ? », JRS 51, 1961, p. 28. Cf. également Fougnies A., Mécène, ministre d’Auguste, protecteur des lettres, Bruxelles, 1947, p. 26-27 ; Reinhold M., Marcus Agrippa. A Biography, Rome, 1965, p. 66-68 ; Della Corte F., « Agrippa e Mecenate : due politiche culturali a confronto », Opuscula, 13, Genova, 1992, p. 119-135 ; Byrne Sh., Maecenas, Evanston, 1996, p. 67-76. Le premier à avoir disserté sur la froideur des poètes proches de Mécène à l’encontre d’Agrippa est Marx F., « M. Agrippa und die zeitgenössische römische Dichtung », RhM, 74, 1925, p. 174-194.

39 Ainsi que l’a fort bien démontré Roddaz J.-M., Marcus Agrippa, Rome, 1984, p. 216- 229. Voir aussi Voisin D., « Horace, Agrippa et les recusationes », Latomus, 61 (2), 2002, p. 357.

40 Roddaz J.-M., Marcus Agrippa, Rome, 1984, p. 227-228.

41 Dion Cassius, 54, 6, 5-6.

42 Voir les réflexions de Roddaz J.-M., Marcus Agrippa, Rome, 1984, p. 308 et 310-311.

43 V. Gardthausen, Augustus und seine Zeit, Leipzig, [1891-1896], 1964, p. 767-768 ; Cogitore I., La légitimité dynastique d’Auguste à Néron à l’épreuve des conspirations, Rome, 2002, p. 124 et 135 ; Bastomsky S. J., « Tacitus, Annals 14, 53, 2. The Pathos of the Tacitean Seneca’s Request to Nero », Latomus, 31, 1972, p. 176 et « Proculeius and Augustus. A Note on a Friendship turned Sour », Latomus, 36, 1977, p. 130-131.

44 Suétone, Aug., 66. Sur l’affaire Murena, voir Velleius Paterculus, 2, 91 ; Dion Cassius, 54, 3, 3 sq. ; Sénèque, Brev. vit., 4, 5 et De clem., 3, 7, 6 ; Strabon, 14, 5, 4.

45 Dion Cassius, 54, 3, 5.

46 Salluste, Cat., 51.

47 Dion Cassius, 55, 7, 2.

48 Dion Cassius, 54, 19, 3.

49 Sénèque le Rhéteur, Controv., 2, 4, 12-13.

50 Dion Cassius, 54, 6, 5-6.

51 Dion Cassius, 54, 30, 4.

52 Dion Cassius, 55, 7, 1.

53 Voir sur ce point Suétone, Aug., 68.

54 Du moins si l’on en reste à la maison d’Hortensius (autour de laquelle tout un complexe fut bien vite conçu).

55 El. Maec., 1, 13-14 et 39.

56 Suétone, Vita Horatii, 4. On ne peut écarter que ce passage ait été écrit plus tôt, lorsque Mécène a été gravement malade à la fin des années 30.

57 Plutarque, Mor., 207 c.

58 Demougin S., L’ordre équestre sous les Julio-Claudiens, Rome, 1988, p. 135 et 169 notamment ; Cresci G., « Maecenas, equitum decus », RSA, 25, 1995, p. 175.

59 Sur le conseil du prince, voir Crook J. A., Consilium Principis. Imperial Councils and Counsellors from Augustus to Diocletian, New York, [1955], 1975, p. 31 sq.

60 Beaucoup considèrent que le livre 52 n’a aucun fondement historique : voir à ce sujet Stein A. et kappelmacher A., art. « C. Maecenas » , dans RE., 14 (1), 1928, col. 213 ; Millar F., A Study of Cassius Dio, Oxford, 1964, p. 102 sq. ; Gabba E., « The Historians and Augustus » , dans Millar F. et Segal E., Caesar Augustus. Seven Aspects, Oxford, 1984, p. 70-75 ; Dorandi T., « Der “gute König” bei Philodem und die Rede des Maecenas vor Octavian », Klio, 67, 1985, p. 56-60. ; Reinhold M., « In Praise of Cassius Dio », AC, 55, 1986, p. 219-221 ; Espinosa U., « El problema de la historicidad en el debate Agripa-Mecenas de Dion Cassio », Gerion, 5, 1987, p. 289-316 ; Byrne Sh., Maecenas, Evanston, 1996, p. 63-65. Mais dès V. Gardthausen (Augustus und seine Zeit, Leipzig, [1891-1896], 1964, p. 633 et 768), des positions plus nuancées sont apparues. Sur ce point, voir notamment Boyancé P., « Portrait de Mécène », BAGB, 3, 1959, p. 334 ; avallone R., Mecenate, Naples, 1962, p. 18, n. 32 et p. 78, n. 70 et André J.-M., Mécène. Essai de biographie spirituelle, Paris, 1967, p. 78-79 ; Della Corte f., « Nave senza nocchiero in gran tempesta », Paideia, 45, 1990, p. 135-138.

61 Roddaz J.-M., Marcus Agrippa, Rome, 1984, p. 209-215.

62 Voir en particulier Avallone R., Mecenate, Naples, 1962, p. 18, n. 32 et p. 78, n. 70 et André J.-M., Mécène. Essai de biographie spirituelle, 1967, Paris, p. 78-79. Voir également Eberle J., « Mäcenas, der Etrusker », Altertum, 4, 1958, p. 15-16 ; Boyancé P., « Portrait de Mécène », BAGB, 3, 1959, p. 334 ; Grenade P., Essai sur les origines du principat, Paris, 1961, p. 159.

63 Grenade P., Essai sur les origines du principat, 1961, p. 159.

64 Salmon e. T., Samnium and the Samnites, Cambridge, 1967, p. 369, n. 4 ; Williams G., Libertino patre natus : True or False ?, dans Harrison St. (dir.), Homage to Horace. A Bimillenary Celebration, Oxford, p. 307-309.

65 Horace, Carm., 1, 1, 7 ; Virgile, Aen., 1, 148-149 ; Georg., 4, 105.

66 Dion Cassius, 52, 38.

67 Ovide, Tr., 2, 574.

68 Horace, Carm., 1, 2, 50 et 4, 5, 1-2 pour les citations.

69 Suétone, Aug., 58.

70 C’est en grande partie le rétablissement de la concorde (une concorde toujours fragile et relative) qui légitima le Principat naissant. J. Farrell a montré que, aux yeux d’Ovide (et sans doute de nombre de ses contemporains), la discorde était devenue la marque de la République (et, d’une certaine manière, Camille son emblème) : voir Farrell J., « Camillus in Ovid’s Fasti », dans Farrell J. et Nelis D. P. (dir.), Augustan Poetry and the Roman Republic, Oxford, 2013, p. 57-88.

71 Valère Maxime, II, 5, 5 ; Pline l’Ancien, H. N., XIV, 148. Voir aussi Leigh M., « Varius Rufus, Thyestes and the Appetites of Antony », PCPhS, 42, 1996, p. 174 ; Barzano A., « Tavola e politica in età imperiale », dans Sordi M. (dir.), L’immagine dell’uomo politico, Milan, 1991, p. 235-253.

72 Horace, Serm., 2, 8.

73 Voir Dorandi T., Il buon re secondo Omero, Naples, 1962. Du même auteur, voir aussi « Der “gute König” bei Philodem und die Rede des Maecenas vor Octavian », Klio, 67, 1985, p. 56-60. On pourra aussi se référer à Murray O., « Philodemus on the Good King according to Homer », JRS, 55, 1965, p. 161-182, lequel ne perçoit toutefois pas le traité comme épicurien. Il est vrai que les poncifs y sont nombreux. Mais les épicuriens (qui sont avant tout des pragmatiques) ne cherchaient pas l’originalité en la matière. Parmi les antiennes présentes dans le traité, la modération des désirs, le rejet de l’hybris et de la stasis, la recherche de l’équité, l’idée que la paix et la justice ont pour corollaire l’abondance, la valeur éminente du conseil, ne pouvaient qu’entraîner l’adhésion d’un épicurien. Et par conséquent trouver sa place dans un écrit épicurien.

74 Ovide, Pont., 1, 2, 119-126 et 3, 6, 23-24.

75 Dion Cassius, 55, 7, 1-4.

76 Sur les caractéristiques de l’éloge, cf. Cogitore I. et Goyet Fr. (dir.), Devenir roi. Essais sur la littérature adressée au Prince, Grenoble, 2001 et L’éloge du Prince. De l’Antiquité au temps des lumières, Grenoble, 2003. Certains éloges sont parfois également perçus comme ironiques par les Modernes, cf. Roche P., « The Ivy and the Conquering Bay : Quintilian on Domitian and Domitianic Policy », dans Dominik W. J., Garthwaite J. et Roche P. A. (dir.), Writing Politics in Imperial Rome, Leiden / Boston, 2009, p. 367-385.