Table des matières
Jean-François Condette
Introduction. Former le chrétien, éduquer le citoyenQuestionner l’évidence pour mieux s’en affranchir
- L’affirmation progressive de deux entités éducatives spécifiques
- La pluralité des acteurs en éducation
- Les ecclésiastiques
- Les personnels de l’Instruction publique et les élèves
- La société civile et les communautés d’habitants
- Les autorités politiques constituées
- Les groupements corporatifs et les mouvements de pensée
- Les savants, les pédagogues et les auteurs d’ouvrages
- Les réseaux d’édition
- L’extrême variété des moyens de confrontation scolaire
- Questionner l’évidence et se méfier des analyses trop généralistes
- L’Église n’a pas négligé la formation des enseignants
- L’importance de la religion ne signifie pas l’exclusion des savoirs profanes.
- La laïcisation n’entraîne pas forcément l’absence de toute référence au « divin »
- Il n’y a pas deux camps monolithiques : la complexité des positionnements
- L’importance des accommodations
- Tensions et conflits mais aussi dialogue et négociations
- Tenir compte des réalités locales et des contraintes du temps
- Les caprices de Chronos : continuités, ruptures, transitions
Première partie. Éducation et religion dans la formation des enseignants
Véronique Castagnet
La formation religieuse reçue par les sœurs des congrégations enseignantesUne évidence pour les ursulines de Belgique, France et Nouvelle-France ? (xviie et xviiie siècles)
- La formation religieuse des pensionnaires et écolières externes, potentielles religieuses enseignantes
- L’enseignement du catéchisme à destination des jeunes filles
- Les ursulines et la conversion des jeunes filles
- Le développement d’autres compétences
- Les novices, entre formation et apprentissage
- Grâce à la Providence
- L’examen de la formation religieuse des novices par la communauté
- Simuler et mimer l’enseignement religieux
- Les ursulines en charge de la formation religieuse au sein du couvent
- De jeunes religieuses enseignantes
- Une répartition hiérarchisée des tâches
- Les visites et inspections, entre réprimandes et conseils
Anne Bonzon
Les « régentes » du diocèse de Châlons et leur formation religieuse (xviie-xviiie siècles)- La formation des enseignantes : un élément d’un vaste dispositif
- Le développement d’une congrégation
- Au service des femmes : l’invention d’un nouveau personnage
- La formation proposée : « reconnoître leur vocation et s’instruire de leurs devoirs afin de s’en acquitter dignement »
- Les exigences du recrutement
- Ce qui est explicité : contenu, méthodes, pédagogie en relation avec la fonction future
- Ce qui demeure implicite : la vie chez les dames régentes comme une mise en condition
René Grevet
La formation religieuse des enseignants au début du xixe siècle : Une évidence « réactionnaire » ?Rebecca Rogers
La place de la religion dans la formation des enseignantes religieuses et laïques en France avant les années 1880- Du noviciat au juvénat : la formation « professionnelle » des sœurs enseignantes
- Le noviciat : formation scolaire, formation religieuse
- Juvénats et titres épiscopaux
- Écoles normales et cours normaux pour les filles
- Le poids des sœurs dans la formation normale
- Programme et poids du religieux dans l’enseignement normal
- La religion : une affaire d’hommes et de femmes
- La formation plus informelle des futures enseignantes laïques
- La formation des futures enseignantes dans les pensionnats laïcs
- La place de la religion dans les brevets d’enseignement
Pierre Caspard
Un modèle pour Ferdinand Buisson ?La religion dans la formation des maîtres à Neuchâtel (xixe siècle)
- L’héritage de l’Ancien Régime
- La religion dans l’école
- La religion dans la formation des maîtres et les premières conférences pédagogiques
- La formation traditionnelle
- Les conférences pédagogiques
- Religion et formation des maîtres sous la République (1848-1872)
- La religion dans les programmes d’enseignement
- La religion dans le brevet de capacité
- Les années 1860 : Ferdinand Buisson à l’Académie
Caroline Darnaux
Le pensionnat de Dohem (Pas-de-Calais) et la formation des institutricesUn modèle d’éducation chrétienne de 1814 à 1914 ?
- Le contexte de la fondation du pensionnat de Dohem
- L’éducation des filles au XIXe siècle
- Les différentes structures du pensionnat
- Le statut des filles du Saint-Cœur de Marie de Dohem
- La formation des institutrices au pensionnat de Dohem
- Le choix du Pas-de-Calais pour la formation des institutrices (1842-1850)
- La vie quotidienne d’une aspirante institutrice au cours normal de Dohem
- La valeur religieuse du cours normal de Dohem
- Le cours normal féminin de Dohem de 1854 à 1914 : Entre développement soutenu par les pouvoirs publics et repli sur la formation des maîtresses du privé
- Un cours normal féminin qui donne satisfaction aux Autorités (1854 à 1883)
- Une différenciation financière entre cours normal masculin et féminin
- L’application dans le Pas-de-Calais de la loi Paul Bert
- La pérennité de l’école normale libre des filles de Dohem (1883-1914)
Philippe Guignet
D’Ignace de Loyola et de Jean-Baptiste de la Salle aux années 1870Une formation des maîtres en adéquation avec l’idéal-type de l’éducateur chrétien, « avocat du vrai, de l’honnête et de la droite raison »
Jean-François Condette
De la foi catholique à la « foi laïque »La religion dans la formation des instituteurs et des institutrices du département du Nord (1834-1914)
- La formation des instituteurs sous la double tutelle de l’État et de la religion catholique (1834-1882) : le cadre normalien douaisien
- La fondation de l’école normale masculine de Douai
- L’importance de la religion dans la vie de l’école
- Des velléités d’émancipation vite réprimées (1848-1851)
- L’école normale de Douai de 1851 à 1881 : Un petit séminaire ?
- La formation des institutrices au sein du cours normal de Douai : Former une bonne chrétienne qui soit aussi pédagogue (1845-1883)
- Le choix des Dames de Flines de Douai
- L’évolution de la formation au sein du cours normal
- La formation d’institutrices publiques : un enjeu politique (1879-1883)
- La sécularisation de la formation des maîtres et maîtresses du primaire (1882-1914)
- La sécularisation des études à l’école normale masculine de Douai
- La fondation de l’école normale d’institutrices de Douai
- La place de Dieu et de la religion dans le cours de morale après 1882-1883
Philippe Marchand
L’histoire des religions dans l’enseignement secondaire public masculin (1880-1914)Les combats et l’influence de Maurice Vernès
- La pensée de Maurice Vernes et sa réception
- 1881 : « Donner à l’histoire des religions une place conforme à son importance »
- La réception des idées de Maurice Vernes
- L’évolution de la pensée de Maurice Vernes sur l’enseignement des religions
- Le nouveau livre de Maurice Vernès sur l’histoire des religions (1886)
- Les réactions à la publication
- Du côté des enseignants
- L’histoire des religions dans les programmes de 1885, 1890 et 1902 et la question de la préparation des enseignants à cette thématique
- Les modifications successives des programmes du secondaire
- Les professeurs étaient-ils préparés à enseigner l’histoire des religions ?
- Annexe 1. L’histoire des religions dans les programmes d’histoire du secondaire de 1880 à 1890
- Annexe 2 : L’histoire des religions dans les programmes de 1902
Françoise Hiraux
Former des professeurs d’humanités. Le cas de l’Université catholique de LouvainLe rôle de l’Institut supérieur de Philosophie (1890-1950)
- Les enjeux philosophiques et religieux de l’Université en 1890
- La modernisation de l’Université
- La voie scientifique
- La modernité thomiste
- Deux thèmes prioritaires : le sujet et la vie sociale
- La sortie de la religion
- Le sujet
- La morale sociale
- L’incorporation intellectuelle de la foi
- Une philosophie chrétienne
- Quelques considérations sur le souci d’une formation humaniste
Catherine Masson
Former des enseignants chrétiens : une des préoccupations des fondateurs de l’Université Catholique de Lille- Le projet des fondateurs de l’Université catholique
- Refondation de l’Université et combat pour la liberté de l’enseignement
- Pourquoi une Université catholique à Lille ?
- Les premières réalisations pour l’enseignement supérieur catholique à Lille
- Les prémisses de l’Université
- L’ouverture à Lille des facultés libres de lettres et sciences
- La faculté de théologie et le séminaire académique
- Des débuts difficiles pour les facultés catholiques de Lille
- Les effectifs étudiants
- L’enseignement dans les facultés libres
Deuxième partie. Éducation, religions, laïcité: tensions et conflits
Véronique Castagnet
Les questions éducatives au cœur des affrontements religieux de la fin du xvie siècle au milieu du xviie siècleAcadémies protestantes versus collèges catholiques ?
- Calvinistes et catholiques face à l’éducation de la jeunesse
- Un profond travail d’éducation auprès des jeunes enfants
- Une aide extérieure pour les nouvelles fondations
- Une vision opposée de l’enseignement dans des établissements confessionnels ?
- Un enseignement supérieur protestant mal accepté par les catholiques
- Un éphémère partage des collèges, dont certains touchent aux académies...
- Des relations ambiguës entre les autorités catholiques et les académies
- L’académie protestante, prétexte à un affrontement confessionnel aux visages variés
- Un affrontement avant tout intellectuel entre les professeurs des deux institutions
- Le déplacement de l’affrontement de nature éducative... dans le domaine de l’édition
- Des débouchés similaires mais avec des fortunes différentes
René Grevet
Dieu ou la République ?La naissance d’une école primaire laïque (1792-1802)
- La mise en œuvre d’une nouvelle école
- Les principes
- Les enseignants et l’enseignement
- La direction et le contrôle de l’enseignement
- Les difficultés de l’école républicaine
- L’hostilité des populations
- Les difficultés au quotidien : loger l’école
- Les difficultés au quotidien : la question des manuels et de leur contenu
- Le refus du calendrier et des fêtes révolutionnaires
- Le rejet des enseignants républicains
Xavier Dusausoit
Les collèges des jésuites en Belgique (1831-1914)Entre guerres ouvertes et tensions latentes
- Quatre-vingts ans de fonctionnement ininterrompu
- Fausses peurs et vraies possibilités (1830-1840)
- La première fondation : Alost
- Les autres projets et fondations
- « Le Juif errant » : (1840-1884) : des années difficiles pour les jésuites ?
- La progression de l’implantation jésuite malgré l’hostilité des libéraux
- La montée de l’opposition contre les jésuites
- Les oppositions catholiques à la présence jésuite
- Sous la protection des gouvernements catholiques (1884-1914)
- Un net changement d’atmosphère politique favorable aux jésuites
- Le maintien d’oppositions certaines
- La question d’un enseignement en flamand
Luc Courtois
« Des écoles sans Dieu et des maîtres sans foi, délivrez-nous Seigneur »Les évêques belges et la première guerre scolaire en Belgique (1879-1884)
Johann-Günther Egginger
Entre science et croyance ?La réception de la notion polémique d’évolution humaine dans l’enseignement des sciences à l’école (1859-1914)
- Le développement d’un enseignement des sciences à l’école...
- Vers un enseignement utile des sciences à l’école du peuple
- Les « vitrines » officielles d’un enseignement novateur des sciences
- Le « viatique » de l’enseignement des sciences sous la IIIe République
- mais un enseignement écliptique de l’évolution humaine
- La résistance de l’homme bimane, scandale zoologique
- L’arrivée prématurée de l’homme préhistorique en géologie
- Le refus d’une ascendance simiesque
- Pour une histoire laïque de l’enseignement des origines de l’homme
- La fin du Déluge !
- L’homme préhistorique, objet scientifique...
- ... redevenant sujet à histoires
Bernard Ménager
Tensions et conflits entre l’État et les communes du département du Nord lors des laïcisations d’écoles primaires publiques (1886-1900)- Un environnement conflictuel de la question scolaire
- Puissance de l’enseignement congréganiste et réaction laïque
- La présence d’une droite monarchiste et cléricale combative et influente
- L’attachement des élus locaux aux libertés communales
- L’opposition locale aux laïcisations dans le département du Nord
- Les protestations officielles
- Les mesures de rétorsion touchant la carte scolaire et les affectations de postes
- Tracasseries administratives et mesures vexatoires
- La résistance passive
- Les tentatives pour subventionner l’enseignement privé
- Les tentatives d’utilisation de la loi municipale de 1884
- Les tentatives de contournement de la législation (1888-1893)
- La campagne du mouvement « Justice Égalité »
Jean-François Condette
Les deux « guerres » des manuels scolaires dans le Nord et le Pas-de-Calais (1882-1883 et 1908-1910)- La première guerre des manuels (1882-1883) : un impact modéré
- Rappel sur le contexte et sur les manuels incriminés
- La guerre des manuels n’a pas eu lieu ? Une faible agitation dans le Nord
- Une lutte également modérée dans le Pas-de-Calais
- La seconde guerre des manuels (1908-1910) : des tensions plus vives
- Le contexte idéologique et pédagogique
- Des tensions assez réduites dans le département du Nord (1908-1910)
- Une agitation précoce, forte et durable dans le Pas-de-Calais (1905-1913)
- Les facteurs explicatifs de cette mosaïque de situations différenciées
- L’importance du rôle modérateur ou incitateur des autorités religieuses et civiles
- L’importance fondamentale des contextes locaux : deux exemples
- L’affaire de Mingoval : un prêtre et un inspecteur peu conciliants
- L’affaire de Clary : derrière le manuel, chercher le politique
- L’inégale densité des réseaux scolaires public et privé
Philippe Marchand
Hors de FranceLe devenir belge des établissements secondaires jésuites de la province de Champagne (1901-1914)
- Le choix de la Belgique et l’installation des trois collèges
- Le choix des trois implantations
- Les fonctions des trois collèges
- La population scolaire des trois collèges jésuites
- Pesée globale des effectifs et évolutions annuelles
- L’aire de rayonnement des collèges
- Les origines sociales des élèves
- Former des chrétiens mais aussi préparer aux examens et concours
- Craintes et stratégie des Pères
- Les résultats au baccalauréat et aux concours
Philippe Rocher
Une reconquête éducative catholique par le livre : l’Action populaire et les éditions SPES (1922-1960)- SPES : les jésuites de l’Action populaire dans la « bataille du livre » (1922-1932)
- Les jésuites de l’Action populaire dans la « bataille du livre »
- La stratégie éditoriale des éditions Spes
- Les catalogues de la profusion
- SPES et les jésuites : une reconquête éducative par le livre (1922-1944)
- De l’intransigeance à « l’accommodement » (1922-1932)
- L’humanisme chrétien et la pédagogie (1932-1944)
- Les éditions Spes et la pédagogie jésuite
- L’Action populaire et les éditions Spes : entre proximité et distance (1941-1944)
- La collection du Centre d’études pédagogiques de SPES et l’École dans la cité : l’espérance renouvelée ? (1944-1960)
- L’École, lieu du « dialogue » ?
- Rousseau inoffensif : la « méthode Montessori » commune aux écoles d’aujourd’hui
- SPES et l’Action populaire : vers « la liquidation de notre association »
Bruno Poucet
Négociations publiques et négociations secrètes au cœur des tensions scolaires entre enseignement public et enseignement privé (1950-1970)- Les étapes d’une négociation concordataire : la phase officieuse
- Prémices
- La phase officieuse : Des initiatives individuelles aux initiatives politiques
- La phase officielle de négociations
- Le projet de convention
- Les négociations et leurs préalables romains et français
- Le travail de négociation : la rédaction d’un texte
- Les réactions au texte de compromis du côté français puis romain
- Le choix concordataire du gouvernement et l’échec des négociations
- Les réactions du Saint-Siège
- Entre compromis acceptable et échec final
- La poursuite de négociations-discussions après l’échec du projet
- La tentative d’André Boulloche
- Après la loi Debré : Négociations-conversations autour du projet Faure/Cornec
Jean-Paul Visse
Les syndicats de l’enseignement privé dans le débat sur un grand service public de l’Éducation nationale (1977-1984)- L’organisation de l’enseignement privé
- Un enseignement privé structuré
- Un personnel enseignant nombreux et laïque
- La parité, seul dénominateur commun des forces syndicales du privé ?
- La FNSPELC
- La FEP-CFTC et ses propositions
- Le SNEC-CFTC
- Les revendications enseignantes : une plateforme commune ?
- À chacun sa posture devant le grand service public d’éducation
- Le positionnement de la FEP
- Le positionnement du SNEC
- Le positionnement du SPELC
- Les plus radicaux exclus des discussions avec le ministère
- Un positionnement divergent des forces syndicales
- Les nouvelles propositions d’Alain Savary (octobre 1983)
- Une troisième voie qui ne s’affirme pas
- Des divisions au sein du monde catholique
- Vers l’action de masse par le recours à l’opinion
- Une certaine qualité de vie plus que le statut ?