La politique des chaires au Collège de France
Le Collège de France se définit comme le lieu de la science en voie de se faire. Rejetant tout partage disciplinaire fixe, il prône l’adéquation de ses enseignements au renouvellement des savoirs.
Mais ce qui apparaît comme une libre transformation est aussi l’expression d’une politique institutionnelle. Le choix d’un intitulé de chaire, la désignation d’un titulaire résultent de l’état de la science et d’un contexte académique, politique et social. La reconduction d’une chaire revient à aff...
Éditeur : Les Belles Lettres, Collège de France
Lieu d’édition : Paris
Publication sur OpenEdition Books : 21 décembre 2017
ISBN numérique : 978-2-251-90669-0
DOI : 10.4000/books.lesbelleslettres.120
Collection : Docet omnia
Année d’édition : 2017
ISBN (Édition imprimée) : 978-2-251-44692-9
Nombre de pages : 560
Antoine Compagnon
PréfaceAnciens et nouveaux régimes des chaires
Rafael Mandressi
Chaires d’Ancien Régime et ancien régime des chairesLa médecine au Collège royal (xvie-xviie siècles)
Jeanne Peiffer
Changer la destination des chairesLa mise en place d’une pratique, entre convenance personnelle et exigence de l’Université (1760-1780)
Idéaux et pratiques de la transformation des intitulés
Wolf Feuerhahn
Le Collège de France et « la liberté de transformation » des chairesÉmergence et perpétuation d’une autodéfinition
Céline Surprenant
Titulaire ou intituléDeux critères pour sélectionner les candidats au Collège de France
Françoise Waquet
Soutenir une proposition de chaire au Collège de France (1900-1949)Jeu institutionnel et discours délibératif
Florence Deprest
Le Collège de France en situation coloniale ?Autour de quelques chaires (fin xixe-début xxe siècle)
Yann Renisio
Le crédit des chairesInertie disciplinaire et ascension des sciences au Collège de France (1800-2000)
Le poids des « Chaires fondamentales »
Sarah Rey
De l’éloquence à la civilisationÉvolution de l’intitulé des chaires consacrées à l’Antiquité latine (xixe-xxe siècles)
Hélène Gispert
La rhétorique à propos des intitulés des chaires de mathématiques (1860-1950)Les dessous d’une permanence au Collège de France
Intitulés et disciplines : jeux de masques
Jean-Luc Chappey et Julien Vincent
Une chaire sans intitulé ?Les sciences morales et politiques au Collège de France (1795-1864)
Pascale Rabault-Feuerhahn
La comparaison fait-elle la discipline ?Intitulés comparatistes et dynamique des chaires au Collège de France
Olivier Orain et Marie-Claire Robic
La géographie au Collège de France (milieu xixe-milieu xxe siècle)Les aléas d’une inscription disciplinaire
Jacqueline Carroy, Annick Ohayon et Régine Plas
Usages, extensions et masques de l’intitulé « psychologie » au Collège de FranceLe Collège de France se définit comme le lieu de la science en voie de se faire. Rejetant tout partage disciplinaire fixe, il prône l’adéquation de ses enseignements au renouvellement des savoirs.
Mais ce qui apparaît comme une libre transformation est aussi l’expression d’une politique institutionnelle. Le choix d’un intitulé de chaire, la désignation d’un titulaire résultent de l’état de la science et d’un contexte académique, politique et social. La reconduction d’une chaire revient à affirmer qu’une discipline mérite d’être enseignée ; la suppression d’une autre signifie que celle-ci n’a plus sa place dans le paysage scientifique. L’analyse des pratiques à l’œuvre au Collège de France durant ses cinq siècles d’existence, révèle une tension vive et persistante entre l’engagement en faveur de l’innovation et la perpétuation des traditions séculaires.
Sur la base de nombreux documents inédits issus notamment des archives du Collège de France, cet ouvrage revisite l’autodéfinition de la plus fameuse institution savante française et invite à reconsidérer la fabrique et le partage des savoirs dans l’enseignement et la recherche.
Wolf Feuerhahn est chargé de recherches au CNRS, membre du LabEx Hastec et de PSL, directeur-adjoint du Centre Alexandre-Koyré et co-directeur de la Revue d’histoire des sciences humaines (RHSH). Historien des sciences, il travaille sur l’histoire transnationale de l’organisation, du partage et de l’étiquetage des savoirs en Europe (xviiie-xxie siècle).
Il a notamment édité La Fabrique internationale de la science. Les congrès scientifiques entre 1865 et 1945, Revue germanique internationale, 2010, avec P. Rabault-Feuerhahn ; Les Sciences de l’homme à l’âge du neurone, RHSH, 2011, avec R. Mandressi ; Humanités environnementales. Enquêtes et contre-enquêtes, Publications de la Sorbonne, 2017, avec G. Blanc et É. Demeulenaere.
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