Un prédicateur en Révolution (et au-delà) : le pasteur Jean-Antoine Blachon
A preacher in the Revolution (and beyond): Pastor Jean-Antoine Blachon
p. 189-202
Résumés
L’un des nombreux articles sur le protestantisme français publiés par Yves Krumenacker aborde la question des pasteurs pendant la Révolution française (RHP, 2016). En partant de ce portrait de groupe qui offre des jalons de compréhension essentiels face de la période révolutionnaire, le propos vise à revenir sur l’un des ministres du culte, Jean-Antoine Blachon (1753-1821), et plus particulièrement sur sa prédication et la manière dont il aborde les bouleversements politiques de son pays, entre 1787 et 1805. L’enquête se fonde notamment sur un des rares recueils de sermons de la période, publié par Blachon lui-même, accompagné d’un mémoire sur l’état de la religion chrétienne. Elle s’intéresse donc aux modalités de sa prise de parole en chaire, aux thématiques abordées devant son auditoire chrétien, ainsi qu’à quelques réflexions d’ordre politico-religieux qu’il a pu déployer.
One of the many articles on French Protestantism published by Yves Krumenacker addresses the question of pastors during the French Revolution (RHP, 2016). Starting from this group portrait, which offers essential milestones of understanding in the face of the revolutionary period, the aim is to return to one of the ministers of religion, Jean-Antoine Blachon (1753-1821), and more particularly to his preaching and the way in which he approached the political upheavals of his country, between 1787 and 1805. The investigation is based in particular on one of the rare collections of sermons of the period, published by Blachon himself, accompanied by a memoir on the state of the Christian religion. It is therefore interested in the ways in which he spoke from the pulpit, the themes he addressed to his Christian audience, and some of the political and religious reflections he made.
Texte intégral
1Parmi les nombreux articles sur le protestantisme français publiés par Yves Krumenacker, l’un d’entre eux aborde la question des pasteurs pendant la Révolution française1. En partant de ce portrait de groupe – le nombre de 307 pasteurs est avancé – qui offre des jalons de compréhension essentiels face de cette période mouvementée, le propos vise ici à revenir sur un des ministres du culte, Jean-Antoine Blachon (1753-1821), et plus particulièrement sur sa prédication et la manière dont il aborde les bouleversements politiques de son pays, entre 1787 et 1807. L’enquête se fonde notamment sur un des rares recueils de sermons de la période, publié par Blachon lui-même, accompagné d’un mémoire sur l’état de la religion chrétienne2. L’intérêt de ces textes réside dans les thématiques abordées devant son auditoire et pour ses lecteurs, ainsi que dans les réflexions d’ordre politico-religieux qu’il a pu y déployer.
2Pour l’appréhender, nous reviendrons rapidement sur le parcours – assez classique – de ce pasteur du Désert puis nous présenterons comment sa plume revient sur les circonstances politiques des années 1787-1807 et permet également de saisir objectifs et espérances d’un pasteur entre Ancien Régime et Empire.
Un parcours pastoral classique au temps du Désert
3Pour retracer rapidement la biographie de Jean-Antoine Blachon, il est notamment possible de se pencher une nouvelle fois sur un travail mené par Yves Krumenacker. En effet, dans son Dictionnaire des pasteurs dans la France du xviiie siècle, la notice de ce pasteur laisse entrevoir quelques étapes importantes de sa vie qui permettent de le situer dans un itinéraire classique pour la période3. Né au mitan du siècle dans le Vivarais protestant, il est issu d’une famille profondément attachée à la foi de Calvin puisque le père, Jean Blachon, dit Châtaignier, était déjà pasteur et que ses deux autres frères (Jean et Jean-Paul) ont, comme lui, été formés au Séminaire de Lausanne dans les années 1760-1770. Cette configuration familiale fait penser à une autre dynastie pastorale du temps, celle des Rabaut de Nîmes. Une différence réside néanmoins entre eux dans le fait que la famille de Jean Blachon est partie à Lausanne au début des années 1760, alors que celle de Paul Rabaut est restée dans le Languedoc. Et c’est dans la ville lémanique que le père exerce les fonctions d’inspecteur du Séminaire jusqu’en 1774 et qu’il devient « correspondant avec les Eglises sous la Croix4 ».
4Comme d’autres ministres de la clandestinité, Jean-Antoine prend un surnom, Silva, et suit donc sa formation au Séminaire lausannois, les sources le faisant apparaître en 1773 et en 1775. Il est consacré pasteur en avril 1776 et il revient en France où il dessert plusieurs petites Églises rurales, à Lafitte-sur-Lot ou Caussade. En juin 1779, il part avec son frère Jean-Paul pour Montauban et y demeure trois années. Par manque de ministres, il était alors commun pour ces pasteurs du Désert de se déplacer de communauté en communauté et ce n’est qu’à partir des années 1780 que Blachon se fixe plus longtemps, à Bordeaux, ville où il demeure en poste jusqu’en 1793 (tout en desservant en parallèle des communautés dans l’Aunis). Les pasteurs Blachon sont indéniablement connus, et Silva apparaît dans les registres des synodes provinciaux5. On le voit avancer dans sa carrière, exerçant des fonctions dans des communautés de plus en plus conséquentes et sans doute plus en accord avec sa manière de vivre, lui qui avait vécu de nombreuses années à Lausanne. Une dernière ville, Nantes, le reçoit pour quelque temps comme ministre avant la suspension du culte protestant6.
5Comme nombre de ministres, avec la fin de ses fonctions pastorales il est amené à exercer d’autres activités, et il assure celles de professeur de langues anciennes à l’École centrale de Fontainebleau en 1795-1796 et 1798-1802. Il redevient un temps pasteur de Montauban (1796-1798), mais démissionne suite à un schisme avec son Église. Daniel Robert indique qu’il était d’un caractère plutôt difficile, avec des idées politiques semble-t-il modérées : « il était jugé en 1792, homme de droite par les Girondins […]. En conflit en 1798 avec la “gauche”, il préféra partir [de Montauban]7. » Il est, à partir de 1802, pasteur à Anduze où il meurt en 1821. La notice nécrologique que fait son collègue Soulier est volontiers laudative (l’exercice s’y prête), Blachon paraissant particulièrement dévoué à son ministère dans l’Église gardoise8.
6Une formation lausannoise, plusieurs Églises desservies dans sa carrière, des charges différentes occupées pendant la Révolution qu’il traverse en reprenant ses fonctions avec Bonaparte, voilà donc les points saillants d’un parcours pastoral classique pour la période considérée. Un élément toutefois le différencie de ses confrères, le fait d’avoir été parmi les pasteurs qui ont publié car, comme l’indique Yves Krumenacker, les ministres du temps « sont plutôt des hommes de terrain, des pasteurs au sens propre, et non des intellectuels9 ». Ici, Blachon se démarque car il montre un désir de mettre en avant son action oratoire et pastorale en publiant certains extraits de ses sermons théologico-politiques.
7Jean-Antoine Blachon est, en effet, le seul pasteur à avoir lui-même réalisé une anthologie de certains de ses sermons à tonalité politique au sortir de la Révolution française, avec la publication, en 1804, d’un Recueil de Discours ou fragments de Discours, relatifs à diverses circonstances de l’Etat10. Il compile donc des extraits de certaines de ses prises de parole en chaire et il le fait comme l’indique la page de titre, « en sa qualité de Pasteur de l’Église Réformée à Bordeaux, puis à Anduze ». Pour attester de la conformité entre les prédications et l’édition, il explique avoir confié « les manuscrits originaux avec leurs ratures primitives » à son collègue à Bordeaux Jacques Olivier-Desmont (il se trouve en poste à Nîmes au moment de la rédaction du recueil) qui les a trouvés conformes. Il ne s’agit pas d’un sermonnaire classique, car le ministre choisit des passages de ses discours et y inclut des commentaires personnels, des analyses et des développements sur les faits politiques du moment de diction.
Parler des circonstances de l’État en chaire
Recueil de Discours ou fragments de Discours11

8Le plan de l’ouvrage indique les moments de la prise de parole et l’auteur opère une césure entre les sermons des années 1787 à 1792 et ceux de la période 1802-1804. Comme beaucoup d’autres pasteurs, Blachon, entre ces deux périodes, soit ne prend plus la parole sur des sujets d’ordre politique, soit quitte ses fonctions pastorales et ne prêche plus. De fait, les années 1793-1801 sont pauvres en sermons publiés et même manuscrits pour l’ensemble des pasteurs français. Le plan est donc conforme à la temporalité de la prédication protestante des années 1787-180412. Mais Blachon comble ce silence en introduisant entre ces deux moments, un Mémoire sur l’état de la religion chrétienne, et sur la communion Protestante en particulier, à la fin du dix-huitième siècle13. La position de cette quarantaine de feuillets dont le genre est très différent des discours de chaire montre qu’il s’agit sans doute pour ce pasteur d’une manière de poursuivre une réflexion religieuse, nous y reviendrons.
9Les motivations de l’auteur sont clairement posées dans un Avis au lecteur qui ouvre le recueil, mobiles d’écriture quelque peu surprenants sous la plume d’un ministre. En effet, lorsque leurs sermons sont publiés, les pasteurs usent plutôt, dans un court paragraphe introductif, d’une rhétorique visant à expliquer qu’ils sont étrangers à l’initiative de la publication de leur texte et qu’ils ont cédé aux demandes du consistoire (posture d’écriture sans doute pour montrer un souci de modestie plus conforme à l’état pastoral). Dans le cas du recueil de Blachon, aucune tonalité de ce type n’apparaît, et le pasteur explique même qu’il le fait pour « sa satisfaction personnelle », ainsi que pour laisser derrière lui « un monument authentique de l’intégrité avec laquelle [il a] exercé ce saint ministère à Bordeaux, dans les circonstances les plus difficiles, celle de la Révolution »14. Ce retour éditorial en chaire révolutionnaire est l’occasion également pour lui de régler quelques comptes avec le passé, évoquant face à certaines de ses prises de parole le « mécontentement d’une partie de [son] troupeau » devenue des « ennemis déclarés » (on apprend plus tard que certaines de ses paroles ont été mal interprétées). Il souhaite qu’avec cette publication, les lecteurs comprennent que son souhait a toujours été d’« être citoyen sans cesser d’être serviteur de Christ et par conséquent fidèle sujet de [son] prince »15. Le moment lui semble propice pour mettre les choses au clair, puisqu’il vient « de reprendre [ses] fonctions sous la protection des lois » à Anduze16. Cet avis permet donc de comprendre le fil conducteur des discours : la dimension théologico-politique est fondamentale avec une motivation première à montrer la fidélité au pouvoir en place, selon un principe scripturaire souvent avancé dans les sermons de ce type et fondé sur des péricopes telles la première Épître de Pierre 2, 1717, ou l’Épître aux Romains 13, 118.
10Les dates des sermons que Blachon a choisis pour constituer son sermonnaire permettent d’illustrer les temps qu’il a considérés comme les plus propices, ce qu’il appelle dans le titre « diverses circonstances de l’Etat », pour déployer une thématique autour du pouvoir politique, de ses caractéristiques et actions et, surtout, autour de la fidélité à lui rendre. Ce sont généralement des moments forts qui servent de support chronologique à l’écriture, des faits qui marquent la vie politique nationale ou simplement celle des protestants, des événements qui introduisent de la nouveauté, qui inquiètent aussi, qui montrent enfin l’intégration d’une parole de chaire protestante aux directives étatiques…. Balayons ces moments de prédication choisis par l’auteur pour en comprendre le choix d’édition.
11Pour la période d’Ancien Régime, l’assemblée des notables qui s’ouvre en février 1787 est la circonstance du premier sermon, sans que l’on sache précisément la date de la prédication. Un autre événement de 1787, cette fois-ci plus spécifique à l’histoire du protestantisme, retient l’attention de Blachon dans un deuxième discours : l’octroi par Louis XVI de l’édit dit de tolérance. Le sermon qui s’y rattache est plus tardif, car il a été prononcé le 15 février 1789. Comment évoquer la fidélité à rendre aux pouvoirs dans ces circonstances politiques des années 1787-1789 ? Dans le premier texte, le pasteur saisit l’occasion de montrer que la critique du pouvoir réside potentiellement dans un défaut de sagesse en se fondant pour cela sur l’Ecclésiaste 7,1019. Il rappelle alors que tout pouvoir a ses faiblesses et qu’il serait plus juste de considérer que le gouvernement monarchique a judicieusement assemblé « un nombre considérable de personnes des plus qualifiées du royaume pour leur faire part de ses intentions et en recevoir les services qu’elle a lieu d’attendre de leurs lumières et de leur patriotisme »20. Face au mécontentement ambiant, le pasteur prêche donc un espoir à voir trouver des solutions au sein de l’assemblée des notables. L’appel à l’ordre sonne ici comme un gage fort de fidélité à la monarchie. En 1789, c’est sur Galates 5,13 qu’il prêche21, rappelant la « justice », « sagesse » et la « bonté du roi »22, qui a octroyé aux protestants une « liberté chrétienne »23, et la reconnaissance que tous les sujets doivent aux ministres Lamoignon de Malesherbes et Breteuil.
12Pour la période révolutionnaire, les années 1790, 1791 et 1792 donnent successivement l’occasion de s’exprimer en chaire sur les affaires politiques, mais avec des contextes très différents. Pour l’année 1790, le serment des citoyens actifs est un prétexte choisi par Blachon et ce n’est pas un, mais deux discours dont il rassemble des extraits. Il les a prêchés le même mois, en février 1790, et le contexte politique est pour lui fondamental. En effet, Louis XVI s’est rendu à l’assemblée le 4 février pour proclamer son rattachement aux principes de la Révolution, et les premières élections municipales se sont déroulées peu de temps avant. Pour voter, il était demandé aux citoyens actifs de prêter serment (loi du 14 décembre 1789). Le côté novateur des événements est sans doute ce qui a motivé Blachon en chaire, tant la rupture avec les pratiques passées est grande. Nous ne sommes plus dans une monarchie absolue de droit divin, mais dans un régime où le roi se soumet à des principes dictés par une assemblée nationale qui organise des élections. L’année suivante, un contexte tout autre pousse le pasteur bordelais à parler politique en chaire, le 26 juin : quelques jours plus tôt, la famille royale est surprise à Varennes. Blachon explique que « la nature des faits [était] mal connue » et qu’il pensait encore « qu’il s’agissait d’un enlèvement et non d’une fuite volontaire24 ». Le pasteur semble pourtant bien embarrassé face à la question de la fidélité à rendre au monarque et il lui paraît plus sage dans l’immédiat de rappeler l’importance de l’Assemblée nationale, « centre commun de confiance », qu’il faut donc soutenir. La prudence est pour lui de mise, et il indique à ses ouailles qu’on ignore « encore quelles mesures elle aura prise pour rétablir le pouvoir exécutif, qui vient de subir une fatale éclipse, si je puis parler ainsi »25. Il reporte donc la soumission à des autorités plus proches des citoyens, « les corps administratifs et municipaux »26, invoquant tout de même le nécessaire « respect pour la majesté du trône » et l’« attachement pour la personne sacrée de notre roi constitutionnel »27. Plus loin néanmoins, le roi disparaît quelque peu derrière la « constitution monarchique » qu’il oppose au danger républicain28. La gêne du pasteur à parler de tout cela – même si rien ne l’y obligeait – est à la hauteur de la situation, inédite, et l’on voit à quel point la parole pastorale est aussi dépendante des circonstances de la vie en dehors de l’Église et perméable aux événements politiques lorsque ceux-ci sont inhabituels et inquiétants. L’objectif dans l’immédiat est pour Blachon de prôner la prudence dans les paroles et les actes auprès de son auditoire bordelais.
13Il est en revanche bien plus enthousiaste à prêcher, l’année suivante, sur Deutéronome 4, 629, dans un sermon dont il offre l’exhortation dans son recueil. Après un rapide résumé de l’affaiblissement des droits du roi entre la fin 1791 et le premier semestre 1792, Blachon prend la parole, le 15 juillet, à l’occasion de circonstances politiques qui sont celles des lendemains du « baiser Lamourette »30, et de la fête de la Fédération, moments de réconciliation nationale. La concorde et l’union sont évidemment des thématiques simples à aborder en chaire protestante et ce moment d’irénisme politique devient pour le pasteur « un bel exemple de réunion » qui doit « être imité par tous les bons citoyens »31.
14Jean-Antoine Blachon termine avec cet extrait la période révolutionnaire de son recueil, d’une part, car il explique qu’il n’a plus pris la parole sur des sujets politiques et, d’autre part, car le culte a été supprimé. Ce sont donc deux textes d’un autre siècle qui terminent son anthologie, après « la loi du 18 germinal »32, c’est-à-dire les Articles organiques de 1802. Il est alors pasteur d’une Église nouvelle pour lui, celle d’Anduze, ville dans laquelle il demeure le restant de son existence et dont il devient président du consistoire. La date de la prédication de l’avant-dernier sermon n’est pas donnée, mais le discours est marqué par la joie et s’adosse au Psaume 122, 133. L’allégresse est celle de la possibilité de retrouver un culte reconnu par les autorités politiques, même si celui-ci de ne déroule pas dans un temple comme le laisse penser le verset choisi. Blachon ne manque d’ailleurs pas de noter qu’à Anduze, au moment où il prononce ces paroles, « les protestants sont encore réduits à célébrer leur culte en plein air34. » Mais le bonheur est là, car le « culte public pour lequel vous et vos pères avez fait tant de sacrifices, vous le voyez rétabli dans tous ses droits, solennellement reconnu et protégé par un Gouvernement sage et bienfaisant qui voudrait pouvoir réparer toutes les injustices passées35 ». On comprend, dès lors, la soumission et la fidélité qu’il est naturel, pour le pasteur, de rendre aux autorités du temps, le « Gouvernement consulaire » comme il le nomme dans son sermon36. Ici, la tonalité joyeuse de la prise de parole pastorale est celle de maints sermons théologico-politiques prêchés en chaire protestante dans les années 1802-1804. Nombreux sont en effet les pasteurs qui louent le retour au calme, à la paix civile et à la liberté religieuse après des années marquées par les violences et l’absence de reconnaissance de leur culte.
15La même tonalité se retrouve dans le dernier discours, même si les circonstances sont toutes autres, puisqu’il s’agit du sénatus-consulte organique du 28 floréal an XII (18 mai 1804), ou Constitution de l’an XII. Le Premier Empire est désormais fondé avec Napoléon Bonaparte comme empereur des Français. Nous sommes ici dans un moment où le prédicateur parle très spécifiquement de politique, semble-t-il à contrecœur car il voulait « s’abstenir de porter dans cette chaire de vérité et de paix, des discussions politiques qui tiennent les esprits en suspens et qui agitent les passions », mais il le fait car « sa majesté l’Empereur a voulu que le Sénatus-Consulte qui constitue le nouvel ordre des choses soit lu en chaire »37. Il s’exécute donc, lisant également la lettre de Napoléon Bonaparte à ce sujet. À la suite de quoi, Blachon commente les circonstances actuelles de l’État dans un panégyrique à la gloire de Napoléon qui « a enfin exaucé nos prières et fortifié notre foi en mettant notre sainte religion sous la sauvegarde des lois de l’Empire ; liberté précieuse pour laquelle nos pères ont tant souffert »38. De fait, pour lui « tout nous garantit que la protection Impériale aura son plein et entier effet à notre égard, comme envers toutes les classes de citoyens sans distinction39. » Non seulement, dans ce temps de lecture officielle, aucune accroche biblique ne sert de fondement à la prédication (il s’agit purement des lectures de textes émanant de l’autorité politique) mais, en outre, Bonaparte devient sous la plume du pasteur le « héros » de la Nation aux « exploits incomparables » et au « génie transcendant »40. Rien moins que cela. Ces accents laudatifs se retrouvent chez de nombreux prédicateurs en chaire sous le Consulat et au début de l’Empire (certains devenant même des thuriféraires de l’empereur à l’exemple du pasteur parisien Paul-Henri Marron). Cette pratique de lecture officielle toute à la gloire de Napoléon devient habituelle à partir de 1802 : les pasteurs, comme les prêtres, sont des fonctionnaires et, à ce titre, doivent répondre à des demandes officielles. Les sermons d’obéissance et d’apparat se multiplient, soit à l’occasion de discours spécifiquement élaborés autour de cette thématique – comme c’est le cas ici – soit à l’occasion de prises de parole sur des événements qui jalonnent l’Empire. Souvent, lors de ces prédications « officielles » se retrouvent aux premiers rangs des temples, les autorités politiques, maire ou préfet, il faut donc montrer que l’on respecte à la lettre les directives impériales. D’ailleurs, en dehors de ce recueil, Jean-Antoine Blachon publie isolément deux autres discours, via le consistoire d’Anduze, l’un en 1805 « pour les victoires de l’armée française » et, le second, « pour la fête de l’anniversaire du couronnement de sa majesté impériale et de la bataille d’Austerlitz » en 180741. Dans ce dernier, se retrouvent les mêmes envolées laudatives à l’égard de l’empereur et le rappel au principe de soumission à l’autorité impériale car elle reste instituée par Dieu, puisque « c’est par son inspiration, sous ses auspices que les lois ont été conçues ; c’est par son autorité et en son nom que les Magistrats les font exécuter42 ».
Objectifs et espérances d’un pasteur entre Ancien Régime et Empire
16Au-delà du constant souci de rappeler la fidélité et la soumission aux autorités en place, ces quelques écrits de Jean-Antoine Blachon permettent de saisir comment Blachon conçoit son rôle de ministre, et laissent entrevoir quelques-unes de ses attentes au début de l’Empire napoléonien.
17Tout d’abord, Blachon conçoit son ministère comme un rouage important de la formation citoyenne de son auditoire. Il lui semble nécessaire de donner des explications à des situations et des comportements nouveaux que le contexte de la Révolution française apporte. Tel est le cas de ses discours sur le serment des citoyens actifs ou celui sur la fuite du roi. Dans le premier, Silva centre son propos sur l’analyse du texte du serment qu’il lit en chaire, afin que chacun comprenne parfaitement son sens. Il rappelle l’importance de l’acte du serment, qu’une réflexion est nécessaire avant de le prêter et que cela doit être fait avec gravité. Il interpelle ainsi les citoyens actifs de son auditoire dans leurs devoirs à l’égard de l’ensemble de la société lorsqu’ils pratiquent ce geste civique. Concernant la conduite à tenir après la « fatale éclipse » de l’exécutif suite à Varennes, il insiste sur la nécessaire prudence à garder face à une situation politique inédite, afin de ne pas mettre la nation en danger. Là encore, il se présente comme un conseiller pour ses fidèles qui peuvent être des citoyens perdus, soumis à des rumeurs nombreuses et à une réelle inquiétude sur l’avenir de leur pays. Laisser la peur, le découragement prendre le dessus serait désastreux et ne ferait qu’entraîner un désordre funeste pour Blachon qui tente d’apaiser le moment. Pour lui, le pasteur doit aussi accompagner ses fidèles dans ces bouleversements politiques.
18Ensuite, on saisit par ses écrits que la prédication sur ces sujets politiques n’était pas chose aisée et, de manière plus générale à partir d’une certaine période, la prise de parole en chaire n’était pas simple, malgré la fin du Désert. A été évoqué l’embarras du pasteur dans son discours à l’occasion de la fuite du roi et un passage du recueil permet de comprendre qu’avant même cet événement Blachon est parfois soucieux de la situation : « Depuis les préparatifs et l’ouverture des Etats Généraux, et surtout après la séance royale du 20 juin, et les journées des 5 et 6 octobre 1789, je n’étais pas sans inquiétude43. » Le désordre social est au cœur de son appréhension. Il poursuit : « mais je ne me vis obligé de porter cette matière en chaire qu’en février 1790, lorsque le Roi fut venu à l’Assemblée Nationale, se réunir à elle plus authentiquement, et prononcé à ce sujet un discours dont la lecture fut ordonnée dans toutes les églises44. » L’Assemblée avait pris un décret le 23 février pour envoyer le discours de Louis XVI dans toutes les municipalités et le faire lire dans les paroisses. On voit donc qu’avant même le Consulat et l’Empire, les pasteurs ont été amenés à suivre des directives des autorités publiques. Plus on avance dans la chronologie révolutionnaire, plus on sent toutefois le pasteur réticent dans sa prise de parole autour de circonstances politiques. Et cela explique qu’après 1792, il n’a plus évoqué cette thématique en chaire, car il craint pour sa vie et parce que tous les amalgames deviennent possibles en ces temps troublés : « au mois de mars 1793, la fermentation était extrême à Paris, où il s’agissait de conspirations, et où se préparait le 31 mai qui fut le triomphe de Robespierre. Bordeaux rivalisait de patriotisme avec la Capitale. Je prêchai sur la patience de David, on crut y voir la passion de Louis XVI45. » Les tensions politiques et sociales, le climat de suspicion font que certains pasteurs ou synodes provinciaux prônent la prudence et beaucoup décident de se taire. Silva choisit même de se retirer de Bordeaux : « je quittais cette ville pour épargner à mes ennemis des deux communions le scandale dont ils menaçaient ouvertement de m’arracher de la chaire46. » Il craint de subir le même sort que l’abbé Langoyran qui avait été assassiné à Bordeaux, avec l’abbé Dupuy, le 15 juillet 179247.
19S’il n’est pas facile voire interdit de parler en chaire, Silva continue néanmoins de réfléchir à la religion chrétienne, à ses coreligionnaires et d’autres formes d’écriture prennent le relais de sermons qu’il ne rédige plus. Ainsi, dans le recueil de 1804 est inclus un Mémoire sur l’état de la religion chrétienne en France, et sur la communion Protestante en particulier à la fin du xviiie siècle48. Il indique en avoir fini la rédaction le 5 fructidor an V et que le mémoire est immédiatement lu à des amis. Le coup d’État du 18 fructidor an V (4 septembre 1797) en suspend la publication, et c’est donc pour cela qu’il ne paraît qu’en 1804, sous forme d’un « long extrait »49. Il n’est pas le seul pasteur à avoir écrit sur l’état de la religion, sur la situation des protestants à la veille de la Révolution et donc sur les liens entre le religieux et le politique. On pense en particulier à Rabaut Saint-Étienne avec notamment son Vieux Cévenol (dont la dernière édition date de 1788) et également à Jeanbon Saint-André qui a écrit des Considérations sur l’organisation civile des Eglises protestantes (1787)50. Si Blachon a pu connaître les écrits de Rabaut, ceux de Jeanbon restent inconnus pour lui, car les Considérations n’ont été publiées qu’en 1848. Silva choisit de livrer un texte structuré chronologiquement, avec « l’Etat de la Religion en France » avant la Révolution (p. 65-71), pendant les événements révolutionnaires (p. 71-77) et depuis la Constitution de l’an III (p. 77-85). Il y évoque ses coreligionnaires, se faisant bref chroniqueur de sa communauté tout en menant des réflexions sur les religions (par exemple en relevant, pour s’en plaindre, le développement de l’irréligion avant la Révolution). Il introduit une rupture avec la convocation des États-Généraux (on note le parallélisme chronologique avec le début de son recueil), et il parle volontiers ici de la religion catholique, de la Constitution civile du clergé, de la division au sein du clergé expliquant que « le culte protestant ne fut pas en lutte aux mêmes fureurs », même s’il y eu aussi des abdications et des menaces (il évoque d’ailleurs la grande frayeur qui a agité pasteurs et consistoires)51. Une seconde rupture de son récit s’ouvre avec la Constitution de 1795 et, dans cette partie de son mémoire, il se livre plutôt à quelques réflexions sur la « licence », « l’esprit de parti », avec une plume qui redevient facilement celle du prédicateur qu’il a été, laissant filer quelques accents rhétoriques de chaire. Il pointe aussi les difficultés qui attendent les Églises : « la religion aura encore de nouvelles épreuves à subir. Il faudra qu’elle pourvoie décemment aux besoins pécuniaires de son culte ; […] il faudra qu’elle exerce sa discipline avec la plus grande sagesse » ; mais continue-t-il, « l’expérience fatale que la France vient de faire des essais du philosophisme moderne ne peut que tourner à l’avantage de la religion »52. Il termine par des « conséquences pour les Amis de la religion » dont la première est la nécessité de rester prudent et patient, prônant une « sage lenteur », une « décence dans le triomphe même », une « prudence obligatoire dans les premiers jours d’une sorte de résurrection »53. De fait, l’équité, l’indulgence et une sage tolérance sont également de mise, car « des ennemis même qui ont fait naufrage ensemble se réconcilient sans peine, surtout s’ils ont encore à courir en commun les mêmes dangers54 ». Il termine son propos en souhaitant ardemment que les affaires religieuses soient séparées des affaires de l’État (il semble donc satisfait de l’état actuel de la législation) et regrette que certains « Ministres de tout culte » ne se soient pas abstenus de participer activement à « des événements et des administrations dont la légitimité était souvent bien équivoque »55. Il n’a lui-même occupé aucune fonction d’ordre politique durant la Révolution et s’apprêtait alors à reprendre ses fonctions d’enseignant à l’École centrale.
20Ce mémoire rédigé alors qu’il n’était pasteur d’aucune Église indique la continuité de son attention à ce qui relève de la religion en général et du protestantisme en particulier. Il révèle une plume manifestement alerte à synthétiser un passé d’une minorité religieuse en l’intégrant à un récit national. Il reste dans une posture réflexive sur les événements passés, ainsi que sur les actions à mener dans un futur qu’il entrevoit de manière mitigée, entre espérance et conscience des difficultés potentielles. Il poursuit son inlassable quête de modération sociale et politique, d’ordre public et montre dans ce mémoire un style parfois proche de celui présent dans les textes de chaire. Il poursuit d’une autre manière son souhait de donner des pistes de conduite, morale, sociale, politique à ceux qui le liront, à défaut, en tout cas pour le Mémoire, de l’écouter.
21La dimension éducative court ainsi constamment sous la plume de Blachon. On l’a vu précédemment avec son désir de former les citoyens que sont aussi ses fidèles, et il n’y a aucune surprise à constater qu’en tant que pasteur il souhaite aussi les édifier religieusement. Même si les circonstances des prédications qu’il publie sont politiques, ces discours de chaire demeurent des moments où le ministre en profite pour rappeler des principes religieux et des comportements chrétiens, tout étant pour lui lié. Les appels à la modération, à la concorde, à la charité, à la piété, au dévouement collectif, à l’entraide… sont constants et même les moments d’allégresse que l’on pourrait considérer comme des instants de sérénité d’une paix retrouvée qu’il serait possible de savourer simplement deviennent l’occasion pour Blachon de rappeler l’importance à rester pieux, car « la prospérité temporelle de l’église n’est pas toujours le signe ni le moyen de sa prospérité religieuse »56. On retrouve ici un constant souci d’éduquer et d’accompagner sa communauté, trait de son caractère qui explique peut-être pourquoi il a été un temps pressenti pour occuper une chaire à l’académie de Montauban57.
22Le pasteur d’Anduze que Silva reste jusqu’à sa mort en 1821 a souhaité, au début de son ministère gardois, laisser à la postérité plusieurs de ses écrits de nature variée, extraits de sermons et de mémoire sur la religion dans lequel il est possible de lire, au prisme de sa plume pastorale, comment ce ministre a traversé une période particulièrement mouvementée, de la fin de la monarchie absolue à la proclamation de l’Empire. Soucieux de montrer son soutien aux autorités, quelle que soit leur nature, car elles sont instituées par Dieu, le pasteur Blachon apparaît parfois enthousiaste, souvent confiant, et à des moments hésitant à porter en chaire les circonstances politique d’un État qui connaît alors de profonds bouleversements institutionnels. Malgré ces difficultés et parfois dans la tourmente, il demeure convaincu que l’action éducatrice des pasteurs est essentielle pour les fidèles protestants, et d’être, parmi d’autres ministres, un « conducteur spirituel » qui ne peut se taire car « il n’y a que l’impossibilité de se faire entendre qui puisse les réduire au silence »58.
Notes de bas de page
1 Yves Krumenacker, « Les pasteurs français face à la Révolution », Revue d’histoire du protestantisme, t. 1-2, 2016, p. 187-206.
2 Je me permets de citer un premier travail permettant de situer cette publication de Jean-Antoine Blachon avec l’édition critique d’un de ses sermons du recueil dans Céline Borello (éd.), Dieu, César et les protestants. Anthologie de discours pastoraux sur la res publica (1744-1848), Paris, Honoré Champion, 2019, p. 89-99.
3 Yves Krumenacker (dir.), Dictionnaire des pasteurs de la France du xviiie siècle, Paris, Honoré Champion, 2008, p. 62-63. Sur la « fratrie » Blachon, voir également Jean Ganguin, Jean Blachon dit Chataignier et ses trois fils. Pasteurs du Désert pendant la Révolution et sous l’Empire, Neuchâtel, Paris, Delachaux & Niestlé, 1930 ; Patrick Cabanel et André Encrevé (dir.), Dictionnaire biographique des protestants français de 1787 à nos jours, t. 1 (A-C), Paris, Éditions de Paris – Max Chaleil, 2015, p. 312-313.
4 J. Ganguin, Jean Blachon…, op. cit., p. 22.
5 Edmond Hugues (éd.), Les synodes du Désert, Actes et règlements des synodes nationaux et provinciaux tenus au Désert de France de l’an 1715 à l’an 1793, Paris, Fischbacher, 1885, t. 3, p. 276, p. 315, p. 337.
6 Mathis Le Bihen, Être Pasteur sous la Révolution. Le parcours de Jacques Barre et Jean-Antoine Blachon dit Silva à Nantes à travers les évènements révolutionnaires, mémoire de master 1 en histoire, dir. Didier Boisson, université d’Angers, 2021.
7 Daniel Robert, Les Églises réformées en France (1800-1830), Paris, Presses universitaires de France, 1961, p. 39.
8 Alexandre Soulier, « Notice sur M. le Pasteur Blachon », Archives du christianisme au xixe siècle, Paris, Poulet, 1822, p. 84-88.
9 Y. Krumenacker, « Les pasteurs français face à la Révolution », op. cit., p. 192.
10 Jean-Antoine Blachon, Recueil de Discours ou fragments de Discours, relatifs à diverses circonstances de l’Etat, prononcés par J. A. Blachon, en sa qualité de pasteur de l’Eglise réformée de Bordeaux, puis à Anduze. On y a joint un mémoire du même auteur sur l’état de la religion chrétienne en France, et de la communion de la religion protestante en particulier, à la fin du xviiie siècle, Nîmes, J. A Texier, an XII [1804].
Deux autres sermons de Blachon dit Silva sont publiés indépendamment, l’un de 1805 et le dernier de 1807, dont nous parlerons plus loin.
11 Ibid.
12 Voir les réflexions générales et plus précises sur la prédication de cette période dans Céline Borello, La république en chaire protestante (xviiie-xixe siècles), Rennes, Presses universitaires de Rennes, 2017.
13 J.-A. Blachon, Recueil…, op. cit., p. 44-96.
14 Ibid., Avis aux lecteurs, p. iii-iv.
15 Ibid., p. iv.
16 Ibid., p. iii.
17 « Craignez Dieu, honorez le roi ».
18 « Que toute personne soit soumise aux autorités supérieures ; car il n’y a point d’autorité qui ne vienne de Dieu, et les autorités qui existent ont été instituées de Dieu ».
19 « Ne dis pas : D’où vient que les jours passés étaient meilleurs que ceux-ci ? Car ce n’est point par sagesse que tu demandes cela ».
20 J.-A. Blachon, Recueil…, op. cit., p. 4.
21 « Frères, vous avez été appelés à la liberté, seulement ne faites pas de cette liberté un prétexte de vivre selon la chair ».
22 J.-A. Blachon, Recueil…, op. cit., p. 9-10.
23 Ibid., p. 6.
24 Ibid., p. 37-38. La théorie de l’enlèvement a été élaborée dans un premier temps par La Fayette et par l’Assemblée.
25 Ibid., p. 44.
26 Ibid., p. 45.
27 Ibid., p. 47.
28 Ibid.
29 « Vous les observerez et vous les mettrez en pratique ; car ce sera là votre sagesse et votre intelligence aux yeux des peuples, qui entendront parler de toutes ces lois et qui diront : Cette grande nation est un peuple absolument sage et intelligent ! »
30 Caroline Chopelin-Blanc, « Le “baiser Lamourette” (7 juillet 1792) », Annales historiques de la Révolution française, n° 355, 2009, p. 73-100.
31 J.-A. Blachon, Recueil…, op. cit., p. 57.
32 Ibid., p. 97.
33 « Je suis dans la joie quand on me dit : Allons à la maison de l’Éternel ! »
34 J.-A. Blachon, Recueil…, op. cit., p. 97.
35 Ibid., p. 99.
36 Ibid., p. 102.
37 Ibid., p. 108.
38 Ibid., p. 112.
39 Ibid., p. 113.
40 Ibid., p. 110-111.
41 Jacques-Antoine Blachon, Sermon d’action de grâces pour les victoires de l’armée française, prononcé à Anduze le 19 brumaire (10 novembre 1805), Nîmes, Texier, 1805.
42 Jacques-Antoine Blachon, Sermon pour la fête de l’anniversaire du couronnement de sa majesté impériale et de la bataille d’Austerlitz, Nîmes, Texier, 1807, fol.°5.
43 J.-A. Blachon, Recueil…, op. cit., p. 59.
44 Ibid.
45 Ibid.
46 Ibid.
47 Sur cette affaire voir L’Église de France et la Révolution. Histoire régionale. 2. Le Midi : Bordeaux, Tarbes, Toulouse, Montpellier, Aix, Marseille, Paris, Beauchesne, 1984, p. 142-143.
48 J.-A. Blachon, Recueil…, op. cit., p. 61-92.
49 Ibid., p. 60.
50 Sur Rabaut Saint-Étienne, je me permets de renvoyer à Céline Borello, Du Désert au Royaume : parole publique et écriture protestante (1765-1788) – Édition critique du Vieux Cévenol et de sermons de Rabaut Saint-Étienne, Paris, Honoré Champion, 2013. Pour le texte de Jeanbon Saint-André voir Michel Nicolas, Jeanbon, sa vie ses écrits, Paris – Montauban, Comptoir des imprimeurs-unis – Rethoré, 1848.
51 J.-A. Blachon, Recueil…, op. cit., p. 74.
52 Ibid., p. 83-84.
53 Ibid., p. 85-86. Il faut rappeler ici que depuis le décret du 21 février 1795 « la République ne salarie aucun culte » instituant une liberté de culte et une première séparation des Églises et de l’État en France.
54 Ibid., p. 87.
55 Ibid. p. 90. Y. Krumenacker, « Les pasteurs français face à la Révolution », op. cit., p. 193-194, permet une synthèse des fonctions politiques nationales et locales des investissements des pasteurs protestants.
56 J.-A. Blachon, Recueil…, op. cit., p. 104.
57 J. Ganguin, Jean Blachon…, op. cit., p. 32-33.
58 J.-A. Blachon, Recueil…, op. cit., p. 32.
Auteur
-
Céline Borello
Le Mans Université – TEMOS, UMR 9016

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