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Les Routes de la voix

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Guy Lachenaud

V. De la pierre aux dieux : une hiérarchie sans cesse contredite

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Extrait du texte

Quand ils parcourent les différents règnes, les Anciens gardent toujours en ligne de mire le langage humain, sous sa forme la plus achevée, c’est-à-dire celui du mâle adulte, intelligent, cultivé et Grec. Aristote est le meilleur représentant de cette philosophie anthropocentrique, bien qu’il situe l’homme entre l’animal et la divinité et le définisse comme un « animal politique » que le langage distingue de tous les autres êtres vivants :

[…] un homme qui n’est pas capable d’entrer en communauté (κoινωνεῖν), ou qui n’en a pas besoin parce qu’il se suffit à lui-même (αὐτάρκειαν), ne fait pas partie de la cité, comme un animal sauvage (θηρίoν) ou comme un dieu1.

Aristote établit ainsi la distinction entre son, voix et langage :

La voix est un son émis par un être animé (ἐμψύχoυ) ; aucun des êtres inanimés, en effet, n’a de voix, et c’est seulement par ressemblance qu’on leur attribue une voix : par exemple la flûte, la lyre, et tous les autres objets inanimés dont les sons possèdent une...

© Les Belles Lettres, 2013

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