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La Mort rouge

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Bernard Eck

V. Homicide, souillure et démons : Les limites de la croyance

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Extrait du texte

Au gibet noir, manchot aimable,
Dansent, dansent les paladins,
Les maigres paladins du diable,
Les squelettes de Saladins.
A. Rimbaud, Bal des pendus

Cette partie revient sur l’idée de souillure attachée à l’homicide pour en contester l’existence ou en déceler le caractère limité. En effet, dans de nombreuses tragédies, le meurtrier n’est pas souillé. De même, les lois sur l’homicide, dans leur contenu textuel, sont pour ainsi dire muettes sur ce sujet. Quant aux plaidoyers des orateurs dans des affaires d’homicide, ils ne font guère état de cette croyance, qui relève plutôt de la superstition, mais celle-ci n’est cependant pas rigoureusement absente de leur propos. La souillure du meurtrier semble, en revanche, trouver une expression privilégiée dans la démonologie. Selon les Tétralogies attribuées à Antiphon, le fantôme de la victime, en attendant la vengeance, répand la souillure. Diverses entités malfaisantes liées à l’homicide sont également présentes, de façon plus ou moins certain...

© Les Belles Lettres, 2012

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