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Poissons d'Afrique et peuples de l'eau

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Didier Paugy
, 
Christian Levêque
, 
Isabelle Mouas
, 
et al.

Partie 5. Des poissons domestiqués

La pisciculture

Texte intégral

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Sarotherodon melanotheron
© C. Paugy

1La demande en poisson est de plus en plus grande en Afrique. C’est un aliment à la fois très apprécié et indispensable à l’équilibre nutritionnel. Mais le poisson se fait de plus en plus rare dans les fleuves. La pisciculture peut-elle être une solution à l’épuisement quasi général de la ressource ? Beaucoup font ce pari. Mais ce pari n’est pas encore gagné. Car l’Afrique n’a pas de tradition de pisciculture. On ne sait pas y « cultiver » le poisson à l’instar des pays asiatiques.

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Pancarte affichée devant un étang de pisciculture privé à Mopti (Mali).
Il est en effet tentant de braconner les étangs de pisciculture avec quelques coups d’épervier, ruinant ainsi les efforts du pisciculteur.
© IRD/C. Lévêque

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Dessin de vulgarisation pour promouvoir la pisciculture.
Source : Rapport d’étude sur la pisciculture en Afrique subsaharienne (ministère de la Coopération et du Développement durable, 1991).

2Alors que la pisciculture est pratiquée depuis des siècles en Extrême-Orient, cette activité est encore totalement inconnue sur le continent africain après la Seconde Guerre mondiale. L’idée d’introduire et de développer la pisciculture en Afrique germe dans l’esprit d’Européens qui croyaient aux vertus du transfert de technologie de l’Asie vers l’Afrique. À la fin des années 1940, les premiers essais sont effectués avec des tilapias au Congo belge.

3Les premiers résultats étant considérés comme positifs, des actions de vulgarisation sont menées par les administrations coloniales au cours de la période 1950-60. On escomptait que les agriculteurs formés aux techniques de la culture irriguée s’adapteraient facilement à cette nouvelle activité. Cela n’a pas été le cas.

4Néanmoins, des investissements importants sont mobilisés pour mettre en place des piscicultures villageoises. On creuse de nombreux étangs et on forme de nombreux villageois à des techniques d’élevage rudimentaires. Sans beaucoup de succès. Après les indépendances, l’aide massive en argent et en techniciens se trouvant tarie, les populations se désintéressent alors complètement de cette activité qui ne s’insère pas dans leurs structures socio-culturelles traditionnelles.

5Dans les années 1970, la question de la pisciculture est reprise sur de nouvelles bases. D’une part, les recherches en stations expérimentales ou au sein de projets pilotes, sur les poissons d’élevage (notamment les tilapias), ont alors beaucoup progressé. D’autre part, on commence à faire la part entre la pisciculture intensive et la pisciculture extensive. La première fait appel à une main-d’œuvre qualifiée et nécessite des installations de qualité. Elle est spéculative, vise un fort rendement, et nécessite l’acquisition d’intrants. La seconde, plus modeste, reste familiale et vise à fournir un complément alimentaire.

6La difficulté pour implanter l’aquaculture en Afrique ne réside pas tant dans la mise au point des systèmes d’élevage que dans leur appropriation par les pisciculteurs africains. Reproduire, nourrir, vendre les poissons de pisciculture exige un environnement socio-technique favorable qui est encore peu développé en Afrique, contrairement à l’Asie. Les espèces africaines présentant un intérêt pour l’élevage sont ainsi produites à grande échelle hors de ce continent, en Asie comme en Amérique latine.

Les poissons vedettes

7De nombreuses recherches ont été réalisées pour identifier les espèces de poissons africains les mieux adaptés à l’élevage. Dans ce domaine, l’Afrique a des atouts incontestables.

Les tilapias

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Le tilapia, Oreochromis niloticus, représente l’espèce majeure de la pisciculture africaine et, bien au-delà, du monde tropical.
Sa reproduction aisée en captivité, sa rusticité et sa plasticité en élevage ainsi que sa capacité à consommer toutes sortes d’aliments en font une espèce d’élevage idéale, notamment pour les pays en développement. Ces différentes caractéristiques lui ont valu le surnom de « poulet aquatique ». © IRD/C. Lévêque

8Un des poissons d’eau douce les plus prometteurs en pisciculture d’eau douce est un poisson africain, le tilapia. Sous ce nom générique se cachent en réalité plusieurs espèces, dont la plus appréciée est le tilapia du Nil (Oreochromis niloticus), appelé parfois improprement « carpe ». On pense d’ailleurs que l’élevage du tilapia date de 4 000 ans, en Égypte, où un système d’aquaculture rudimentaire existait déjà.

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Sarotherodon melanotheron est un tilapia des lagunes et des estuaires d’Afrique de l’Ouest.
Très euryhalin, il s’adapte à une large gamme de salinité et peut donc être facilement élevé en eau de mer.
Son régime alimentaire est détritivore : il nettoie son propre milieu d’élevage.
La sous-espèce Ṣ melanotheron heudelotii (ici), originaire du Sénégal, a été identifiée comme étant la plus apte à l’élevage. © IRD/M. Legendre

Les poissons-chats

9Plusieurs espèces de poissons-chats, appartenant aux genres Clarias, Heterobranchus et Chrysichthys, présentent également une bonne aptitude à la pisciculture. Mais leur reproduction est plus complexe en captivité, et leur régime alimentaire plus exigeant en protéines nécessite un savoir-faire que tous les pisciculteurs n’ont pas.

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Géniteurs de silures africains Heterobranchus longifilis élevés en étang.
Station de Foumban, Cameroun. © IRD/M. Legendre

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Élevage en enclos de mâchoiron (Chrysichthys nigrodigitatus) en Côte d’Ivoire.
© IRD/Ṣ Hem

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Certaines espèces de Clarias (ici C. gariepinus) font l’objet d’une pisciculture intensive qui n’est pas toujours facile à maîtriser.
Cette espèce est très appréciée localement grillée ou fumée. © W. A. Djatmiko

  • 1 Chrysichthys nigrodigitatus (Claroteidae).

Mâchoiron, le « poisson-ministre » se démocratise
Syfia infos, le 1er février 1990
Charlotte Lazard
« La lagune Ébrié, en Côte d’Ivoire, n’a rien à envier à la mer du Nord. Elle aussi a son saumon : le mâchoiron1. Ce poisson-chat, très apprécié des Ivoiriens, est rare car sa production naturelle est limitée. Depuis quelques années, les chercheurs ont mis au point une technique d’élevage qui permet de produire 150 t de mâchoirons par an. De quoi lancer le “poisson-ministre“ sur la voie de la démocratisation.
Grumiers, taxis-brousse, voitures particulières empruntent volontiers, en Côte d’Ivoire, la route Abidjan-Dabou, vers l’ouest du pays. Certes, c’est un axe stratégique et un passage obligatoire pour beaucoup de véhicules.
Mais bien des chauffeurs n’hésitent pas à y faire un petit détour. La beauté de la lagune Ébrié, qui borde les premiers kilomètres de goudron au sortir d’Abidjan, n’y est pas pour grand chose. C’est beaucoup plus le poisson-chat que l’on pêche dans cette lagune, le mâchoiron, et que les femmes vendent au bord de la route, qui les intéresse. Enroulés sur eux-mêmes, la queue dans la bouche, dans des cuvettes d’émail, ces silures moustachus ne payent pas de mine. Pourtant, c’est le poisson préféré des Ivoiriens. Celui que l’on réserve aux jours de fête et aux hôtes de marque, fumé ou préparé en sauce avec du foutou. »

Heterotis niloticus

10Un autre poisson apparaît également dans les piscicultures villageoises : Heterotis niloticus. Il appartient à la même famille que le fameux Arapaima gigas d’Amazonie qui peut atteindre 4 à 5 m de long. Mais Heterotis reste plus petit (pas plus d’1 m).

11C’est un poisson qui grossit rapidement en se nourrissant de zooplancton, et sa chair est appréciée. Mais on ne maîtrise pas encore le cycle de reproduction. Il faut donc récolter les alevins dans des grands étangs où les géniteurs construisent des nids et se reproduisent naturellement.

12Heterotis est un poisson, avec le tilapia du Nil, qui a souvent été introduit avec succès dans des lacs de barrage afin d’y améliorer la production de la pêche.

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Panier d’Heterotis niloticus, Bénin.
© IRD/D. Paugy

Un point clé de l’élevage : la maîtrise de la reproduction

13Dans le milieu naturel, beaucoup de poissons ne se reproduisent que durant une période limitée de l’année. Le cycle de reproduction est une contrainte forte dans l’organisation des élevages. C’est pourquoi il est important, en pisciculture, de pouvoir contrôler ce cycle, afin d’obtenir une fourniture régulière d’alevins durant toute l’année, quelle que soit la saison de reproduction naturelle. Cette maîtrise de la reproduction nécessite une bonne connaissance physiologique de l’espèce.

14La reproduction en captivité d’une espèce à priori sauvage va dépendre de sa stratégie de reproduction et de sa capacité à ajuster son mode de reproduction aux conditions du milieu d’élevage (température de l’eau, densité, alimentation…).

15Le contrôle photopériodique du cycle reproducteur est fréquemment utilisé pour ajuster la production des œufs à la demande.

16La maîtrise de la reproduction du mâchoiron (Chrysichthys nigrodigitatus) a été réalisée à partir de l’observation de pratiques de pêche en Côte d’Ivoire : sachant que les poissons venaient se réfugier dans les bambous pour pondre, les pêcheurs utilisaient des pièges faits de morceaux de bambous pour capturer les mâchoirons pendant la période de reproduction.

17La méthode mise au point pour obtenir des œufs de Chrysichthys nigrodigitatus, en fonction des besoins, consistait notamment à confiner des couples de mâchoirons dans des tubes en PVC (similaires aux bambous).

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Bambous creux utilisés pour la capture des mâchoirons en période de reproduction (Côte d’Ivoire).
© IRD/E. Charles-Dominique

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Larve de silure Heterobranchus longifilis, 28 h après éclosion.
© IRD/M. Legendre

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Juvéniles du silure Heterobranchus longifilis, Côte d’Ivoire.
© IRD/M. Legendre

Les méthodes d’élevage

La pisciculture rurale

18La petite pisciculture rurale de nature artisanale s’appuie sur la technique la plus simple qui soit pour produire du poisson : creuser un trou, le remplir d’eau, puis ensemencer ces étangs en tilapias. Pas besoin d’acheter des aliments, les poissons se nourrissent à partir de déchets agricoles et des micro-organismes qui proviennent de leur décomposition dans l’eau. Cette forme de pisciculture ne coûte pratiquement rien aux agriculteurs, si ce n’est du travail. On estime que 100 000 étangs seraient aujourd’hui en activité en Afrique. Les modes d’exploitation sont très variés. Les poissons alimentent essentiellement les marchés locaux.

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Étang de pisciculture rurale au Cameroun, environs de Yaoundé.
© IRD/C. Lévêque

Pisciculture dans les bancotières...
L’essor – Aquablog, 13 mai 2009
C. A. Dia
« Quoi de plus local que la pisciculture dans les bancotières !
De “banco“, la terre argileuse utilisée pour la construction des habitations traditionnelles ; l’extraction du banco forme des excavations qui sont ensuite transformées en plan d’eau pour la pisciculture.
Le ministre de l’Élevage et de la Pêche a assisté au lancement de la pêche de la bancotière du village de Mion, dans la commune rurale de Tamani (cercle de Barouéli, Mali)… À cette occasion, les habitants de Mion ont organisé, au bord de la bancotière, une grande fête populaire, suivie d’une démonstration de pêche par un groupe de jeunes pêcheurs.
L’empoissonnement des mares, des bancotières et des étangs est le fruit d’un partenariat entre le département de la Pêche et le Programme d’appui aux collectivités territoriales (Pact), afin de développer la pisciculture artisanale dans les zones à forte potentialité piscicole. Ainsi, depuis 2007, le programme a réalisé des plans d’eau dans 11 communes des régions de Koulikoro et Ségou. Résultat : ces localités ont produit plus de 30 t de poissons en deux ans.
Cette activité vise à améliorer le quotidien des ménages en milieu rural, en leur apportant une source de revenus pour peu d’investissements ».

Les étangs d’élevage

19C’est une technique plus classiquement utilisée : on creuse des étangs qui sont aménagés pour être vidangés afin de récupérer le poisson.

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Étangs d’élevage près d’Accra au Ghana.
À gauche :
les juvéniles de tilapias sont élevés en cage.
À droite :
l’étang vient d’être vidangé, et les derniers poissons enfouis dans la vase sont récoltés à la main. © IRD/C. Lévêque

L’élevage en cage dans le milieu naturel

20Il s’agit d’une technique, plus sophistiquée, d’élevage intensif pratiqué dans le milieu naturel. Au Niger, par exemple, les poissons sont élevés dans des cages immergées dans le fleuve. Mais il faut les nourrir avec des aliments fabriqués à base de son de riz ou de tourteau de coton ou d’arachide.

Les poissons en cage dans les fleuves
Syfia, le 1er juillet 1989
Charlotte Lazard
« Si les pisciculteurs des régions tropicales humides disposent de bas-fonds, de marigots, de petits barrages dont l’eau peut alimenter de façon permanente les étangs, ce n’est pas le cas dans les zones sahéliennes.
Pourtant, le tilapia y a un débouché tout trouvé : les femmes se disputent les quelques rares Oreochromis niloticus que l’on peut trouver sur les marchés. Mais comment faire là où il existe peu de points d’eau permanents ?
Les Nigériens ont mis au point une méthode qui a déjà fait ses preuves.
Ils ont tout misé sur la seule source d’eau abondante du pays, le fleuve Niger.
Avec l’appui du CTFT (Cirad), ils y ont installé une série de cages, d’environ 3,5 m de côté, où les poissons sont élevés de manière très intensive : jusqu’à 100 poissons au mètre cube. Les cages sont fabriquées par les pêcheurs à l’aide de planches, de bambous, de bidons de récupération et de filets de pêche. Deux ou trois hommes, juchés sur les pontons flottants amarrés sur le bord de l’eau, peuvent faire toutes les manipulations nécessaires.
Alors que la récolte se fait avec un filet dans les étangs, il suffit de sortir la cage de l’eau pour puiser dans le vivier. Que les poissons en cage se trouvent dans le fleuve comme les poissons “libres” ne dispense pas le pisciculteur de les nourrir. Les ressources alimentaires naturelles ne sont pas suffisantes pour une population dense et captive de poissons. Pas possible non plus, en raison du courant, de provoquer la prolifération de micro-organismes en immergeant des déchets agricoles.
Alors, les pisciculteurs jettent dans l’eau à proximité des cages une préparation à base de son de riz ou de tourteau d’arachide. Inconvénient des cages : les mailles des filets laissent échapper les alevins. C’est pourquoi les paysans creusent de petits étangs de reproduction où les poissons subissent un pré-grossissement jusqu’à ce qu’ils soient assez gros pour ne plus pouvoir s’évader des cages.
Au Niger, cette forme de pisciculture, inconnue en Afrique de l’Ouest, a connu des débuts difficiles entre 1980 et 1983. En hiver, les eaux trop froides du fleuve stoppaient la croissance des poissons et provoquaient même une mortalité accrue. “Il a fallu que l’on comprenne que le tilapia, habitué aux eaux chaudes, entrait dans une sorte d’hibernation en dessous de 20 °C. Ce ralentissement des activités physiologiques entraîne un ralentissement de l’activité digestive qu’il faut respecter en donnant moins à manger” explique Idrissa Ali, ancien responsable du projet au Niger. Trop nourris, les tilapias sont donc morts en masse, décimés aussi par les maladies qui ne manquent jamais de se développer lorsque la densité de poissons est trop grande dans les cages. “Aujourd’hui, poursuit Idrissa Ali, on module l’alimentation en fonction de la saison et on diminue la densité à la moindre alerte sanitaire”. Une cinquantaine de pêcheurs nigériens, dont les prises dans le fleuve avaient diminué de moitié en raison de la sécheresse, se sont aujourd’hui reconvertis à l’aquaculture.
En huit mois, chacune de leurs 200 cages leur rapporte une demi-tonne de poisson. À 1 000 FCFA (~– 1,50 euros) le kilo sur les marchés, le tilapia d’élevage est devenu leur principale source de revenus. »

21Les cages flottantes sont des enclos semi-mobiles que l’on installe en eau libre ou près des rives des cours d’eau et des retenues naturelles ou artificielles. Elles sont maintenues à la surface de l’eau par des bouées ou flotteurs divers ou posées sur le fond grâce à des pieds.

22Ce sont des constructions relativement simples. Les flotteurs parfois constitués de bidons de réemploi sont remplacés progressivement dans les installations modernes par des flotteurs en plastique. Suivant la grandeur des mailles, la nature du fil ou du grillage, les parois des cages sont plus ou moins rapidement colmatées par des algues et organismes divers. Il est donc nécessaire de les nettoyer régulièrement.

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Station d’élevage de Oreochromis niloticus en cages flottantes sur le Niger à Kokomani.
© Cirad

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Pêche intermédiaire d’une cage flottante.
© Cirad

L’élevage du mâchoiron en enclos...
Syfia, le 1er février 1990
Charlotte Lazard
« La production naturelle de la lagune Ébrié ne peut pas satisfaire la demande croissante en mâchoiron. C’est pourquoi les chercheurs du Centre de recherches océanographiques d’Abidjan (CRO) travaillent depuis plus de dix ans pour tenter de “fabriquer” du mâchoiron dans les meilleures conditions possibles. Contrairement au tilapia, il ne peut guère être élevé en étang. Il se reproduit mal en captivité et coûte cher à nourrir car il est carnivore.
Les chercheurs ont donc tenté d’installer des structures d’élevage dans le milieu naturel. Ils ont construit des enclos, sortes de parcs en filets soutenus par des poteaux en bois ou en béton au bord de la lagune. Là, des alevins de mâchoiron sont élevés jusqu’à atteindre une taille suffisante pour être vendus.
Loin d’être une méthode révolutionnaire, ce type de pisciculture existe déjà en Asie et en Afrique.
Le principe est le même partout : on utilise le milieu naturel comme support d’un élevage intensif. Depuis quatre ou cinq ans, la méthode est au point pour le mâchoiron. Ce type d’élevage lui réussit. »

L’élevage en enclos dans le milieu naturel

23Certaines espèces ne supportent pas les étangs d’élevage. Lorsque les conditions le permettent (faible profondeur, eau de bonne qualité et bien oxygénée), l’élevage en enclos en milieu naturel est une alternative à l’élevage contrôlé en étang. Ces pratiques ont été développées dans les lagunes ouest-africaines.

24Le principe de l’enclos est simple : sur des poteaux enfoncés dans le sédiment, on tend des filets qui laissent passer l’eau et les organismes planctoniques, mais retiennent les poissons.

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Enclos d’élevage de mâchoiron à la station de pisciculture de Layo.
Lagune Ébrié, Côte d’Ivoire. © IRD/C. Lévêque

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Enclos avec bambous en lagune.
Lagune Ébrié, Côte d’Ivoire. © IRD/S. Hem

L’élevage intensif industriel

25C’est un type d’élevage en émergence, les industriels s’y intéressent et croient à son développement. Les élevages intensifs voient donc le jour en Afrique, comme ceux de la truite ou du saumon en Europe. Tout est alors importé : les matériaux pour construire les structures d’élevage, les aliments, les médicaments, les instruments pour manipuler les poissons. Pour l’instant, le poisson industriel n’est pas encore compétitif face au poisson de mer car les aliments sont coûteux, et il y a encore des problèmes à régler pour la production en masse.

Pourquoi l’aquaculture a-t-elle du mal à se développer en Afrique ?

26La production de poissons par la pisciculture reste très modeste en Afrique, alors que le poisson « sauvage » se fait de plus en plus rare. La trop forte pression de pêche, les pollutions, les modifications de l’hydrologie dues au climat ou aux barrages conduisent à un épuisement des stocks. Par ailleurs, la demande croît en permanence du simple fait de la croissance démographique.

27On ne peut manquer de relever ce paradoxe étonnant : sur une production mondiale de tilapias supérieure à 1,5 million de tonnes en 2003, seulement 3 % étaient produits en Afrique, son continent d’origine, loin derrière l’Asie et l’Amérique latine.

28La pisciculture demeure donc marginale en Afrique, malgré les aides substantielles apportées à la formation des hommes et au développement de cette activité. Les raisons en sont complexes, mais la première d’entre elles est que l’Afrique n’a pas de tradition en la matière, au contraire de l’Asie par exemple où cette activité est très ancienne. La situation semble cependant évoluer. Dans la zone tropicale humide notamment, là où le gibier s’épuise et où les conditions climatiques rendent l’élevage du bétail difficile, les initiatives de tous ordres (artisanales, villageoises et industrielles) se multiplient en dépit des nombreux échecs du passé.

La pisciculture africaine a toujours de l’avenir
Afrik.com, le 8 octobre 2000
« Malgré des échecs cuisants, le développement du poisson d’élevage constitue toujours une opportunité pour l’Afrique. Encore faut-il que les leçons soient tirées.
L’affaire est réglée : un trou d’eau : des alevins. C’est en tous cas ce que de nombreux chercheurs et économistes des années 1970 ont cru bon d’implanter dans des communautés villageoises pour participer à l’autosuffisance alimentaire sur le continent africain. “Encouragés par l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), les paysans d’alors se sont mis à creuser des trous, à les remplir et à les empoissonner. En vain pour la plupart “, écrit le journal spécialisé français Spore.
Les slogans utopiques comme : “la pisciculture, c’est l’affaire de tous”, ou “le poisson c’est bon” afin de faire la promotion de l’aquaculture familiale ont laissé place tantôt à des flaques de vase sans vie, tantôt à d’immenses fermes aquacoles, où s’ébattent des espèces destinées à l’exportation, sous le regard froid des experts.
Motifs de ces fortunes diverses : familiaux ou intensifs, les projets piscicoles ne résistent pas au départ prématuré des encadreurs chargés de veiller à la production, au manque de formation des personnes, aux modèles inadaptés, aux investissements médiocres.
Et surtout à l’absence de réflexions solides sur la nourriture, la sélection des sexes selon les espèces et la présence des prédateurs. En Côte d’ivoire, au Burkina, au Congo, les flops de projets pharaoniques portent le nom d’Ébrié, Aghien, Batora ou Brazzaville.
Finalement, c’est le modèle intermédiaire, semi-intensif qui convient le mieux. Il s’impose comme la première étape d’un projet aquacole ambitieux. La formule : plusieurs étangs de barrage de quelques ares, du tilapia associé à un prédateur et/ou du poisson-chat. Certains projets peuvent être couplés judicieusement à d’autres activités préexistantes, comme l’exploitation forestière ou minière. »

Aquaculture : 100 000 tonnes de poissons attendues d’ici à 2010
Sénégal, Le Soleil, 19 janvier 2006
Joseph Birame Sene
« Le Premier ministre, Macky Sall, a procédé hier à l’empoissonnement d’un des trois bassins de rétention de Mont Rolland, dans le département de Tivaouane. D’ici à 2010, le Sénégal prévoit d’aménager 7 500 étangs de pisciculture et espère en récolter 100 000 tonnes de poisson.
Dans son discours, le Premier ministre assure que le Sénégal va jouer à fond la carte de la pêche continentale et de l’aquaculture à travers les bassins de rétention. “L’ambition du gouvernement est d’aménager environ 7 500 étangs de pisciculture à l’horizon 2010 dont 3 600 prévus d’ici à 2008 afin que cette opportunité de création de richesses soit saisie partout dans le pays, en permettant aussi à chaque village sénégalais de disposer de sa propre source de protéines animales“. Selon M. Sall, des régions de l’intérieur non dotées de cours d’eau, peuvent, grâce aux bassins de rétention disséminés à travers le territoire national, devenir de véritables pôles de croissance grâce à l’aquaculture. »

Les acadja : entre élevage et cueillette

Techniques traditionnelles

29Il existe des méthodes traditionnelles pour accroître la productivité piscicole des eaux continentales. La plus connue est la technique de l’acadja, à mi-chemin entre aquaculture et pêche traditionnelle. Elle consiste à implanter des amas de branchages en eau peu profonde. Sur et dans ces substrats artificiels, une faune abondante se développe, qui sert de nourriture naturelle aux poissons. Ces derniers sont également attirés par les acadja dans lesquels ils trouvent des refuges contre les prédateurs et des conditions favorables à leur reproduction.

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Le village de pêcheur de Ganvié, sur le lac Nokoué au Bénin, est la plus grande cité lacustre d’Afrique de l’Ouest.
Le lac Nokoué où les acadja sont nombreux, est réputé pour sa forte productivité piscicole qui peut atteindre 10 à 20 t par hectare et par an. © IRD/C. Levêque

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Transport de branchages pour la construction d’un acadja sur le lac Nokoué (Bénin). © IRD/C. Lévêque

30La technique des acadja est plus particulièrement répandue dans les lagunes d’Afrique de l’Ouest.

31Au Bénin, les acadja traditionnels de petite taille (amedjrotin ou acadjavis) sont des amas de branchages disposés aux basses eaux dans les parties peu profondes du fleuve Mono et sur les hauts-fonds du lac Ahémé. On les construit aussi avec des feuilles de palmiers disposées en cercle, enfoncées dans la vase. On remplit le centre de toutes sortes de branches, bâtons, palmes. La pêche consiste, pour ces installations de petites dimensions, à entourer l’acadja au bout de quelques mois d’un filet puis à enlever tous les branchages, enfin à faire coulisser le filet.

32La construction d’un acadja sur le lac Nokoué requiert un nombre important de personnes pour ramasser les branchages et les transporter dans une grande pirogue. Le bois vient parfois de loin (plusieurs dizaines de kilomètres du lac) car il faut plusieurs milliers de fagots de branches pour construire et entretenir un hectare d’acadja. Une fois les branchages acheminés, il faut ensuite les planter dans le fond du lac. Le pêcheur attend ensuite plusieurs mois, voire un an, avant d’exploiter son acadja. Entre-temps, il doit le surveiller pour éviter les pilleurs.

33Au moment de l’exploitation, on fait appel aux membres de la famille et aux amis. Tout le monde se retrouve sur le lac, tôt le matin, et on entoure alors l’acadja avec des filets plombés. L’exploitation peut alors commencer.

34Il existe aussi des acadja de plus grande taille (les ava) de forme rectangulaire ou irrégulière. Ils sont construits sur le même principe, mais on ménage à l’intérieur des passages pour les pirogues et pour des activités de pêche. Pour ces enceintes plus importantes, la pêche se fait par étapes : les nombreux participants ramènent progressivement les enceintes vers l’intérieur, à mesure que les branches sont enlevées. Lorsque le poisson est concentré dans des espaces restreints, il est alors prélevé au moyen de pièges, paniers et épuisettes. À la fin de la pêche, les branchages anciens sont remplacés et un nouvel acadja est reconstruit. Les poissons capturés sont surtout des tilapias et des poissons-chats.

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Vue d’un acadja installé sur le lac Nokoué au Bénin.
Les branches de palmes fichées dans le fond, servent de support au développement d’une microflore et d’une microfaune qui sont consommées par les poissons. © IRD/C. Lévêque

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Grand acadja (ava) en cours de confection sur le lac Nokoué à Ganvié (Bénin).
© IRD/C. Lévêque

Parole de chercheur
Théodore Monod 1928
La pêche au gorsé au Cameroun
« Il reste à décrire une pêche extrêmement curieuse pratiquée par les Batta aux basses eaux de la Bénoué, c’est un procédé qui utilise à la fois une enceinte, des végétaux, et un élément psychologique que j’ai nommé la pêche par « apprivoisement ». Le gorsé batta s’établit dans la Bénoué aux basses eaux. Les pêcheurs commencent par placer dans l’eau un certain nombre de branches d’arbres feuillus, destinées à fournir aux poissons les retraites qu’ils apprécient, surtout à cette époque de l’année où le fleuve ne contient que très peu d’eau. Puis chaque jour, un pêcheur vient apporter aux poissons à manger pour les habituer à venir régulièrement sur l’emplacement du gorsé futur. En arrivant au bord de la rivière, le pêcheur frappe l’eau de la main : c’est le signal du repas. Ces Messieurs sont servis. Au bout d’un mois, on entoure l’aire fatale d’une cloison de clayonnage en ménageant une large porte du côté au large ; pendant deux mois encore, la pâture leur sera chaque jour apportée. Mais voici qu’approche la fin de la troisième lune depuis le début de l’opération. L’idylle, hélas, va se terminer en drame. Un beau matin, au lieu du ponctuel nourrisseur, voici que la berge se couvre d’un peuple grouillant. Que trame-t-on sur le sable doré ? Voici les paniers tous pleins : on les verse dans l’eau : serait-ce un dernier repas ? Mais bientôt la pulpe d’écorce de Balanites fait son œuvre, le poison agit ; il faudrait pouvoir fuir, regagner l’eau libre et pure : hélas, la porte a été fermée par une natte. Alors commence le carnage : les pêcheurs entrent dans l’eau, enlèvent les branchages qui les gênent et, au haveneau, capturent un à un les trop confiants animaux qui vont bientôt agoniser sur le sable brûlant. Pour les pêcheurs c’est une fête que la fin du gorsé. »
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Gorsé batta sur la Bénoué (Cameroun), aux basses eaux. (source : Monod, 1928).

Les supports artificiels en étang d’élevage

35La technique de l’acadja a été appliquée par des pisciculteurs en étang d’élevage, et son efficacité a été démontrée empiriquement. L’aménagement consiste à implanter verticalement des tiges de bambous sur tout ou partie de la surface de l’étang (5 à 10 tiges par mètre carré). Le fonctionnement est identique à celui des « acadja-enclos », les bambous se couvrant d’une flore et d’une faune servant de nourriture aux poissons.

36Cette technique a notamment été utilisée en lagune Ébrié pour l’élevage des tilapias et des mâchoirons (Chrysichthys) ainsi qu’en Guinée orientale, dans la région de Nzérékoré.

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Mise en place d’un étang à acadja en Guinée. © IRD/S. Hem

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Exploitation d’un étang à acadja, Guinée. © IRD/S. Hem

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Aire de capture. Guinée.
© IRD/S. Hem

37Si le crocodile achète un pantalon, c'est qu'il a trouvé où mettre sa queue.

38Si une personne s'investit dans quelque chose, c'est qu'elle y trouve un intérêt

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Recettes de cuisine
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Un restaurant local.
On y déguste poissons et poulets rôtis accompagnés d’un soda (sucrerie comme l’on dit localement) ou d’une bière locale. N’Djolé, Gabon. © IRD/D. Paugy
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Poissons fumés prêts à être consommés. Marché d’Agongbodji, Bénin.
© C. Faudemay
Tilapia à l’africaine
Ingrédients (pour 6 personnes)
1 kg de tilapia (ou de cabillaud)
1 kg d’ignames (ou de pommes de terre)
2 ou 3 tomates
2 ou 3 oignons
Huile, sel, piment
Préparation
Cuire le poisson au court bouillon, puis le dépiauter (ôter la peau) et enlever les arêtes. Laver, éplucher et couper en rondelles les oignons, les tomates et les ignames. Huiler une marmite ou un plat au four et y disposer en couches superposées les ignames, le poisson, les tomates et les oignons, et recommencer. Ne pas oublier le sel et le piment. Ajouter de l’huile par-dessus, couvrir et laisser cuire à petit feu une bonne heure.
D’après A. Villiers et M.-F. Delarozière, Cuisines d’Afrique, Édisud, Aix-en-Provence, 1995.
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Avant d’être cuisinés ou consommés sans préparation, les tilapias sont fumés. Cela permet de mieux les conserver et leur donne une saveur particulière. Bords du Niger près de Mopti, Mali. © C. Faudemay
La poutargue
Ingrédients
200 g de poutargue
Huile d’olive
Pain de mie
Préparation
Couper la poutargue en petits morceaux avec un couteau, puis les écraser dans l’huile d’olive avec une fourchette. Passer ensuite le tout à la moulinette pour obtenir une pâte souple.
Servir sur des toasts dorés au four après avoir éventuellement décoré le tout d’une olive noire.
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Actuellement, la poutargue est généralement fabriquée à partir d’œufs de mulets. Il existe encore quelques fabriques artisanales, mais la majorité de la production est désormais industrielle. © P. Ho
Petits poissons et bananes légumes
Les petits poissons de cette recette sont ceux que l’on trouve dans le lac Tanganyika. Ils ressemblent étrangement aux minuscules poissons que l’on trouve dans la friture sétoise.
Ingrédients (pour 6 personnes)
1 bol de petits poissons
2 mains (soit environ une vingtaine) de bananes légumes
1 oignon Piment, huile de palme
2 tomates bien mûres
1 poireau (grand avec beaucoup de vert)
Préparation
Rincer les poissons à grande eau.
Dans le fond d’une casserole, mettre les bananes épluchées. Couvrir avec les petits poissons, l’oignon émincé, les tomates découpées et le poireau haché finement.
Saler et couvrir d’eau. Ajouter un piment antillais. Couvrir et laisser cuire.
Quand cela bout, ajouter l’huile de palme et laisser cuire 1 heure. Servir. D’après A. Villiers et M.-F. Delarozière, Cuisines d’Afrique, Édisud, Aix-en-Provence, 1995.
D’après A. Villiers et M.-F. Delarozière, Cuisines d’Afrique, Édisud, Aix-en-Provence, 1995.
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Les dagaa (nom local des petits cyprinidés Rastrineobola argentea) sont de plus en plus nombreux dans le lac Victoria et sont devenus depuis quelques années la base de nombreux plats. Ils sont consommés tels quels ou bien sont séchés et servent de « condiment » pour diverses sauces. © IRD/C. Lévêque
Poisson braisé
Une recette simple, délicieuse, incontournable au Cameroun.
Tous les poissons ou presque conviennent mais on vous recommande le bar, le tilapia ou la sole.
Ingrédients
1 gros poisson
1 beau blanc de poireau
1/2 oignon
6 gousses d’ail
1 branche de céleri
1 morceau de gingembre Sel et poivre
Préparation
Hacher finement les ingrédients, sauf le poisson (ou mieux écraser à la pierre comme pour le piment). Vider le poisson, le laver et l’essuyer sommairement.
Saler et poivrer le poisson, le laisser égoutter.
Mélanger les condiments hachés avec un peu d’huile d’olive. Faites des entailles sur les deux faces du poisson à l’aide d’un couteau, elles permettront aux condiments de bien pénétrer la chair du poisson. Badigeonner généreusement le poisson avec les condiments (les deux faces et l’intérieur). Faire cuire au barbecue sur des braises pas trop chaudes, afin que l’intérieur du poisson cuise.
Penser à rebadigeonner le poisson de temps en temps.
Servir dans un grand plat en mettant le piment sur la table. Servir avec des bâtons de manioc ou des bananes plantains coupées en rondelles et frites dans l’huile ou avec du riz blanc.
Source : lecameroun.net : http://www.lecameroun.net/cameroun-poissonbraise.htm
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Tilapia.
© IRD/C. Lévêque

Bibliographie

POUR EN SAVOIR PLUS

Arrignon J., 1993 – Pisciculture en eau douce : le tilapia. Paris, Maisonneuve et Larose/Agence de coopération culturelle et technique, coll. Le technicien d’agriculture tropicale, 26, 126 p.

Buffe J., 1958 – Les pêcheries en branchages « acadja » des lagunes du Bas-Dahomey. Bois et forêts des tropiques, 59 : 19-24.

Franqueville C., Lazard J., coord., 1991 – Pisciculture en Afrique subsaharienne. Paris, ministère de la Coopération et du Développement, 156 p.

Gilles S., Dugué R., Slembrouck J., 2001 – Manuel de production d’alevins du silure africain. Heterobranchus longifilis. Paris, IRD/Maisonneuve et Larose, 128 p.

Hem S., 1982 – L’aquaculture en enclos : adaptation au milieu lagunaire ivoirien., Aquaculture, 26 (3) : 261-272.

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Hem S., Avit J. L. B., Cissé A., 1995 – « Acadja as a system for improving fishery productivity ». In Symoens J. J., Micha J. C. (dir.) : The management of integrated freshwater agro-piscicultural ecosystems in tropical areas, séminaire, Bruxelles, 16-19 mai 1994, Royal Academy of Overseas Sciences, CTA-FAO : 423-435.

LAZARD J., LEGENDRE M., 1994 – La pisciculture africaine : enjeux et problèmes de recherche. Cah. Agric., 3 : 83-92.

Lazard J., Morrissens P., Parrel P., Aglinglo C., Ali I., Roche P., 1990 – Méthodes artisanales d’aquaculture du Tilapia en Afrique. Nogent sur Marne, CTFT-Cirad.

Monod T., 1928 – L’industrie des pêches au Cameroun. Paris, Société d’éditions géographiques, maritimes et coloniales, 510 p.

Moustier P., Mbaye AL., De Bon H., Guérin H., Pagès J., éd., 1998 – Agriculture péri-urbaine en Afrique subsaharienne. Actes de l’atelier international du 20-24 avril 1998, Montpellier, France, Cirad, 278 p.

Pliya J., 1980 – La pêche dans le sud-ouest du Bénin. Étude de géographie appliquée sur la partie continentale et maritime. Paris, Agecoop, 294 p.

Welcomme R. L., 1971 – A description of certain indigenous fishing methods from Southern Dahomey. Afr. Trop. Hydrobiol. Fish., 12 : 128-140.

Welcomme R. L., 1972 – An evaluation of the acadjas method of fishing as practiced in the coastal lagoons of Dahomey (West Africa). J. Fish. Biol., 4 : 39-55.

Notes

1 Chrysichthys nigrodigitatus (Claroteidae).

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