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Parier sur le temps

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Catherine Collobert

Partie 2. L’éthique héroïque : maîtriser le temps

L’éthique héroïque : maîtriser le temps

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Extrait du texte

Pour les êtres humains, le temps vécu est un temps marqué par la finitude. Mais cette conscience de la finitude s’accompagne du désir de la dépasser dans un désir d’immortalité. Le héros est tendu vers l’accomplissement de ce désir qui oriente sa vie. Certains, tels Achille et Hector, contrairement à Ulysse, ne connaîtront pourtant pas l’assouvissement de ce désir, qui suppose pour eux la mort : ils devront mourir pour que la fin dernière de leur vie soit atteinte, sans pouvoir jamais jouir de ce pourquoi ils ont vécu. C’est du reste cette frustration qu’exprime Achille dans l’Hadès, et c’est une des raisons pour lesquelles il ne peut pas y avoir, selon lui, de consolation à la mort (Od., 11, 488-491).

La conception héroïque du temps consiste en deux représentations solidaires du temps : comme forme vide et « ouverte », c’est-à-dire comme source d’incertitude, et comme forme pleine et « fermée », c’est-à-dire comme temps destinal. Je défendrai ici la thèse selon laquelle ces deux rep...

© Les Belles Lettres, 2011

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