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La Philosophie delphique de Plutarque

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Xavier Brouillette

Première partie. La vie philosophique

Chapitre 3. « Rien de trop ». La prudence académique dans les Dialogues pythiques

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Extrait du texte

3.1. Le temps, l’apparence et la pensée

La description de l’univers sensible, de sa multiplicité en constant changement et de son instabilité a certainement des conséquences sur l’utilisation du langage et de la mémoire, mais les conséquences les plus importantes touchent toutefois le plan épistémologique. Plutarque souligne avec insistance la difficulté de tirer de l’univers sensible une quelconque connaissance :

et si voulant la saisir [la nature mortelle (θνητὴ φύσις)], on fixe sur elle sa pensée (τὴν διάνοιαν), de même qu’en cherchant à saisir fortement de l’eau avec sa main pour la presser et la retenir, on la laisse s’écouler entre les doigts qui l’entouraient (ἀπόλλυσι1 τὸ περιλαµбανόµενον)2, de même le raisonnement qui poursuit une clarté excessive (τὴν ἄγαν ἐνάργειαν)3 Touchant chacun des êtres soumis aux affections et aux changements dérape tantôt d’un côté vers sa génération, tantôt vers sa corruption, ne pouvant rien saisir qui demeure ou existe réellement (οὐδ᾽ ὄντως ὄντο...

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