La Mort rouge
|III. Du prétendu silence d’Homère
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Extrait du texte
Morts de Valmy, Morts de Fleurus, Morts d’Italie,
Ô million de Christs aux yeux sombres et doux ;
A. Rimbaud, Morts de Quatre-vingt-douze…
« L’Iliade et l’Odyssée se taisent sur la souillure du meurtrier », remarque avec raison Édouard Des Places, dont l’avis reflète celui de tous les savants1. C’est là un paradoxe déroutant : Homère, chez qui généralement tout commence, particulièrement dans le domaine religieux, ne mentionne pas la souillure attachée à l’homicide et, pour certains, il ignorerait jusqu’à la notion même de souillure. Le constat est d’autant plus surprenant que la souillure du meurtrier, bien attestée dans la littérature postérieure à Homère, paraît relever d’un mode de pensée archaïque. Mais, avant de revenir sur ce sujet, il convient d’évoquer, précisément, le témoignage le plus ancien dont nous disposons.
1 – Les poètes archaïques et la souillure du meurtre
La plus ancienne attestation de la souillure liée à l’homicide se trouve dans l’Éthiopide, qui est une œuvre app...
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