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    Plan détaillé Texte intégral Un lieu de rencontre Un outil pédagogique évolutif De nouvelles perspectives Bibliographie Notes de bas de page Auteurs

    Œuvres d’art et numérique : Collaborations, limites, apports mutuels à la connaissance et à la médiation

    Ce livre est recensé par

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    Table des matières

    Valoriser le Trésor d’Oignies par la médiation numérique : enjeux et perspectives

    Gaylen Vankan et Julien De Vos

    Résumés

    En 2019, l’équipe du Musée des arts anciens à Namur installait, grâce au soutien financier du Fonds Tilmon de la Fondation Roi Baudouin, cinq écrans tactiles dans l’espace dédié, dans le parcours permanent, au Trésor d’Oignies. Contribuant à la valorisation de cet ensemble remarquable d’orfèvreries du 13e siècle, considéré comme l’une des sept merveilles de Belgique, ces dispositifs numériques interactifs, placés directement en regard des œuvres, favorisent leur rencontre avec les visiteurs, qu’ils soient seuls ou en groupe, en visite libre ou accompagnés d’un médiateur. La présente contribution explore les différents enjeux inhérents à la conception, mais aussi à l’utilisation de ces nouveaux outils de médiation, dont il apparaît qu’ils ont sensiblement modifié les pratiques des visiteurs. Elle interroge aussi les potentialités offertes par le développement des nouvelles technologiques, au travers de plusieurs projets innovants portés par le musée.

    Thanks to the financial support of the King Baudouin Foundation (Tilmon Fund), the teams of the Museum of Ancient Art in Namur installed in 2019 five touchscreens in the room dedicated in the permanent exhibition to the Treasure of Oignies. These interactive digital devices, placed directly alongside the works, help to highlight this remarkable ensemble of 13th-century goldsmith, considered to be one of the seven Wonders of Belgium. They encourage visitors to come face-to-face with the objects, whether alone or in a group, on a self-guided tour or accompanied by a mediator. This contribution explores the various issues inherent in the design and use of these new mediation tools, which appear to have significantly changed visitor practices. It also questions the potential offered by the development of new technologies, through a number of innovative projects undertaken by the museum.

    Entrées d’index

    Mots-clés : orfèvrerie médiévale, Trésor d’Oignies, médiation numérique, numérisation, impression 3D

    Keywords : medieval goldsmith, Treasure of Oignies, digitization, cultural mediation,3D printing

    Texte intégral Un lieu de rencontre Un outil pédagogique évolutif De nouvelles perspectives Bibliographie Notes de bas de page Auteurs

    Texte intégral

    1En quelques années seulement, le numérique s’est progressivement imposé comme une composante essentielle dans la vie des musées, générant de nouveaux enjeux et entraînant un important bouleversement des pratiques, qu’elles aient trait à la recherche scientifique, à la gestion de collections, mais aussi et surtout à la médiation1. Inenvisageable il y a quelques décennies encore, la possibilité est désormais offerte à tout un chacun d’accéder virtuellement à des expositions de qualité, qu’importe sa position géographique, ouvrant ainsi un vaste champ des possibles pour repenser le « musée hors les murs » de demain2. L’impact in situ est lui aussi manifeste : dans de nombreuses institutions, écrans, tableaux interactifs, projections lumineuses et autres dispositifs innovants ont également investi les salles, proposant aux publics une expérience de visite sans cesse renouvelée et toujours plus immersive, dont on interrogera néanmoins, le cas échéant, la pertinence et l’adéquation en regard des valeurs et des missions de l’établissement qui les abrite.

    Un lieu de rencontre

    2Répondant à un impératif décrétal3, mais aussi et surtout à une volonté de garantir une ouverture à un public toujours plus nombreux et toujours plus diversifié, accordant notamment une attention particulière aux publics dits ‘fragilisés’, le Musée des arts anciens du Namurois s’est doté – et continue de se doter – d’une gamme variée d’outils de médiation numériques, dont l’objectif premier est de faciliter l’accès aux collections – des collections d’art médiéval et renaissant, d’art religieux donc, qui apparaissent généralement au plus grand nombre, ainsi que l’a révélé une récente étude de publics4, comme hermétiques et réservées aux initiés. Aussi, ces dispositifs, mobilisant les technologies les plus actuelles, répondent-ils à un besoin de combler le fossé creusé par ces présupposés, de créer un « pont entre deux univers étrangers l’un à l’autre », pour reprendre les termes employés par le sociologue Jean Davallon5.

    3En complément des audioguides qui accompagnent individuellement le visiteur dans sa découverte des collections, ont également été installés dans les salles des dispositifs numériques fixes et passibles d’un usage collectif. Dans l’espace consacré au Trésor d’Oignies – cet ensemble exceptionnel d’orfèvreries médiévales compte une cinquantaine de pièces, façonnées pour la plupart durant la première moitié du XIIIe siècle et reprises, pour trente-deux d’entre elles, sur la liste des « trésors » classés par la Fédération Wallonie-Bruxelles6 –, des tablettes interactives, acquises grâce au soutien financier du Fond Tilmon de la Fondation Roi Baudouin, ont été disposées en regard de quelques-unes des œuvres parmi les plus remarquables [fig. 1].

    Fig. 1. Salle d’exposition du Trésor d’Oignies au Musée des arts anciens du Namurois

    © Guy Focant

    4Seul, en groupe ou accompagné d’un médiateur, le visiteur est invité, par simple manipulation tactile, à naviguer au travers de reproductions photographiques haute résolution des œuvres7. C’est ainsi que se révèlent à lui certains détails, difficilement perceptibles à l’œil nu en raison notamment de la faible lumière d’exposition, à l’instar des petites figures cynégétiques dissimulées au cœur des rinceaux végétaux qui peuplent les plaques filigranées recouvrant les bordures latérales du Plat de reliure avec le Christ triomphant [fig. 2], ainsi que des scénettes et des créatures mythologiques qui animent les quelques lapides vivi dispersées à la surface de l’objet. Il en va de même pour les fines plaques niellées encadrant le Christ en gloire qui, entouré du tétramorphe, domine le centre du plat : les inscriptions latines qui les parcourent, pratiquement inaccessibles à travers la vitrine, retrouvent, sur l’écran, toute leur lisibilité.

    Fig. 2. Hugo d’Oignies, Plat de reliure avec le Christ triomphant, 1229-1234 (?), Plaques d’argent repoussées et ciselées, plaquettes nieillées, plaquettes filigranées en argent doré, gemmes, verre, nacre, émaux, camées et intailles, Collection Fondation Roi Baudouin, exposé au Musée des arts anciens du Namurois, inv. TO1

    © Atelier de l’imagier

    5Approchant l’œuvre par le détail, le visiteur en appréciera la qualité des matériaux, mais aussi la finesse et la virtuosité technique de leur mise en œuvre, émerveillé, par exemple, par la complexité des enroulements filigranés qui recouvrent la quasi-totalité d’une des faces du Phylactère de saint Martin [fig. 3].

    Fig. 3. Hugo d’Oignies et atelier, Phylactère de saint Martin, ca 1230, bois, filigranes en argent doré, plaquette en argent estampé, pierreries, Collection Fondation Roi Baudouin, exposé au Musée des arts anciens du Namurois, inv. TO12

    © Atelier de l’imagier

    6Scrutée sous toutes ses coutures, la reproduction numérique suscite invariablement des questionnements et invite inéluctablement à un retour à l’objet matériel. Par un mouvement de va-et-vient répété entre l’objet et sa numérisation, l’utilisateur se rend ainsi acteur de sa visite, quittant le rang de simple observateur passif auquel il a longtemps été relégué. Or, c’est véritablement en ce sens que l’outil numérique joue son rôle de médiateur : loin de se substituer à l’œuvre, il favorise, au contraire, sa compréhension, son appréciation et, partant, contribue à sa valorisation8.

    7C’est particulièrement manifeste en ce qui concerne les publics les plus jeunes : il apparaît clairement que les dispositifs numériques sont pour eux autant de points d’attraction qui suscitent immanquablement leur curiosité et vers lesquels ils se dirigent spontanément [fig. 4]. Alors que l’objet d’art – médiéval et religieux qui plus est – est le plus souvent étranger à leur univers, la tablette interactive est, à l’inverse, parfaitement intégrée aux réalités de leur quotidien ; sa compréhension et prise en main sont immédiates. Elle constitue, partant, une voie d’accès privilégiée, de sorte que, contrairement aux adultes, c’est habituellement par l'entremise de l’outil numérique que les adolescents et, dans une plus large mesure encore, les enfants initient leur découverte du Trésor.

    Fig. 4. Découverte du Reliquaire du lait de la Vierge par l’entremise de l’écran tactile

    © Sebastien Roberty

    8Ces dispositifs constituent aussi, lorsqu’exploités en collectivité, d’intéressants supports de communication, en ce qu’ils encouragent les échanges entre les visiteurs venus au musée en groupe ou en famille, qu’ils effectuent ou non leur visite en compagnie d’un médiateur9. Guidant le regard des autres vers certains détails, sans avoir à pointer approximativement du doigt l’objet de son intervention, l’un peut aisément exprimer ses réflexions, ses connaissances ou encore son ressenti, et, ce faisant, susciter la discussion, voire le débat. Le dispositif numérique devient alors un lieu de partage.

    Un outil pédagogique évolutif

    9Si les tablettes interactives installées dans l’espace dévolu au Trésor d’Oignies entendent faciliter la rencontre entre le public et l’œuvre, elles sont également destinées à la transmission du savoir ; elles mettent à la disposition du visiteur, désireux d’en apprendre davantage, un contenu, dont la rédaction est assurée par l’équipe scientifique du musée, complémentaire à celui repris sur les cartels et les panneaux muraux. Dans la pratique, des encadrés, répartis arbitrairement en surbrillance à la surface de l’œuvre numérisée, guident le regard de l’utilisateur vers certains détails auxquels il n’aurait peut-être pas, autrement, prêté attention, et pour lesquels lui sont livrées des informations spécifiques.

    10Prenant pour exemple la numérisation du Plat de reliure avec le Christ triomphant [fig. 2], cet artifice conduit le visiteur à focaliser son attention sur l’une des plaques niellées, fixée sur le bord gauche du plat, figurant un personnage vêtu d’une bure et surmonté d’une inscription latine qui en révèle l’identité : frère Hugo. Par simple pression tactile, il accède alors à une brève présentation de ce personnage énigmatique et découvre que ce dernier n’est autre que l’habile artisan, également connu sous le nom d’Hugues de Walcourt, dont les talents d’orfèvre s’expriment à travers plusieurs des pièces du Trésor. Cette approche, davantage orientée, de l’objet vient ainsi compléter la découverte libre décrite au point précédent.

    11Pensée comme un outil d’apprentissage, la tablette interactive répond à l’un des objectifs premiers de la médiation dans les musées : la compréhension de l’objet exposé, en d’autres termes, éviter que le visiteur ne quitte l’institution avec le sentiment amer de ne pas avoir saisi le sens que ce qui a été proposé à son regard. L’enjeu est ici d’autant plus grand que, comme souligné précédemment, le Musée des arts anciens a pour vocation d’ouvrir ses portes au plus grand nombre, en ce compris un public de confession, de culture ou de statut social variés, qui ne dispose pas toujours du bagage nécessaire à la compréhension immédiate de l’objet d’art médiéval. Par l’intermédiaire de l’outil numérique, il s’agit donc de rendre accessible, de lui donner les clés de lecture grâce auxquelles décrypter l’iconographie – biblique essentiellement, mais pas seulement, à l’image de la tête de gorgone qui figure au centre d’une intaille –, appréhender la finalité première de ces objets par notamment l’explicitation de leur contenu, comme c’est le cas pour les reliquaires et les phylactères, les replacer dans leur contexte. Le visiteur est également invité à approcher les œuvres dans leur matérialité, le contenu mis à sa disposition l’incitant à explorer la remarquable diversité technique déployée par les orfèvres : niellage, filigrane, émaux, ciselure, repoussé, estampage, etc.

    12D’abord limitée au Trésor d’Oignies, l’offre a depuis été étendue et enrichie, si bien que c’est aujourd’hui l’ensemble des facettes, pourtant variées, du parcours de référence qui est supporté par des dispositifs de médiation numériques.

    13Depuis 2019, une table tactile permet aux visiteurs d'explorer, sur le même mode, plusieurs tableaux attribués à (l’atelier de) Henri Bles, célèbre peintre paysagiste wallon actif au XVIe siècle, dont le musée expose la plus grande collection au monde [fig. 5]. L’outil numérique répond, là encore, aux mêmes objectifs : approcher l’œuvre par le détail, décrypter les thèmes dépeints et faire sens, appréhender le contexte artistique, social, culturel et économique qui entoure ces panneaux peints, mais aussi pénétrer les réalités techniques et matérielles qui sous-tendent leur exécution. Dans le cas présent, il s’agit également rendre visible l’invisible : la possibilité est effectivement offerte à l’utilisateur d’accéder au dessin sous-jacent, tel que révélé par la réflectographie infrarouge. Guidé ici encore dans sa découverte vers différents points d’intérêt, il est amené à observer des repentirs et des reprises de forme dont il ne soupçonne généralement pas l’existence lors de son premier contact avec le tableau. De ce fait, l’approche active et orientée qu’autorise la table tactile, si elle favorise la compréhension des procédés créatifs de l’époque, encourage, ici encore, le visiteur à effectuer un retour à l’objet matériel exposé.

    Fig. 5. Table tactile consacrée aux tableaux de Henri Bles

    © Guy Focant

    14Plus récemment, des dispositifs numériques analogues, disposés eux aussi en regard des œuvres et participant des mêmes intentions, ont été installés dans les salles dédiées à la sculpture sur bois polychromée, à la sculpture sur pierre et à l’art du rondel.

    15Notons par ailleurs que, comme tout dispositif de médiation, ces outils numériques ne sont pas immuables. En effet, il est évident que la connaissance que nous avons actuellement des œuvres, des personnalités qui les entourent et qui ont contribué à leur création, et, plus largement, du contexte historique et artistique qui les a vues naître, n’est pas celle de demain. Celle-ci est inévitablement vouée à évoluer à la lumière de nouvelles découvertes, que rend possibles la recherche menée notamment au musée – la recherche scientifique constitue l’une des quatre missions fondamentales –, à la faveur de partenariats avec d’autres institutions muséales, mais aussi avec des laboratoires de recherche et des universités10. C’est pourquoi le contenu des tablettes numériques est régulièrement revu par les équipes scientifiques et de médiation, de même qu’en est périodiquement repensée l’interface, afin d’en améliorer le confort d’utilisation11.

    De nouvelles perspectives

    16L’installation du numérique dans les salles du Musée des arts anciens du Namurois marque l’aboutissement d’un important projet de rénovation et de refonte du parcours permanent qui, outre les travaux d’infrastructure effectués, a notamment conduit à revoir la sélection des œuvres exposées et à en repenser fondamentalement la présentation, intégrant les récents acquis de la recherche scientifique et optimisant le confort de visite. Elle ne constitue toutefois pas une fin en soi. En effet, les nouvelles technologies, en constante et fulgurante évolution, et la multitude d’opportunités qu’elles ont à offrir, favorisent le développement de nouveaux outils, destinés à renforcer davantage encore la politique d’inclusivité que défend l’institution. Plus largement, elles invitent à repenser les pratiques muséales, offrant notamment d’intéressantes perspectives face aux enjeux sociétaux et environnementaux actuels, au nombre desquels le besoin de mener des actions plus éco-responsables.

    17C’est fort de ces réflexions, nourries par de réguliers et fructueux contacts interdisciplinaires avec d’autres spécialistes issus du monde muséal et académique, qu’ils soient historiens de l’art, médiateurs ou encore experts dans le domaine des nouvelles technologies, que s’est progressivement forgé le projet de numériser, en 3D cette fois12, une partie du Trésor d’Oignies – six pièces ont été choisies arbitrairement parmi les plus emblématiques13 – et d’en présenter les modèles 3D par l’entremise d’une table holographique.

    18L'entreprise présente de nombreux points communs avec le projet de recherche pluridisciplinaire e-thesaurus porté par les universités de Lille et de Liège14, dans ses intentions, mais aussi dans les problématiques techniques et matérielles qu’elle soulève, liées principalement à la nature réfléchissante des matériaux employés par les orfèvres et à la complexité morphologique des pièces, qui rendent délicate la numérisation. Ces questions ont déjà été explorées dans d’autres contributions15 ; il serait donc inopportun de revenir sur celles-ci ici. Il nous semble, à l’inverse, important d’expliciter quelques-uns des objectifs auxquels le projet entend répondre :

    • Favoriser la recherche et les collaborations internationales : les modèles texturés tridimensionnels de haute résolution, réalisés à partir d’un relevé photogrammétrique terrestre, seront, moyennant l’accord du propriétaire (la Fondation Roi Baudouin), mis à la disposition des chercheurs en open access.

    • Réduire l’empreinte carbone de la recherche scientifique : exception faite des questions relatives à la matérialité des œuvres, la recherche pourra être menée à distance, la haute résolution des modélisations rendant possible une analyse fine des pièces ; les modèles 3D permettront, par exemple, des prises de mesure, avec une précision inférieure au millimètre.

    • Optimiser la conservation des œuvres : conséquence directe du point précédent, les manipulations, sempiternelles sources de risques potentiels, seront réduites. Disposer d’une vue à la fois globale et détaillée des œuvres, à un instant T, se révélera aussi précieux pour suivre leur évolution sur le long terme. Bien qu’encore peu exploitée à cette fin actuellement, cette technologie représente aussi un intérêt manifeste dans la perspective des constats d’état, rédigés, pour l’essentiel, à partir de reproductions photographiques ne livrant qu’une vue partielle de l’objet.

    • Reconnecter le Trésor à sa communauté : destiné initialement à l’usage du prieuré fondé en bord de Sambre, à Oignies, à l’extrême fin du XIIe siècle, le Trésor a connu une histoire mouvementée, traversant presque miraculeusement les vicissitudes du temps. Confié, plusieurs décennies durant, aux bons soins des sœurs Notre-Dame de Namur, il est, depuis 2010, préservé et exposé au Musée des arts anciens. Le déplacement des œuvres étant rendu difficile pour des raisons évidentes de conservation, le dispositif numérique permettra quant à lui de ramener, bien que virtuellement seulement, le Trésor sur ses terres d’origine.

    • Contribuer au rayonnement du Trésor d’Oignies : disposée en différents lieux du territoire ou mobilisée lors d’événements particuliers, la table holographique contribuera à augmenter la visibilité du Trésor d’Oignies et, par extension, du musée et de la Fondation Roi Baudouin.

    19Ce projet ouvre, en outre, sur de nouvelles et excitantes possibilités en matière de médiation. Encourageant ici encore l’utilisateur à se faire acteur de sa découverte, l’outil numérique lui permettra d’appréhender l’œuvre sous toutes ses facettes, d'atteindre jusqu’aux parties actuellement inaccessibles compte tenu de la présente scénographie. Ainsi, considérant le Calice dit de Gilles de Walcourt [fig. 6], dont seule une des faces est visible du visiteur dans sa présentation actuelle, il sera loisible d’admirer l’ensemble des nielles – tous différents – qui ornent le pied et le nœud, ou encore de suivre l’inscription latine gravée sur tout le pourtour du pied. Qui plus est, il sera possible d’approcher la structure matérielle interne de l’objet, ce qui, dans d’autres circonstances, nécessiterait de le retourner mécaniquement.

    Fig. 6. Hugo d’Oignies, Calice dit de Gilles de Walcourt, 1226-1229, argent doré ciselé et repoussé, nielles, Collection Fondation Roi Baudouin, en dépôt à la Société archéologique de Namur, exposé au Musée des arts anciens du Namurois, inv. TO 3

    © Atelier de l’imagier

    20Contribuant aussi à développer les activités de médiation « hors les murs » et l’extraterritorialité, la table holographique sera exploitée lors d’actions menées sur le territoire et principalement destinées, dans un premier temps, à un public scolaire et à un public dit ‘empêché’.

    21D’autres déclinaisons sont d’ores et déjà envisagées. L’une d’elles consiste à explorer les potentialités de l’impression 3D. Un premier essai a été conduit en ce sens à l’été 2023. Celui-ci répondait à la nécessité de produire une doublure au Reliquaire du lait de la Vierge pour les besoins d’un court métrage promotionnel. Il s’agit, à présent, d’exploiter le potentiel de la technologie en vue de faire face à l’un des défis de la médiation actuelle, à savoir l’intérêt croissant des publics pour des expériences pluri-sensorielles. En effet, se tenant face aux vitrines sécurisées au sein desquels sont disposées les œuvres, nombreux sont les visiteurs, jeunes comme adultes, dont le souhait, bien qu’illusoire, serait de pouvoir outrepasser cette frontière physique infranchissable et se saisir des objets pour en apprécier le poids, les textures ou encore la finesse des techniques déployées par l’artiste. Une « table des sens », alliant agrandissements de détails et modèles tridimensionnels tactiles, visant à révolutionner la découverte et la compréhension du Trésor, est en préparation.

    22L’approche de l’art médiéval par le toucher rencontre, qui plus est, un autre des missions identitaires du musée – un musée centré sur l’humain qui place le visiteur au centre de sa réflexion –, déjà exprimée plus haut : l’ouverture à un public diversifié, en ce compris un public atteint d’un handicap visuel. Moyennant une adaptation du dispositif aux besoins spécifiques à ce public, l’impression 3D représente la promesse d’une plus grande accessibilité à un public longtemps négligé par les musées d’art, où seule la vue était autrefois considérée comme voie d’accès. Cette entreprise s’ancre dans un projet plus vaste qui vise à la création d’un parcours de visite permanent, mêlant reproductions tactiles et audiodescriptions.

    23À l’image des échanges et discussions riches qui ont animé les deux journées du colloque, tels qu’ils transparaissent au travers des différentes contributions rassemblées ici, il est évident que le développement des nouvelles technologies entraine un profond bouleversement des pratiques muséales, comme autant d’outils novateurs ouvrant sur un vaste champ des possibles. Bien que fidèle à son identité et à sa philosophie, le musée est inéluctablement amené à repenser ses stratégies et ses actions, et ce tout particulièrement dans le domaine de la médiation. Comme en témoignent les différents projets passés, en cours et à venir, évoqués dans la présente contribution, c’est dans cette direction que s’est engagé, depuis plusieurs années maintenant, le Musée des arts anciens.

    Bibliographie

    Florence Andreacola, « Musée et numérique, enjeux et mutations », Revue française des sciences de l’information et de la communication, 2014, en ligne.

    Élisabeth Caillet, À l’approche du musée, la médiation culturelle, Lyon, Presses universitaires de Lyon, « Muséologies », 1995.

    Jean Caune, Pour une éthique de la médiation : le sens des pratiques culturelles, Grenoble, Presses universitaires de Grenoble, « Communication, médias et sociétés », 1999.

    Serge Chaumier et Marie Kurzawa (dir.), Le Musée hors les murs, Dijon, Office de coopération et d'information muséales, 2019.

    Jean Davallon, « La médiation : la communication en procès ? », MEI Médiation & Information, n° 19, 2003, p. 37-59, en ligne.

    Valérie-Inès De la Ville et Cristina Badulescu, « Préfigurer le sens d’une visite familiale interactive au musée : analyse des enjeux épistémiques à partir du cas du Musée de la Bande Dessinée », MEI Médiation & Information, n° 42, 2018, p. 33-43, en ligne.

    Christine Descatoire et Julien De Vos (dir.), Merveilleux Trésor d’Oignies. Éclats du XIIIe siècle, catalogue d’exposition (Paris, Musée national du Moyen Âge – Musée de Cluny, 18 mars-20 octobre 2024), éd. Faton, Paris, 2024.

    Robert Didier et Jacques Toussaint (dir.), Autour d’Hugo d’Oignies, Actes du colloque, Namur, Société archéologique de Namur, 2004.

    Marc Gil, Pierre Hallot, « e.thesaurus : l'orfèvrerie à l'épreuve de la modélisation 3D. Valorisation, médiation et exploitation scientifique d'œuvres médiévales », colloque Les rencontres du Consortium 3D SHS, Université de Nantes, 2-3-4 décembre 2019, en ligne.

    Pierre Hallot et Marc Gil, Methodology for 3D Acquisition of highly Reflective Goldsmithing Artfacts, Int. Arch. Photogramm. Remote Sens. Spatial Inf. Sci., XLII-2/W17, 129–13, 2019, en ligne.

    Eva Sandri, Les imaginaires numériques au musée ? Débats sur les injonctions à l’innovation, Paris, MKF, « Les essais numériques », 2020.

    Notes de bas de page

    1Sur les enjeux de l’intégration du numérique au musée, cf. notamment Florence Andreacola, « Musée et numérique, enjeux et mutations », Revue française des sciences de l’information et de la communication, 2014, en ligne.

    2Sur le musée hors les murs, cf. notamment Serge Chaumier et Marie Kurzawa (dir.), Le Musée hors les murs, Dijon, Office de coopération et d'information muséales, 2019.

    3En Belgique, l’intégration des nouvelles technologies dans les pratiques muséales est explicitement encouragée par le Décret relatif au secteur muséal en Fédération Wallonie-Bruxelles (25/04/2019), duquel est tiré l’article suivant : « 7° intégrer les nouvelles technologies dans son fonctionnement comme dans ses activités scientifiques et culturelles ».

    4Cette étude des publics a été menée par les équipes du musée en partenariat avec la société Into the Mind. Elle repose sur des questionnaires à choix multiples et des interviews personnalisées.

    5Jean Davallon, « La médiation : la communication en procès ? », MEI Médiation & Information, n° 19, 2003, p. 37-59, ici p. 38, en ligne.

    6Sur le Trésor d’Oignies, nous renvoyons à Christine Descatoire et Julien De Vos (dir.), Merveilleux Trésor d’Oignies. Éclats du XIIIe siècle, catalogue d’exposition (Paris, Musée national du Moyen Âge – Musée de Cluny, 18 mars-20 octobre 2024), éd. Faton, Paris, 2024. Cf. aussi Robert Didier et Jacques Toussaint (dir.), Autour d’Hugo d’Oignies, Actes du colloque, Namur, Société archéologique de Namur, 2004 et bibliographie antérieure.

    7Bien que muni de nouveaux outils, le médiateur conserve, dans ce contexte, son rôle de passeur, tel que mis en évidence à la fin du XXe siècle par Élisabeth Caillet (1995) et Jean Caune (1999). Élisabeth Caillet, À l’approche du musée, la médiation culturelle, Lyon, Presses universitaires de Lyon, « Muséologies », 1995 ; Jean Caune, Pour une éthique de la médiation : le sens des pratiques culturelles, Grenoble, Presses universitaires de Grenoble, « Communication, médias et sociétés », 1999.

    8Ainsi que l’écrivait Eva Sandri, l’outil de médiation numérique vient en support de l’œuvre. Il encourage, et non entrave, la rencontre entre le visiteur et l’objet. Eva Sandri, Les imaginaires numériques au musée ? Débats sur les injonctions à l’innovation, Paris, MKF, « Les essais numériques », 2020, p. 25.

    9Cette observation rencontre, à cet égard, les questionnements déjà soulevés par Valérie-Inès de la Ville et Cristina Badulescu quant à l’évolution du concept même de médiation face à l’apparition de nouveaux médias numériques. Valérie-Inès De la Ville et Cristina Badulescu, « Préfigurer le sens d’une visite familiale interactive au musée : analyse des enjeux épistémiques à partir du cas du Musée de la Bande Dessinée », MEI Médiation & Information, n° 42, 2018, p. 33-43, en ligne.

    10Le Musée des arts anciens est à l’initiative de plusieurs projets de recherche interdisciplinaires internationaux. Il mène actuellement, en partenariat avec le département de minéralogie de l’Université de Liège et le Musée de l’hôtel Sandelin de Saint-Omer, une étude qui porte sur les pierres et les verroteries. C’est dans cette perspective que la Croix de Clairmarais a séjourné quelque temps à Namur pour être passée au crible d’une analyse minutieuse. On mentionnera aussi un projet de recherche sur les verres de sainte Hedwige, mené conjointement avec le Musée national du Moyen Âge – Musée de Cluny, le Musée des Antiquités de Rouen et l’Université de Valenciennes.

    11Le caractère évolutif des dispositifs numériques n’est pas sans soulever certaines difficultés, notamment lorsque les mises à jour de contenu et d’interface nécessitent l’intervention d’un prestataire extérieur. Outre le coût financier qu’elles impliquent, ces interventions contraignent les équipes du musée à dépendre de l’agenda dudit prestataire. Aussi, les alternatives, qui favorisent une gestion en interne, sont à explorer.

    12Une initiative similaire avait déjà été menée en 2019, avec la numérisation tridimensionnelle du Pied reliquaire de saint Jacques, réalisée par le laboratoire Panorama de l’Université Libre de Bruxelles dans la cadre du projet européen “Cosme – Loci Iacobi”. Le modèle 3D peut être consulté via ce lien.

    13Les pièces sont les suivantes : les plats de reliure, le Phylactère de saint Martin, le Reliquaire de la côte de saint Pierre, le calice dit de Gilles de Walcourt, la Colombe-reliquaire du lait de la Vierge et le Pied-reliquaire de saint Jacques. La numérisation 3D des œuvres, prévues au début de l’année 2024, sera entièrement financée par une bourse ST’ART de la Fédération Wallonie-Bruxelles, qui récompense les projets innovants favorisant la rencontre entre acteurs du monde culturel et acteur du monde des nouvelles technologies.

    14Cf. Marc Gil et Pierre Hallot, « e.thesaurus : l'orfèvrerie à l'épreuve de la modélisation 3D. Valorisation, médiation et exploitation scientifique d'œuvres médiévales », colloque Les rencontres du Consortium 3D SHS, Université de Nantes, 2-3-4 décembre 2019, en ligne.

    15Cf. notamment Pierre Hallot et Marc Gil, Methodology for 3D Acquisition of highly Reflective Goldsmithing Artfacts, Int. Arch. Photogramm. Remote Sens. Spatial Inf. Sci., XLII-2/W17, 129–13, 2019, en ligne.

    Auteurs

    • Gaylen Vankan

      Conservateur en chef au Musée des arts anciens du Namurois

      gaylen.vankan@province.namur.be

    • Julien De Vos

      Directeur du service des Musées et du Patrimoine culturel de la Province de Namur

      julien.devos@province.namur.be

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    1999

    Un ministre artésien dans la crise du 16 mai

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    La correspondance entre Auguste et Lucie Paris (16 mai - 23 novembre 1877)

    Jean-Marc Guislin

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    L'épuration en Belgique et dans la zone interdite (1944-1949)

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    Robert Vandenbussche (éd.)

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    1Sur les enjeux de l’intégration du numérique au musée, cf. notamment Florence Andreacola, « Musée et numérique, enjeux et mutations », Revue française des sciences de l’information et de la communication, 2014, en ligne.

    2Sur le musée hors les murs, cf. notamment Serge Chaumier et Marie Kurzawa (dir.), Le Musée hors les murs, Dijon, Office de coopération et d'information muséales, 2019.

    3En Belgique, l’intégration des nouvelles technologies dans les pratiques muséales est explicitement encouragée par le Décret relatif au secteur muséal en Fédération Wallonie-Bruxelles (25/04/2019), duquel est tiré l’article suivant : « 7° intégrer les nouvelles technologies dans son fonctionnement comme dans ses activités scientifiques et culturelles ».

    4Cette étude des publics a été menée par les équipes du musée en partenariat avec la société Into the Mind. Elle repose sur des questionnaires à choix multiples et des interviews personnalisées.

    5Jean Davallon, « La médiation : la communication en procès ? », MEI Médiation & Information, n° 19, 2003, p. 37-59, ici p. 38, en ligne.

    6Sur le Trésor d’Oignies, nous renvoyons à Christine Descatoire et Julien De Vos (dir.), Merveilleux Trésor d’Oignies. Éclats du XIIIe siècle, catalogue d’exposition (Paris, Musée national du Moyen Âge – Musée de Cluny, 18 mars-20 octobre 2024), éd. Faton, Paris, 2024. Cf. aussi Robert Didier et Jacques Toussaint (dir.), Autour d’Hugo d’Oignies, Actes du colloque, Namur, Société archéologique de Namur, 2004 et bibliographie antérieure.

    7Bien que muni de nouveaux outils, le médiateur conserve, dans ce contexte, son rôle de passeur, tel que mis en évidence à la fin du XXe siècle par Élisabeth Caillet (1995) et Jean Caune (1999). Élisabeth Caillet, À l’approche du musée, la médiation culturelle, Lyon, Presses universitaires de Lyon, « Muséologies », 1995 ; Jean Caune, Pour une éthique de la médiation : le sens des pratiques culturelles, Grenoble, Presses universitaires de Grenoble, « Communication, médias et sociétés », 1999.

    8Ainsi que l’écrivait Eva Sandri, l’outil de médiation numérique vient en support de l’œuvre. Il encourage, et non entrave, la rencontre entre le visiteur et l’objet. Eva Sandri, Les imaginaires numériques au musée ? Débats sur les injonctions à l’innovation, Paris, MKF, « Les essais numériques », 2020, p. 25.

    9Cette observation rencontre, à cet égard, les questionnements déjà soulevés par Valérie-Inès de la Ville et Cristina Badulescu quant à l’évolution du concept même de médiation face à l’apparition de nouveaux médias numériques. Valérie-Inès De la Ville et Cristina Badulescu, « Préfigurer le sens d’une visite familiale interactive au musée : analyse des enjeux épistémiques à partir du cas du Musée de la Bande Dessinée », MEI Médiation & Information, n° 42, 2018, p. 33-43, en ligne.

    10Le Musée des arts anciens est à l’initiative de plusieurs projets de recherche interdisciplinaires internationaux. Il mène actuellement, en partenariat avec le département de minéralogie de l’Université de Liège et le Musée de l’hôtel Sandelin de Saint-Omer, une étude qui porte sur les pierres et les verroteries. C’est dans cette perspective que la Croix de Clairmarais a séjourné quelque temps à Namur pour être passée au crible d’une analyse minutieuse. On mentionnera aussi un projet de recherche sur les verres de sainte Hedwige, mené conjointement avec le Musée national du Moyen Âge – Musée de Cluny, le Musée des Antiquités de Rouen et l’Université de Valenciennes.

    11Le caractère évolutif des dispositifs numériques n’est pas sans soulever certaines difficultés, notamment lorsque les mises à jour de contenu et d’interface nécessitent l’intervention d’un prestataire extérieur. Outre le coût financier qu’elles impliquent, ces interventions contraignent les équipes du musée à dépendre de l’agenda dudit prestataire. Aussi, les alternatives, qui favorisent une gestion en interne, sont à explorer.

    12Une initiative similaire avait déjà été menée en 2019, avec la numérisation tridimensionnelle du Pied reliquaire de saint Jacques, réalisée par le laboratoire Panorama de l’Université Libre de Bruxelles dans la cadre du projet européen “Cosme – Loci Iacobi”. Le modèle 3D peut être consulté via ce lien.

    13Les pièces sont les suivantes : les plats de reliure, le Phylactère de saint Martin, le Reliquaire de la côte de saint Pierre, le calice dit de Gilles de Walcourt, la Colombe-reliquaire du lait de la Vierge et le Pied-reliquaire de saint Jacques. La numérisation 3D des œuvres, prévues au début de l’année 2024, sera entièrement financée par une bourse ST’ART de la Fédération Wallonie-Bruxelles, qui récompense les projets innovants favorisant la rencontre entre acteurs du monde culturel et acteur du monde des nouvelles technologies.

    14Cf. Marc Gil et Pierre Hallot, « e.thesaurus : l'orfèvrerie à l'épreuve de la modélisation 3D. Valorisation, médiation et exploitation scientifique d'œuvres médiévales », colloque Les rencontres du Consortium 3D SHS, Université de Nantes, 2-3-4 décembre 2019, en ligne.

    15Cf. notamment Pierre Hallot et Marc Gil, Methodology for 3D Acquisition of highly Reflective Goldsmithing Artfacts, Int. Arch. Photogramm. Remote Sens. Spatial Inf. Sci., XLII-2/W17, 129–13, 2019, en ligne.

    Œuvres d’art et numérique : Collaborations, limites, apports mutuels à la connaissance et à la médiation

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    Vankan, G., & Vos, J. D. (2024). Valoriser le Trésor d’Oignies par la médiation numérique : enjeux et perspectives. In M. Gil & P. Hallot (éds.), Œuvres d’art et numérique : Collaborations, limites, apports mutuels à la connaissance et à la médiation (1‑). Publications de l’Institut de recherches historiques du Septentrion. https://doi.org/10.4000/133x4
    Vankan, Gaylen, et Julien De Vos. « Valoriser le Trésor d’Oignies par la médiation numérique : enjeux et perspectives ». In Œuvres d’art et numérique : Collaborations, limites, apports mutuels à la connaissance et à la médiation, édité par Marc Gil et Pierre Hallot. Villeneuve d’Ascq: Publications de l’Institut de recherches historiques du Septentrion, 2024. https://doi.org/10.4000/133x4.
    Vankan, Gaylen, et Julien De Vos. « Valoriser le Trésor d’Oignies par la médiation numérique : enjeux et perspectives ». Œuvres d’art et numérique : Collaborations, limites, apports mutuels à la connaissance et à la médiation, édité par Marc Gil et Pierre Hallot, Publications de l’Institut de recherches historiques du Septentrion, 2024, https://doi.org/10.4000/133x4.

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    Gil, M., & Hallot, P. (éds.). (2024). Œuvres d’art et numérique : Collaborations, limites, apports mutuels à la connaissance et à la médiation (1‑). Publications de l’Institut de recherches historiques du Septentrion. https://doi.org/10.4000/133xl
    Gil, Marc, et Pierre Hallot, éd. Œuvres d’art et numérique : Collaborations, limites, apports mutuels à la connaissance et à la médiation. Villeneuve d’Ascq: Publications de l’Institut de recherches historiques du Septentrion, 2024. https://doi.org/10.4000/133xl.
    Gil, Marc, et Pierre Hallot, éditeurs. Œuvres d’art et numérique : Collaborations, limites, apports mutuels à la connaissance et à la médiation. Publications de l’Institut de recherches historiques du Septentrion, 2024, https://doi.org/10.4000/133xl.
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