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Le Bestiaire d’Aristophane

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Cécile Corbel-Morana

Première partie. Bestiaire et politique

Chapitre I. L’animal dans l’utopie pacifiste : vivre en paix, manger et faire l’amour

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Extrait du texte

La place accordée au corps humain et à la satisfaction de tous ses besoins est l’une des caractéristiques du genre de la Comédie ancienne. Or cette « conception hyperbolique du corps », cette « acceptation de la vie “naturelle” »1 dont témoigne l’œuvre d’Aristophane ne semble jamais si manifeste que dans les pièces d’inspiration pacifiste (Les Acharniens, La Paix, Lysistrata). Pour conjurer la guerre du Péloponnèse et compenser la réalité, l’utopie comique restaure la paix et fait le choix des forces de vie localisées dans le ventre et le sexe. L’animal porte cette vision par une double présence symbolique, d’abord sous la forme d’animaux comestibles, ensuite sous celle de métaphores animales érotiques.

À table !

Des étals de l’agora comique à la table des héros d’Aristophane, les animaux comestibles abondent. Certains pourront être tentés d’y voir un témoignage vivant sur les comportements alimentaires de l’Athènes contemporaine, comme en témoigne dès l’Antiquité l’utilisation qu’Ath...

© Les Belles Lettres, 2012

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