Troisième partie. Introduction

1Il ne s'agit pas de réécrire ici l'histoire des systèmes d'enseignement tunisien et marocain de 1956 au milieu des années soixante-dix, car plusieurs thèses ont été consacrées à cette étude il y a près d'une vingtaine d'années. Ces monographies des systèmes d'enseignement tunisien et marocain sont de valeurs très inégales et n'ont d'ailleurs pas toujours été publiées.

2Pour mémoire, il faut citer les plus importants de ces travaux. Pour le Maroc, la thèse publiée en 1983 d'Abdelkader Baïna, La physionomie du système de l'enseignement au Maroc, semble faire à juste titre autorité. Ce travail est complété par un autre doctorat d'État soutenu par Abdelhaq Sekkat en 1977, Politique de l'enseignement au Maroc depuis l'Indépendance. Concernant la Tunisie, il faut citer la thèse de troisième cycle de Noureddine Sraïeb qui a été publiée en 1974, Colonisation, décolonisation et enseignement : l'exemple tunisien. Cette étude assez factuelle peut être complétée par deux thèses de troisième cycle soutenues à la fin des années soixante-dix. La première, écrite par Mokhtar Ayachi, permet de faire la jonction entre l'avant et l'après-indépendance, elle s'intitule Enseignement néocolonialiste, 1949-1958, et choix culturels de la Tunisie indépendante : contribution au débat sur la tunisification de l'enseignement et de la culture. La seconde, Enseignement, scolarisation et scolarité en Tunisie, a été écrite par Younès Zoughalmi et couvre ce domaine jusqu'aux années 1970.

3On pourrait ainsi multiplier les références, car nombreux sont aussi les travaux qui ont couvert le champ plus étroit d'une monographie urbaine (sur Casablanca par exemple), sans parler de la multitude d'articles qui ont traité de ces questions dans les deux anciens protectorats maghrébins. Ces travaux inégaux se complètent mutuellement, et témoignent du très vif intérêt porté par les chercheurs et toute la société à la question de l'enseignement après les indépendances. Cela reflète à n'en pas douter la centralité politique de cette question de la formation durant cette période. Ces travaux, qui excèdent le cadre de notre étude, nous serviront de point d'appui.

4Cette troisième partie tente d'analyser la manière dont les nouveaux États indépendants prennent en charge leur politique éducative, puis les effets sociaux de cette politique, toujours reliés à la problématique des élites qui reste le fil conducteur.