Chapitre III. Les manuscrits et le problème de l’histoire des textes

p. 95-160


Extrait

Les embryons ne se fossilisent pas.
Teilhard de Chardin.

1Comment les textes de l’Antiquité sont-ils parvenus jusqu’à nous ? Par quel miracle la « bonne nouvelle » entendue il y a deux millénaires dans les bourgades de Galilée ou dans la ville sainte de Jérusalem éveille-t-elle encore de nos jours, grâce à la transmission des Évangiles, un écho toujours recueilli avec émotion ? Ce sont ces problèmes, restés longtemps insondables, qu’examinent aujourd’hui avec passion les historiens des textes.

2L’histoire des textes est une discipline relativement neuve. Elle a pris corps le jour où, conséquence du romantisme, on a été sensible à la différence des temps et des hommes. Ce sentiment a pénétré en philologie quand les érudits eurent compris que les textes anciens qu’ils lisaient pouvaient ne pas être exactement tels que les avaient écrits leurs auteurs, qu’en tout cas ils avaient, au cours d’un long voyage dans le temps, dont les grandes étapes se laissaient entrevoir, subi des transf

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