Chapitre 4. Le paradoxe dans le stoïcisme

p. 85-137


Extrait

1Étudier le paradoxe dans le stoïcisme nous ouvre à une complexité extrême : le Portique a appuyé délibérément sa pensée sur la démarche qui consiste à contredire les opinions communes pour faire apparaître la vérité. Mais cette originalité, qui constitue une des spécificités stoïciennes et qui détermine la sagesse du Portique dans sa radicalité, est en même temps l’objet des attaques les plus virulentes, et des moqueries les plus insultantes. C’est ainsi que Plutarque nous fait prendre conscience, de façon particulièrement aiguë, du fait que le paradoxe représente à la fois la puissance et la vulnérabilité du stoïcisme. Son traité Sur les notions communes contre les stoïciens, dont le titre, donné a posteriori, reflète la démarche, oriente prioritairement ses attaques vers le rapport du Portique à l’opinion commune, et dès les premières pages, l’Académicien Diadouménos y dénonce l’étrangeté du paradoxe stoïcien :

« Faut-il donc nous tourner d’abord vers les thèmes banals et reb

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