Introduction

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Introduction

p. 9-13

Extrait

1Βρεκεκεκεξ κοαξ κοαξ. Le refrain entêtant du chœur des Grenouilles qui accompagne la catabase du dieu du théâtre, Dionysos, parti aux Enfers chercher un bon poète tragique, est sans doute le vers le plus célèbre d’Aristophane. Si nous avons voulu, à notre tour, le reprendre en exergue, ce n’est pas pour placer notre texte sous le patronage de ces créatures (car, comme nous le verrons, ce patronage pourrait être de mauvais augure), mais pour remarquer que, à travers ce chant animal, c’est grâce à son bestiaire qu’Aristophane est passé à la postérité. C’est dire combien les animaux de son théâtre méritaient qu’on leur consacrât une étude qui cherche à vérifier en quoi ils pouvaient définir l’œuvre du poète comique au point d’en devenir l’emblème. De fait, le spectateur et le lecteur d’hier et d’aujourd’hui ne peuvent qu’être frappés par l’omniprésence des animaux dans ses pièces. Des bêtes de toutes sortes envahissent le texte et la scène : animaux réels ou fabuleux, familiers

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1 Comme l’écrit Bouffartigue (2003), p. 132 : « L’étude d’une image n’est pas complète sans un minimum de référence au monde réel ; dans le cas présent, l’étude du bestiaire n’est pas complète si elle ignore que derrière le bestiaire existait une faune. L’étude de l’animal dans l’Antiquité devrait être une anthropozoologie, c’est-à-dire une étude de l’animal tel que l’homme l’utilise, le chasse, le mange, le vénère, le sacrifie, le voit, le représente, le conçoit, etc., appuyée sur une connaissance aussi précise que possible de ce qu’il fut réellement dans un espace et un temps donnés. »

2 Pour l’identification des différentes espèces animales mentionnées par Aristophane, on pourra consulter les études suivantes (les ouvrages généraux présentent l’ensemble de la documentation antique sur chacune des espèces animales répertoriées : description physique et mœurs de l’animal ; place de l’animal dans la vie quotidienne des Grecs ; symbolique ; mythes et légendes ; etc.) : Keller (1909 – 1913) ; B.B. Rogers, The Birds of Aristophanes, Londres, 1906, introd. p. xxii-lxxxiv ; Thompson (1936²) et (1947) ; Pollard (1977) ; Capponi (1979) ; Davies et Kathirithamby (1986) ; Beavis (1988) ; Arnott W.G. (1993) ; Dunbar (1997), en part. l’appendice, p. 124 – 129 ; Zucker (2005) ; Arnott W.G. (2007). Sur la formation des zoonymes, on consultera notamment Robert F. (1911) ; Wood (1927 – 1928) ; Lacroix (1937) ; Strömberg (1943) ; Gil Fernandez (1959) ; Skoda (1974), (1980) et (1997).

3 A. Zucker, Physiologos. Le bestiaire des bestiaires, Texte traduit du grec, introduit et commenté par A. Zucker, Grenoble, 2004, p. 9.

4 Sur les bestiaires médiévaux, on consultera par ex. Bianciotto (1995).

5 Nous avons construit notre réflexion à partir des onze comédies que la tradition nous a transmises dans leur totalité, sans pour autant exclure de notre corpus les fragments du poète, qui, s’ils n’ont pas été l’objet d’un examen exhaustif, ont pu être convoqués ponctuellement pour étayer certaines analyses.

6 Voir par ex. Dierauer (1977).

7 Taillardat (1965²), § 14. Il faut immédiatement signaler ici notre dette à l’égard de l’ouvrage de référence que le philologue a laissé sur les images du poète comique.

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Ce livre est cité par

Moore, Timothy J.. (2021) Ludics. DOI: 10.1007/978-981-15-7435-1_9
(2019) The Encyclopedia of Greek Comedy. DOI: 10.1002/9781118542842.ch1
(2020) BIBLIOGRAPHY. Ramus, 49. DOI: 10.1017/rmu.2020.13
Moore, Timothy J.. (2017) Stinging Auloi. Greek and Roman Musical Studies, 5. DOI: 10.1163/22129758-12341299
Harris, John P.. (2018) Flies, Wasps, and Gadflies: The Role of Insect Similes in Homer, Aristophanes, and Plato. Mouseion, 15. DOI: 10.3138/mous.15.3-09

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Référence numérique du chapitre

Corbel-Morana, C. (2012). Introduction. In Le Bestiaire d’Aristophane (1‑). Les Belles Lettres. https://doi.org/10.4000/books.lesbelleslettres.1664

Corbel-Morana, Cécile. « Introduction ». In Le Bestiaire d’Aristophane. Paris: Les Belles Lettres, 2012. https://doi.org/10.4000/books.lesbelleslettres.1664.

Corbel-Morana, Cécile. « Introduction ». Le Bestiaire d’Aristophane, Les Belles Lettres, 2012, https://doi.org/10.4000/books.lesbelleslettres.1664.

Référence numérique du livre

Corbel-Morana, C. (2012). Le Bestiaire d’Aristophane (1‑). Les Belles Lettres. https://doi.org/10.4000/books.lesbelleslettres.1614

Corbel-Morana, Cécile. Le Bestiaire d’Aristophane. Paris: Les Belles Lettres, 2012. https://doi.org/10.4000/books.lesbelleslettres.1614.

Corbel-Morana, Cécile. Le Bestiaire d’Aristophane. Les Belles Lettres, 2012, https://doi.org/10.4000/books.lesbelleslettres.1614.

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